mardi 15 octobre 2013

la justice de Dieu par la foi - textes du jour

Mardi 15 Octobre 2013

Je me suis éveillé brusquement. Dans l’horreur. L’horreur de la vie, de ma vie qui file sans que je n’en fasse rien. La vieillesse qui m’a ligoté ? non. Moi ? Je ne sais. Je décide d’inverser les tâches à accomplir ces deux jours, et procéder par ordre d’urgence. A terme très court, ce que je dois écrire doit être produit. Ce colloque sur la défense, vendredi dernier, sans qu’aucun moyen, aucune dialectique du redressement européen et du retour de notre Vieux Monde à la vie et au mouvement. Ce dire (juste) de Bartolone, répliquant à dix-huit mois de Hollande, censément son maître et chef : contre le Front national, il ne suffit pas de bons chiffres (qui d’ailleurs n’arriveront pas : notre région bouleversée par l’effondrement d’un nouveau géant de l’agro-alimentaire, Matthias, le père de l’amie de cœur de notre trésor, m’aborde à la piscine. Vous écrivez toujours dans le Monde ? il l’avait retenu. Non, mais… Parker, boîte gigantesque ferme ici, partout…, on transvase, on emporte… un élément en Pologne, un autre en … Rencontrer un de ses camarades de travail, qui est au comité d’établissement). Les antidotes sont là.  Je dois l’avoir dit, même si… ensuite, le jaillissement d’une œuvre, je ne sais laquelle, ma cour est pleine, les idées sont là, que manque-t-il ? quelque chose qui serait l’énergie, l’espérance ? je ne sais. Jouet de Dieu ? vie sans sens ? Non. Je suis plus que mon moment présent. Je suis plus que ma vie, ma biographie, mon vide. Je suis l’attente de Dieu et de celles qui m’aiment et me sont confiés. Et dans ce qui m’est confié, comme à tous les Français, il y a notre pays, comme à tous les Européens, il y notre cher Vieux Monde. Notre recteur doit aller voir le directeur de l’établissement Parker entre Muzillac et Noyal-Muzillac, grands bâtiments plats en virage, semi-dans les bois et un vallonnement, au cœur de son doyenné, de la paroisse. Consécration du monde à la Vierge ? déjà fait. Invitation samedi dernier pour une veillée mariale, parfait. Mais debout chrétiens ! debout Français ! assez gémi, assez récité, assez imité ce qui est paralysie. Pentecôte ! tous.

Hier soir, Le chat… contraste absolu avec la veille et Cocteau, qu’à la Libération il ait pu commettre et proposer une anticipation des poupées barbie et monsterhigh … Tout de suite, Granier-Defferre impose, s’impose… la prise de vue, la maison héroïne, la beauté d’un paysage urbain, simplement parce que le chemin et sa bordure d’arbres sont indiqués. Des séquences, des photos. sont des chefs d’œuvre. Les jeux de mains, Gabin pliant son papier, Signoret recevant le papier. Les physionomies du chat, splendeur de ce petit félin, sans doute l’un des plus beaux animaux du monde. Marguerite prise à bras le corps. Ma chère femme : tu es comme ta fille. Questions : pourquoi il n’est pas gentil ? pourquoi il ne l’aime plus ? mais c’est dans l’histoire, ils l’ont trouvé, écrite comme cela ! Oui, mais pourquoi ? L’image titre : la buse ou l’énorme masse balançant lentement, aquatiquement pour effondre les murs des vies vécues, assassinées. Dialogue de couple, atrocement parfaits : parce que je suis laide, parce que je boîte. L’amour indiqué d’une manière éclatante parce qu’à peine et si doucement, le prénom pour la héler tandis qu’elle meurt, premier mot depuis des années, et l’homme qui se penche sur ce qui va n’être plus. Les regards des deux géants, parfaits dans la haine, la supplication, la nostalgie d’amour. Le texte (Pascal Jardin, fils du grand Jean, intestat et n’ayant rien écvrit lui-ême, défiant d’ailleurs la biographie, malgré la tentative d’Assouline et le tour des témoins ou contemporains, la voussure comme celle de l’Abbé Pierre et sans doute la mienne, le rappel bienheureux d’une imperfection physique, corporelle sans laquelle nous nous prendrions pour…Il y a les démarches de Gabin, les deux, les avancées en forme de déambulation, on perd de vue les mains, c’est plus qu’une silhouette, et les danses gigotantes et ridicuels, esquissées, il en a donné à presque chaque film, Archimède le clochard, la concierge qui joue du piano. Evidemment, les instantanés, lents, de Paris en 1970, les voitures, la chaussée vide, des couleurs, pas encore la verticale dans les villes, pas trop. Thème, la vieillesse, alibi du changement ?changement des sentiments et de l’intie pour suivre l’enveloppe qui nous entraîne et nous force ? L’imploration de l’autre, ou de soi. L’enquête ensuite de Chris Marker. L’Oscar en compagnie de quatre des plus grandes actrices américaines pour leurs plus grands spectacles. Ce dire fantastique, que j’ai un tout petit peu vécu, que je ne sais pas chez celles que j’ai aimées nues enfin ou soudainement, aimées d’approche… je ne me suis pas rendu compte quand j’étais belle. Evidemment, constamment, la parabole pour notre couple. La beauté, la jeunesse, l’autre la donne à son autre. Je la dois et dois la donner quotidiennement à qui s’est résolu à moi et qui me donne maintenant l’exemple de l’énergie, sans alibi de l’espérance ou plutôt m’enseignant l’autre espérance, celle du tout de suite faire et accomplir, sans parole. Dénouement, le cœur a lâché… oui, mais sur l’échafaudage, la coulée et le rassemblement d’un chat, de plusieurs chats, de beaucoup de chats. La démarche de Signoret arrangée pour boîter, arranger pour être lourde et actuelle, vivante. Sa remarque décisive pour le procès innocentant Goldman (affaire dont je ne me souviens plus). On avait présenté la veille les granges brûlées (dans mon ancien domaine, celui que j’eusse voulu, le Haut-Doubs). Dans la salle, la salutation d’amour et de confiance quand j’y suis entré. Mais je serais arrivé avec la veille les diaboliques… Evocation en film tourné et en dire, la Résistance. J’ai soudain compris le mot de Malraux, entre les communistes et nous, il n’y a rien. Tout simplement et c’est ce qui explique tout aujourd’hui de la France. Il y avait ces deux pôles d’un même patriotisme, d’un même amour du pays. Et entre deux ? aujourd’hui, il n’y a plus que l’entre-deux. Les regards filtrés des deux héros de leur misère, la splendeur de la demande d’amour, alors… et le décalé (toujours ?) de la réponse qui y est (toujours !) apportée, mais plus entendue ?
Pas de paroles dans ce récit, pas de voix qui s’entende ; mais sur toute la terre en paraît le message et la nouvelle, aux limites du monde. Paul aux Romains I 16 à 25 ; psaume XIX ; évangile selon saint Luc XI 37 à 41. Prier… le pharisien fut étonné en voyant qu’il n’avait pas d’abord fait son ablution avant le repas. Manifestement, par des choses minuscules (selon nous), décisives et identifiantes pour les contemporains, Jésus nous change d’ère. Donnez plutôt en aumônes ce que vous avez et alors tout sera pur pour vous. Au contraire, les idolâtries. Voilà pourquoi, à cause des désirs de leur cœur, Dieu les a livrés à l’impureté, de sortent qu’ils déshonorent eux-même leur corps. Commentaire s’il en est de la prière : ne nous laissez pas succomber à la tentation, mais délivrez-nous du mal. Prière de chaque soir avec notre fille. Un intense chagrin de détresse quand sa mère la quitte, à qui je recommande la suite de cette soirée Signoret qu’elle nous a fait commencer et donnée, et je la relaie auprès de notre trésor, puis la rappelle, m’efface, un secret ? une consolation ? je ne sais ce qu’elles se sont dit. Revenu à genoux devant le lit, c’était le calme, ce fut les récitations et puis le silence avant le signe de la croix. Qui t’a appris Papa, et qui l’a inventé : petit Jésus, je vous donne mon cœur, faites que je sois bien sage protégez tout ceux que j’aime, au-revoir Jésus, baiser des lèvres sur la main et signe de la croix. Nous le récitions quand j’étais tout petit, je pense que ce fut pour Oncle Claude… 1933, au Caire. Je le récite « sur » la tombe de ma mère, presque chaque fois. C’est par la foi que je juste vivra. Or, la colère de Dieu se révèle du haut du ciel contre tout refus de Dieu, et contre toute injustice par laquelle les hommes font obstacle à la vérité. Veuillez exaucer, Seigneur, la prière de l’humanité entière, répandre en elle l’amour qu’elle attend, dont elle est capable. Que nous ne nous trompions pas de cible ! Ils ont échangé la vérité de Dieu contre le mensonge. Ils ont adoré et servi les créatures au lieu du Créateur. Seigneur, apprenez-nous à Vous voir, à voir. Depuis la création du monde, les hommes, avec leur intelligence, peuvent voir, à travers les œuvres de Dieu, ce qui est invisible : sa puissance éternelle et sa divinité. Fort texte de Paul, Voltaire s’en arrêta là, lut-il les évangiles. A ma voisine dialoguante de TVG vendredi soir, comme réclame du Nouveau Testament, j’ai simplement cité : Jésus posa son regard sur lui et l’aima. Témoignage de ce que Dieu peut faire faire à l’homme (en l’occurrence, sa splendide version féminine) : Thérèse d’Avila. Amen. Tout le jour, aller vers Toi, continuer avec Toi et mes autres… immensément nombreux, les miennes, les miens, tous, nous nous portons tous dans le cœur les uns des autres, et je crois que, même indifférents, même en guerre, même en bourreaux comme en amants, un peu « à côté de la plaque » tant l’ivresse du désir que comble le corps pénétrant-pénétré de tout et du regard et du silence et du mouvement, peut quand même nous induire en erreur, mais Dieu nous rattrape, toute étreinte humaine L’anticipe, je l’ai vécu dès la première. Et chaque baiser du retour à s’entre-regarder, à s’arrêter un instant pour se considérer l’un l’autre, se demander et se répondre, amène à la vie. Dieu, ce jour… il pleut et fait obscur mais tout est potentiellement accueil. Le jour au jour en livre le récit et la nuit à la nuit en donne connaissance.  


Avant-hier
 
 La belle et la bête, version originelle : Cocteau 1946. Le personnage d’Avenant, sosie du jeune prince ensorcelé, ne colle pas, le dénouement n’est pas fin et des pssages sont carton-pâte avec une solennité et une diction souvent excessives pour Jean Marais dans le rôle de la Bête. La musique de Georges Auric m’a plu. Marguerite n’aime pas la voix ni même le physique de Jean Marais, et je préfère de beaucoup comme héroïne Madeleine Sologne dans l’éternel retour, à Josette Day, dont je n’avais jamais entendu parler et que je crois n’avoir jamais vue. Une des partenaires de celle-ci aurait séduit Jean Marais qui pensa l’épouser et était la compagne de Marcel Pagnol, m’apprend en générique ma chère femme Toutes des visages lunaires, des masque Nô, sans rides ni traits, exprimant bien peu, des voix stridentes : mode ? apprêt à l’identique pour quelque tournage que ce soit ? Pas la multiplicité de types d’aujourd’hui et depuis les années 60. Et évidemment pas de corps. Le film déçoit, il manque de la foule pour mettre en valeur les individualités, surtout le dénouement n’est pas expliqué : pourquoi les sosies que joue Jean Marais ? le crescendo d’amour est un peu dit à ses débuts, il n’est pas travaillé et les versions modernes de l’histoire en dessins animés sont plus seyants : l’aveu d’amour rappelle le mourant à la vie. Cocteau ne donne que l’indication par la Bête que celle-ci a été sauvée par le regard d’amour, encore aurait-dû développer pourquoi et comment le regard d’horreur ou de non-amour le faisait tant souffrir physiquement. Beaucoup d’ellipses qui ne sont pas art mais lacunes. Orphée, dans mon souvenir, ne déçoit pas. Le conte dédié aux enfants selon l’exorde écrit n’est pas réussi et Cocteau est-il bien placé pour savoir ce que croient les enfants et comment ? Mais Marguerite a aimé, m’a interrogé sur le dénouement tout en admettant que l’envol que ne suggère soudain que les pieds de l’amant balançant en haut d’écran comme le pendu à sa corde… c’est un peu vide, dit-elle… est raté. L’envol d’un oiseau soit souverain soit méritoire, selon les espèces.
 Maintenant
 Il faut avoir un sujet dans la vie (et le traiter). La comparaison des deux films est saisissante, en cela. Joie probable de ma chère femme quand je vais lui dire, tout simplement, que je m consacre aux urgences et dans leur ordre. Si le chat est plus que beauté et perfection animales, le chien n'est qu'amour, regard. Jamais défi, mais présence, veille d'amour sur l'autre. Le chat fait signe. - Ecriture automatique ? addiction  ? Déboucler, aller, la classe : travail de notre fille, les urgences : préalable de toute oeuvre, Jacob et les troupeaux passés sur l'autre rive avant d'affronter l'essentiel et de gagner, même contre Dieu qui lui manifestes ainsi son choix et son nom. Simples. Baiser du matin, je suis penché sur notre fille qui me montre sa façon de pierre translucide. Non ! Comme fréquemment, elle refuse, le soir souvent. Ce matin, explication. Je n'ai plus l'âge (bientôt neuf ans) et Maman ne m'en donne jamais le matin. Tu lui apprendras, elle t'embrassera alors et elle embrassera son mari, peut-être ne l'a-t-elle jamais appris, alors qu'elle fait et donne tout, si bien pour nous. Acquiescement et douceur. Baiser aussi. Notre journée commence, la lumière à peine... du gris sombre, sans source. Un fond.

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