mercredi 13 novembre 2013

il ne se laissera influencer par aucune grandeur - textes du jour

Mercredi 13 Novembre 2013



Prier… [1] au lépreux qui revient dès qu’il se constate guéri, Jésus ne pose aucune question, il se préoccupe – autant que la femme cherchant un pièce sur dix ou le berger une brebis sur cent – des autres… Est-ce que tous les dix n’ont pas été purifiés ? (il le savait rien qu’en les congédiant pour qu’ils aillent se faire « labelliser » par les autorités juges de leur possible réintégration dans la communauté). Et es neuf autres, où sont-ils ? On ne ls a pas vus revenir pour rendre gloire à Dieu. Pas à Lui, le Fils de l’homme, Dieu fait homme, mais à Dieu, le miracle étant la provocation au témoignage plus encore que le salut individuel. Le témoignage pour le salut universel, chaque sauvetage ou chaque conversion d’une personne à l’autre st l’avancée du Royaume des cieux, c’est-à-dire de la vie éternelle, de sa culture, de sa conscience dès ici-bas, maintenant. L’étranger, de parabole en événement, est toujours la leçon des nantis. Signature coutumière du Christ, le miracle n’est pas accompli par Lui, mais par notre relation à Dieu, à Lui, par notre foi. Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. Et ce Royaume autant que le rétablissement de l’homme dans son état originel, dans sa relation antérieure au péché, va à l’encontre de la sociologie politique habituelle. Un jugement implacable s’exerce sur les grands ; le petit obtient le pardon et la miséricorde, mais les puissants seront jugés avec puissance. Le Souverain de l’univers ne reculera devant personne, il ne se laissera influencer par aucune grandeur.
La grâce… un état reçu, le maintien dans la foi, dans l’amour, dans l’espérance, mais la grâce événementielle qu’il nous est donné de ressentir. L’événement, le fait déchiffrable par nous seuls parce qu’ils correspondent, pas à notre attente explicite ou à la prière de notre demande, mais à notre besoin. La grâce proportionnée, précise. – Dans le travail ou la (petite) mission que je me donne comme si souvent dans ma vie, par constat, peut-être impétueux d’une lacune de ceux en charge de l’ambiance, de la réunion, de l’animation, du gouvernement, alors je me lance et tente faute que d’autres commis par fonction ou d’office le fassent ou me paraissent le faire. Cela ne m’a en rien avancé dans la « vie » ni dans mon parcours. Au contraire, sans doute. Ainsi, mon acharnement à vouloir convaincre le prince du moment de ce que serait son service du bien commun, de ce que cela produirait pour tous, et le grandirait lui… ou depuis cette réunion insolite d’anciens de mon collège invités à partager l’auto-émerveillement d’intervenants qui ne se présentaient pas, qui ne nous faisaient pas nous présenter et qui supposant nos lectures assidues depuis leur arrivée aux manettes de productions écrites que nous ne recevons pas, parlaient d’abondance de projets qu’ils ne faisaient pas nôtres. Colère intime, échange d’impressions quand les appelants à nos poches nous ont tour à tour quittés comme si nous n’étions pas leurs hôtes et qu’ils ne seraient pas nos obligés si nous répondions à leur besoin de financement : projets sans consultation, pédagogie et legs jésuite supposés sans qu’aucun des religieux de la Compagnie n’ait été invité ou ne soit là. Il m’a semblé que quelque chose de malappris et une contre-démonstration des qualités pédagogiques nous étaient donnés et je me suis senti en devoir de marquer le coup, ce que je suis en train de faire, avec la sensation que j’en serai approuvé par mes camarades et que je serai utile. Ce matin, c’est l’implicite des messages que je reçois à ma demande de disposer des messages à l’origine de la réunion. Depuis mon adolescence, j’ai ainsi entrepris. Les résultats ? m’y prendre autrement ? m’effacer ? je ne me mettais ni ne me mets en avant. – Marguerite, comme je l’ai évoqué parfois avec elle, me presse d’accomplir mon vœu, celui fait devant Dieu et les hommes, pour sa conception et sa naissance. Elle l’énonce : ton pari avec Dieu. Comme elle a raison. Il y a aussi dans une conception de la « religion » dont je ne décide mais qui serait atroce et conduit au fétichisme, à l’échangisme spirituel (le donnant-donnant avec Dieu…) et à la peur, à la superstition. Notre attente d’un second enfant non exaucée à raison de beaucoup de circonstances et d’états de fait, aussi, dont mon âge et notre situation pécuniaire, mais factuellement la perte d’un chien aimé et notre obsession de lui et à l chercher pendant près d’un an, peu favorable à la disposition intime de ma chère femme… ma faute, mon défaut de prière, le non-accomplissement du vœu. Hic et nunc, la confiance, la prière car si ma vie peut se lire comme une série de revers, et aussi comme tant de velléités non réalisées, à commencer par ce livre en chantier qui ne s’écrit toujours pas… je la ressens pourtant comme la grâce permanente d’une marche continue vers l’unité intérieure, vers la paix. Et avec bonheur, je ressens n’avoir plus aucun choix à faire que celui de la fidélité et ce choix-là permanent, comme il m’est doux et aisé de l’énoncer constamment. – Dans cette « affaire » jésuite, avancer moi-même en fils des bons Pères, avec habileté. Je ne changerai rien mais j’appellerai peut-être à une conscience plus précise de quelques-uns des acteurs pour nous atteler tous à cette tâche d’actualisation certainement nécessaire : l’éducation nationale dans notre pays, l’Eglise en France, les différentes générations justiciables de la contagion ignatienne étant chacune ce qu’elles sont. A M D G – C’est après « coup » que les revers, les tentatives trouvent leur raison et deviennent tellement constructifs. J’en suis-même à le croire sans raison ni anticipation ni imagination pour un autre enfant, pour les livres que je suis incapable de faire si j’en crois une jurisprudence de vingt ans, pour ces difficultés à demeurer silencieux en prière et disponibilité plus de quelques minutes. Sourire des yeux qui se ferment.


[1] - Sagesse VI 1 à 11 ; psaume LXXXII ; évangile selon saint Luc XVII 11 à 19

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