lundi 11 novembre 2013

l'Esprit Saint, éducateur des hommes... il est mis en échec quand survient l'injustice - textes du jour

Lundi 11 Novembre 2013



 Il pleut. Rouvrir la terrasse pour laisser s’échapper un oiseau. Biscuits pour chacun des chiens. La journée d’hier, ma vie jusqu’à hier… photographies du moment à présenter Quai d’Orsay. L’évidente vieillesse du profil de mon visage, de la tenue de mes épaules, un discours implorant ? alors que je le vivais assuré. Marguerite ne voit pas mais calcule : un papa vieux, pourquoi ? ce n'est pas juste : pour mon mariage, tu seras déjà mort ? - Dans vingt ans, c'est possible. J'aurai vingt-huit ans, mais dans trente ? - J'aurai cent ans. L’autre, c’est moi. L’autre, était-c « quand j’étais jeune » ? ou est-ce celui dont je ne ferai le tour que petit à petit, dont j’ai la charge, ce moi vieux ? Elle a été félicitée d’avoir un tel grand-père. Puisse-t-elle surmonter la vieillesse de son père, ce peut lui être plus difficile et douloureux que pour moi accepter mon apparence physique, dont je m’arrange sauf image. Réponse cependant que je lui fais, si tu n’avais pas un papa vieux, tu ne serais pas née, petit-amour. Nous ne serions ni toi ni moi. Et Maman alors ? je ne l’ai pas fait venir dans notre dialogue du retour nocturne : elle a assez à… au chevet de chacun de ses deux parents.

La Saint-Martin, l’anniversaire de l’armistice. La gloire de la France, éditorial de Maurice BARRES, à la une de l’Echo de Paris que j’ai en sous-verre depuis une quarantaine d’années, toujours à ma main gauche (dissimulée à cet instant par mon clavier, le XXVème bulletin de la Grande Armée, celui qui annonce de Smolensk, impression à Savone, la retraite, et donc la catastrophe). L’armistice est signé l’Allemagne a  capitulé, . M. Clemencau acclamé à la Chambre… photos. davantage dessinées que reproduites, Clemenceau, Foch… tout à l’heure.. la messe dans notre église de village, les porte-drapeaux et du masculin que l’on ne voit que ce jour-là et au premier rang, d’enfants ? malgré les demandes du maire, malgré un courriel que j’ai adressé au directeur de Saint-André, il n’y aura sans doute que notre fille, sur une population scolarisée dans le primaire de quelques six cents enfants… Frissonnez drapeaux, l’air manquera bientôt pour que vous puissiez vous déployer. Simplement, la mémoire de la France et le partage de la mémoire des autres pays pour enfin nous donner la main. Tant que l’Union européenne sera gérée par une concertation des gouvernements, acquiesçant sans écho médiatique à des gestions absurdes et parfois hostiles à notre ensemble et à notre avenir, on sera virtuellement encore en guerre tout en étant en voie accélérée de colonisation, de subordination au reste du monde. Ce n’était que de l’Amérique, jusqu’il y a dix-quinze ans. Aujourd’hui, non seulement les « pays émergents » mais même ces dictatures qui nous dominent parce qu’elles ont compris, au moins pour la France, que nous sommes corruptibles, dirigeant par dirigeant (c’est hélas avéré au plus haut niveau de l’Etat, je le sais pour la relation franco-mauritanienne), parti par parti, et corruptibles d’âme puisque nous sommes racistes, pas au sens de la supériorité que se croyaient les explorateurs, les militaires, les administrateurs d’il y a un siècle ou plus, généreux, désintéressés, gens de foi et d’affection le plus souvent… mais au sens de mépriser, de haïr, d’avoir peur… la guerre n’est pas finie, la résurrection est loin et dans leur grand nombre, ce matin, la plupart des Français ne la voient plus. Morts sans monument… ceux de notre génération en générant d’autres… ou bien la novation ? la mûe ? la société, les peuples et pays, tout autres ? L’affaire de qui ? des témoins ? des cadets, des émigrants : fils de famille partant non pour la guerre d’indépendance d’autrui mais en sauve-qui-peut réaliste ? de mort en mort, le relais ? Je le refuse. La vie est possible, notre pays est possible, notre Vieux Monde a son peuple d’amoureux et d’acharnés qui, chaque fois que j’en aborde, comme hier l’apprenti chocolatier aux deux CAP, sont vivants, putativement heureux et avançant… dix-huit ans. Mais en face, cette jeune fille, filet non pour protéger ses cheveux de la friture dont elle a le maniement, mais pour qu’elle ne les fassent pas tomber dans les petits cartons : emploi précaire de longue durée, dit-elle. Nous sommes revenus lui dire au revoir, après notre dîner rapide, dans ce cadre qu’aime notre fille, tout en préférant Quick à MacDo. 

Prier… Aimez la justice, vous qui gouvernez la terre, ayez sur le Seigneur des pensées droites, cherchez-le avec un cœur simple, car il se laisse trouver par ceux qui ne veulent pas le mettre à l'épreuve, il se manifeste à ceux qui ne refusent pas de croire en lui…. L'Esprit Saint, éducateur des hommes, fuit l'hypocrisie, il se détourne des pensées sans intelligence, il est mis en échec quand survient l'injustice  [1]… Echo donné par le Christ, ce sens des responsabilités que nie cette phrase tant entendue chez nos politiques et moins dite chez les chefs de nos grandes entreprises quand il reste – portrait-photo-attitude de Carlos G. PDG de Renault, impérial mais adossé au vide, pas de paysage derrière lui, quoiqu’en plein, terrasse : je prends mes responsabilités, traduction pas du tout, j’encours une sanction si j’échoue, mais : je revendique et exerce l’exclusivité de la décision,, sans consulter, sans délibérer, vous pouvez applaudir, m’applaudir… Il est inévitable qu’il arrive des scandales qui entrainent au péché, mais malheureux celui par qui ils arrivent. Tout l’évangile est le doigt de Dieu pointé sur les responsables qui dévoient tout, à commencer par la charte constitutive du peuple élu. Dans un texte qui semble discontinu, Luc rapport deux autres paroles, plus décisives, car elles nous donnent un rôle, étant espéré que celui de scandaliser autrui et de dévoyer nos proches et nos contemporains n’est pas le nôtre… tu lui pardonneras… La foi, si vous en aviez gros comme une graine de moutarde…. Il y a ces élans humains, qui « rachètent » tout et donc Jésus, résigné apparemment aux scandales tout en les dénonçant, s’émerveille : la foi du centurion, la foi de telle femme cherchant à toucher son manteau ou se comparant aux chiens à qui les miettes sous la table sont consentis… les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! ».  Salut et confiance, car nous sommes connus de Dieu, tels que nous sommes, tels que je suis devenu… tel que je serai, en revanche de toutes mes chutes, insuffisances et discontinuités. La mort qui nous ouvre la vie éternelle, qui est son ouverture et sur laquelle à juste raison l’Eglise, en ce temps-ci, a compris que l’essentiel de son témoignage est sans doute là. La vie nous environnant si peu, semblant tellement ratée, la mort prend un autre sens, celui de la bonne issue. Non qu’il faille l’envisager, l’administrer ou se l’administrer, mais la vivre et la désirer en tant que passage à l’essentiel et à ce que nous attendons tellement, nous ramène à une vie optimiste, heureuse, active. Nous sommes connus, soutenus, promis… l’Esprit du Seigneur remplit l’univers : lui qui tient ensemble tous les êtres, il entend toutes les voix… Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! … Même là, ta main me conduit, ta main droite me saisit.


[1] - début de la Sagesse I 1 à 7 ; psaume CXXXIX ; évangile selon saint Luc XVII 1 à 6
 

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