mercredi 27 novembre 2013

tu as été pesé dans la balance et tu as été trouvé trop léger - textes du jour

Mercredi 27 Novembre 2013

 
Hier soir
 
A Vannes, paroisse cathédrale, le Père JEGO et la « troisième rencontre » sur le rayonnement de l’Eglise dans le diocèse par la participation des laïcs. Une trentaine de personnes, à peine moins que la première fois, toutes âgées, et curieusement, les femmes très minoritaires. Et aussi… bien plus novatrices, selon leurs questions et contestations que les hommes, vraiment tradi. Et ritualistes. Sur le fond, c’était affligeant, malgré la bonne volonté évidente de notre intervenant. L’imagination est certainement depuis quelques siècles – et au strict rebours de celle attestée par tous les écrits des Pères de l’Eglise – la vertu la moins souhaitée dans l’Eglise, donc la moins cultivée. Même de bons textes deviennent stréiles faute de vie et de chair à partir d’eux… La méthode n‘a pas changé : du commentaire de textes pontificaux eux-mêmes présentés par une brochure d’ailleurs bien faite, cela sans débat mais quelques questions-réponses seulement entre intervenant et « partcipants »… et une fois exaltée la co-responsabilité des laïcs et des clercs dans l’Eglise et pour l’évangélisation, nous sommes demeurés dans des arguties sur les « ministères institués », ayant tous trait à la liturgie et à l’administration des sacrements : l’accolyte, le lecteur, etc… tout cela à la discrétion de l’évêque, seul mandaté ou compétent pour les conférer. Ainsi, distribuer la « communion » si la foule est trop nombreuse pour le seul célébrant ou lire les textes supposeraient des lettres de mission, un temps de service à définir, des engagements. Ossifier et rigidifier… Marguerite n’aurait jamais lu à la messe des familles… question des femmes, qui représentent cependant la moitié de l’humanité… un strapontin pour le « temporel ». Précisément, ce sont donc elles qui ont regimbé pas pour ce rôle, mais pour le bon sens, la question des ministères institués étant le cas d’école. Quant aux hommes, ils n’avaient pas remarqué que – pour une fois, dans ce genre de réunion – ils étaient largement majoritaires. J’essaierai cependant de dialoguer avec ce prêtre, mais l’expérience de la vie et de la pastorale semble très enfermée.

Une heure du matin + Une grande heure dans l’exhortation apostolique Evangelii gaudium. Rien qu’à la parcourir, elle est assez longue (288 paragraphes, 80 pages non compris la prière finale et les références), il crève les yeux que c’est un texte de mutation de la pensée sociale de l’Eglise, de l’attitude sans langue de bois vis-à-vis de toutes les questions, pastorales, relationnelles, que c’est le débordement d’une intense expérience de la vie quotidienne d’un religieux passionné d’aller vers les autres. Y a-t-il un mystique ? un théologien ? nous en avons eus. François est pratique, concret, d’une présence précise. Je vais lire tranquillement cela. Je crois qu’il y a surtout une perception de la situation psychologique de l’évangélisateur dans le monde et les sociétés actuelles. Je suis passionné. La force de l’Eglise, c’est évidemment « son » Dieu qui est « le » Dieu unique de toute l’histoire et de tout le vivant, mais c’est aussi à toutes époques et en tous lieux sa ressource humaine. Seul problème, mais énorme… elle ne sait pas l’utiliser, les chrétiens ne savent pas utiliser le pape du moment, le clergé ne sait pas s’utiliser lui-même ni s’affecter et s’appliquer aux bons endroits et de la bonne manière. – Cependant, si l’esprit du nouveau pape et son sens du concret et des situations pratiques éclatent dans ce texte, les réformes notamment sur les états de vie (clergé et laïcat, affectivité et sexualité comprises), sur le gouvernement : la question centrale étant la formation et la nomination des évêques, les manières d’animer un diocèse et d’abord le clergé, enfin sur les dévotions, les pratiques et toute l’attitude chrétienne vis-à-vis du rite, du symbole, du sacrement… sont encore à penser, vouloir et à faire…
 
Ce matin
 
Coincidences avec le grand texte pontifical et le possible élan… la prime de départ du PDG de Peugeot, scandaleusement élevée (vingt-et-un millions d’euros, je ne sais combien d’emplois cela représente, mais certainement des centaines)… la dévotion à la médaille miraculeuse, le fait de 1832, les apparitions à une novice à peine entrée en religion… l’écartèlement de l’Eglise aujourd’hui est là : le social, le que et comment croire au-delà de la personne du Christ…
Prier … [1] Daniel, le surdoué, le « crac »… comme Joseph le fut… les desseins de Dieu valent les grandes écoles ou les longues formations (à Babylone, trois ans pour le service du roi, arts de la table compris). L’Esprit en fait : moi-même, je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance ni contradiction. L’art divin, inculqué à l’homme… la saisie des circonstances, même les pires : ce sera pour vous l’occasion de rendre témoignage. Pour Daniel face à Balthazar, cela avait commencé par le sacrilège : Excité par le vin, il fit apporter les vases d'or et d'argent que son père Nabuchodonosor avait enlevés au temple de Jérusalem ; il voulait y boire, avec ses grands, ses épouses et ses concubines. On apporta donc les vases d'or enlevés au temple de Jérusalem, et le roi, ses grands, ses épouses et ses concubines s'en servirent pour boire. Après avoir bu, ils entonnèrent la louange de leurs dieux d'or et d'argent, de bronze et de fer, de bois et de pierre. La terreur du roi et des convives, comme nos terreurs contemporaines, comme celles annoncées par le Christ à ses contemporains… tu n’as pas rendu gloire au Dieu qui tient dans sa main ton souffle et ta destinée. C’est le paradoxe du Notre Père : que Ton nom soit sanctifié… Dieu nous souhaite en situation devant Lui, d’une certaine manière nos limites, nos épreuves, nos tendances à pécher ou à négliger nous y aident. Que je sois celui que Tu attends, Seigneur. Maintenant et au dernier instant de ce parcours-ci : extrême-onction. Mes trois aimées, trois générations, trois femmes, trois vies, devant vous, mon Dieu tandis qu’au loin mais en chacune d’elles, je Vous prie, Vous aime. Nous Vous attendons. Ainsi soit-il.


[1] - Daniel V 1 à 28 ; cantique Daniel III 62 à 67 ; évangile selon saint Luc XXI 12 à 19

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