mercredi 25 décembre 2013

Il était dans le monde, lui par qui le monde a été fait mais le monde l’a pas reconnu. Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu - textes de la nuit puis du jour de Noël




Noël… pour tous, la submersion par les souvenirs, les nostalgies, la famille, la fratrie, la fête qu’elle soit, qu’elle ait été, qu’elle manque. Noël, le plein et le vide, toutes les dimensions de l’affectivité humaine, toute notre dépendance aux sentiments et aux circonstances, fête de notre nature. Le terreau avait été « l’Histoire sainte » d’un peuple qui nous figure aujourd’hui et dont nous supplions les descendants de sang et de rite de ne pas faire à leurs concitoyens de Palestine ceux qu’ils ont eux-même subis. Ambivalence de tout dans les faits des hommes. – Hier soir et cette nuit, deux messes de Noël, confiance et intimité de deux prêtres m’accueillant pour le simple réveillon entre les deux liturgies. Celles-ci ne se sont pas répétées, l’Eglise d’aujourd’hui a la sagesse de laisser au parterre toute la disposition et les décors, les chants et musiques, elle ne propose que la Parole et l’Eucharistie, et hier soir à Muzillac, Jean-Eudes fit faire l'homélie par les enfants commentant à ses questions, la crèche – dont j’ai appris que la première célébration fut le trait de génie de François (d’Assise) en 1223, la messe avec pour autel une mangeoire. Il y en avait déjà une – crèche – à Jérusalem et une autre à Rome, mais la dévotion populaire et l’image pour tous, ce fut lui. Pour moi, cette messe était vraie, la vérité d’un homme très grand, seul, debout, à ma gauche, ni beau ni laid, cinquante ans ou plus. Vous êtes seul ? il le paraissait. Non ! ma famille, n’est pas loin, et vous ? J’ai dit, et à ma droite, tête de profil posée sur ma cuisse de sa mère très BCBG avenue Mozart et ouest-parisien, un garçonnet dormant. Toute la messe. Je n’ai pu m’empêcher de dire à sa mère, des yeux grands beaux et calmes, assise donc toute la messe, que Jésus avait dû dormir beaucoup cette première nuit-là. A Arzal, après la route à la place du mort dans la voiture de mon ami prêtre et, à ma demande, le récit et le cheminement de sa vocation sacerdotale, d’un dépouillé et d’une totalité bouleversante au point de ne pas ressentir d’émotion… la toute petite communauté paroissiale pour minuit. Les cloches battantes, appelé la fidèle Thérèse me donnant les mauvaises nouvelles de mes aimées, ma femme terrassée fatigue et d’inquiétude au chevet de ses parents, en tout, mais surtout en amour, le plus violent et le plus souffrant, c’est l’impuissance, elle vis-à-vis des siens, et moi vis-à-vis d’elle, sans compter notre cher petit chien, le quatrième tué par notre voisinage…mort faute que je l’ai assez surveillé, trente hectares et nos chiens courants, en danger de mort s’ils sont hors de la maison. Petite communauté, avec en fond de chœur, un éclairage cistercien pour une croix de calvaire breton ancien. Une famille qui animé pour les chants, le frère avec béquille, homme de base au Mali, une mine, réchappé de justesse. Un servant de messe, adolescent, la ceinture-cordon battant le mollet comme d’autres portent le pantalon avec le fond entre les genoux, la fatigue de mon ami célébrant, la fidélité à la lecture-récitation intégrale, ma seconde communion à l’appel de mon prénom :Bertrand pour que je ne dérange pas des voisins semi-handicapés, et au chocolat d’après la liturgie, phénomène de l’acolyte, baptisé à ses treize ans selon le vœu de sa mère, née à Lourdes dans l’eau bénite et l’imposant à son second mari, qui à son tour, trois ans après demande le baptême, elle-même cherchant ses marques, pétulance et présence d’une mangeuse d’homme – graphologie de Thérèse d’Avila, fille publique – qui cherche ses marques, profession : sophrologue. J’étais si enthousiaste de ces diversités que j’éclatais et dansais intérieurement. – Ma belle-mère, le soutien d’une psychologue, et – je l’espère jour après jour – la visite du curé de sa paroisse.. Et le monde… la guerre de religion en Afrique centrale et la honte française des soutiens aux dictatures pourvu qu’elles soient sécuritaires : la cécité absolue de gens politiques sans structures mentales et n’ayant d’art, pas même communicatif, que l’art de parvenir selon nos régimes qui s’appelaient républiques. La « mascarade » électorale en Mauritanie est saluée, à Paris [1] après les Etats-Unis, et le fils aîné de mon vénéré Moktar Ould Daddah est nommé ambassadeur représentant permanent à Bruxelles par le putschiste de 2008, lui-même continuateur de la prétention putschiste depuis 1978 qui avait eu raison de son père et de l’œuvre fondatrice de celui-ci.
Vérifiant qu’un ami cher mais souvent esseulé quoiqu’ayant ses filles et petits enfants dans notre même village, est bien en famille pour déjeuner, je questionne sa cadette : la messe aujourd’hui ? non, nous ce n’est pas la religion, c’est la spiritualité. Elle et sa sœur, sophrologies, arts de se comprendre, de se trouver, art de la méditation… Noël, l’événement des pauvres. Le vide laissé par les chrétiens, ritualisés ou indifférents dans nos pays dits riches comme le nôtre, ramène les marabouts et les inventeurs du fil à couper le beurre comme le vide dans lequel les « grands partis de gouvernement en France » ont plongé le pays fait prospérer la misère FN et les simplismes racistes…
Messes d’hier soir : le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever un grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi. Tu as prodigué l’allégresse, tu as fait grandir la joie [2] La grâce de Dieu s’est manifesée pour le salut de tous les hommes. A la racine de la déchristianisation moderne, la distraction sans doute plus coupable et avilissante que la prétention de Prométéhé au très petit pied de se faire dieu soi-même ou de s’en donner par ses propres moyens. Car il s’est donné pour nous… le critère est là, non la compréhension du monde et accessoirement des autres par tout un chacun à sa manière et dans son coin de cerveau, mais se donner. Combien je le sens auprès de ma chère femme et de notre fille… et combien j’en suis loin. Et cela c’est toujours à reprendre mais l’exemple est venu de haut : Noël. Un peuple ardent à faire le bien…. Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouvau-né emmailloté et couché dans une mangeoire.
Messe pour ce jour [3] Il était dans le monde, lui par qui le monde a été fait, mais le monde l’a pas reconnu. Il est venu chez les siens, et le siens ne l’ont pas reçu. … Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous… tous ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu… Et le témoin oculaire de la mort en croix et du linceul plié au tombeau vide, affirme … nous avons vu sa gloire (le Mont Thabor, nos cœurs), la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. Et pour nous, maintenant, chaque jour en notre âme, chaque jour en nos amours conjugaux, fraternels, maternels, paternels, en tout élan humaniste, en toute contemplation d’interlligence ou de regard, nous pour qui tout est épéhmère et limité quand nous ne sommes que nous, comme il est bau de voir courir sur les montagnes le messager qui annonce la paix… Ecoutez la voix des guetteurs, leur appel retentit, c’est un seul cri de joie : ils voient de leurs yeux le Seigneur qui revient… Prions tous pour tous et pour tout.
Et ma filleule, la plus jeune de notre fratrie, s'annonce improviste pour déjeuner... ce qui fera la joie de ma femme aimée, si inquiète de ma solitude, alors que... Prier, savoir (ce qu'est croire), espérer (ce qui est voir), aimer (cela nous vient de Dieu). A condition que nos chiens n'égratignent pas la carrosserie de sa voiture.


[1] - Paris,  24/12/2013  -  Le Gouvernement français a salué mardi le bon déroulement des élections législatives et municipales en Mauritanie, attesté par les missions d'observation électorale. Il a ajouté que la mise en place du nouveau parlement marque une étape importante dans la consolidation du processus démocratique dans le pays.
Date de publication : 24/12/2013 20:24:46"
[2] - Isaïe IX 1 à 6 ; psaume XCVI ; Paul à Tite II 11 à 14 ; évangile selon saint Luc II 1 à 14

[3] - Isaïe LII 7 à10 ; psaume XCVIII ; lettre aux Hébreux I 1 à 6 ; évangile selon saint Jean . prologue I 1 à 18

Aucun commentaire: