mardi 17 décembre 2013

montagnes, portez au peuple la paix ; collines, portez-lui la justice ! - textes du jour

Mardi 17 Décembre 2013



En France, le lien est d’expérience historique et se vérifie une nouvelle fois. Quand nous sommes en déclin, quand les gouvernants ne traitent pas ce qui est à l’évidence attendue : la guerre et la résistance à l’occupant sous Vichy, le redressement économique et le retour à l’emploi depuis des années et surtout quand c’est un gouvernement élu pour cela, on a le racisme et le simplisme. Torts partagés quoique dans la vie publique, c’est toujours le pouvoir qui a tort et pas le peuple, si celui-ci a des excès d’inertie ou de violence, c’est bien parce qu’on n’a pas su l’animer. Le vide fait par le gouvernement est empli par les extrêmismes à référence soi-disant chrétienne à la fois par ce que l’U.M.P. en querelle de chefs jusqu’à la prochaine élection présidentielle, et parce que le pouvoir est d’une rare maladresse en focalisant l’attention sur ce qui devrait être fait sans thème, ni théorie, ni papier d’ensemble mais pratiquement et patiemment : le mariage pour tous et maintenant ces propositions au Premier ministre sur « la refondation de nos politiques d’intégration », et demain sans doute un panier plein sur la bioéthique, les fins et les débuts de vie, alors que tout y est cas particulier. Il est atterrant que nous soyons ainsi dispersés. Sur un fond où les repères ont disparu, on accumule des questions et des débats, déjà difficiles, si nous avions des repères et un consensus national. Or, nous n’avons plus ceux-ci, et nous ne les retrouvons que dans un élan de reconstitution des instruments publics, et de leur application intensive à notre redressement, le tout dans un cadre européen, fortement inspiré par nous, car sans doute l’Europe subit et est en chacun pour soi. – Je m’évertue par mon projet de livre et par mes correspondances courriel à cette prise de conscience « au sommet ». Je ne désespère pas. – Constatation : Ségolène ROYAL que j’appelais comme ses affiches « France présidente » devient, sans pose, la conscience de la République, bien plus encore que de la gauche. La relève, ce peut bien être elle. En tout cas, les idées et réactions : le rétablissement du « service militaire », les jurys populaires pour évaluer les élus à mesure, et maintenant pis que l’imprudence la naïveté de mettre en ligne sur le site du Premier ministre, un rapport qui n’est que propositions à étudier puis à débattre… c’est bien elle.
Vie de la France, vie des miens, espérance du mieux-être, étape apaisée mais travaillée vers le bonheur pour lequel – pays, famille, moi-même, celles que j’aime et qui m’aime, toutes celles et ceux que je porte dans le cœur – nous sommes faits.
Prier…[1] pour une Eglise, la mienne que je chéris, avec ses travers et ses époques, puisqu’elle est incarnée, puisqu’elle parle, quoique parfois avec du bois la langue des moments et des gens, mais une Eglise qui aujourd’hui ne soit pas rituelle ni enfermée sur une culture et une « population » résiduelle, qu’elle faite comme elle est appelée à l’être, faite d’âmes vibrantes et aimantes, non récitatives, pas religieuses au sens étroit du terme, mais consacrée à la recherche de son Seigneur, Amant et Maître. Le Christ à naître : mon fils est un jeune lion. Il est revenu de la chasse. Il s’est accroupi. Il s’est couché comme un lion. Ce fauve qui le fera lever ? En pénitence de ce grand moment du sacrement de la réconciliation, vécu à la suite de notre fille, dans la petite église, quasi-monastique et à la chalandise si familiale et chaleureuse, naturelle, qui est celle, à la Wantzenau, de son baptême, il m’a été demandé tout simplement une prière de confiance. Les noms de ceux qui espérèrent et ainsi engendrèrent jusqu’au Christ. Montagnes, portez au peuple la paix. Collines, portez-lui la justice ! … En ces jours-là, fleurira la justice, grande paix jusqu’à la fin des lunes !
Si puériles que paraissent aujourd’hui à certains – et à moi – des dévotions et autres, je vais pour cette attente de Noël, l’y adonner, tout simplement par respect d’autrui, et aussi pour me joindre au peuple qui le fait avec bonne volonté. Cette dialectique intime de l’humilité m’est venue il y a très longtemps en prenant la queue pour aller baiser le soubassement de « la Vierge au pilier », à Chartres. Je crains le rite, les dévotions quand s’y forme le terreau de la haine : ces attitudes « chrétiennes » depuis bientôt deux ans pour la défense de « valeurs » qu’en réalité on veut imposer à d’autres, qui n’en ont pas la motivation et que, ce faisant, on éloigne, même d’un début de compréhension de cette motivation. Oui, prier de confiance, de confiance absolue. Et conseil au prince, puisque je m’y évertue depuis quarante ans : Dieu, donne au roi tes pouvoirs, à ce fils de roi ta justice. Qu’il gouverne ton peuple avec justice, qu’il fasse droit aux malheureux… Qu’il fasse droit aux malheureux de son peuple, qu’il sauve les pauvres gens, qu’il écrase l’oppresseur. Et pour moi, Seigneur, pour celles qui me sont confiées par Toi, exauce ma supplication en ma faiblesse et en ma ferveur.

Feu de bois, silence, nos chiens survivants : calmes. Eux qu’on tire à vue au fusil si nous manquons un instant de vigilance. Ravages dans l’âme de ma chère femme, accueil à venir par notre fille si aimante quand il faudra lui dire que Vanille, depuis le 6 Décembre… et je ne peux que laisser se serrer, physiquement, mon coeur qui passera, je le sais, sans transition de la petite enfance que je n’ai jamais quittée à la mort que j’espère subite, presqu’heureuse et fière pour mes aimées. C’est une grâce à ne pas demander tant elle est gratuite. Faites de moi, Seigneur, un instrument de votre paix !



[1] - Genèse XLIX 2 à 10 passim ; psaume LXII ; évangile selon saint Matthieu I 1 à 17

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