lundi 27 janvier 2014

homme et femme il les créa. Une femme parfaite est la joie de son mari ; il passera dans la paix les années de sa vie. La grâce d'une femme est à l'intérieur du cœur, parure incorruptible d'un esprit doux et paisible - textes du jour

Lundi 27 Janvier 2014



 Prière du matin…en milieu de cet après-midi… mais depuis vingt-quatre heures, je suis réellement dans le Je vous salue, Marie ! De ma chère belle-mère, ou plutôt de sa mort, j’apprends bien plus que de celle de ma mère. Maman me confirma sa présence et combien je tiens – avec bonheur et honneur, avec reconnaissance, d’elle et et de celui qu’elle aima, malgré tout, mon vénérable père, homme défait, et elle femme accomplie, la société en tiers ayant été pour beaucoup dans la défaite et pour peu dans l’accomplissement – et mon Frère Claude me confirma que mourir est une attente, un dialogue et que la Providence nous donne toujours tangiblement ou surnaturellement tout ce qu’il nous faut à ces instants. La mort comme un apostolat donné à tout être humain, et sans doute à toute créature, à tout vivant – nos chers chiens : fusillés, empoisonnés… mais de ma belle-mère, déjà hier la confirmation que nous ne sommes pas notre corps, que nous sommes bien plus, que nous sommes tout simplement et donc éternellement. Ce matin, elle : très changée, le visage rajeuni et presque enfantin de front, regard implicite sous des paupières et des arcades sourcilières restées belles, mais les mains épaissies, le teint pas changé mais la sensation d’un dire retenu pour un corps léger, fragile : j’ai fait ce que j’ai pu. Nous répondons : et bien plus ! Sourire donc : merci d’être là !. Echange, silence, prière, ma femme surplombant l lit de tout le buste, la mère et l’enfant sont inversé les rôles, innés. Plus que ma chère mère, ma belle-mère est pour moi inséparable de ma femme et de notre fille. Ma mère et la continuité, l’ascendance de moi, mais ma belle-mère le monde entier, la vie et ma vie dans ce que j’ai reçu de meilleur ici-bas, en sus de l’existence. Forte fratrie avec mes deux beaux-frères. Unité de soins palliatifs… livre d’or… unanimité de ce que je lis et copie passim [1]. La leçon est autre encore. La mort est une initiation à la présence. La présence intime, incorruptible, rayonnante. – Ce que je ne pouvais regarder, le visage tuméfié du plus jeune de mes beaux-frères, celui de ma femme, le corps entier rougeoyant de chagrin. Puis la grâce : son récit et sa construction  où elle me donne depuis notre mariage le rôle magnifique d’époux, validé complètement par sa propre mère, et maintenant le récit qu’elle reconstitue des derniers instants de sa chère mère, nous ayant senti arriver samedi soir et attendu, certainement, dimanche après-midi, l’avertissement du passage et du moment essentiel que je reçois alors et lui transmets. Intensément ensemble. Le chagrin est autre, l’enseignement reçu par la vie et la mort, tellement inséparables est bien que la mort conserve la vie, agrandit l’amour aux dimensions de l’indicible, au-delà du possible et du conscient. La mort nous donnant notre identité que nous soyons le mourant ou que nous soyons ses sœurs et frères, sa fille et son gendre en attente et faisant désormais queue vers elle. Marguerite nous suivant et le peuple des saints, de la création partant, arrivant, tous gagnants, personnalisés et magnifiés au possible. Alleluia. Pureté du visage quand la mort ferme le cycle des destructions par la vie. Nous y sommes, y serons, y étions. Ensemble. 

Evidence que la mort nous grandit, nous magnifiie, nous rend au meilleur de l’humain, au plus fort – oui, que nous soyons la mourante, le mourant, nous le serons de toutes façons demain ou un peu plus tard, Dieu sait en quel état et selon quel accompagnement pour les apparences, ou que nous soyons cette catégorie si singulière de gisants spirituels regardant, voyant, entendant, sentant mourir l’autre. L’autre alors souverain, et nous humbles, par force soumis à ce moment-là de la vie, qu’est la mort. Grâce de ressentir et de recevoir cette leçon de souveraineté, Dieu nous la donnant par celle ou celui qui… Evidence aussi que la mort nous enseigne la totalité de la vie, non dans sa finitude mais selon des dimensions et des modes qui nous échappent, quoiqu’ils répondent à notre instinct d’éternité, instinct qui est bien plus qu’une envie, la vérité, la réalité ne sont pas des souhaits. Pour le chrétien, pour toute personne de foi et de demande spirituelles, la confirmation et le détail de cet instinct semé et maintenu en nous par le Tout-Autre, par le Tout-Puissant, par Dieu créateur du ciel et de la terre, sont donnés et sont appréhensibles par la vie, la passion, la mort et la résurrection du Christ. Psychologie, instinct, expérience de la mort de qui nous est proche et dont nous pouvons attester de la vie encore immédiate se rencontrent donc pour accueillir l’Evangile et/ou être accueillis par l’Evangile.

Prier… [2] Dieu pardonnera tout aux enfants des hommes, tous les péchés et tous les blasphèmes qu’ils auront faits. Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’obtiendra jamais le pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours. Texte obscur, nous ne sommes plus « habitués » ni culturellement ni spirituellement à ce qu’est ou ce que serait un blasphème, sinon tenir tête à Dieu explicitement, mais qui – humainement – en est capable ? thème de Don Juan et du Commandeur ? Désespérer ? ce qui st nier Dieu, Son amour de personne à personne pour chacun de nous en particulier ? Les contemporains comprennent-ils Il st possédé par un esprit impur. Jésus raisonne en pur dialecticien : si un royaume se divise, ce royaume  peut pas tenir. Cette division intime, c’est certainement ce qui nous détruit le plus tandis que l’unité intérieure, même dans des circonstances matériellement ou affectivement très difficiles, est le bien décisif. Nous sommes tiraillés entre une identité manquée et une identité réussie, assumée. La grâce fait l’une et nous la refusons quand nous nous acceptons divisés, autres. Mon amour et ma fidélité sont avec lui, mon nom accroît sa vigueur. Nom d Dieu en ferveur de la prière ? habitation divine en nous, surtout. La geste de David, « preuve » par l’Histoire, de Goliath à ses quarante ans de règne. Nos histoires tout événementielles, incarnées, même obscures pour la quasi-totalité d’entre nous, surtout obscures, mais nôtres, sont une proposition de lecture dans nos vies de la présence de Dieu subjuguant tout. A l’heure de notre mort, l’addition se fait ainsi. L’amour ne soustrait que ce qui n’est pas, n’était pas lui.

Prier, les yeux fermés, les mains jointes, anticipation de notre gisant ? Communion avec qui nous quitte et nous rappelle la vraie posture. Fondre d’amour. Reconnaissance et expression de gratitude : le souvenir. La nuit, les yeux fermés, n’est ni obscure ni impénétrable, elle est l’élément premier, le milieu de la rencontre. Sans armes ni possessions.


[1] - Vous avez beaucoup de courage et pour cela je vous admire. petite-fille de Mme Denaud – l’art de toujours faire quelque chose et bien le faire quand il n’y a plus rien à faire . un médecin sénégalais de passage . 21 IX 12 – votre eimmense humanité dans le grand anonymat qui vous entoure . 17 IX 12 – vous nous permettez de vivre ces instants si difficiles, avec notre cœur . Eric et Catherine Kayser – mon mari, même s’il ne pouvait vous l dire, a trouvé ici l’attention, l’humanité. Marie-Hélène Pinault – Merveilleuse équipe… Equipe extraordinaire. – Vous avez été très présentes pour nous . famille Helo – Vous êtes une équipe soignate et médicale fantastique et admirable . 19 IV 12 Nathalie Maino – Vous étiez pour ell sa dernière grande famille . II 12  -  Continuez le combat, car je pense qu’en 2012 chaque être humain devrait savoir offrir une fin de vie dign et humaine, respectuuse et aimante . Fabienne Lux Meunier – ajouter de la vie aux jours lorsqu’on n put ajouter des jours à la vie . III 12 . Sophie Coppola – hôpitaux universitaires de Strasbourg . unité de soins palliatifs : ouverture le 4 avril 2011 . accueil du premier patient 11 avril 2011 – Albert Schweitzer «  Que chacun s’efforce dans l milieu où il se trouve de témoigner à d’autres une véritable humanité. C’est de cela que dépend l’avenir du monde ». du même : « Nous sommes vies au milieu de vies qui veulent vivre »  Cela me réconforte de savoir qu’il pas été seul dans cette difficile épreuve, entouré d’humanité et d’amour. 17 II 12  

[2] - 2ème livre  de Samuel V 1 à 10 ; psaume LXXXIX ; évangile selon saint Marc III 22 à 30

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