jeudi 20 février 2014

vous avez privé le pauvre de sa dignité - textes du jour

Jeudi 20 Février 2014



Regard bien présent de notre chien. La mort devient plus habituelle que la vie. La vie, nous ne nous en rendons pas compte, elle est naturelle. La mort est événementielle. – Correspondances. Déjà le scandale public des dévoiements et appropriations au nom de convictions religieuses, mais ce que je ressens, malgré la pudeur de qui me dit un peu de ce qu’il a vécu ou vit, ce sont les ravages causés par des rigidités, des obligations, des raideurs, conséquences aussi d’approches religieuses. Le mieux, me semble-t-il, est mettre à disposition ce que nous avons avons reçu, ce que j’ai reçu et ce dont je vis, mais sans insistance. Je pense là à notre fille, et laisser Dieu et son Esprit faire chemin et demeure. L’en prier. Mais pas de carcan, pas d’obstination ni de ténacité farouches. – Mon vieil ami, vie de fidélité et d’honnêteté totales en politique et en famille,  et maintenant la fin du chemin pour ici-bas. Nos attentes et certitudes de l’éternité, mais comment ? et que sera-ce ? la réponse est simple. La prière seule et la confiance nous font dépasser interrogations, peur et même distraction.
Prier… que tout legs, toute transmission ne soit que bagage, réconfort, boisson pour la route, l’essentiel est le paysage et pas les provisions. L'horizon même si la chaussée fait mal au pied. [1] Les rencontres… vous avez raison quand vous appliquez la loi du Royaume, celle qui est dans l’Ecriture : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Mais quand vous marquez des différences entre les personnes, vous commettez un péché, et cette Loi vous dénonce comme coupables. Le Christ, trop différent, incompréhensible pour ses contemporains, pour ses disciples ? En quelques instants, Pierre : Tu es le Messie… et quand Jésus, à lui et aux autres, pour la première fois … leur enseigne qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu’il soit tué et que, trois jours après, il ressuscite … Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches. Jésus identifiable par son destin, mais ce parcours ne correspond à rien, même pour ses plus proches, qui n’entendent d’ailleurs pas l’essentiel, mort et passion, certes, mais trois jours après, il ressuscite. Ne fais-je pas de même en lisant ma propre vie ou en regardant-accompagnant celle d’autres…  l’oubli de l’aboutissement, en fait du tout de la Création. Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes… Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre. Le chef de l’Eglise à venir n’avait parlé qu’au nom de ceux-ci, qu’au nom des hommes. Nos sagesses et nos regards. Notre chien attentif, l’orange du poêle, la nuit totale, la lune a dû se coucher avec la tombée hier soir de l’obscurité.

La leçon du christianisme a deux registres. L’identité du Fils de Dieu fait homme se révèle par son destin qui est passion, mort et résurrection : l’annonce décivive est celle-là, la révélation c’est cela, ces trois jours et nuits. Et en « pastorale », Jacques est précis : Dieu lui, n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde ? Il les a faits riches de la foi, il les a faits héritiers du Royaume qu’il a promis à ceux qui l’auront aimé. Mais vous, vous avez privé le pauvre de sa dignité. Et le critère de la pauvreté et de la richesse n’est pas que l’argent, n’est pas l’argent, il est la relation à soi, aux autres, aux monde : se savoir et se recevoir pauvre en tout, en espérance, en savoir et même, surtout en foi. Alors la royauté du pauvre car – Magnificat anima mea Dominum – il est comblé par Dieu. Priver le pauvre de sa dignité, à la façon de Pierre voulant exonérer le Christ son Maître, de toute passion, de toute mort, de tout l’affreux de la rédemption pour Celui qui en est l’agent, le porteur, la lumière.



[1] - lettre de Jacques II 1 à 9 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Marc VIII 27 à 33

Aucun commentaire: