vendredi 21 mars 2014

bien compris que Jésus parlait d'eux - textes du jour


Vendredi 21 Mars 2013


Rentré de chez nos deux praticiens, fatigué, en tout cas sans force pour tenir ce journal, ni celui de ma fille. Celle-ci craint d’être à vie l’abonnée des dentistes et a retenu qu’elle avait un émail mince et fragile : la chute de ses dents de lait sont de véritables crises d’angoisse depuis deux ans. Quant à moi, les médications se superposent, s’accumulent, et à nouveau un petit quelque chose à enlever-brûler à l’azote à la tempe gauche. – Je voudrais ce matin me confesser, rien qu’à l’énoncer ainsi, je vois combien l’appellation « traditionnelle » jusqu’à nos années 60 est erronée, car ce que je recherche (la recherche qui m’est inspirée) c’est la réconciliation ou plus encore, plus précisément, le dialogue avec Dieu sur la manière d’être plus proche de Lui, mieux à Son écoute, à Sa convenance laquelle est intensément pour mon bien, mon salut et en fait pour le bon sens de la vie qui m’est donnée. Prier en demandant cette grâce d’une préparation adéquate.au sacrement.
Avant-hier, j’avais trouvé soudainement le titre possible pour l’assemblage et la suite de ce que j’ai, dans la contrainte du moment (rencontre et nostalgie, liberté apparente et peurs qui cabrent), écrit d’un passé que je croyais d’aboutissement et qui était probablement le dernier écho de mon adolescence émerveillée, crédule envers moi-même, habile à faire des circonstances une providence :la passion n’est pas un sacrement. Dans les deux salles d’attente d’hier, la certitude de cela, pour moi qui vit maintenant l’autre pente, plus heureuse et sans débat parce que la vraie : le sacrement mène à la passion, à la passion défi pour une quête de bonheur dont l’autre n’est plus l’agent ou le compagnon mais le sujet, et moi me consacrant à sa quête, l’y amenant et le ravivant sans cesse. Plus du tout dans la poursuite et la possession putative de l’objet, mais dans la culture de la vie, dans le mouvement. Discussion dans un Marie-Claire au petit format curieux (est-ce nouveau ?) sans que rien ne soit élucidé, sur la durée observable de la passion : deux-trois ans…  des conseils de comportement, d’attention à autrui et de patience plus encore envers soi que mutuellement [1]. Il y a là-dedans l’enchevêtrement de plusieurs fils et dimensions : la chair, l’âme, le temps, la vie. C’est sans doute le thème de ce second livre alternant avec le premier que je suis en train de boucler : une fiction politique et la mémoire vécue du sexe, du spirituel, de la constitution de soi, des impasses et de la voie enfin droite… changement de signe.
Prier… Marguerite hier me rendant compte de la catéchèse de l’après-midi : l’évangile de la Samaritaine. Réflexion d Maxence, Jésus n’a pas dit à la femme : s’il te plaît…  De fait, Jean [2] rapporte de but en blanc : Donne-moi à boire. Cependant, si le texte est lu en empathie, il crève les yeux que Jésus est épuisé par sa route, il s’était assis là, au bord du puits. En réalité, c’est une supplication la plus directe. Sur la croix, j’ai soif. Marguerite a bien compris que Jésus est en pays étranger, autre. Elle sait comment s’appelle le puis, celui de Jacob t connaît la filiation du patriarche, enfin elle prie pour n’avoir jamais à tuer qui elle aime et se dit sûre qu’elle en recevra l’ordre contraire comme le reçut Abraham. Mais Dieu parlera-t-il assez fort ? mettra-t-Il pour moi des lettres dans le ciel, car je n’entends rien. Un de ses arguments fréquents : je n’entends rien dans mon cœur, je ne peux que lui répondre que dans la nécessité, elle entendra. Voici où elle m’entraine, au bord du puits, et celui dans lequel on a précipité le fils chéri de Jacob : Joseph [3]. La figure de l’héritier, la figure de celui qui représente le père, le suprême, et qui est victime de ses frères, des vignerons…  voilà l’homme aux songes qui arrive ! C’est le moment, allons-y, tuons-le et jetons-le dans une de ces citernes.Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : « Voici l’héritier : allons-y, tuons le, nous aurons l’héritage ! ». Aboutissement du péché, le meurtre, la violence à son paroxysme. Mais origine ? l’envie, la jalousie. Illustration dans la Genèse et chez Matthieu : le complot, on est à plusieurs pour délibérer, décider et exécuter.
Moment du péché et moment de la conversion, de la lucidité qui ne peut venir que d’En-Haut. Moment de notre histoire immédiate. Les municipales et le point de savoir si tant d’erreurs et d’incompétences de nos dirigeants, tant de corruption et de cynisme de leurs prédécesseurs immédiats auront quelque impact sur la participation et/ou pour un vote-rejet (le Front national : nous sommes le réveil français, directe concurrence entre extrême et ultra-droite : la Manif. pour tous qui n’est pas parvenue à s’introduire en tant que telle dans les candidatures). La crise d’Ukraine et de Crimée : premier traitement d’une crise mettant directement en cause comme actrice principale l’une des super-puissances de la guerre froide d’antan, démonstration aussi de ce que l’arme nucléaire ne dissuade que l’arme nucléaire, mais pas les autres types d’agression. Confirmation enfin que l’implication d’une super-puissance dans un conflit local : la Syrie, gèle tout, sauf si une autre manifeste le même degré de résolution ce qui n’a pas été. Point commun dans les deux « affaires » : le dialogue, il serait possible entre Etats et puissances, il n’est pas tenté parce que les moyens d’un équilibre de part et d’autre de la table n’ont pas été mis en œuvre, il semble impossible entre les Français et leurs dirigeants, entre souhait et bon sens et souffrance du grand nombre d’une part et routine de al conquête et de la conservation du pouvoir pour les compétiteurs… Simplement, les mains ouvertes offrant les soucis, les tristesses tandis que l’âme souffle sur ce qui peut devenir les braises de l’espérance d’hier et faire l’étincelle de la prière d’aujourd’hui. Nos propres astreintes pour notre petite trinité, matérielles, si concrètes et pressantes.
Le fils… l’espérance… sa propre prière, mais ni la Genèse ni Matthieu ne la rapportent. Ils le vendirent pour vingt pièces d’argent aux Ismaélites, et ceux-ci l’emmenèrent en Egypte. … Tout en cherchant à l’arrêter, ils eurent peur de la foule, parce qu’elle le tenait pour un prophète. Suspense de la vie, et d’abord de la vie spirituelle… même si les circonstances et astreintes parfois si angoissantes et concrètes de la vie quotidienne nous feraient croire que le spirituel c’est la tranquillité et la suavité.


[1] - Maïte Sauvet, La clé du plaisir . éd. Chiron
Martine Teillac, Pour un couple durable . éd. Solar
Jan-Michel Hirt . La dignté humaine sous le regard d’Etty Hillesum et de Sigmund Freud . éd. DDD
Patrick Estrade . Revivre apès une séparation . éd. Alpen
Géard Bonnet . La tyrannie du paraître . éd. Erprales
[2] - évangile selon saint Jean IV 5 à 42

[3] - Genèse XXXVII 3 à 28 ; psaume CV ; évangile selon saint Matthieu XXI 33 à 46

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