jeudi 20 mars 2014

comme un arbre planté au bord des eaux - textes du jour



07 heures 12 + Soirée de cafard, mais à la piscine nageotant quelques longueurs tandis que s’amusaient les filles, j’ai été à l’aise. Un seul corps possiblement beau, une jeune fille-jeune femme terminant de s’ajuster à la sortie… mais dans les bassins, au mieux les tendresses maternelles qui ont de chair et font rire et jouer les très petits enfants. Chapelet que je peux faire des « raisons » de ce cafard…de notre pays, de l’état du monde, des cynismes de certains chez nous, de ce que je ne comprends pas ou de ce que je vois trop… je souffre de tout et principalement de moi-même : l’impasse de mon livre, mais aussi… et encore… et les exultations qui me manquent.  Dit mon sentiment à nos deux prêtres de dimanche : à l’un pourquoi ne pas avoir organisé ou demandé une exhortation spirituelle d’une des moniales, étions-nous d’ailleurs accueillis ? autrement qu’en diaporama et en librairie ? à l’autre ce que peut être un dialogue et un propos en assemblée chrétienne [1], mais me suis retenu de donner une « leçon de maintien » [2] au candidat « le mieux placé » pour nos municipales, qui m’est antipathique : cela ne servirait qu’à m’en faire un ennemi s’il gagne. Moment seul tranquille d’âme et de cœur et même de chair : l’heure devant la mer, l’horizon sans vague seulement surligné par Houat, Hoedic, Quiberon, Belle-Ile… les plans apaisants de la ligne d’algues d’une laisse de mer précédente, puis l’ourlet qui était silencieux de l’au venant au sable, du beige très clair, du gris non  agressif, du bleu désert, un bateau, sans doute homardier, rentrant… tandis que je lisais, passionné, quoiqu’apparemment le sujet ne soit pas entraînant, une approche complète, intime, pratique, intelligente de la liturgie catholique [3]. Ce fut hier, qui m’a préparé à ce matin.
Prier… le cœur de l’homme st compliqué et malade ! Qui peut le connaître ? Moi, le Seigneur, qui pénètre les cœurs et qui scrute les reins… [4] mais les comportements et ce qui semble, dans nos inconscients collectifs et dans la lettre de tous les textes « sacrés » de nos religions sont clairs : riches et pauvres, jugements divins… afin de rendre à chacun selon ses actes, selon les fruits qu’il porte… le Seigneur connaît le chemin des justes, mais le chemin des méchants se perdra. Dialogue du mauvais riche post mortem avec Abraham : tu as reçu le bonheur pendant ta vie et Lazare le malheur. Maintenant il trouve ici la consolation, et toi, c’est ton tour de souffrir. La leçon est connue, la conclusion prophétique (Jésus est à Lui-même son plus insitant et précis prophète) : S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus. Les petits chiens de la Cananéenne sous la table et leurs miettes… Lazare : il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche, mais c’étaient plutôt le chiens qui venaient lécher ses plaies. Alors, quelle douceur ? quelle perspective ? il est comme un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son emps, et jamais son feuillage ne meurt. …  Il sera comme un arbre planté au bord des eaux, qui étend ses racines vcers le courant : il ne craint pas la chaleur quand elle vient, et son feuillage reste vert ; il ne redoute pas une année de sécheresse, car elle ne l’empêche pas de porter du fruit. Qui ? l’homme qui met sa confiance dans le Seigneur, dont le Seigneur est l’espoir. Oui. Et prier.


[1] -  ----- Original Message -----
To:
Cc: - ma femme aimée & notre recteur
Sent: Wednesday, March 19, 2014 10:45 PM
Subject: Campénéac en carême - dimanche dernier

Content, cher Père, de vous avoir écouté et un peu rencontré.

Il m'a semblé que votre exhortation spirituelle n'a vraiment attaché que quand elle a été personnelle, c'est-à-dire d'expérience : la prière carmélitaine, la catéchèse ou la rencontre pré-baptismale d'enfants de six-sept ans ou de pré-adolescents de douze ans. En revanche, tout ce qui était apologétique et convenu ne peut plus correspondre qu'à des auditoires qui ne seront pas contagieux.

Je me permets de vous dire ce que ma femme et moi avons ressenti, tout en nous sentant en grande sympathie avec vous. Les prêtres sont rares, le statut social appelé à encore évoluer, l'état de vie célibataire ou pas probablement aussi. Il est probable que vous aurez à vivre cette mutation qui a été à toutes forces retardée. Mais ce qui reste - au moins pour ce que vous nous avez donné dimanche après-midi - peut être travaillé assez facilement. Il nous a semblé que vous auriez gagné et nous avec vous à ce qu'avant de parler ex cathedra vous nous fassiez parler sur le carême, sur la vie chrétienne et ses conditions-paramètres aujourd'hui, quelques minutes pour que votre propos soit en ligne et ne court pas le risque d'être simplement plaqué et en tranche horaire. Sans doute, la plupart sont tellement habitués aux usages habituels qu'ils s'en contentent, et comme il y a des gemmes, tout passe...

Alors que nous ne nous connaissons pas, je prends cette liberté car peut-être ainsi vous serai-je un peu utile.

Ancien élève des Jésuites à Paris, j'ai vécu mon adolescence au rythme de la vocation religieuse de trois de mes camarades, deux sont morts probablement parce que leur vocation n'avait pu s'épanouir, malgré les voeux, la congrégation, la Compagnie, l'un jésuite l'autre franciscain. Le troisième, marié, cinq enfants, ayant quitté la Compagnie, un an après avoir été ordonné, pilier ensuite d'ATD Quart Monde et toujours interdit d'enseignement. J'y ai vu du gâchis tant pour l'Eglise que pour chacun de ces trois amis, à la vocation certaine et belle. Je ne fais nulle association avec vous, mais je m'interroge... je suis frappé de l'importance de l'évêque en droit de l'Eglise et de son absence physique et spirituelle dans beaucoup de diocèses, présent ni pour les ouailles, ni comme père spirituel, père tout court pour ses prêtres. La désertification de nos églises peut-être, mais les lacunes aussi bien dans "le petit reste" que dans la pratique ecclésiale et la vie du clergé.

Si vous voulez, nous pouvons entrer en relation davantage, comme en rester là.

Communion de pensée peut-être, de prière sûrement.

[2] - Simone Veil dont je critiquais la candidature soi-disant gaulliste à l’Académie française diagnostiqua ainsi ma lettre… avec raison, puisqu’elle a fait carrière et que, moi, je n’avais et n’ai toujours aucun titre

[3] - Michel Steinmetz . Entrer en liturgie 1. Découvrir la messe (Mame-Desclée . Janvier 2014 . 137 pages)

[4] - Jérémie XVII 5 à 10 ; psaume I ; évangile selon saint Luc XVI 19 à 31

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