mardi 18 mars 2014

qu'est-ce qu'une famille ? - lecture annotations du texte de Fabrice Hadjadj par BFF

en italique bleue, mes annotations à mesure du texte   -  à organiser demain mercredi





qu’est-ce qu’une famille ?  Fabrice Hadjadj
lecture et annotations : Bertrand Fessard de Foucault, le 18 Mars 2014
(méditation quotidienne – figures, communion & pensées – notes & articles – vie d’Eglise – relations avec les autres religions et morales)
(France & relations internationales - évaluation politique quotidienne - journal de 1964-1971 & aussi de 1981- écrits & lectures d'autrefois ou de maintenant - collaborations de presse)
(réflexions d’actualité contemporaines & documents politiques sur la Mauritanie – lecture du Coran par un chrétien)
http://lireecrire.blogspot.com  (littérature : notes de lecture & écrits inédits)



                                     http://www.libertepolitique.com/Actualite/La-revue-de-presse/Qu-est-ce-qu-une-famille
Article rédigé par Fabrice Hadjadj, le 14 mars 2014
                                                                                          http://www.libertepolitique.com/content/tipafriend/15137  

Communication du philosophe Fabrice Hadjadj lors de la séance finale du Grenelle de la Famille au palais de la Mutualité, le samedi 8 mars 2014. La famille est le premier lieu – elle n’est pas un lieu, elle est un ou plusieurs liens reçus – choisis – ratifiés – cherchés selon des circonstances qu’elle crée ou empêche et dont elle n’a pas l’excusivité – L’expérience plus encore de notre temps (notre temps plus sincère et pas plus dévoyé que ceux qui l’ont précédé) montre que la famille est « facultative » et qu’elle n’a pas pour seule origine ou source possible le couple où s'articule la différence des sexes et des générations cette différence saute aux yeux ârtot et se résout partout par l’amour, l’indifférence, la haine, la banalisation, parfois tout ensemble ; sans le sexe, avec toute son imperfection et ses exigences, l'alternative n'est plus que l'excellence de l'orphelinat.
1. Qu’est-ce qu’une famille ? On peut s’étonner que nous soyons ici, ensemble, à poser cette question, et certains ne manqueront pas de croire que notre démarche ne pourra que conduire soit au ressassement de choses banales, soit à la complication de choses simples. Nous n’aurions pas d’autre alternative, avec une telle question, que d’enfoncer des portes ouvertes ou de couper les cheveux en quatre.
En même temps, on le devine, les premières évidences se cachent toujours dans leur lumière. Ce n’est pas seulement comme le nez au milieu de ma figure, trop proche pour être vu de moi mais pas des autres; ni comme le paysage cent fois retraversé, tellement connu qu’il s’efface ou soudain peut apparaître tout autre. C’est surtout comme une source qui éclaire et fonde les autres choses, mais qui ne peut pas, dès lors, être elle-même fondée ni éclairée. Devant cette source, nous sommes semblables à des oiseaux de nuit qui voudraient regarder le soleil en face. Ou des oiseaux de jour perdus la nuit
Nous provenons tous d’une famille – non d’un couple occasionnel ou durable, nous commençons tous avec un nom de famille – nous discutons souvent ce nom, n’y coincidons jamais totalement, nom et prénom nous sont imposés – bonheur des pseudonymes ou des alias de la Résistance ?, nous avons tous eu une certaine famille mais non : foyers mon-parentalpour berceau. La famille est un fondement, elle est un idéal, elle est un choix autant des géniteurs que des enfants, à chaque étape de la vie du couple et de celle de chacun des enfants, elle est un choix. Sa grandeur et sa fécondité sont dans ce qui est bien plus ou moins que la liberté mais qui y participe, un arrangement ensemble solidairement ou chacun pour mettre de son côté les circonstances naturelles ou sociales, y compris le sexe que ni physiologiquement ni psychologiquement nous ne choisissons, ou au contraire les affronter et se rebeller contre elles. Or, si elle est un fondement, on ne saurait « fonder la famille ». C’est très bien, dit et cela dit mon opposition à ce simplisme. Si elle se situe au principe de nos vies concrètes – il y a des vies où jamais le père ou la mer ne seront connus de l’enfant, où l’un ou l’autre ou les deux seront très peu présents, soit factuellement, soit psychologiquement, il devient impossible de la justifier ou de l’expliquer, parce qu’il faudrait recourir à un principe antérieur, et la famille ne serait plus qu’une réalité secondaire et dérivée, non pas une matrice. Elle reste une matrice quand elle existe, qu’elle est acceptée et aimée de ses membres. Les théoriciens qui voudraient que la première communauté humaine fût issue d’un contrat passé entre individus asexués et solitaires, déclarent eux - mêmes qu’il s’agit là d’une fiction, d’une hypothèse de travail, et non d’une réalité[1]. Il n’y a pas, au niveau humain, de principe antérieur à la famille. C’est passionnant de « découvri » depuis deux ans que spontanément j’avais une vue, que je ‘navais jamais eu l’occasion de me dire à moi-même, et qui est si passionnément combattue. On ne peut donc pas l’expliquer ni la justifier, on peut seulement expliciter sa présence, qui nous devance toujours. Ce n’est pas une démonstration, c’est une suite d’axiomes
Et c’est pourquoi ceux qui attaquent la famille dans son évidence sont si difficiles à contester. Les idéplogues ne sont pas ceux que l’on croit. On peut défendre la famille bien mieux son la reconnaît comme idéal, comme choix et non comme structure s’imposant. Expliquer que l’homme descend du singe – erreur, ils sont cousins, mais pas en filiation mutuelele : rien que cette affirmation montre la faiblesse de l’intervenant - est plus facile que d’expliquer qu’un enfant descend d’un homme et d’une femme – voilà la première base solide : il faut des spermatozoides et un ovule, peu importe la manière dont ils se rencontre ou dont on les fait se rencontrer. Dans un avenir lointain ( ?), il n’st pas assuré que l’humanité ne puisse pas se perpétuité selon un seul sexe… je ne sais pas, parce que dans le premier cas, la thèse réclame effectivement des explications, et même des explications nombreuses, alors que dans le second, il n’y a rien à expliquer, il ne s’agit même pas d’une thèse, mais d’un donné absolument initial, comme l’existence du monde extérieur. Or comment prouver que le monde extérieur existe ? Comment montrer à quelqu’un que le soleil éclaire ? On est dans le truisme : ni dans une réflexion philosophique ni dans un exposé scientifique
2. Et pourtant le soleil manifeste les couleurs et, par-là, indirectement, se manifeste. Regarde en face le soleil, et même durablement la lune, et tu te rendras bien compte qu’il existe, tu en perdras même la vue ce qui en manifstera encore davantage l’existence ! Et la famille, dont nous avons à parler, manifeste et se manifeste. On a beau contester, cela se manifeste. Et cela ne se manifeste pas que dans les rues, cela se manifeste en nous, dans nos culottes, si j’ose dire, qu’on le veuille ou non, cela se manifeste aussi bien à l’église que dans une soirée LGBT, cela se manifeste par la barbe d’un capucin aussi bien que par la poitrine d’une Femen. Pour que cela ne se manifeste plus, il faudrait être un ange. Ces « gens » qui abhorrent le sexe, source de péché, le « voient » partout, c’est-à-dire qu’ils le cherchent, le regardent et ils ne le pourchassent que par une contrainte que sans doute ils n’aiment pas… les censeurs malheureux… Expérience. Beaucoup de gens vivent toute leur vie ou une partie de leur vie sans envie, sans pulsions et sans « assouvissement » sexuels. Beaucoup plus encore ne vivent le sexe qu’instinctivement, la copulation vite fait, l’enfant à la clé, fait de nature, et n’ont dans le quotidien aucune libido, aucune poésie, aucune relation fondée sur la différenciation et l’élan sexuels
Cette manifestation est si irrésistible que nous assistons depuis quelques décennies, de la part de ceux-là mêmes qui voulaient se débarrasser de la famille, à un étrange retour du refoulé familial. Cela ne prouve rien. Ceux qui jusqu’à présent étaient interdits de famille sont parfois, mais pas la majorité, tentés d’en fonder une. Ce qui importe pour les homosexuels c’est d’être non-agressés, d’être citoyens à part entière dans la société quotidienne, d’être en sécurité et non moqués, des parias. En revanche, il y a une désertuon – au moins en France – de la famille : les divorces comme depuis longtemps mais l’union libre, pas même « pacsée », où l’on organise plus ou moins bien et plus ou moins amicalement la relation avec les enfants… et ceux-ci s’en accomodent, disant et vivant l’essentiel : si les parents ne s’aiment plus, il est plus insupportable et nuisible pour les enfants qu’ils se contraignent (sans finalement y parvenir) à vivre ensemble… donc des foyers glissants l’un sur l’autre, des réunions de famille à plusieurs lits et couples, des demi-fratries. Il se peut que cela devienne la généralité en France. Je ne sais pas dans les autres pays, mêle européens, mais ce ne doit pas être très différent de nous dans toute l’Europe. Ceux qui dénonçaient la famille comme l’institution répressive et oppressive de base, le mot de Gide : familles, je vous hais ! fait oublier un autre bien plus important et que ressassent les nourritures terrestres : car vois-tu Nathanaël, dans ce livre, il n’y a personneveulent à présent faire de l’enfant le produit d’une manipulation génétique (puisque l’égalité réclame que deux femmes ou deux hommes puissent également en avoir avec leurs propres gamètes) il est le produit d’une manipulation de la nature, celle-ci pouvant être reproduite artificiellement, ce qui est aller bien au-delà de l’oppression ou de la répression, puisque c’est courir vers une fabrication pure et simple, et faire despotiquement de l’enfant l’objet d’un planning, la réalisation d’un fantasme, et plus encore un cobaye de laboratoire. Cette contradiction prouve qu’on ne peut déconstruire le naturel, mais seulement construire à côté son simulacre – l’enfant par PMA n’a rien d’artificiel : notre fille de neuf ans n’est pas artificielle. Sans la P.M.A. elle ne serait pas là, comme on ne fabrique une intelligence artificielle que d’après le peu que l’on a compris de l’intelligence humaine.
3. Qu’est-ce donc qu’une famille ? Les gens les mieux intentionnés à son égard insistent sur certains éléments de définition. J’en retiendrai trois :
1) La famille est d’abord le lieu du premier amour. Il est fondamental que les parents s’aiment – qu’ils s’aiment ou se détestent, la fécondation peut se faire. L’avortement peut être voulu ou accidentel et que l’enfant soit aimé, sans quoi la famille ne peut que se dessécher ou se décomposer C’ests l’enfant et son épanouissement qui sont premiers, la personne d’abord et pas l’institution. Celle-ci est faite pour la personne. La famille est le lieu le plus approprié pour les premiers amours dont bénéficie l’enfant déjà in utero… et elle est le lieu-moment où l’amour entre les deux partrenaires (homm/femme, homosexuels) reçoit l’épreuve de la durée et  du quotidien. L’important, le décisif – et qui est seul démontré – c’est que l’enfant ne peut se développer sans amour, pas seulement les soins pratiques et alimentaires, mais l’affection et celle-ci se vit, se reçoit autant mentalement que charnellement;
2) La famille est le lieu de la première éducation. Oui, en principeL’enfant y naît à partir d’un projet parental responsable pour une doctrine fondée sur la nature et la pétitionnant sans cesse, soutenir qu’une éducation est un projet est non seulement contradictoire, mais montre surtout une expérience du développement et de la maturation d l’enfant. Il n’est pas objet d’éducation mais sujet, il n’est pas bouteille à entonner, il est main à prendre, intelligence à écouter, vie et découverte, curiosités à accompagner et à faire aller plus loin. L’éducation est mutuelle, bien plus en intelligence du monde et de Dieu, qu’en comportement-même. Je le vis personnellement et avec ma femme, depuis la conception de notre fille. Peut-être l’âge me rend-il plus attentif à ce que nous vivons chacun et ensemble. Rien d’automatique.pas du tout, où l’on songe à son futur, à son édification, à sa qualification avec la plus grande compétence possible ;
3) La famille humaine est aussi un lieu de respect des libertés. Les parents s’y sont unis par un contrat – splendide, la famille ne serait pas fondée sur l’amour ? celui-ci facilitée et entretenue, en général, par les différenciations sexuelles, mais pas seulement : l’attraction mutuelle est également mentale, spirituelle, l’autre nous attire et nous fait nous construire… expérience pas assez dite puisque sociologie, mythologie, psychologie abondent au contraire pour faire de l’autre, des autres la source des conflits. Distinguer le rapport à l’autre du rapport aux autres, le plus compliqué et le plus douloureux étant le plus intime (et le plus visible pour les tiers) le rapport avec soi-même…, et, à travers leur mission éducative, ils contribuent, non à renforcer la dépendance, mais à promouvoir l’autonomie de l’enfant.
Nous insistons souvent sur ces caractéristiques, parce que nous songeons au bien de l’enfant – ce bien ne se définit et heureusement la nature d’une part, la liberté de l’enfant d’autre part l’appellent sans cesse. Il y a l’atraction du bien et le leurre du mal, tant que celui-ci n’est pas identifié comme mal. Mais ce faisant nous manquons l’essence de la famille, et, alors même que nous pensons la défendre, nous fourbissons les armes qui permettent de l’attaquer. À trop se préoccuper du bien de l’enfant, on oublie l’être de l’enfant. À trop s’attarder sur les devoirs des parents, on oublie l’être du père et de la mère. Les éléments que nous venons de proposer – amour, éducation, liberté – disent tout sauf l’essentiel, à savoir que les parents sont les parents, et l’enfant est leur enfant. Alors, allons-y : quel est cet être. Un être de type universel, interchangeable (la robotique et l’artifice seraient finalement la volonté de Dieu et de la nature ?) ou bien l’être de chacun ? jusqu’à présent : le mot essentiel, la réalité primordiale n’a pas encore été appelée, LA PERSONNE
4. Et voilà la conséquence fatale : en prétendant fonder la famille parfaite sur l’amour, l’éducation et la liberté, ce qu’on fonde, en vérité, ce n’est pas la perfection de la famille, mais l’excellence de l’orphelinat. Cela ne fait aucun doute : dans un excellent orphelinat, on aime les enfants, on les éduque, on respecte leur personne – tiens ! le mot arrive comme par hasard, concession. On y est même en quelque sorte dans la plénitude du projet parental, puisque prendre soin des enfants est le projet constitutif d’une telle entreprise. Mais nous sommes, cependant, si aimés, et si enracinés que nous soyons dans une famille, dans une société, dans une patrie, une région, etc… nous sommes tous et chacun orphelins, c’st-à-dire en manque, en nostalgie de quelque chose, de quelqu’un, d’une communion plus vaste que nous et cependant nous comblant, nous magnifiant, ne nous niant pas, au contraire nous prouvant vie et bonheur.
Ce cheminement de l’auteur est décisif. Il identifie comment des chrétiens ont pu être abusés. Je suis en train de lire les thèses néo-païennes des années 1980 du club de l’Horloge. Un comble : les anti-maçons, les anti-païens se sont fait prendre et embrigader par ceux-là même que d’instinct (juste) ils voudraient ou voulaient combattre. – Je puis me tromper mais cette piste de lecture n’est pas fausse peut-être.

Je continue tout en jugeant la copie jusqu’à présent : faible.

Ne considérer la famille qu’à partir de l’amour, de l’éducation et de la liberté, la fonder sur le bien de l’enfant en tant qu’individu et non en tant qu’enfant, et sur les devoirs des parents en tant qu’éducateurs et non en tant que parents, c’est proposer une famille déjà défamilialisée. Car on pourra toujours vous dire qu’un père et une mère peuvent être moins aimants, moins compétents et moins respectueux que deux hommes ou deux femmes, et certainement moins efficaces que toute une organisation composée des meilleurs spécialistes. Cette organisation d’individus compétents pourra passer pour la meilleure des familles, et la meilleure des familles s’identifiera au meilleur des orphelinats.
5. Pourquoi manquons-nous si facilement l’essence de la famille ? Parce que le principe de la famille est trop élémentaire, trop humble, trop animal en apparence, et donc honteux (ne parle-t-on pas de « parties honteuses » ?). Vous avez compris, le principe de la famille est dans le sexe. Même quand il s’agit d’une famille adoptive, même quand il s’agit d’une famille spirituelle, où le père est un père abbé, et les frères sont des moines, les pures et hautes dénominations qu’on emploie viennent d’abord de la sexualité. Les noms du père et du fils s’énoncent à partir de ce fondement sensible qui est notre fécondité charnelle.
C’est parce qu’un homme a connu une femme, et que de leur étreinte, par surabondance – c’est du poème… ce n’est pas un vase qui déborde, c’est une rencontre, ont jailli des enfants, qu’il y a ces noms de famille, ces noms de père, de mère, de fils, de fille, de soeurs et de frères. Le mot qui achève la devise républicaine : « fraternité », procède lui-même du sexe et de la famille naturelle. Quant aux fameuses théories du genre, qui croient pouvoir affirmer que la masculinité et la féminité ne sont que des constructions sociales – je suis frappé de ce que on ne réalise toujours pas combien les abus et conflits de thèses, les unes et les autres peu abouties, peu riches d’une expérience dont ceux qui les vivent (célibataires par vœu, couples homosexuels) ne témoignent généralement pas, ont été précédés par un brouillage de beaucoup de choses soi-disant extérieures : la généralisation du pantalon, la parité (en somme les quotas) homme/femme notamment, elles s’appuient elles aussi sur la différence des sexes, sans lesquels l’idée même du masculin ou du féminin ne nous viendrait pas à l’esprit. Et le neutre ? absent en français sauf le « on » et un certain « tu », mais présent dans nos racines gréco-latines, chez les allemands, les russes, etc… Masculin et féminin ne sont pas des idées
6. La famille est donc d’abord le lieu où s’articulent la différence des sexes et la différence des générations, ainsi que la différence de ces deux différences. C’est une redite. Cette différence d’ailleurs s’affirment bien ailleurs et bien avant que dans la famille. La différence des sexes, à partir de la fécondité propre à leur union, engendre la différence des générations, et cette différence des générations n’a rien d’analogue avec la différence des sexes. L’interdit fondamental de l’inceste nous le signale, mais aussi le fait que lorsque l’homme s’unit à sa femme, il ne cherche pas d’abord à avoir un enfant, il cherche d’abord à s’unir à sa femme, et l’enfant advient, comme un surcroît. Pas du tout… l’étreinte – éducation de la femme, de la fille ? responsabilité du garçon ? – est dominée par la peur ou le désir d’avoir un enfant. Peur d’une union forcée s’il y a l’enfant, désir de dépasser le couple en substance et en longévité donc par l’enfant, nature ou adoptif
La famille noue ainsi cinq types de liens : conjugal (de l’homme et de la femme), filial (des parents aux enfants), fraternel (des enfants entre eux), à quoi s’ajoutent deux autres que l’on oublie souvent, et qui sont pourtant décisifs pour l’inscription historique et déjà politique de la famille. D’abord, le lien des grands-parents aux petits-enfants, qui permet de tempérer l’influence des parents, et d’ouvrir le temps de la famille à celui de la tradition[2]. Non ! de la transmission ! expérience de ma fratrie : à peu près la centaine descendant de mes deux parents père et mère. Dès la génération de mes neveux et nièces, l’histoire familiale ne commence plus qu’à leur mariage et qu’à leurs parents mes frères et sœurs. Les ascendants ne sont ni cherchés, ni entretenus de mémoire. Je suis très seul pour raconter, conserver, illustrer au-delà de ma génération. Mes parents ne sont connus que de mes frères et sœurs, leurs enfants, mais pas de leurs petits-enfants. Est-ce nouveau dans la société française ? je ne sais pas. Il y a encore un cinquième type de lien que tend à occulter l’idéal du couple mais que ne manque pas de rappeler la belle-mère : je veux parler du lien avec la belle-famille – ce que l’on pourrait appeler la « théorie du gendre » Il y a de plus en plus et il y aura de plus en plus de mutliples beaux-parents avec leurs propres ascendances, ce qui rendra ces amours, ces confiances, ces affinités vraiment au choix, et pas par obligation de sang. C’est peut-être un bien nouveau. Avec lui, l’alliance conjugale se double d’une alliance pour ainsi dire tribale, et ouvre l’espace de la famille à celui de la société.
Or la particularité de ces liens familiaux, c’est qu’ils ne se fondent pas d’abord sur une décision – mais si : précisément… très souvent, mais sur un désir, désir d’amour oui, c’est universel ou à peu près… mais choix d’une personne par une autrec’est qu’ils ne viennent pas d’abord d’une convention, mais d’un élan naturel. Il faut définor et différencier : naturel et instinctif. A l’auteur de le faire. Je n’en ai pas le temps. Bien sûr, le désir doit y être assumé dans la décision (ou plutôt le consentement), et la nature s’y déploie à travers des aspects conventionnels. Mais il y va d’abord de quelque chose qui nous traverse, une donation, qui vient de l’autre et va à l’autre, et donc dépasse nos calculs – réflexion mais après coup, pas antérieure. Donc pas de conjectures ni de calculs, sauf des précocités étonnantes et que je n’ai pas rencontrées. Cela nous emporte plus loin que nous-mêmes, plus loin que nos projets individuels (qui peut former le projet d’avoir une belle-mère ?), parce que cela nous ouvre à l’autre sexe et à l’autre génération, parce que cela nous intéresse à un temps qui n’est déjà plus le nôtre. Oui, c’est l’iédal, mais ce n’est ni un but ni une généralité.
7. Disons-le simplement : aucun calcul ne peut avoir pour résultat une naissance. Personne ne peut se dire honnêtement : « Ça y est, je suis prêt, je suis assez mûr, assez compétent pour avoir un enfant, je sais parfaitement comment il faut s’y prendre pour en faire un homme accompli, j’ai le droit souverain de le faire venir au monde et d’être son maître. » Eh bien, mon exoérience est en partie contraire : j’ai fait commettre un avortement parce que je me croyais incapable d’un engagement plus nuptial que parental, d’ailleurs. J’ai à l’époque failli, car je n’ai pas prié cette décision. L’eussè-je fait qu’elle eût pu être autre, car j’aimais passionnément, charnellement t de grande tendresse, admiration et complicité Gh… Et la conception artificielle de notre fille a été délibérée quoique nous n’en reconstituions pas les étapes de décision. Je n’ai pas encore relu mes notes de journal d’il y a dix ans, mais une union, entre ma future femme et moi, dans un combat pour sauver un autre type d’enfant, une société de gestion, nous avait profondément unis. Comment donc pourrions-nous avoir le droit d’élever un enfant, quand nous sommes nous-mêmes si bas, quand nous ne comprenons pas le mystère de la vie ? « élever » un enfant, pourvoir à ses besoins de tous ordres est un devoir social, une obligation juridique, pas un droit. Ou plutôt c’est un droit pour l’enfant.
Il ne s’agit donc pas d’un droit, mais d’un fait. L’enfant advient selon un don de la nature, et de ce don nous ne sommes jamais vraiment dignes. Il est le résultat d’une rencontre entre spermatozoides et ovule surcroît d’un amour sexuel, et non le résultat d’une visée directe : il peut l’être, ce poème ou ce récit, viens ! que nous « fassions un enfant », et l’expression qu’on peut priser ou pas : « faire l’amour ». Faire la fête est beau aussi. Célébration. Car aucune assurance humaine, technique ou morale, ne peut être légitimement à l’origine de sa venue. Si sa présence relevait de notre compétence, alors nous le dominerions absolument, il serait un rouage dans un dispositif, une étape dans un projet, et non l’événement de la vie qui commence et toujours nous dépasse. Lorsqu’un enfant lance à ses parents : « Je n’ai pas choisi de naître », les parents peuvent toujours lui retourner la politesse : « Nous non plus, nous n’avons pas choisi, cela nous a été donné, et nous essayons de changer notre surprise en gratitude. » Dialogue faux… en revanche, quand le souhait d’un enfant est échangé et dit entre deux personnes humaines, l’amour qu’elles ont l’une pour l’autre est décisif psychologiquement, et le plus souvent physiologiquement. Ce que nous ne comprenons pas, que nous ne maîtrisons et qui est de l’ordre du divin (au sens surtout chrétien, je pense), c’est la relation entre l’amour mutuel nous totalisant chacun et ensemble, et la conception. Il y a certainement un mabiance mentale, dont la femme est le centre et l’antenne, qui appelle et favorise la conception. Le plaisir en ce sens est de l’amour. Sans doute le donner et le recevoir, mais plus encore – ce qui est absolu – ressentir et vivre le plaisir de l’autre. C’est l’un des sacrements de l’amour, donc de la vie. Ne limitons pas l’expérience au seul humain, même si l’homme – dans l’état actuel du développement de la création (la majuscule peut se mettre) – est un sommet de conscience, donc de réflexif, donc de construction volitive et libre, libérante
8. Nous pouvons à présent reprendre les trois éléments dont nous avons parlé plus haut : l’amour, l’éducation, la liberté, et voir comment ils se spécifient au sein de la famille, à partir de cette donation qui nous dépasse.
Première spécificité : l’amour familial est essentiellement un amour sans préférence. Il ne relève pas du choix ni de la comparaison. Cela vaut spécialement pour la relation entre les parents et les enfants. L’amour des parents et des enfants est fondé sur la filiation elle-même et non sur des affinités électives. On le sent très bien lorsque le père est un lecteur de Tite-Live tandis que le fils se consacre aux jeux vidéo. Jamais ils n’auraient songé à se trouver dans le même salon. Jamais ils n’auraient formé ensemble un club. Mais la famille est le contraire du club électif ou sélectif. Les liens du sang y brisent les chaînes du parti tout autant que les chaînettes du caprice. Il est d’expérience commune que les parents peuvent avoir des préférences envers leurs enfants, ce qui ne signifient pas cependant des « traitements » et des manifestations différenciées : je l’ai intensément vécu avec chacun de mes parents. Il y a aussi la loi des époques, et – là, certainement – la pesée ou l’élan du sexe. La relation parents-enfants est différente (mais à quel point ?) si c’est mère-fille, père-fils, père-fille, mère-fils. Fratrie de neuf, j’ai vécu et vu tous les cas de figure. Et il y a les époques, les âges, le rythme des absences/présences hysiques ou par correspondances (celles-ci sont aujorud’hui de types très divers)
L’enfant est toujours tel que les parents ne l’auraient pas voulu – notre fille est telle que je l’ai rêvée, et mieux encore et je la projette sans cesse à ses trente ou quarante ans que je ne verrai sans doute pas de chair actuelle, mais aussi tel qu’ils l’aiment, tel qu’il se donne à être aimé, et donc qu’ils consentent inconditionnellement à l’accueillir. Les parents sont toujours tels que les enfants leur auraient préféré des héros de films : Charles Ingalls, par exemple, ou Yoda, mais aussi tels qu’ils les aiment, malgré tout, de cet amour constitutif, qui précéda leur propre conscience d’eux-mêmes, et donc tels qu’ils doivent inconditionnellement les honorer. C’est un peu abstrait…
La famille, c’est toujours l’amour du vieux con et du jeune abruti, et c’est cela qui la rend si admirable, c’est cela qui en fait l’école de la charité – pathos paternaliste. Notre fille me surnomme en privé (en famille) depuis quelques semaines mais seulement parfois : « petit homme »… avant c’était « papinou » (ce qui m’ira bien si elle me donne d’être grand-père). Non l’amour parents/enfants est d’abord amour de partenaires, il y a très vite la cogestion parents/enfants de l’ensemble familial : l’argent, les vacances, les amis, l’habitat, les animaux dits de compagnie, etc…. La charité est l’amour surnaturel du prochain, celui qu’on n’a pas choisi et qui nous est de prime abord antipathique. Or les premiers prochains que l’on n’a pas choisis, et qui nous sont souvent insupportables, ce sont nos proches.
9. Deuxième spécificité : dans la famille, le lien éducatif se fonde sur une autorité sans compétence. On n’attend pas d’être un bon père ou une bonne mère pour avoir un enfant. Avoir ? non recevoir. Cet auteur n’est nullement imprégné ni d’expérience « naturelle » ni d’une foi surnaturelle. Sans quoi on attendrait toujours. La paternité vous tombe dessus, parce que le désir vous a tourné vers une femme – c’est lamentable. C’est aussi ignorer un pan entier de la paternité et de la maternité, celles qui sont de l’ordre spirituel ou votif, ou celles intellectuelles. On dit aussi le père de la patrie. Le général de Gaulle version 18-Juin-1940 voire 30-Mai-1968. Quel rapport entre les deux ? La biologie y voit une continuité. Mais la phénoménologie, disons la lecture de l’expérience vécue, montre une disproportion radicale, sinon une rupture entre le désir érotique et l’accueil d’un enfant. La paternité n’est pas une anticipation. C’est la présence de l’enfant qui vous la donne, cette paternité, c’est lui qui vous en investit soudain, comme d’un costume trop grand. Elle l’est dans l’attente de la naissance, elle l’est aussi en prévision de la future émancipation
On peut comprendre, s’il en va ainsi, la réticence des fabricateurs du Meilleur des mondes : « En quoi celui qui a simplement couché avec une femme serait-il habilité à élever un enfant ? En quoi sa libido bestiale lui octroie-t-elle une quelconque compétence éducative ? » Cette réticence conduit fatalement au règne des incubateurs et des pédagogues, et à la mise au rebut des véritables parents – rien n’est automaatique dans l’avenir de l’humanité, et surtout pas le scientifique, qui est – je crois et intuitivement plus encore – le domaine où le hasard et surtout l’improbable dominent et font avancer. Le père est alors remplacé par l’expert, et la famille, par la firme professionnelle. Une piste, mais qui n’est ni signalée, ni a fortiori approfondie… la famille-société, la famille-patrimoine et l’entreprise familiale. Ls structures tribales, qu’on moque s’il s’agit du dehors de l’Europe occidentale, mais qui existent tout à fait chez nous. Tribu d’aoption, mimétisme social ou intellectuel, cooptation…
Mais, dans la famille, il ne s’agit pas d’abord de projet d’éducation mais de réalité de la filiation. Ce n’est pas la compétence qui y fonde l’autorité. C’est l’autorité reçue, malgré ses faiblesses, qui se met par la suite en quête d’une certaine compétence, sans doute, mais qui possède aussi son efficacité propre quoique paradoxale. En amour, il n’y a pas compétence, mais légitimité et savoir-être. Le savoir-faire en amour et entre parents et enfants s’apprend ensemble et mutuellement. L’autorité sans compétence a une valeur en soi, et même une valeur sans prix. D’une part, le père y montre qu’il n’est pas le Père, avec une majuscule, qu’il est lui-même un fils – c’est du catéchisme copié-collé, et donc qu’il doit avec son fils se tourner vers une autorité plus haute que la sienne. D’autre part, puisque son autorité ne vient pas d’une compétence, mais d’un don, le père ne peut pas faire de l’enfant sa créature, et essayer de le valoriser sur sa propre échelle de valeurs : il doit l’accueillir comme un mystère. Je préfèrerai y ajouter : secret, carr la liberté est là, elle est cœur, le mystère est fait (notamment celui de Dieu-même) pour être pénétré, partagé. Même si ce ne sera que… quand …  Humainement, en famille, en amour de couple, en amitié, il y a le temps-acmée de l’aveu d’amour, qui est en même temps reconnaissance-action de grâces et énoncé du besoin comblé tout autant que du besoin qu’il faut continuer de combler… la racine du désir alors se dégage et s’enfonce Et c’est cela l’autorité la plus profonde, qui se distingue de toute compétence fonctionnelle. Elle n’instruit pas l’enfant en vue de telle ou telle qualification particulière, elle lui manifeste le mystère de l’existence comme don reçu.
10. Enfin, troisième spécificité en droite ligne de celles qui précèdent : dans la famille s’exerce une liberté sans maîtrise, quelque chose, nous l’avons déjà vu, qui n’est pas la liberté d’indépendance ou de pure décision, mais une liberté de consentement à ce qui est donné. Le projet parental est vite brisé par l’aventure familiale. Car il s’agit bien d’une aventure, et non d’une projection. Toutes les tragédies antiques en témoignent, qui mettent toujours en scène des histoires de famille. Mais il y a aussi ce fait ordinaire qui appartient plutôt à la comédie selon Molière : le fils ou la fille n’ont de père et de mère que pour les quitter, fonder une autre famille, épouser un parti qui n’est souvent pas le meilleur aux yeux de leurs parents. Pourquoi raisonner en littérature, et non à partir de ce qui se vit ? L’aventure ? c’est du mot. Il y a simplement la vie familiale.
La famille est toujours en excès sur elle-même, non seulement par le don de la naissance, mais aussi par les alliances extérieures dont elle procède et vers lesquelles elle va. Il y a votre belle-mère, et puis il y a la belle-mère de votre propre fils, il y a cette extension de proche en proche qui, d’après Aristote, constitue le village puis la cité. Non, pas d’excès si l’on digère, respire, assimile. Si l’on communique, parle, échange, communie. Tous mouvements et mots, d’ailleurs – significativement ? – absents de cet exposé.
Cette liberté sans maîtrise, qui vous lance dans une aventure et même dans un drame – la vie les apporte ou pas ces drames : il y a celui de la mort de qui l’on est aimé, de qui l’on aime, qui répondait de nous (génération précédente) ou que nous devions-voulions-aurions voulu protéger. Mort insupportabale, imparabale puis progressivement douce et que la personne mourante ou morte nous accorde de vivre avec elle et par elle : ma femme, notre fille et moi l’avons vécu ces mois-ci, répond à des liens qui ne sont pas contractuels. On aimerait bien ne vivre que selon des contrats et pouvoir ajuster les rapports selon sa convenance, se dégager dès que ça sent la crise. Or, on peut changer d’associé, mais on ne peut pas changer d’enfant. Et l’on peut devenir copain – changement de registre, baisse de niveau en langue écrite avec un plus âgé que soi, mais on ne peut, sans fausseté, devenir le copain de son père. Comme la différence sexuelle empêche la fusion, la différence générationnelle interdit le nivellement. Il faut faire avec un ordre causal, une hiérarchie donnée, un patrimoine hérité, ce qui invite la liberté à s’ouvrir aux distinctions du réel, et à ne pas sombrer dans l’indifférenciation d’une prétendue toute-puissance – pas clair ? ou obsession ? de Novembre 2012, elle-même si peu qualitative puisqu’elle a fondé son triomphe et son actuelle perpétuation (la manif.pour tous, organisatrice du « Grenelle de la famille ») sur la statistique, le million… « la divine surprise ».
11. Nous pouvons à présent approcher la famille dans le secret de son essence. Elle n’est pas une chose parmi d’autres, mais foyer, et non pas « foyer clos », mais foyer rayonnant. Un foyer, en peinture, n’est pas un objet qui apparaît dans une perspective, mais le point à partir duquel s’ouvre la perspective. Un foyer est aussi un feu, à savoir lumière et chaleur, et donc quelque chose qu’on n’éclaire pas avec autre chose, mais qui s’éclaire de lui-même, qui se manifeste de lui-même. Je veux dire par là que la famille, avant d’être un objet de pensée, est ce à partir de quoi nous nous sommes mis à penser. Souvent, on l’oublie, comme on oublie le sol, comme on ne voit pas ce qui nous tient et nous pousse en avant. À partir de cet oubli et de la fiction individualiste qui en découle, nous avons tendance à dissocier le logique et le généalogique. Nous posons l’homme comme individu doué de raison, et refusons de le reconnaître comme fils de ses pères. Or il est l’un avec l’autre. La tradition chrétienne nous le rappelle divinement. Pour elle, le Logos est le nom grec de la raison, mais c’est aussi le nom évangélique du Fils. – peu de transition, du copier-coller. En théologie, alors il y aurait à dire-montrer l’humain et le divin : la Trinité, la Sainte-Famille. Expérience de la trinité « quand l’enfant paraît »
Qu’est-ce donc qu’une famille ? On peut l’envisager à partir de ce que nous avons dit : la famille est le socle charnel de l’ouverture à la transcendance. La différence sexuelle, la différence générationnelle, et la différence de ces deux différences, nous y apprennent à nous tourner vers l’autre en tant qu’autre – peut-il être autre qu’autre ? ou est-ce parce que « je est un autre ». C’est le lieu du don et de la réception incalculables d’une vie qui se déploie avec nous mais aussi malgré nous, - d’abord en nous et qui nous jette toujours plus avant dans le mystère d’exister. … impossible à commenter. L’existence est un fait, sans doute réversible et précaire, le mystère commence avec la question du sens, des origines, des fins…
12. C’est comme ce premier lieu de l’existence qu’elle est aussi lieu de résistance. Résistance à l’idéologie, à la bien-pensance, à la programmation. La famille est la communauté originelle, donnée d’abord par nature et non seulement instituée par convention. La famille aussi bien réceptacle et épreuve de ce qui est reçu de l’extérieur, qu’élan vers l’extérieur Elle offre donc toujours, par son ancrage sexuel – il y en a tant d’autres : « affinités électives », patrimoine (« la maison de famille », le royaume ou la circonscription héréditaire, etc…), un contrepoint à l’artifice, et ménage un espace pour ce qu’on peut appeler une vérification – pourquoi ne pas développer cela : c’est intéressant. Cet auteur se contraint lui-même.
L’homme public peut cultiver son image de façade, montrer son plus beau profil sur les réseaux sociaux, mais quel est son visage dans le privé, devant sa femme et ses enfants ? réponse : Sarkozy trois fois mariés, couverure de Match, enfin une famille d’aujourd’hui, une famille recomposée à l’Elysée, ciqn enfants pas deux du même lit… réponse actualisée : Hollande, de compagnes en compagnes avec comme passe-temps de trouver la suivante et comme art de tromper la contemporaine. L’homme public version française depuis 20 ou 30 ans gâche la vie des siens et stérilise sa famille, s’il en a un… pour sa carrière politique, laquelle n’ayant pas de socle, de stabilité de lieu et de personne, est stérile, non imaginative, prisonnière d’une course au néant, la carrière…Le grand Hercule, qui a vaincu les monstres, se trouve minable devant Déjanire. – des exemples vécus, le vôtre ; cher auteur ! Le jeune génie, qui perce sur les étalages, a honte d’être vu avec son papa et sa maman, lesquels attestent de son origine commune. La volonté de puissance est toujours contrariée par la proximité familiale – les épouses, les enfants que casent ls dictateurs, vg. la parentèle Khadafi. Et c’est pourquoi le totalitarisme aussi bien que le libéralisme, l’emprise technologique aussi bien que le fondamentalisme religieux, commencent toujours par mettre la famille sous tutelle : les tentatives dynastiques, vg chez nous Pinault, Lagardère, Bouygues, Dassault en faiires, comme en politique, avant d’essayer de la détruire. Ce qui est totalitaire, sous quelque obédience apparente que ce soit, c’est que l’idée soit supérieure à la vie et doive contraindre les personnes, faire loi.

Copie à refaire totalement … en reprenant l’intitulé qui n’était pas « la » famille, ce qui a été traité selon l’auteur se mouillant « politiquement » mais pas d’expérience personnelle, donc sans affectus. L’intitulé était « une » famille, là pouvait se développer une étude de ce que l’on aurait d’abord reconnu comme existant et observable, la famille idéale dont probablement presque tout l’humain rêve et dépend. Ses paramètres auraient été énoncés, les dangers et les chances pour son développement, sa prolifération étudiés, et enfin on aurait comparé/évalué cette famille-là avec les autres associations d’intimité humaine en chair et en âme…

Peut-être m’attacherai-je à une telle rédaction-réflexion…        BFF . après-midi du mardi 18 mars 2014
F. H.

Le texte intégral de l’intervention de Fabrice Hadjajd (PDF) dans sa version originelle (LMPT/Grenelle de la Famille) : Qu’est-ce qu’une famille ? 
L'intervention de Fabrice Hadjadj en vidéo
[1]. Rousseau écrit dans l’introduction de son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1754) :« Commençons donc par écarter tous les faits. » Mais, au début du Contrat social (I, 2), il ne peut s’empêcher d’admettre le fait fondamental : « La plus ancienne de toutes les sociétés et la seule naturelle est celle de la famille. »
[2]. Je pense à l’usage grec de la papponymie : « Selon cette coutume, le fait pour un homme de prénommer son fils aîné du prénom de son propre père confirme à la fois et transcende que tout parent retrouve ses propres parents à travers ses enfants. La permutation symbolique implique au minimum la succession de trois générations pour fabriquer de l’humain institué » (Pierre Legendre, Filiation, Filiation. Leçon IV, Éd. Fayard, 1990, p. 62).

 

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