lundi 9 juin 2014

il s’assit et ses disciples s’approchèrent - textes du jour


Lundi 9 Juin 2014


Douceur de l’air humide, il a plu cette nuit. 37° prévus pour la plaine d’Alsace, mon beau-père immobilisé, de paysage que la télévision, heureusement le « mondial » au Brésil, ma belle-famille et le relais qui ne passe plus pour le chevet paternel, les désunions diverses pour de simples prétexte qu’on peut apparenter à du protocole, le « sens » de l‘absolu et des pseudo-dignités en fratrie, combien de fois l’ai-je éprouvé. L’amour fraternel est un idéal, il n’est que rarement le modèle offert et vécu pour être contagieux. Ce n’est pas l’homme qui fait approcher de Dieu et qui explique Celui-ci. L’enfance est plus vraie que l’adulte, tant que la vieillesse ne l’a pas relativisé.
Prier… il n’y aura pas de rosée ni de pluie, à moins que j’en donne l’ordre [1] Dyptique car cette toute-puissance divine est accessible. Dialogue entre la sollicitude de Dieu qui se manifeste le plus simplement : les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande, matin et soir, et le prophète buvait au torrent… et l’homme, nous, conviés tranquillement au plus concret, au plus banal, mais au plus parfait aussi. La perfection en forme d’humilité, d’altruisme, d’ardeur pacifiante est banale quand l’homme est accompli. C’est même l’accomplissement que d’être parfait et amené à notre origine-destination. Bonheur, mouvementation, vie, mais perspective cependant qui marque le discours des Béatitudes d’une perspective terrible : si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit fausement toute sorte de mal contre vous… nous, pas nous tels que nous sommes, mais nous tels que nous devons et pouvons être, et serons, nous relativement à notre foi, et à notre Seigneur, frère et Maître. Contre vous à cause de moi. Proximité physique autant que morale : il s’assit et ses disciples s’approchèrent.  …pauvres de cœur… ceux qui ont faim et soif de la justice… les cœurs purs … persécutés pour la justice…  Le Magnificat et les Béatitudes sont de la même veine, les comparaisons physiques pour l’apurement paisible mais souvent saisissant d’une vie, d’une conscience, d’une âme. L’intuition psychosomatique fréquente de l’Eglise selon ses textes fondateurs, les évangiles. A ce portrait en situation, pas forcément bien compréhensible, portrait constat plus que modèle à atteindre, louange et admiration divines pour un certain type humain, qui se trouve dans des situations souvent de déréliction, répondent des « récompenses » et « rétributions » tout à fait sensibles… la terre promise… rassasiés… et surtout magnifiques au possible, au souhaitable… le Royaume des cieux est à eux… ils obtiendront miséricorde… ils verront Dieu !... ils seront appelés fils de Dieu ! Paradis, vie éternelle sans les nommer mais en les caractérisant. Chez Matthieu, les Béatitudes ouvrent le « sermon sur la montagne » et suit immédiatement l’appel des premiers disciples et une pérégrination résumant tout le rythme du ministère public qui s’inaugure ainsi. L’Eglise a raison de faire suivre les récits, hier en liturgie, de la Pentecôte, car ce qui amène Jésus à cette montagne et à ce discours est déjà l’anticipation de la Penteôte et donc une perception universelle et partagée du salut, de la promesse du Royaume. Sa renommée gagna toute la Syrie et on lui amena tous les malheureux… et Il les guérit. De grandes foules se mirent à Le suivre, venues de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée et de la Transjordanie [2]. Les Béatitudes, c’est tout simplement Jésus s’expliquant, à la suite des vocations de quelques-uns et des miracles pour tous.

Hier soir

 Ciel de maintenant au-dessus de nos pins trop serrés. Jolies taches roses sur fond restant encore bleu clair, les jours les plus longs… Messe tout à l’heure à la cathédrale saint-Pierre de Vannes. Le Père JEGO officie. Lectures bien lues, les Actes montrent bien que le judaïsme alors n’est pas perçu comme un fait ethnique mais comme la religion-même quelles ques que soient les « nations ». L’homélie, la voix n’est pas belle, mais cela passe, car ce qui est dit – et c’est chaque fois le cas – a été préparé doublement, en élocution, en énoncé, mais plus encore en vie spirituelle et priante, cela saute à l’esprit et au cœur. Cet homme, à la chasuble trop longue mais le manteau rouge est fait pour le témoin à vie et à mort, est d’un beau bois, visage ligneux, enseignement-don-transmission. C’est avoué, faire partager un cheminement qui nous est dit, une relecture de Gaudium et spes où se trouve nettement ce qui a de la conséquence : la demeure précise de l’Esprit en nous, la conscience et les moyens que celle-ci nous fait prendre. A la sortie, au seuil de la cathédrale, je ne suis pas le seul à en féliciter ce prêtre qui doit avoir mon âge et qui reste (les soirées de Janvier, rue des Vierges dans le vieux Vannes…à méditer des textes en petite assemblée, très masculines, à ma surprise) admiratif de l’Eglise. Thème : le personnel et le social lié d’un même mouvement, actualisation de l’Esprit Saint, ce qu’il vient de se vivre dans les jardins du Vatican. Perception que la prière et l’ardeur de notre foi peuvent réellement changer le monde, ou y conduire.

« Clip » télévisé, aux heures réputées de « grande écoute » : intérieur d’usine lumineuse, grande halle qu’on nous montre affairée, presque joyeuse, voix off mais prenante… pas de visages mais du monde… la foule du travail et de la réussite…  General Electric place la France au premier rang… création de milliers d’emploi, etc… Les propagandes doucereuses et simplistes comme l’étaient les affiches ans les pays de l’Est au temps d’un communisme version soviétique. Le sourire du matérialisme. Je suis entré en expression politique (un genre pamphlet dont le général de GAULLE m’accusa réception à l’initiative de Louis VALLON l’été de 1969 : la démission, jouant sur la question qui de l’homme du 18-Juin ou des Français avait démissionné le 27 A vril ?) à deux faits qui semblaient se commander l’un l’autre, l’annonce de la dévaluation du 8 Août 1969, ce que DG avait refusé et surtout fait refuser en Novembre 1968 et un « clip » : le bathyscaphe et d’autres réussites françaises énumérées et les réalisations pratiques par les Etats-Unis, conclusion engageante, tentante… insinuée, la France a les idées mais seule l’Amérique réalise, solidaires pour mieux faire. A l’époque, le mouvement était (déjà) de nous faire réintégrer l’OTAN. Ces campagnes qui n’introduisent pas, mais qui concluent. Le papier-questions-réponses de Clara LEJEUNE-GAYMARD dans les DNA il y a six semaines : l’offre General Electric a du sens… prononcer : sinsse…




[1] - 1er Rois XVII 1 à 6 ; psaume CXXI ; évangile selon saint Matthieu V 1 à 12

[2] - évangile selon saint Matthieu IV 24.25

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