mardi 8 juillet 2014

je le rejette, ton veau d'or, Samarie ! - textes du jour

Mardi 8 Juillet 2014
 
L’Eglise… un numéro de la France catholique, cette fois juste et émouvant, la mémoire d’un certain nombre de prélats, et l’Eglise d’Orient, au lieu de la propagande de ces années à propos du sexe et de la bio-éthique. La bannière neuve de saint-Symphorien, patron de notre paroisse, grande, belle et rouge, certes, évocation de son financement en prône dimanche dernier. Exposition des richesses de la bibliothèque monastique à Kergonan, un tiers de la dernière page de Ouest-France avec annonce en première page… j’avais cru qu’il devait s’agir d’une vente de charité d’un surplus de livres… Sans doute cette bibliothèque, les cent mille volumes et surtout certaines pièces anciennes ou très belles, pour un monastère au centenaire encore récent, sont des dons de Solesmes ou de tel historien connu (mais que j’ignorais, j’ignore tout d’ailleurs des historiographies régionales et de la Bretagne en particulier, sauf pour la presqu’île de Rhuys, où nous sommes presque). Les deux « exercices », déploiement et mise en valeur de richesses, me laissent perplexe, cependant. Ostentation, richesse : collectives certes, et croix ainsi brandie, mais… la leçon de Laurent avant le gril… les richesses de l’Eglise ? et d’arriver avec une cohorte de miséreux. Le chef aussi… les images mensuelles de Prions en Eglise sont maintenant légendées par un tweet du Pape, en général banal, la formule est-elle juste ? je veux dire : le mode de communication… et dans les images de mon cher monastère de Kergonan, trop souvent et immanquablement y compris entre les rayons de la bibliothèque pour Ouest France, celle de l’Abbé. Ni affectée ni oubliée, la modestie qui est plus qu’humilité, qui est le rsoect de l’autre, c’est-à-dire de tous. Nous avons, ma chère femme et moi, le devoir d’apporter notre témoignage sur l’Abbé Pierre. De même que j’ai – c’est devenu ma hantise avec tous les avertissements de l’âge qui maintenant « tympannent » autour de moi (expression de NS…) – à témoigner de ce qu’ont été la politique et ses acteurs pour la France jusqu’à ces années-ci. rediffusion du documentaire de GAULLE BEUVE-MERY, avant-hier soir. – Egalement une réflexion sur l’Europe à reprendre en réfléchissant sur Serajevo (l’Illustration, le vécu de nos ascendants) et de là à la Seconde guerre mondiale (ce volume I d’une collection chez Denoël en 1941 : la révolution mondiale, et les discours de HITLER d’Avril 1939 à Mai 1941.

Prier… ce temps de l’Esprit Saint, si bien et de façon si frappante d'intuition et de solidité, caractérisé par TEILHARD de CHARDIN, qui coincide avec ces mûes possibles de l’humanité en conscience d’elle-même. Va-et-vient de cette conscience et de son oubli, parfois de ces régressions horribles factuellement. [1]

Voyant les foules, il eut pitié d’elles, parce qu’elles étaient fatiguées et abattues comme des brenis sans berger… Le muet se mit à parler, la foule fut dans l’admiration… en contraste, nos idoles, or et argent, ouvrages de mains humaines, vec ce curieux critère pour en reconnaître la vanité, elles ne sont pas humaines ! l’humain donnant le divin, quand l’humain est authentique. Elles ont une bouche et ne parlent pas, des yeux et ne voient pas, des oreilles et n’entendent pas, ds narines et ne sentent pas. Leurs mains ne peuvent toucher, leurs pieds ne peuvent marcher. Et la malédiction : qu’ils deviennent comme elles tous ceux qui les font. … Ils ont semé le vent, ils récolteront la tempête. L’antidote est Dieu lui-même : Jésus parcourait toutes les villes et tous les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et toute infirmité. Présence, annonce-anticipation-réalité, effectivité des bienfaits immédiats. Face aux différentes voies qui viennent à l’esprit : fondations diverses d’ordres ou d’établissement religieux, liturgies et exercices spirituels, exemplarités, marches vers Compostelle… les témoignages et réunions du patronat chrétien, colloques divers et magistère de l’Eglise… des façons aussi d’Action directe, des départs en folie pour du concret… payer de sa personne même isolément ou minoritairement mais radicalement…  Sans doute… l’exemple du Christ me paraît nous incliner et nous conduire autrement, un type d’homme, de femme, d’enfant, de société, une disponibilité aux circonstances, une relation intime et constante d’espérance et découte… ce ne se met pas en formule. Suis-je moi-même ce qu’il faut que je sois ? Critère de notre couple, de notre enfant… angoisse, amour et interrogation en conscience, le prochain le plus proche.  La moisson est abondante…

… la cabane, les photos à coller et organiser, les films à passer (une camera usée au moins d’être inutilisable et irréparable sans que nous ayons vu un seul des films pris depuis la naissance de notre fille…). Je reviens, le genou droit douloureux, des poubelles, les hortensias splendides de nos voisins, les nôtres muets, étouffés par les ronces. Je n’ai rien entretenu depuis plusieurs années, rien rangé non plus dans nos maisons, malgré quelques heures de velléités, et si ma chère femme n’entretient pas notre maison, la jugant impossible à entretenir et s’y déplaisant : j’en suis en grande partie responsable… La moisson commence d’abord en moi, la conversion. A autrui. Aux miennes d’abord comme sacrement immédiat, soutien et critère, jugement et salut. Je le rejette ton veau d’or, Samarie ! Et ma manière de vivre sans rien faire pour notre avenir ni accepter le jugement et l’attente désespérée, impuissante de ma chère femme…la lucidité de notre fille, tout à son âge et au mieux, mais qui sait et voit, détachée, aimante, vive… jaugeant parfaitement personnages et situations de sa vie d’enfant…  mon obstination de joueur à espérer dans une dernière partie, mais que je ne sais pas organiser. On présenta à Jésus un possédé qui était muet. Lorsque le démon eut été expulsé, le muet se mit à parler. Circonstances et affections me présentent à toi, Seigneur. Expulse ce qui, selon Toi, doit l’être…


[1] - Osée VIII 4 à 13 ; psaume  CXV ; évangile selon saint Matthieu IX 32 à 38

Aucun commentaire: