samedi 4 octobre 2014

déchiffrer ta parole illumine, et les simples comprennent - textes du jour

Samedi 4 Octobre 2014
 

Anniversaire de la Constitution, elle est lettre morte aujourd’hui dans ses principales dispositions : l’appel au peuple, la séparation des fonctions dont la distinction absolue entre l’élu, le parlementaire et le gouvernant, entre le président et de le Premier ministre. Nous subissons la « classe politique » la plus corrompue d’Europe à un point tel que les corrompus pour la plupart sont de bonne foi, tellement mithridatisés qu’ils ne se rendent plus compte de ce qu’ils commettent. Naguère, d’énormes affaires mais globales : Panama, Stavisky, aujourd’hui les personnes : des recels et des abus pour l’enrichissement et le confort personnels. Naguère des combinaisons, des pièges, ceux que l’on visait pour les corrompre. Aujourd’hui, ils se corrompent eux-mêmes. Le mensonge sur soi autant que sur ce que l’on est censé faire pour le pays ou lui apporter.
Mon beau-père, je l’ai scruté plus personnellement que je ne connaissais mon propre père. Avec lui, c’était une relation, la personne, non plus en tant que père, car en cela il était parfait et affectueux, profond et d’un grand discernement sur ses enfants, la personne et donc ses propres chutes, mal-êtres et espérances ne m’ont hanté que sur le tard sans que je puisse l’aider, ou que je prenne conscience que je pouvais l’aider : c’était un père d’amour, particulièrement vulnérable à proportion de son intelligence et peut-être à cause de cela. Il m’a dit, grand moment avec mes parents un soir sur le conseil de mon aîné, àr propos d’une éventuelle vocation religieuse : les parents sont des mendiants d’amour. Mon beau-père univoque puisque n’ayant d’expression que sa présence, sa vie, son existence-même. Le sourire, les yeux, le regard, la mine, seuls moyens lui demeurant. Jamais déprimé, souffrant manifestement à certains moments encore chez lui, humilié ? de certaines manutentions évoquant des chargements ou déchargements de cargaison, ballots et grues. Souveraineté heureuse et rayonnante à nos visites, la dernière, l’autre jeudi, son arrière-petite-fille lui tendant les bras, les deux visages en lumière diaphane jaune, or et blanc. Depuis, hier, habillé, chaudement. Ma femme l’a voulu ainsi. Le froid, comme il est froid. Elle le rapporte à notre fille. Sa question : pourquoi a-t-il froid ? lui dire qu’il n’a pas froid, mais qu’il est froid. Lui dire que .. ? Hier soir, comme chaque soir, nous prions, récitons, entrons en communion  avec celles et ceux que nous aimons et nommons, je ferme les yeux. Elle est distraite comme souvent quand je les ouvre, mais je ne veux pas être celui qui vérifie. C’est elle qui a raison, une nouvelle fois : Dieu n’aime pas que ses petits enfants s’ennuient quand ils prient.
La reprise de copie du manuscrit de mon journal, commencé il y a cinquante ans : interrogation sur une vocation religieuse ou sacerdotale, préparation de l’Ecole nationale d’administration, m’avait fait voir ma continuité et une certaine maturité déjà dans les lectures et les orientations politiques, mais ce qui ressort de ce que je relis maintenant, c’est que j’ai « dialogué » avec Dieu dans Son silence, parce que j’avais désigné un objet, au lieu de ne désirer que Lui. A me lire, j’ai une relation avec un objet, avec une interrogation, pas avec une personne, la Personne.
Prier et en demander indulgence et pardon. Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. S’adressant aux soixante-douze disciples à leur retour de mission, joyeux et chauds de ce qu’ils ont vécu, Jésus exulte parce son choix et ses recrutements, ses prédilections : les plus humbles, les pauvres matériellement ou intellectuellement (qui vont cependant tels Jean atteindre les sommets de l’expression humaine, mais grâce à Lui et pour Lui), au rebours des hiérarchies et installations-nomenklatura de son temps (qui pourtant se Le disputent à leurs tables respectives, ce choix, ce discernement du Fils de l’homme est ratifié par Dieu. Par le Père. Les enfants, les petits… heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! Nous, aujourd’hui, grâce à eux, grâce aux Apôtres, aux témoins, aux saints… beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. Demander à notre fille dès que l’occasion se présente comment elle souhaite prier pour que ne pas s’ennuyer en priant, qu’elle m’apprenne donc ! oui ! à prier. Je vais le lui demander. Je suis ton serviteur, éclaire-moi : je connaîtrai tes exigences. Déchiffrer ta parole illumine, et les simples comprennent. [1] J’ai fait, dans mon ignorance, des discours sur des merveilles qui me dépassent et dont je ne sais rien. Je ne te connaissais que par ouï-dire, mais maintenant mes yeux t’ont vu. Livre majeur que celui de Job, j’y reviendrai. Grâce pas seulement d’affection ou de compagnonnage, de « raison de vivre », gage pour notre couple : notre fille, elle evst surtout un guide d’intelligence, je l’ai perçu très tôt, m’initiant à des façons de voir et de penser que je n’aurais pas eues sans elle et que des lectures ou l’écoute d’autrui ne donnent pas. Et maintenant, ce peut, ce doit être le spirituel, le chemin à Dieu. A ce moment, Jésus exulta de joie sous l’action de l’Esprit Saint.


[1] - Job XLII 1 à 17 passim ; psaume CXIX ; évangile selon saint Luc X 17 à 24

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