samedi 1 novembre 2014

dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement - textes du jour.

Samedi 1er Novembre 2014


Point commun : les conflits dans ma belle-famille, notre hôte de l’autre soir, si souvent l’hégémonisme et l’isolement d’un pays momentanément ou structurellement puissant, l’orgueil, et celui-ci venant de ce qu’un seul point de vue est considéré en défense de soi, au fond, au moins mentalement, et en justification permanente. Nous sommes d’ailleurs tous en risque de cette posture, préférant être cramponnés qu’à l’air libre. L’ouverture est toujours une conversion et une préférence découverte.
Prier… les ambiances spirituelles de chaque époque et les marquant, des différentes civilisations. La ligne des commentaires de « mon » Prions en Eglise, l’optimisme, l’appel, la participation, que faisons-nous ? D’autres époques : la responsabilité vis-à-vis des autres ? ou l’inquiétude sur le petit nombre d’appelés ? et ainsi de suite. Ou le zèle de la propagation de la foi par tous moyens…  La fête d’aujourd’hui nous rappelle la posture chrétienne, précisément, qui est solaire : l’adoration, la participation à la vie divine par la reconnaissance de Dieu-même. J’ai vu une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues. Ils se tenaient debout… et ils proclamaient d’une voix forte… tous les anges qui se tenaient en cercle autour du Trône, autour des Anciens et des quatre Vivants, se prosternèrent devant le Trône, la face contre terre, pour adorer Dieu… [1] Evidence de l’universalité, consentement à la divinité et à sa source, sa fin : Dieu-même. Mais comment ? par le Christ et en Lui. Dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement. Nous le savons : lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est. L’Apôtre a une vision du monde souvent manichéenne, le monde et Dieu, le refus de Dieu, la non-connaissance donc et par opposition le chrétien qui connaît mais reste menacé par les ténèbres, une théologie de la rédemption difficile. Le Christ enseignant et développant les « Beatitudes » est au contraire optimiste et tout d’une ligne, les malédictions qu’il profère selon d’autres passages des évangiles, ne s’appliquent qu’à des comportements individuels ou collectifs, très caractérisés, Jérusalem, les pharisiens…  c’est le développement du Magnificat, l’inversion des situations par révélation et dialectique des positions apparemment faibles, bloquées. Ceux qui pleurent… ceux qui ont faim et soif de la justice… ceux qui sont persécutés pour la justice… si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, contre vous certes, mais pas à raison de vous, à cause de moi. Jamais la souffrance ou la défaveur pour nous-mêmes, mais à raison d’un Autre. C’est aussi la description forte de qualités, d’orientations du cœur, des mœurs, de l’intelligence à laquelle je ne fais pas assez attention, au moins en moi, auxquelles le moment actuel de notre société ne nous appellent pas puisque celle-ci est une culture du dehors. Les pauvres de cœur… les doux… les miséricordieux… les artisans de paix. La rétribution évoquée : votre récompense sera grande dans les cieux, ne soit pas être comprise comme une sorte d’échangisme, de donnant-donnant avec Dieu, nous ne ferons jamais « le poids » et le psalmiste fait dire à Dieu que Celui-ci n’a que faire de nos offrandes, sacrifices et autres puisqu’au mieux, c’est de toute sa Création qu’il peut s’agir. La récompense est précisée pour chacune des « béatitudes », celles-ci étant toutes des constats, la vérité de ce que nous sommes, pouvons être ou de ce qu’il nous arrive. Nous sommes exaucés et accueillis, précisément, pour ce qu’il nous manque, pour ce que nous attendons, espérons. Le Royaume des cieux est à eux ! … la terre promise… ils seront consolés… ils seront rassasiés… ils verront Dieu ! … ils seront appelés fils de Dieu ! C’est bien le Magnificat voyez comme il est grand l’amour dont le Père nous a comblés : il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes.  
Je prie pour la paix, la vérité du cœur qui s’ouvre et ne se connaît plus tant il est heureux de se trouver enfin tel qu’il aurait dû toujours être, ouvert, empathique. La défense la plus efficace, dans le vrai de la vie, c’est le dépouillement, la nudité. Je ne crois pas que ce soit – là – entrer en dépendance des autres, qu’ils aient ou non l’esprit mal tourné ou la bonté aux lèvres et dans l’âme. Je crois que c’est simplement être dans la vérité de l’existence, il n’est de dépendance que de Dieu. Je prie pour toutes celles et ceux dont je souhaite l’ouverture des mains et du cœur au bonheur, et le bonheur c’est l’élan, le sourire de l’autre. Hier après-midi, mes deux petits-neveux par alliance… Léon, Léna, chacun me regardant, me prenant un doigt, me caressant la joue, faisant un calin bien plus, bien mieux que je ne sais leur en prodiguer. Et si souvent, par éclats, par instants, le rayonnement du visage de ma chère femme… et la semaine dernière, ce prêtre encore jeune, son diacre, cette aisance entre nous et à nous entre-dire nos vies vers Dieu et en Lui. Cette insularité de la Robertsau, le bâti, sans doute, les jardins, les arbres, les plantes grimpantes, l’étroitesse des ruelles, le tracé des carrefours, et nos groupes d’enfants, les portes qui s’ouvraient, peu importe celles qui ne s’ouvraient pas, souvent c’était l’inhabitation, pas le refus : halloween. Les disputes et les rivalités se dissolvent dans ces moments. L’amour et une civilisation se distinguent à leur art de susciter et de retrouver ces moments. Ayant la grâce d’être humains, nous pouvons à bon droit et naturellement goûter aussi ces sensations du bonheur et de l’unisson qui ne sont pas que théologie. Voici le peuple de ceux qui te cherchent, qui recherchent la face de Dieu !


[1] - Apocalypse de Jean VII 2 à 14 ; psaume XXIV ; 1ère lettre de Jean III 1 à 3

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