samedi 13 décembre 2014

heureux ceux qui te verront, heureux ceux qui, dans l’amour, se seront endormis ... nous aussi nous possèderons la vraie vie - textes du jour

Samedi 13 Décembre 2014

Prier… [1] les mystérieuses occurrences de nos Ecritures et surtout des évangiles qu’a priori on pensait et lirait très limpides, un récit suivi, des paroles de grand bon sens et d’humanisme (le doux rêveur de RENAN), des faits extraordinaires mais des faits. Jean l’évangéliste, le disciple que Jésus aimait, fils de pêcheur, donc inculte de naissance et d’adolescence y ajoute cependant de quoi gravir les sommets de la pensée humaine. Humaine ? où l’homme accédant déjà, par anticipation à la vie divine, grâce à l’Incarnation. Personnage donc du Baptiste, figurant Elie et assurant son retour prophétique ?Commentaire dans Prions en Eglise, c’est « l’apocatastase », finalement toute chose à sa place, c’est le retour de l’humanité à ce qui n’aurait jamais dû se manquer, le paradis, l’éternité, le compagnonnage de Dieu accepté librement par Sa créature, l’homme fait à Son image, homme et femme… mais ces prophètes dont le dernier est le Christ Lui-même annonçant à longueur de Son ministère public à Ses disciples Son tragique destin à vue humaine, sont massacrés et minorés. Elie va venir pour remettre tout en place… Elie est déjà venu ; au lieu de le reconnaître, ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu. …  Elie donc dans la mémoire et l’attente collectives : toi qui fus préparé pour la fin des temps ainsi qu’il est écrit, afin d’apaiser la colère avant qu’elle n’éclate, afin de ramener le cœur des pères vers les fils et de rétablir les tribus de Jacob… remise en ordre détaillée, natureelle, globale du plus spirituel au concret, au politique et au temporel, tout l’univers et dans toutes les dimensions humaines, sociales. Heureux ceux qui te verront, heureux ceux qui, dans l’amour, se seront endormis. Nous aussi nous possèderons la vraie vie.
La mort, la vie. Hier, plusieurs leçons… notre pays à défaut d’être orienté et remis en marche entend poser – plutôt bien – quelques questions sans cependant le moindre début de réponse. La question nationale est celle de la confiance. Vaguement… en nous-mêmes (famille philosophique du volontarisme d’autant plus présente depuis une dizaine d’années dans le discours public que nous subissons tout, idéologie ambiante, vente à l’encan de nos patrimoines), et dans les autres que nous allons « épater » par notre capacité à nous réformer. La réforme, en langage de garagiste ou de vétérinaire, c’est l’équarissage ou la casse. Qu’est-ce qu’une réforme ? Je préfèrerai qu’on fasse tout simplement marcher ce qui marche et qu’on l’entretienne. Sédation profonde et continue jusqu’à la fin biologique de la vie. Soit. Certainement même quand le mourant décide de mourir en souffrant moins ou pas. Pratiquement, la question est manifestement personnelle, au plus familial, elle se dialogue. Faut-il des lois ? la jurisprudence pour les « cas-limites » me paraît le meilleur outil. La morale personnelle, la bio-éthique depuis la loi de 1920 réprimant l’avortement entrant dans le champ de compétence du législateur ? soit ! si celui-ci est stable et moral, mais l’est-il ? le Parlement, une législature le sont-ils ? Ce n’est ni certain ni suprême. – L.’amour, la demi-sœur de Maïa : Kiki, non seulement réagit au nom de celle-ci et joyeusement comme si c’était annonce d’un retour de sa compagne, elles étaient inséparables depuis que nous les avions ramenées de leur lieu d’abandon à l’automne de 2007, mais comprend quand je lui explique qu’elle est morte. Nous sommes : chaux, cercueil, mais fosse à creuser et pluies diluviennes,, à la phase ultime. – L’amour et son regard, si daté, circonstanciel, donc humain, magnifique parce que de la contingence naît le lien, nait la préférence. Jeu de photos de moi, l’été de 1990, prises par Maman à la suite de ma très grave péritonite : physiquement, je me considère à mon apogée, régularité et hâle du visage, sveltesse relative. Ma chère femme les a regardées, elle ne m’y aime pas, m’y trouve dur, me préfère maintenant, alors que vingt-cinq ans de plus… Dieu, à notre mort, nous accueille dans quel état physique ? Elle me préfère maintenant, parce que maintenant je suis à elle ? et moi, il y a près de vingt ans, je rencontrai une femme très jeune qu’ensuite j’ai sans doute contribué à user… pourtant, c’est maintenant que d’elle je suis épris, et avec laquelle je suis uni… malgré… et au point que nul signe souvent n’est nécessaire.
Il a tellement plu que le jour ne parvient pas à se dépêtrer de la nuit. Prier en attendant, en espérant tout : Dieu de l’univers, reviens ! Du haut des cieux, regarde et vois : visite cette vigne, protège-la, celle qu’a plantée ta main puissante. Que ta main soutienne tn protégé, le fils de l’homme qui te doit sa force. Ainsi soit-il.  
Regard de ce prêtre, nous étions quatre à table, jeudi pour déjeuner à Saint-Joachim, machinalité de Denis, de son vis-à-vis au visage beau, noble et émacié mais sans texte. Je faisais face au quatrième, pas gracieux de morphologie, carrure imposante, épaules décalées, mais le regard était d’une telle intelligence, surtout d’une telle bonté que la moindre approbation, le moindre mot se recevait comme une bénédiction, je la vis encore. Et puis récapitulation hier soir des amies de notre fille, le visage de Sara : angélique, séraphique d’ouverture à nous, à la vie, la lumière c’est souvent elle, et sa cousine, presque impossible à différencier, s’il n’y avait un grain de beauté à l’ascension du début de la joue, sous l’œil, m’appelant par mon prénom quand elle me croise à la sortie de l’école hier ou avant-hier. Et ce qu’on entrevoit du regard quand la mort a passé mais ne ferme jamais rien. Honorer les corps, notre corps, mon corps, la mort promesse d’éternité et les regards : autant identité que communication. La communion, même post mortem, est signe-preuve de vie.


[1] - Ben Sirac le sage XLVIII 1 à 11 ; psaume LXXX ; évangile selon saint Matthieu XVII 10 à 13

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