lundi 5 janvier 2015

Jésus Christ est venu dans la chair - textes du jour


Lundi 5 Janvier 2015


                                              Prier… [1]. Le choix d’un lieu par le Christ : Capharnaüm, la belle-mère de Pierre, l’arrestation de Jean le Baptiste, le bord du lac. Le début du ministère public à partir d’une base et d’un événement. La généralité de ce ministère : l’Evangile du Royaume, les guérisons, la notoriété, les outils du Christ pour sa prédication. De grandes foules le suivirent. Toujours, l’universalité… venues de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée et de l’autre côté du Jourdain. C‘est Jonas à Ninive : convertissez- vous car le royaume des Cieux est tout proche.  Pas encore de dialogues ni avec ces foules ni avec des rencontres, ni à l’occasion des miracles. Y en a-t-il d’ailleurs selon saint Jean, l’intuitif plutôt que le rapporteur. Son manichéisme : l’esprit de l’anti-Christ, dont on vous a annoncé la venue et qui, dès maintenant, est déjà dans le monde, une annonce qui n’est pas celle de l’Ancien Testament ni de la prédication commençante du Christ, qui est propre au disciple que Jésus aimait, lumière, ténèbre, combat donc. Eux, ils sont du monde… nous, nous sommes de Dieu…  l’esprit de la vérité et l’esprit de l’erreur.  Une exhortation au discernement, non des textes mais des personnes : ne vous fiez pas à n’importe quelle inspiration, mais examinez les esprits pour voir s’ils sont de Dieu, car beaucoup de faux prophètes se sont répandus dans le monde. Plutôt qu’un combat intérieur, le constat d’une habitation intégrale par l’esprit de Dieu ou par celui du monde. Pétition aussi, à l’instar de Paul, notamment dans son épître aux Philippiens, relue hier : le crédit à accorder à l’Apôtre et non à d’autres. L’ensemble pourrait être complexe ou au contraire se lire comme une revendication de légitimité apostolique. Le fond n’est pas cela, mais il est un commentaire du commandement divin décisif, dont l’observance est le crible et le discernement de tout et envers tous et envers soi.  Voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. C’est même le critère de la vie de l’Esprit Saint en nous : celui qui garde ses commandements demeure en Dieu et Dieu en lui ; et voilà comment nous reconnaissons qu’il demeure en nous, puisqu’il nous a donné part à son Esprit. Cependant, ce n’est pas une morale quelconque. Il y a déjà du dogme, à entendre comme le vrai réalisme, la reconnaissance du réel et factuel – de même que je comprends les commandements pas tellement comme le remède à nos faiblesses, qu’il conviendrait d’encadrer, mais comme le dialogue avec Dieu, s’adressant à nous dans notre langage et selon nos habitudes, nos pratiques, nos penchants. Dogme et fondements des commandements, de la prédication aussi des Apôtres : tout esprit qui proclame que Jésus Christ est venu dans la chair, celui-là est de Dieu. Toute notre année liturgique et tout notre itinéraire de vie sont « tendus » entre Incarnation et Résurrection. C’est bien de chair qu’il s’agit, mais une chair conduite et vivifié par l’esprit, par l’Esprit Saint qui habite en nos cœurs.


[1] - 1ère lettre de Jean III 22 à IV 6 ; psaume II ; évangile selon saint Matthieu IV 12 à 25 passim

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