samedi 3 janvier 2015

nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est - textes du jour

Samedi 3 Janvier 2014

Prier… [1] intentions et ce qui m’habite, notre couple, notre fille, mon beau-frère jusqu’au vertige quand apparemment rien n’est commun en fond ni en comportement, ces correspondants de ces jours-ci en téléphones vides ou pleins-débordants, et ce qu’illustre en coincidence frappante la problématique du spirituel, de la conviction, de la vie prise et reçue selon les âmes et leur force : Timbuktu, magnifique de photographie (le contre-jour crépusculaire pour le plan d’eau, grand angle, après la mortelle bagarre, minuscule et sens immense des deux silhouettes), de sujets, de dialogues, de rôles et d’acteurs, de visages, femmes, hommes, enfants (film mauritanien sans doute financé par le Qatar), on ne peut plus bellement traiter le sujet du djihad en ce moment ni plus intelligemment, et ce livre du Père Pascal VESIN amené au dilemme, franc-maçonnerie et sacerdoce dans l’Eglise catholique romaine [2], et que j’essaye d’accompagner et de comprendre depuis nos débuts d’année à Megève, pour le ski, et dont il était le curé d’exception… Prier donc avec cette ouverture répondant à l’expression de ces deux problématiques, apparemment d’ordre religieux. Réponse et piste, le témoignage. Dieu est assez violent par son ambition de nous prendre totalement pour que nous n’en rajoutions pas de nos mains ou de notre propre esprit. Témoigner seulement ? pas plus totale que cette ambition humaine en réponse à celle de Dieu. Moi, je ne le connaissais pas, mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël… j’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe, et il demeura sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas…  celui-là baptise dans l’Esprit Saint… Moi, j’ai vu, et je rends témoignage. Cousin et rencontre, chacun in utero, le Christ et son Précurseur. Voir l’Esprit Saint… la colombe, celle de Noé et de la paix, les flammes qui se divisent au Cénacle pour la Pentecôte… avec la question posée, aussi hier, par la circulaire de l’un de nos prêtres familiers pour ma chère femme, notre trésor de fille et moi… les charismatiques, « l’effusion de l’esprit ». Quel concret ? quel engagement ? réponse toujours : moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. Ni plus, ni moins. Quiconque demeure en lui ne pèche pas ; quiconque pèche ne l’a pas vu et ne le connaît pas. Ce qui ramène à l’interrogation, qu’est le péché ? avec les réponses du catéchisme, matière et conscience. Mais récitation et rappel dont le dernier énoncé fut de ce jeune moine, que j’aime, et qui ensuite quitta monastère et communauté pour l’accompagnement et/ou les bras d’une femme. De la même manière, ce que je vivais il y a cinquante ans, le mouvement de réponse à une vocation sacerdotale ou religieuse que prétendait identifier pour moi, et sans doute pour lui-même qui le vivait alots, cet ami d’adolescence, devenu Jésuite, puis marié, enfants, remarié et probable suicide. Je ne crois aux énoncés que s’ils sont portés par l’évidence du comportement, et encore n’est-ce qu’un début. Il y faut toujours en nous, en moi, l’assurance de l’Esprit Saint et celle-là, même dans l’obscurité, ne trompe pas, car nous sommes soutenus. Et d’ailleurs, ce qui compte et ce qui nous meut, c’est la perspective, un état qui ne sera nôtre que par une relation décisive, totale. Dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté. Nous le savons : quand cela sera manifesté, nous lui serons semblables car nous le verrons tel qu’il est.
 
Je compile la présentation de Timbuktou, l’exceptionnalité des acteurs assortis autant au paysage qu’à l’histoire terrible.  La noblesse extrême et évidente doit presque tout à la sobriété forcée de la dépendance, jusqu’au cadavre de la chère vache GPS ou à la splendeur de l’antilope au galop, du visage de la fillette Toya et plus encore de l’épouse. Même les dijhadistes dans cette version ont de la noblesse. Louis XVI puis Marie-Antoinette au cours de leur procès respectif, puis sur l’échafaud, le Christ en croix décisif alors qu’en gloire et en décor baroques… les contreplaqués et cuir bon-marché des vœux présidentiels de l’autre soir, la tête dodelinante et la prétention à la capacité que nous eûmes les cinq années précédentes. La pauvreté voit tout. Peut-être est-ce la clé de cette obsession de l’inventaire de ce qui cloche et de la réplique à absolument tout, qui habite mon beau-frère. L’affection est toujours un défi pour soi. Et puis cette question, qui est pour moi le déclic de la disponibilité immédiate depuis que notre fille me la pose (et à moi seul : fierté qu’elle me prodigue ainsi…). Papa, tu as du temps ?
 
Le lendemain, voyant Jésus venir vers lui, Jean le Baptiste déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. C’est de lui que j’ai dit… ». Le lendemain de son interrogatoire par les experts et les politiques. Ce n’est pas lui qu fournit la réponse, c’est l’Autre, c’est l’Inconnu, celui qui vient… et qui vient à lui. La terre tout entière a vu la victoire de notre Dieu. En chacun, en moi, le champ de bataille, le concours de ma liberté si pauvrement ressentie, alors que Dieu nous en donne la gloire, notre liberté reflet de la toute-puissance de Dieu, ma liberté et la souveraineté divine. Et cela produit la victoire, le dénouement. Quiconque met en lui une telle espérance se rend pur comme lui-même est pur.Voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes.


[1] - 1ère lettre de Jean II 29 à III 6 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Jean I 29 à 34

[2] - Pascal VESIN – Etre frère, rester père . prêtre ou franc-maçon : pourquoi choisir ? (Presses de la Renaissance . Octobre 2014 . 220 pages)

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