samedi 10 janvier 2015

un homme ne peut rien s'attribuer sinon ce qui lui est donné du ciel - textes du jour

Samedi 10 Janvier 2015

Prier… nous savons que nous sommes de Dieu [1]. Il y a le manichéisme latent chez  saint Jean : nous sommes de Dieu, alors que le monde entier est au pouvoir du Mauvais qui peut produire, chez nous, exactement ce que nous reprochons communément à l’Islam : maudire ce qui n’est pas nous, se considérer en mission pour détruire l’autre en éradiquant le mal dont il serait porteur ainsi qu’un malade contaminé par…A approfondir le textte, ce n’est pas du tout cela. Travaillons en nous –même à être conséquent avec la grâce reçue, la conversion du monde et des autres ne sera jamais le fait de notre violence envers eux, elle sera et elle est l’œuvre de Dieu, d’ailleurs nous sommes nous-mêmes, chacun, constamment en risque de verser d’où nous venons, dans ce monde. Nous conduire, me conduire en racheté, c’est louer et prier, devenir ce que Dieu veut de nous-mêmes. Prier donc… voici l’assurance que nous avons auprès de Dieu : si nous faisons une demande selon sa volonté, il nous écoute. Et, puisque nous savons qu’il nous écoute en toutes nos demandes, nous savons aussi que nous obtenons ce que nous lui avons demandé. … Petits enfants, gardez-vous des idoles… nous sommes en Celui qui est vrai, en son Fils Jésus-Christ. C’est lui qui est le Dieu vrai, et la vie éternelle. Théologie ou pastorale du péché : le véniel, le mortel, le sacrement aux appellations changeantes, et à la pratique aussi : réconciliation, confession… une fois dans une vie, en cas de péché mortel sinon de récidive, ou chaque semaine, chaque mois, chaque jour, pratique de l’examen de conscience, scrupule, peur de l’enfer, pré-détermination. Il y a un péché qui entraine la mort, ce n’est pour celui-là que je dis de prier. Toute conduite injuste est péché, mais tout péché n’entraine pas la mort. Les âges de la spiritualité, les fatras et la véritable expérience de la vie humaine aspirant à sa totalité, totalité qui conditionne absolument sa pérennité, la vie humaine en celle de Dieu. Il n’y a pas deux vies ni une séparation de nature entre Dieu et l’homme, et pour que nous le comprenions bien, le Fils de Dieu s’est incarné. La leçon fondamentale et fondatrice est notre relation à Dieu et celle-ci fait notre identité propre. Moi, je ne suis pas le Christ… l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux et il en est tout joyeux. Jean – le Baptiste – , compagnon et témoin de l’époux, du Christ, du Rédempteur et il en est tout joyeux, nous assure-t-il. Telle est ma joie ; elle est parfaite. Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue. Le nunc dimittis de chacun de nous. Au portail nord de la cathédrale de Chartres, la figuration du Précurseur, vêtu d’une peau de bête, les épaules se voûtant : il diminue, il veut diminuer. Pour correspondre à ce rôle décisif qui lui fut conféré : j'ai été envoyé devant lui. Conscience et vérité. Le propre de la conscience, peut-être même sa nature : adhérer à la vérité avec la grâce d'avoir reconnue celle-ci.

 Les oiseaux en parfaite synchronie avec le jour qui fait pâlir le ciel et venir l’horizon. – Je vais maintenant méditer et tenter de synthétise ces trois jours-ci, leur apport, leur leçon, leur introduction et invitation à une suite qui va beaucoup dépendre de notre regard et de notre compréhension sur notre monde, plus encore que sur ce moment.

Hier

19 heures 49 + Le technique. Côté assassins et terroristes, le génie du renseignement pour la rue Nicolas Appert, l’imagination d’une floraison de diversions par prises d’otages se soutenant les unes les autres et dispersant nos forces, nos analyses, notre attention non à ce qui se « fige » mais à ce qui naît ou peut naître. J’ai donc été étonné qu’il n’y ait finalement que deux sites de confrontation. – A juste titre, cette possible, probable interaction a été aussitôt comprise par nous et les deux assauts ont été synchronisés. C’est notre côté, extrême qualité des commandements opérationnels, des médias aussi, discipline sur le commentaire et sur l’information. Apparemment, bonne relation entre la décision politique et l’appréciation-exécution du policier. – Les dégâts. Vers cinq heures, c’étaient les trois terroristes tués et les otages saufs. Malheureusement, ce n’est pas cela : cinq morts, peut-être davantage dans l’épicerie kasher. – Début  des commentaires, très clivés : du 2001… guerre, barbares. Art de SARKOZY, ressentir le possible unisson : j’ai été bouleversé par la réaction des Français, et alors instiller le poison : la guerre. Qui évidemment conduit à cet amalgame que personne ne dit vouloir mais dont peu prennent les moyens de l’empêcher. Langue de bois des politiques, et très malheureusement insuffisance d’analyse et de finesse du langage de l’Eglise en France (le pâle communiqué des évêques que je n’apprends que par une circulaire de l’école de notre fille, donnant aussi des recoammandations pour parler aux enfants, message aussi de la ministre de l’Education, pas mal…) et médiocrité des récitations des resoponsables religieux de notre Islam en France, ou des protestations en défense de fidèles et croyants interrogés. En face, le meilleur : nécessité d’une vigilance et importance décisive du renseignement sur la durée, des mois et des années, et du renseignement opérationnel. Je crois à cette posture-là, d’autant qu’elle est la seule pratique. Parler de guerre sans aller nous-mêmes là où partent et meurent nos concitoyens, avides de sens et d’une disponibilité mentale dont nous sommes responsables, faute de les employer à tous les sens pratiques et spirituels du mot, ne peut aboutir qu’aux pires conduites et enchaînements sur notre sol-même et abîmer notre communauté nationale. Celle-ci vient pourtant de montrer – spontanément et par intense admiration-reconnaissance pour les martyrs de la rue Appert – ce qu’elle peut être : communion .

… sans que l’heure ait été précisée… que vaguement : avant vingt heures… France 2, François HOLLANDE … Une double intervention l’une à Dammartin, l’autre à Vincennes. Je veux saluer le courage, la bravoure, l’efficacité des gendarmes de tous ceux – Il est drôle, on dirait qu’il est triste… Marguerite – Ils ont fait preuve… pour sauver des vies humaines, pour neutraliser les terroristes. La France même si elle a conscience d’avoir fait face, même si elle sait qu’avec des forces de sécurité… elle n’en a pas terminé avec les menaces dont elle est l’objet…  vigilance, unité, mobilisation. Vigilance, à l’Etat d’en faire la démonstration… faire en sorte que nous puissions vivre tranquillement – toujours le stuck, le peint, un décor différent, nu et gris, du contre-plaqué, au lieu d’un lieu de travail, là où le Président travaille, réfléchit, reçoit. Pourquoi ne pas parler debout, appuyé parfois sur un meuble familier, s’adresser et non pas réciter. Assis, il dépasse à peine la table de conférence…, on ne voit pas même l’entier du buste, et il a une gestuelle laide, les mains sont monotones, le tic en port de tête comme s’il fallait remettre en place un chapeau, une perruque, se donner le courage de continuer, le corps partiel bouge sans souplesse et répétitivement, comme gêné et limité. Ce manque de prestance me frappe de plus en plus : déplorable. Quant au ton ! – Je vous appelle aussi à l’unité, notre détermination à lutter contre tout ce qui pourrait nous diviser : implacable contre racisme et antisémitisme, car l’épicerie kasher est un horrible acte d’antisémitisme. Rien à voir avec l’Islam. La force et la solidarité, en montrer toute l’efficacité. Nous sommes un peuple libre – Il a les yeux d’un cocker, Marguerite – Face au terrorisme. Nombreux chefs d’Etat ont fait savoir qui’ils seront là, pour le rassemblement de dimanche.  J’appelle tous les Français. Nous sortirons…

20 heures + Marguerite : on ne le vit pas, on regarde la télévision… C’est leur faute à Charlie-Hebdo, ils n’avaient qu’à ne pas faire ces dessins ni dire, c’est nul d’être aimé par des cons. – Suite… pilotée par l’inévitable DELAHOUSSE, faisant de plus en plus gamin, au lieu du présentateur allemand (chauve mais au visage particulièrement présent et perspicace), sur Arte, divisant souvent son écran). La France touchée au cœur… , la liberté d’expression… hommage aux policiers municipaux, nationaux… une épicerie kasher, actes antisémites, un tel niveau de violence. Comme toute l’Europe, nous sommes confrontés…. CAZENEUVE, une expression parfaite, formellement pas beau, mais le physique adéquat et de buste, sa taille encore plus petite que celle de FH ou de NS, ne se ressent pas du tout. La physionomie est captivante, sérieuse, et calme.

20 heures 38 + La  fierté dans leur regard d’avoir soulagé les Français. Risque réel, mais que les Français sachent que nous sommes préparés à y faire face. CAZENEUVE fait ce soir son entrée en grande politique, posé, très précis, ne disant que ce qu’il veut dire, donnant conscience de la gravité des circonstances et de sa propre responsabilité, ne jouant pas perso… constamment en référence et aux forces dont il a le commandement, aux services, et tout autant au Président et au Premier ministre : l’Etat, c’est nous, pluriel sans distinction des rôles et hiérarchies. Enfin, quelqu’un… pour mon ami JMC, c’était la totale estime aux Affaires Etrangères, alors que FABIUS... et ensuite l’homme-à-tout faire : le Budget, assumé haut-le-pied. – Un expert peu présenté et dont je ne retiens pas le nom, mais une physionomie très éveillée et observatrice. Citation d’un … Publication de deux mille cinq pages par… l’après Al-Qaïda. Stratégie avant le « fishing » : facebook, twitter n’existaient pas. Les tours de New-York, une erreur. Mais l’ambiance, la prise sur des esprits. Parler de guerre de notre part est dangereux, la définition de cette politique est un grand défi pour les Européens ces jours-ci. Nous y sommes, définir ce à quoi nous faisons face et que nous n’avons pas encore su analyser en bonnes dimensions depuis dix ans que c’est apparu, d’autant que cela avait commencé bien avant. Ou bien une analyse trop globale : choc des civilisations, idéologies, incompatibilités, ou trop détaillant chaque objet : les psychologies, les financements, les réseaux, les théâtres… etc.
Charlie Hebdo. dont je comprends qu’il avait arrêté de 1981 à 1992… pourquoi ? ne pourra repartir pour une raison la plus belle qui n’est ni le financement, ni le lectorat potentiel : il est plus acquis que jamais, et il existait déjà bellement, tous ceux à qui j’ai parlé cette fin d’après-midi dans les commerces… en lisait quelques numéros par an, et s’en réjouissaient, journal collectif, on se le passe, on le lit… inattendue, une dame dans l’ouest parisien, il y a dix ans, ma femme me le rappelle, nous étions ensemble en voiture, à un arrêt d’autobus, une dame à manteau de fourrure certainement couteux, lisant Charlie, ostensiblement déployé… tout simplement, sauf surprise et providence, il n’y aura plus l’essentiel d’un journal qui n’est pas tant son esprit que ceux qui l’expriment : cette pléiade n’est plus, on ne la fera pas revivre par recrutement. Belle une de l’Equipe… un numéro de Siné, un ancien, contraint à la sécession : ce n’est manifestement pas imitable. Ce que pourtant on tente, Blake et Mortimer, bientôt Tintin. La plume, et le texte, le mot : Cabu, il y a quelques années. Le problème n’est pas que les meilleures choses aient une fin, mais que les pires aient un commencement. Nous devons à cette équipe d’âge et de talents, de dons si divers, mais d’une telle cohérence, la révélation ce soir aux Français qu’ils avaient en elle et par son travail l’expression parfaite du meilleur d’elle-même qui n’est pas le cri du coq, mais le civisme, sommet et respiration de l’humanisme, donc de la République au sens de BLUM,  JAURES et de GAULLE, le monarchiste. La République n’est pas une absence de monarque ou une quelconque contraire de l’hérédité ou un mode recrutement et censément de participation, mais un esprit, et elle a l’art et le devoir de faire qu’il soit commun. Historiquement parfaite monarchie, la France peut et doit être une parfaite République. Ce n’est pas vague ni incantatoire.



[1] - 1ère lettre de Jean V 14 à 21 ; psaume CXLIX ; évangile selon saint Jean III 22 à 30

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