dimanche 15 mars 2015

afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle - textes du jour

Dimanche 15 Mars 2015

Eveil insomniaque vers quatre heures. Eveil à la folie, la peur de devenir fou, de l’être déjà, mes  traits de comportement, fatigue, vulnérabilité, nervosité, rigidité, récapitulation de vie, ralentissement jusqu’à l’inertie de toutes mes fonctions, l’outil que je suis – abusivement ? – pour le bonheur, les projets, celles que j’aime manque et m’échappe, usé… Me lève, me recouche, me relève, alors les allume-joie : vrai remède. Le feu repart, Marguerite a rangé admirablement de nouveau ses petits cygnes en papier, remis à sa place la lampe qui m’est nécessaire. Je révise le papier qui m’obsédait par une lacune dont je m’étais aperçu en m’endormant, le jour s’est levé, la fatigue m’a quitté, la prière va m’être donnée, la folie que j’identifie est une nouvelle attaque, toujours la même en auteur et en objectif, mais de costume toujours déguisé, celle du dépresseur et du mortifère, identifié il y a vingt ans maintenant mais qui sait toujours prendre une nouvelle voix, un nouveau visage jusqu’à ce que la grâce me le fasse se désigner. Alors, il cède la place, mais jusqu’au prochain combat. Prier aussi pour que je sois chaque fois secouru, comme maintenant, comme antan. – Ma chère femme me rapporte une image qu’elle a trouvé belle, en rentrant hier après-midi, une buse emportant dans son bec une couleuvre. Je trouve l’enlèvement certes naturel, mais cruel, et je n’aime pas cette vision, que souvent peintes et sculpteurs ont affectionnée.
Prier…comme souvent cette coincidence des textes proposés, bien rituellement et à l’avance par l’Eglise pour le nouveau jour, le nouveau temps et ce qui m’habite au moment de monter à cet autel. Ainsi l’image rapportée par ma femme, le serpent enlevé, et maintenant le serpent de bronze érigé.[1] De but divin que notre salut. Moïse précurseur élevant le serpent de bronze, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. C’est l’enseignement cardinal de Jésus à cet exceptionnel et si particulier disciple, le visiteur de la nuit, l’homme aussi de la mise au tombeau : Nicodème. Jésus et Jean ne font qu’un, y compris en énoncé dans ce texte, cœur du mystère et écrit-description de notre rédemption. Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Comportement humain en réponse au divin. Statisme de l’homme, mouvement de Dieu. La lumière est venue dans le monde et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises… C’est Dieu qui nous a faits, il nous a créés dans le Christ Jésus en vue de la réalisation d’œuvres bonnes qu’il a préparé d’avance pour que nous les pratiquions. Je laisse de côté tout ce qui fait réfléchir sur notre liberté, notre destinée, certitude : nous sommes créés pour la lumière, le bon et le beau. Ce qui paraît prédestination ne reflète que la détermination divine, le dessein d’amour, d’accomplissement de ce qu’il souhaite que nous choisissions. Et il nous aide à choisir, à nous confier en Lui. Parabole, contre toute attente, Cyrus prend le contre-pied de Nabuchodonosor. Et c’est le retour d’exil et la reconstruction du Temple.


[1] - 2ème livre des Chroniques XXXVI 14 à 23 ; psaume CXXXVII ; Paul aux Ephésiens II 4 à 10 ; évangile selon saint Jean III 14 à 21

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