dimanche 1 mars 2015

sac




Lettre à mon ami, mon confident :

Depuis le jour du départ, je ne te vois plus, et pourtant tu es constamment là. Tellement l’impression de faire corps avec toi.
Tu es mon confident…
Parfois même, certains jours, le seul à qui je parle. Chaque matin, après la prière de l’aube, une parole d’encouragement : « Allez, c’est parti ! »
Et puis le silence… la marche…
Silence interrompu par le chuchotement du vent dans les haies de cyprès, les champs d’oliviers ou les vignes qui décorent cette campagne toscane.
Silence interrompu par la course d’un lézard se cachant sous quelques herbes ou feuilles sèches dans les bas-côtés du chemin.
Silence interrompu par les « Buon giorno », « Buon cammino » échangés avec les quelques pélerins rencontrés.
Et puis à nouveau le silence…
Tu es mon confident…
Même lorsque je me « pause » sur un banc, dans un jardin public, attendant l’ouverture de « l’accueil du pèlerin », tu ne me quittes pas ; tu veilles sur mon repos.
Tu es mon confident…
Tu partages toutes mes prières : tous ces visages, toutes ces intentions que nous portons ensemble… Un Notre Père, un Je vous salue Marie repris à l’unisson.
Tu es mon confident…
Tu partages mes cris de ras-le-bol, mes découragements, mes colères, mes souffrances, mes pleurs parfois…
Et quand j’ai envie de libérer mes épaules de tes bretelles, tu me dis : « Non, Pascal, continue ! »… et à partir de cet instant, c’est toi qui me portes.
Tu es mon confident…mon confident, toi… mon sac à dos

Mon sac comme seule fortune…
Sur ce chemin, mon sac constitue ma seule fortune.



Père Pascal VESIN,
être frère rester père … prêtre ou franc-maçon : pourquoi choisir ?
Presses de la renaissance . Octobre 2014 . 222 pages . in fine pp. 217.218

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