lundi 6 avril 2015

et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit :« Je vous salue. » - textes pour ce jour

Lundi de Pâques . 6 Avril 2015

D'un autre ami prêtre, nonagénaire, passeur de la Vilaine des parachutistes canadiens en 1944, retraité à Saint-Joachim et gardant vive la communion informatique, autant que celle des saints, nous compris :

Bonjour  ce lundi Pâques 2915  que je vous souhaite reposant .....Pour   
mon compte Pâques.s'est passé en famille ......Eblouissant  .... Nous 
étions une soixantaine   fêtant mes 70 ans d'ordination ....C'était le 
31  mars 1945 .Parmi     nous une petite  fille de 7 jours 
:arrière-arrière petite nièce .....Annoncée pour fin Mars-début Avril  
je priais pour qu'elle naisse le 31  mars : anniversaire de mon 
ordination .....et elle est venue dans notre monde le 31 mars 2015 !
              


Tellement fatigué, tout hier, et surtout dans la soirée, que je n’avais pu me lever vraiment tôt pour « ma » prière du matin, reportant les lectures de la messe au soir, après les avoir entendues le matin. Un peu de travail au « jardin », des moments avec Marguerite me montrant ses « court-métrages », du rangement, mais surtout une joie diffuse, familiale, implicite me permettant le laisser-aller sans culpabilité, la jolie table, le temps magnifique. – Eveil maintenant comme si souvent, forme d’agonie psychologique : l’échec entier de ma vie, selon ces critères à l’énoncé desquels nous ne pouvons pas spontanément échapper : l’amour ressenti de ma chère femme, la certitude aussi que me coucher pour « ne plus rien faire » sera(it) laisser mes aimées, seules et dans l’épreuve. Puis la prière, et la remise en situation, la vraie, Dieu nous garde… et nous pouvons garder Dieu.
Pâques, la résurrection inattendue pour les disciples et les « saintes femmes », que le pape François avec justesse préfère appeler les disciples femmes… le découragement total au supplice et à la mort de Jésus, l’évidence de Sa propre impuissance, l’abattement absolu. Pâques et le fait de la Résurrection n’ont de force et de « valeur probante » que selon notre plus vive conscience de la condition humaine et de notre dénuement personnel. Jésus, ressuscité, n’enseigne rien que Sa présence et Sa résurrection. C’est le compagnon, le sauveur qui s’affirment [1]. Les évangiles s’ouvraient sur l’annonce faite à Marie, je vous salue, Marie, comblée de grâces, et la fin de la vie publique du Christ donnait ce « transfert » de maternité et de filiation : femme, voici ton fils et à Jean : voici ta mère… le temps nouveau renverse et reprend tout : c’est Dieu qui nous salue, tandis que nous courons à la mission, que nous courons en joie après avoir entendu les paroles de l’ange, première version de la nouvelle Annonciation : il n’est pas ici… Il vous précède en Galilée. Là vous le verrez, comme il vous l’a dit [2]. Version pour les disciples : les Apôtres, mais les saintes femmes sont aussitôt gratifiées, elles les premières… vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue ». Marie-Madeleine, l’affective, la pécheresse d’amour, l’amante-même se voit refuser le discernement, il faudra que Jésus l’appelle par son prénom, et même l’étreinte : Noli me tangere, tandis que le groupe au contraire y est admis. Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui. Affectivité et foi, l’amour total. Le Christ les relève, confirme leur mission et les rendez-vous…  En regard, le même contraste que le soir du Jeudi-Saint. Tandis que se célèbrent, en amour total, aussi, la dernière Cène, l’institution eucharistique, la place et le devoir de chacun, le respect et l’amour mutuels entre disciples, entre croyants, entre vivants, Judas reçoit de l’argent. Tandis que se propage la nouvelle des femmes aux disciples, encore de l’argent… « nous vous éviterons tout ennui ». Les gardes prirent l’argent et suivirent les instructions. … « ses disciples sont venus voler le corps, la nuit, pendant que nous dormions ». La foi conduit à l’amour, l’amour à la foi, l’argent au mensonge et à la trahison. La vie économique le confirme, le bénéfice n’est pas dédié à l’investissement en salaires, entreprises, en novations, il est profit et accaparement. Le PDG de Renault, deux fois sept millions et demi par an. Ou le PDG d’Alstom payé plus de quatre millions pour avoir vendu les trois-quarts de son entreprise. Pauvreté intense de ces messieurs qui ne se rendent pas compte de ce qu’ils défient, et qui n’est pas que leurs salariés… pauvreté intense de politiques qui, de plus en plus, d’années en années, de mois en mois, de semaines en semaines (réalisme ? corruption ? modernité… ?), sont couchés devant de tels gens, adversaires décidés de la vie. Considérations cependant secondaires, ce que font les autres et leur péché. Ce qui nous incombe, c’est d'implanter croix et résurrection toujours davantage en nous, et selon l’inspiration du Saint-Esprit et les rencontres ou relations qu’Il nous donne avec d’autres autres, et peut-être même avec ceux-là, directement ou indirectement, témoigner tout bonnement de ce qui nous fait vivre et toujours "repartirent", ressusciter en mode mineur, et qui n’est pas l’argent. Même quand nous en manquons à crier.


[1] - Actes des Apôtres II 14 à 33 passim ; psaume XVI ; évangile selon saint Matthieu XXVIII 8 à 15

[2] - évangile selon saint Marc, lu à la veillée pascale : XVI 1 à 7

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