mardi 7 avril 2015

la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont loin, aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera - textes du jour

Mardi de Pâques - 7 Avril 2015

 Nos paysages mentaux, gouvernant notre relation avec tout et avec ce qu’il va advenir. Leur origine, leur dialectique ? si différents ou si répétitifs d’un jour à l’autre… « marqueurs » de nos équilibres ? Les Pères de l’Eglise, leur goût et leur force pour raisonner, lier, démontrer, exercices d’intelligence allant à l’intelligence, un art de penser très rigoureux donnant en soi une leçon à une époque comme la nôtre. En art de penser, quels progrès depuis que l’homme, par l’écriture, a su transmettre et conserver, faire conserver sa pensée. L’Eglise a ceci de prodigieux : son unité de pensée à travers les temps, les civilisations, les distances, une profonde analogie de réflexe vis-à-vis des épreuves et vis-à-vis du matériaux légué par les Apôtres. Sans doute, les autres religions et grandes morales ont aussi cette cohérence à travers espace et temps, mais il semble qu’il leur manque quelque chose, la fleur, la fluidité de l’imagination. Car la pensée chrétienne est une pensée libre. Le pape François le démontre, pour notre temps, comme aucun de ses prédécesseurs depuis un ou deux siècles.  Pierre tranche sur ses successeurs et les autres Apôtres, il est sentimental, il est affectif, il est emporté, il est intensément de chair. Les auditeurs furent touchés au cœur [1]mais c’est aussi (ou ainsi) un meneur d’hommes, ayant aussitôt intégré ce que son Maître a fait de lui : le socle-même de l’Eglise naissante. Les grandes orientations pastorales, l’universalité du salut et de la mission : c’est lui, à la Pentecôte ou chez Corneille. La promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont loin, aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera. Marie-Madeleine est du « même bois », le cœur, le corps, la chair, l’attachement, le concret, le vivant : elle se tenait près du tombeau, au dehors, tout en pleurs. Ce n’est pas une femme de raisonnement ni même de discernement spéculatif, déductif. Elle est directe. On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé… Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre… Possessivité  passionnée de l’amour. Dialogue intense alors avec le Christ… et elle raconta ce qu’il lui avait dit. Pas de description du Christ, j’ai vu le Seigneur ! c’est tout. D’ailleurs, dans l’ensemble des évangiles, jamais Jésus n’aura été décrit physiquement, sauf lors de la Transfiguration, et dans l’Ancien Testament où Sa figure est partout, Il n’est décrit que masqué, défiguré par la souffrance et par l’opprobre. Au matin de Pâques, quoique physiquement présent, Il est surtout intérieur à celles et ceux à qui Il se donne à voir, à retrouver. Elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus. Dans notre foi, il y a forcément, puisqu’il s’agit d’une relation de personne à personne, chacune vivante, nous vivant de Dieu, il y a forcément le cœur. Pierre, Marie-Madeleine. Notre cœur n’était-il pas tout brûlant quand il nous parlait en chemin ?


[1] - Actes des Apôtres II 36 à 41 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Jean XX 11 à 18

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