vendredi 22 mai 2015

et que moi aussi, je sois en eux - prière de ce matin et textes liturgiques d'hier

Vendredi 22 Mai 2015


Ce matin
Marcher à travers la foi, aller à la prière, messe tout à l’heure, journée et vie maintenant à l’aveugle avec un autre sens et selon d’autres sens. Peut-être même d’autres facultés. L’intervertis les lectures liturgiques ayant « pris » hier celles d’aujourd’hui. Tu m’apprends le chemin de la vie. Oui, c’est bien cela aujourd’hui. Devant ta face, débordement de joie ! A ta droite, éternité de délices. Oui, ce qui m’importe tant, me réjouissais et qui me fait défaut et va me faire défaut dans l’inconnu de la suite, ce n’était que pressentiment de Vous et de Votre éternité, qu’anticipation charnelle, mentale, esthétique de la joie totale d’être accueilli par Vous, Vous l’indicible et l’incommensurable, si proche de nous pourtant puisque nous avons pu Vous mettre en croix, et nous laissant si libres que nous pouvons Vous oublier et ne pas croire en Vous, en Vos promesses, en Vos paroles et chemins. Votre Fils nous l’affirme à l’instant d’être humainement réduit à rien : Tu les as aimés, comme tu m’as aimé. Père, ceux que que tu m’as donnés, je veux que là où je suis, ils soient eux aussi avec moi… [1][1] Moi en eux, et toi en moi. Vicissitudes de la vie, Paul : l’affrontement devint très violent, et le commandant craignit que Paul ne se fasse écharper. Il ordonna à la troupe de descendre pour l’arracher à la mêlée… La nuit suivante, le Seigneur vint auprès de Paul et lui dit : « Courage ! Le témoignage que tu m’as rendu à Jérusalem, il faut que tu le rendes aussi à Rome ». Le décentrement, la mission, le soutien. Nous, le sens de nos vies, le concours divin. Je bénis le Seigneur qui me conseille : même la nuit mon cœur m’avertit. Je garde le Seigneur devant loi sans relâche ; il est à ma droite : je suis inébranlable. Prier avec tous les miens, vivants et morts, prier avec le monde entier, l’entier du monde et de la création et du vivant. Et tout n’est-il pas vie ? Ma chair elle-même repose en confiance, tu ne peux m’abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption. Et resurrexit tertia die, secondum scripturas et selon notre foi et notre espérance, foi et espérance que, Seigneur, nous vous devons.
 
Cet après-midi
 Pudeur d’une détresse. Laure, prénom appris par un courriel de désistement pour le repas que j’essaie d’organiser : la fin du cycle primaire de nos enfants. Il y a vingt ans, venue jusqu’ici pour savoir si éventuellement notre autre longère pourrait… elle est en camping-car non loin en attendant de trouver, elle vit à deux… caresse alors à Lapina. Puis, sa vie, son fils intéressant, batailleur et personnel, un frère plus âgé ayant un serpent apprivoisé. Elle devenue à la mode urbaine, de l’allure de corps et de vêtements, sauf les yeux comme ceux donnés à son fils. Divorce. Semi-drague à la sortie de l’école, un des vétérinaires avait semblé accrocher, pas de rumeurs, pas nécessaire puisque dans un monde si exigu tout se voit et s’entend. Je lui demande pourquoi elle ne peut venir. Un mariage, répond-elle. Le vôtre ? Ah, je ne demanderai pas mieux. Donc… cela m’a serré le cœur. Edith et moi, pour nos soutiens scolaires – nous apprenant tant sur la déréliction du système actuel qui n’est pas tant l’école que le vide : plus même la télévision en émissions culturelles ou historiques, et pourtant Stéphane BERN, plus un livre, pas les journaux – et les couples défaits qui deviennent une majorité. Un désemparement qui s’approfondit, s’accélère. Quelque chose qui n’a pas de nom mais qui était l’intime et premier constituant de la société, se défait, est défait. Du moins par ici…

Hier après-midi
Route, un pianiste très enregistré et semble-t-il talentueux, Cyprien CAZARIS (orthographe) : ce qu’on peut obtenir d’un instrument est sans limite. Ma souffrance, ne jamais parvenir à jouer parfaitement, donc sans cesse m’améliorer. Ce me semble une parabole pour la France, on peut tout tirer d’elle, tout tirer de nous : Napoléon, la Grande Guerre, DG, mais on n’en a pas même l’idée, dans les sphères dirigeantes, sinon nous tondre ou nous abuser, se servir de nous, imposables et consommateurs, seuls rôles qui nous soient dévolus. Nous sommes matière première, supposée sans mental. Bon pour la pédagogie de l’entreprise et des politiciens. – Je reviens sur ce que je réfléchissais ce matin, « au pied de l’autel » : hier donc en dialogue d’abord, typique des départs et des abandons de la foi, puis en partage d’évangile avec des « convaincus ». Ma couturière-sellière québécoise, son observation sur la haine, celle-ci ne peut venir que d’une conception d’un Dieu vengeur et de fait inconnu : nous avons tort de ne pas prendre au sérieux les motifs qui font qu’un enfant ou un adolescent se détache d’une éducation chrétienne, apparemment complète (mais sans doute fermée). Edgard PISANI, les Frères des écoles chrétiennes à Tunis. Quelque chose que je ne comprends pas… Il n’ a pas à comprendre, il faut croire. A qautre-vingt ans, l’anecdote lui restait décisive. La nostalgie a son aveu. Et le cher MLP : la Résurrection, l’Esprit Saint, l’évangile selon saint Jean que nous lirons dimanche pour la fête de Pentecôte. Texte trinitaire s’il en est. Le Père inconnu et inconnaissable. L’Esprit-Saint d’expérience humaine quotidienne. Le Christ : homme. Le témoignage. Justement celui de Gilbert, état comateux, proximité de la mort, une ambiance de blancheur, des colonnades. Pas de commentaire du prêtre sur le grand passage ou la rencontre, alors que… 1250 confirmands à Sainte-Anne d’Auray, plus de 40 prêtres délégués, observation de pasteur en paroisse : l’évêque devrait confirmer lui-même, bouger dans tout son diocèse, répondre aux lettres. Celui de Nantes, selon ce qu’il sait, le fait. Je l’ai trouvé douloureux dans cette critique. Exactement sur ma longueur d’ondes. Le sens du sacré : on ne peut lui parler à la sacristie, tant qu’il n’a pas quitté les vêtements sacerdotaux. Explication sans doute de ce qu’il se distingue en ne courant pas au dehors à la salutation des paroissiens quittant l’église, la messe dite. Préparons-nous à célébrer les saints mystères
[1] - Actes des Apôtres XXII 30 & XXIIII 6 à 11 ; psaume XVI ; évangile selon saint Jean XVII 20 à 26


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