jeudi 7 mai 2015

saint Augustin Roscelli, prêtre et fondateur des « Sœurs de l'Immaculée » -






A
gostino Roscelli naît à Bargone de Casarza Ligure, le 27 juillet 1818 de Domenico et Maria Gianelli, il est baptisé le même jour parce que l'on craint pour sa vie. Sa famille, pauvre de biens matériels, est toujours pour lui un exemple de foi et de vertus chrétiennes. Intelligent, sensible, plutôt réservé, Augustin se rend très tôt utile à sa famille par la garde des moutons.

Au mois de mai 1835, lors d'une courte retraite paroissiale animée par le Curé de Chiavari, Antonio Maria Gianelli (canonisé le 21 octobre 1951), Augustin sent l'appel décisif à la prêtrise et se rend à Gênes pour entreprendre ses études.

Le 19 septembre 1846, il est ordonné prêtre et immédiatement destiné à la bourgade populeuse de S. Martino d'Albaro. Là, commence son humble service dans l'œuvre de sanctification. Dans l'esprit du Christ pasteur et dans l'administration des sacrements, il se dédie avec zèle, charité et par son exemple à l'accroissement spirituel du Corps du Christ.
Au confessionnal, il acquiert une connaissance concrète de la triste réalité et du danger moral dans lesquels se trouvent beaucoup de jeunes filles qui, par motif de travail, quittent leur village pour la ville, devenant ainsi une proie facile pour les personnes malhonnêtes. Là, son cœur de père craint et frémit à la pensée que tant d'âmes simples, seules et sans défense peuvent se perdre.

En 1858, tout en continuant assidûment son ministère au confessionnal, il accepte de collaborer avec l'Abbé Francesco Montebruno à l'Œuvre des Petits Artisans.

En 1872, son champ d'apostolat s'agrandit. Il s'occupe non seulement de la jeunesse masculine et féminine mais aussi des détenus des prisons de St-André pour leur apporter le réconfort et la Miséricorde du Seigneur.

En 1874, Aumônier du nouvel Orphelinat Provincial de la Montée des Fieschine, l'Abbé Roscelli se dédie aux nouveaux nés en leur administrant le Baptême (d'après les registres, il résulte qu'il a baptisé, en 22 ans de ministère dans cette institution, 8.484 enfants) et, faisant siennes les paroles de Saint Augustin « l'accomplissement de toutes nos œuvres, c'est l'amour », il travaille intensément aussi en faveur des filles-mères: simples filles du peuple qui, par manque de travail digne et rémunérateur, tombent victimes des malintentionnés.

L'idée hésitante de fonder une Congrégation religieuse est encouragée par Mons. Salvatore Magnasco et par les Collaboratrices de Roscelli, les institutrices des Ateliers de Couture, bien convaincues que la Consécration au Christ et l'engagement de sanctification dans la vie communautaire sont la force de l'apostolat.

L'Abbé Augustin Roscelli consulte le Pape Pie IX et, après en avoir reçu la réponse: « Deus benedicat te et opera tua bona », s'en remet totalement à la Volonté de Dieu.
Le 15 octobre 1876, il réalise son projet et le 22 du même mois donne l'habit religieux aux premières Filles qu'il appelle « Sœurs de l'Immaculée », leur montrant ainsi le chemin de sainteté tracé particulièrement par les vertus mêmes de Celle qui est modèle de la vie consacrée. Son œuvre, après les premières incertitudes, s'affirme et s'accroît au-delà des limites de Gênes et de l'Italie.

Ce « pauvre prêtre », comme il disait de lui-même, humble et silencieux, meurt le 7 mai 1902.

Agostino Roscelli à été béatifié, le 7 mai 1995, et canonisé, le 10 juin 2001, à Rome, par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).



Qui est Augustin Roscelli?

L’homme

Les caractéristiques essentielles de la spiritualité d'Augustin Roscelli sont l'humilité et le silence, soutenues par une apparence réservée et presque fuyante qui est la plus sûre garantie de la possibilité de servir librement Dieu et les hommes: ce qui ne se vérifie jamais dans le bruit et l'exhibition.
La discrétion est toujours le moyen le plus convenable grâce auquel les âmes réellement élevées cachent en elles-mêmes l'oeuvre de Dieu.
Le manque de fidélité au modèle calligraphique, typique de l'époque, indique une forte créativité, courage, dans l'acceptation des solutions de vie nouvelles et jamais tentées et la capacité de vaincre la répugnance innée et le peu de confiance dans ses propres moyens pour prendre sur lui-même la charge de grandes responsabilités malgré les contrastes et les adversités, parce que ancrée essentiellement sur la sphère idéale, c'est à dire sur Dieu, vers lequel les caractères graphiques de tout le contexte tendent.

Le prêtre

Augustin Roscelli a été, dans le vrai sens du mot, l'authentique prêtre que le Vatican II souhaite à la société d'aujourd'hui et propose, comme modèle d'imitation, aux ministres de Dieu, parce qu'il a su réaliser en lui et témoigner au dehors la parfaite conformité entre l'amour ardent de Dieu et le grand zèle envers son prochain.

Le vicaire exemplaire

Tout à fait conscient de l'importance et de la gravité de son engagement, il s'applique à le traduire comme un juste service, opérant dans l'ombre et en silence et optant, dès le début de son apostolat, à vivre de façon évangélique l'obscurité du travail silencieux, de l'héroïsme sans spectateur.

Le catéchiste patient

Animé d'un amour tendre envers les pauvres enfants que l'abandon et le manque d'affection ont rendu tristes, Augustin Roscelli attire, avec son irrésistible introspection, les révélations les plus secrètes, les aspirations, les peines, les besoins, ayant pour tous des paroles de réconfort et d'encouragement, le conseil juste, ce qui permet pour beaucoup le rétablissement d'une situation anormale.

Assistant des prisonniers

Seulement Dieu peut savoir combien d'âmes endurcies par le vice, dégradées par l'immoralité et obscurcies par la haine et le ressentiment, l'humble prêtre a su ouvrir à la confiance en la miséricorde infinie de Dieu.
Dans cet obscur lieu de peine qu'est la prison, il porte lumière et réconfort à qui, peut-être, est plus malheureux que coupable, plus exaspéré que méchant, plus privé d'amour que rempli de haine, plus désireux de pardon qu'assoiffé de vengeance.

Le saint confesseur

L'horreur de tant de situations désespérées, la gravité de tant de problèmes dont la solution était pratiquement impossible et, surtout, l'égarement de tant de consciences assez sensibles au mal pour ne pas en sentir le poids opprimant, mais encore trop faibles et sans défense pour le combattre, trouvent immanquablement à son confessionnal, l'accueil et la compréhension d'un homme capable de se faire porteur de lumière, d'espérance et de sagesse.

L'apôtre des marginaux

Pour partager une réalité quelconque il n'est pas toujours indispensable d'agir comme élément décisif ou faire pression, par la force de ses propres initiatives, sur le cours des événements. Toutefois, il est possible d'influencer un milieu en contribuant simplement avec l'exemple d'une vie cohérente aux propres principes; de même, celui qui sait attendre confiant en Dieu, peut rompre les oppositions les plus obstinées, plus par la force noble du silence et de la patience, que par le savoir faire, agissant comme qui se fie uniquement de ses propres ressources.
Pendant qu'autour de lui on discutait et on s'exhibait,"l'humble prêtre d'hier" a réussi à enseigner cela concrètement en continuant à baptiser, à confesser, à réconforter, à catéchiser, à visiter les malades et les prisonniers: à faire, en somme, tout ce qu'un prêtre doit faire sans se faire remarquer.
Il sut vraiment choisir pour lui-même la meilleure part.

L'aumônier de l'hospice des enfants trouvés

L'abbé Augustin Roscelli eut l'intuition et le courage d'arrêter et de fixer son regard clairvoyant sur le monde où tant de jeunes filles malheureuses, victimes du vice et de l'exploitation, qui fuyaient furtivement dans l'ombre après avoir déposé leur innocente créature sur le tour anonyme de l'Hospice des enfants trouvés, étouffant ainsi dans leur cœur la voix persistante du remords....Il le pénétra à fond ce monde d'angoisse et de déviations, que beaucoup de personnes entrevoyaient mais que chacun faisait semblant d'ignorer, pour faire sienne une cause qui, seulement aujourd'hui, à plus d'un siècle de distance, est parvenue à la connaissance de l'histoire.

L'évangélisateur diligent

Même si dans ses actions il préfère passer inaperçu, Augustin Roscelli n'hésite pas à dire ce qu'il pense. Il ne se préoccupe pas d'être agréable mais seulement de creuser dans la profondeur de l'âme de ses auditeurs comme une fraise, quelque fois ennuyeuse et douloureuse, cependant indispensable pour éliminer la carie qu'en menace le salut éternel.
En prêchant, sa première intention n'est pas de flatter l'oreille par un langage doré, ni de rassasier l'intellect d'argumentations persuasives, ni de nourrir l'imagination par de plaisantes narrations, ni d'attirer l'attention par des indulgences rhétoriques, mais seulement de souligner l'essentiel du message évangélique dans toute son intégrité et la nécessité d'en suivre les enseignements salutaires et inéluctables.

Le fondateur inspiré

"De l'Abbé Augustin Roscelli continuellement en prière" ce sont les paroles de Son Éminence le Cardinal Siri, "émanait une chaleur bouleversante qui venait d'un feu intérieur, alimenté par la grande capacité d'amour de Dieu et par sa pénétration dans la lumière de la Grâce.
Les richesses de l'Évangile sont dévoilées aux âmes quand la perfection du sujet agissant est parvenue à un niveau de sainteté très considérable.
Pour nous, il est extrêmement difficile de suivre les articulations de cette action surnaturelle, particulièrement avec un homme qui se tait toujours parce qu'il vit au dessus des règles humaines.
Il est certain, cependant, que la fondation stable, éprouvée et pourtant solide et durable, d'une Congrégation Religieuse est, pour ce que l'on sait, le document le plus évident de la vie cachée et sainte de l'abbé Augustin Roscelli."

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