mercredi 29 juillet 2015

bienheureux Lucio Martínez Mancebo et 6 compagnons, prêtres et religieux o.p. et martyrs († 29 juillet 1936)



Lucio Martínez Mancebo, naît à Vegas del Condado (León) en 1902. En 1912 il entre au séminaire de León, en 1919 au noviciat de Solsona, en 1925 il est ordonné prêtre à Valence. 1930-1936 il est maître des novices et des étudiants, d’abord à Valence puis à Calanda. C’était un frère simple, de forte personnalité et de tempérament vigoureux, qu’il montra en faisant face aux études ecclésiastiques, qui lui coûtèrent beaucoup. Sa ténacité et son esprit religieux lui permirent d’atteindre le grade de lecteur. Il exerça comme professeur.
En tant que sous-prieur de la maison, à l’arrivée de la persécution il veilla à ce que les élèves quittent le couvent et le village pour Saragosse. Quand ils partirent avec sa bénédiction, il leur conseilla, au cas où ils devraient donner leur vie pour la foi, de l’assumer vaillamment. Le soir du 27 juillet il décida que les religieux, en vêtements civils, quitteraient le couvent et se réfugieraient dans des maisons ou fuiraient. Avec quelques frères, il resta au couvent. Quand le couvent fut attaqué, ils durent partir aussi et se réfugier dans des maisons particulières. Quand ceux qui cachaient des frères furent menacés de mort, les frères sortirent dans la rue, furent arrêtés, et fusillés deux jours après. Dans le camion qui les emmenait au lieu du martyre, le P. Lucio commença d’une voix forte à prier le rosaire. Arrivés à destination, ils pardonnèrent à tous et moururent en criant « Vive le Christ Roi ! » Il avait 34 ans.

Antonio López Couceiro, naît le 15 novembre 1869 à El Ferrol (La Coruña). Passe son enfance à Betanzos, entre en 1884 au séminaire d’Orense, où il fait sa philosophie, puis au séminaire conciliaire de Santiago où il fait la théologie. Il prend l’habit au couvent de Padrón en 1889. Il continue ses études à Corias et à Salamanque, est ordonné prêtre le 23 décembre 1893. Professeur à Vergara, maître des novices à Padrón. En 1912 il demande à être compté dans les restaurateurs de la Province d’Aragon. Homme de profond esprit religieux et d’un haut sens de l’austérité, ses pénitences physiques et morales étaient proverbiales. Il exerça des ministères variés. Caractère dur qu’il compensait et dominait avec sérieuse humilité et reconnaissance de ses limites. On a dit de lui que pour atteindre le sommet de la sainteté il ne lui manquait que le martyre : le Seigneur le lui accorda en juillet 1936. Le soir du 27 juillet, le P. Antonio fuit le couvent, et comme il ne pouvait courir aussi vite que ses compagnons, il tombe aux mains de ses poursuivants. Conduit en prison, il réconforte les religieux et laïcs détenus. Prêt au martyre, il montre l’exemple aux autres dans les heures tragiques qui précèdent le sacrifice de sa vie. Il leur rappela l'importance de la confession sacramentelle en ces moments, et l’absolue nécessité du pardon évangélique. Pour avoir voulu aider le religieux le plus âgé du groupe, qui se déplaçait avec difficulté, tous deux furent pris et fusillés avec tout le groupe de dominicains qui était resté au village. Blessé, tombé par terre, il joignit les mains, regarda le ciel, et on l’entendit murmurer: « Seigneur, pardonne-leur, parce qu’il ne savent pas ce qu’ils font!». Ce furent ses dernières paroles. Il avait 67 ans.

Felicissimo Díez González, naît le 26 novembre 1907 à Devesa de Curueño (León). En novembre 1922 il entra comme novice à Solsona, fit ses études à Valence, et fut ordonné prêtre en 1930. Il enseigna la philosophie aux aspirants, à Calanda. Il était sévère avec tous mais surtout avec lui-même. Il était de ceux qui voyaient objectivement la situation sociale conflictuelle. Son esprit vif et pénétrant, entretenu par une étude constante, fit de lui un excellent professeur. Étant donné sa grande jovialité, parler ou avoir affaire avec lui était très agréable malgré la dureté de caractère qu’il réussissait à freiner.
À l’arrivée de la persécution il fut des premiers à être emprisonné, avec deux autres membres de la communauté. Ils furent emmenés à la ‘comandancia’ d’Alcañiz où les miliciens voulurent les tuer, mais le commandant militaire exigea qu’ils fussent ramenés et jugés à Calanda, dont ils dépendaient. Ils furent les trois premiers frères qui entrèrent en prison. Ils reçurent la palme du martyre ensemble. Il avait 29 ans.

Saturio Rey Robles, naît le 21 décembre 1907 à Devesa de Curueño (León). Il fit ses études à Solsona puis à Valence, et en 1931 fut ordonné prêtre à Barcelone. Professeur, infirmier du couvent. De tempérament nerveux, il dut faire de grands efforts pour s’acclimater à la vie religieuse, mais il donna des signes de solide vocation, spécialement dans la charité au service des malades. Il dut lutter beaucoup pour freiner son addiction au tabac.
Ami inséparable du P. Felicissimo, et du même âge, ils le furent jusqu’au martyre. La nuit où se consomma le sacrifice, il eut une crise de nerfs, que quelques paroles du P. Antonio López Couceiro calmèrent immédiatement. « Il nous console dans nos afflictions, afin que nous puissions consoler ceux qui sont dans l’affliction (2 Co 1,4), partageant avec eux le même courage que nous recevons de Dieu. » L’exemple, la force et les paroles opportunes du P. Antonio furent la consolation définitive dont il avait besoin. Ainsi il continua à la hauteur des autres. À partir du 27 juillet à Calanda il eut les mêmes vicissitudes que le P. Felicísimo. Il avait 29 ans, 11 ans de vie religieuse et 5 de sacerdoce.

Tirso Manrique Melero, naît le 26 janvier 1877 à Alfaro (La Rioja). Il entre au séminaire de San Gaudioso de Tarazona, fait le noviciat et la profession chez les jésuites à Veruela (Saragosse), puis quitte les jésuites et revient au diocèse de Tarazona, où il est ordonné prêtre en 1911. En 1928 il entre dans l’Ordre dominicain. Aux récréations, ses plaisanteries donnent à la communauté de nombreuses occasions de gaieté, bien que par nature il incline plutôt à la tristesse. Excellent compagnon dans la vie communautaire, doté de grâces spéciales pour la vie commune. Spirituellement, une profonde piété et un vigoureux sens ascétique.
Excellent professeur de latin, il écrit une grammaire claire et accessible pour les élèves. Humainement c’était un bon pédagogue, au plan pastoral ce prédicateur fut un apôtre de la doctrine sociale de l’Église. Il marque la société ‘calandine’ et la presse madrilène (1931) par une série d'articles sur la doctrine sociale de l’Église, et pour cette raison il est considéré comme un « défenseur du peuple » par beaucoup de socialistes de Calanda.
On le voyait parfois un peu abattu devant l’avenir qu’il voyait conflictuel. Un fond d’humilité et la conscience de sa petitesse faisaient que dans les moments difficiles il se sentait peu de chose. Mourir lui importait peu, mais il avait peur de ne pas être à la hauteur des circonstances ; mais dans les moments durs, il fit front. Repoussé de toutes les maisons, car la présence d’un frère était dangereuse, il décide, le 29 juillet, d’aller s’asseoir sur un banc sur la place de Calanda, et d’attendre. Peu après, il fut arrêté et emmené là où étaient les autres. La même nuit, ils furent fusillés. Il avait 59 ans.

Gumersindo Soto Barros, naît le 21 octobre 1869 à San Mamed de Amil près de Pontevedra (La Coruña). À 25 ans il demanda à entrer dans l’Ordre comme familier tertiaire sans vœux, au couvent de Padrón. Fin mai 1903 il fit profession solennelle comme frère coopérateur. En 1908 il arriva à Majorque pour s’occuper de l’organisation matérielle de la maison de Manacor, récemment restaurée. Exemple de foi simple et profonde. Grand travailleur, très habile aux travaux manuels, avec des dons d’organisateur. Très doué pour les mathématiques, ce qui lui valut d’être professeur des aspirants à l’entrée dans l’Ordre. Obéissant jusqu’à la mort.
Quand la persécution commença, avec ses infirmités il n’était pas en état de faire de longues marches. Quand il vit que sa présence dans des maisons particulières était compromettante et qu’il ne pouvait marcher, il décida de se remettre aux mains de la Providence, resta assis sur un banc de la place du village. Arrêté, il fut emmené à Alcañiz, puis ramené à Calanda pour être jugé. En prison il retrouva les autres membres de la communauté et tous se préparèrent pour l’heure finale. Ensemble ils reçurent la palme du martyre le 29 juillet 1936. Il avait 67 ans d’âge, 37 ans de vie religieuse.

Lamberto de Navascués y de Juan, né le 18 mai 1911 à Saragosse. D’une famille noble et chrétienne, il fit ses études chez les jésuites et les maristes, formation humaine complète. Il commença des études de droit, mais à la mort de son père, renonçant à tout, il demanda à être frère coopérateur chez les capucins, qui refusèrent car ils estimaient qu’il devait être prêtre. Sa famille fait pression aussi sur lui. Mais Lamberto garda son idée, il voulait servir les autres. Il arrive à Barcelone en 1935 chez les dominicains pour commencer le postulat. Il était novice depuis 2 mois 10 jours quand la guerre arrive à Calanda. La communauté dut se disperser, mais frère Lamberto voulut rester avec les religieux âgés et subir le même sort qu’eux. Il fut arrêté le 28 juillet et incarcéré. Soumis avec les autres à un simulacre de jugement, ils furent condamnés à mort. Après beaucoup de mauvais traitements en paroles et en actes, ils furent emmenés en camion à 6 km du village. Priant le rosaire à voix haute et pardonnant de tout cœur à leurs bourreaux, ils furent fusillés, en proclamant « Vive le Christ roi !» Il avait 25 ans.

Lucio Martínez Mancebo et ses 6 compagnons font partie d’un groupe de 233 martyres, tués entre 1936 et 1939, béatifiés à Rome le 11 mars 2001 par Saint Jean-Paul II (Karol Józef  Wojtyła, 1978-2005).
Pour approfondissements et liste complète des martyres :
>>> Béatifications du 11 mars 2001 (en espagnol)
 

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