. . . TGV Vannes
Paris-Montparnasse, 06 heures 11 + Nuit noire,
pluie, connexion difficile avec la clé 3 G chez
nous comme maintenant et le couplage livebox/ordinateur par wifi ne fonctionne plus
depuis une semaine. La technique : des gains certains,
mais par rapport à ce qu’elle devrait être que de temps
perdu et d’argent aussi, que d’inégalités et de
différenciations dangereuses selon que l’ «on» a ou pas
ces techniques, et si «on» en dispose, selon les medias.
Les uns le courriel, d’autres le SMS tapé ou dicté,
d’autres skype,
d’autres les « réseaux sociaux ». La télévision périmée
par les tablettes, nintendo et surtout les
ordinateurs et les portables, l’ensemble cependant nous
éloignant de cette présence totale au spectacle ou au
document que produit le cinéma en salle. Evidemment, la
pression de la mode et évidemment les addictions plus
encore à l’outil et au mode, qu’au contenu. – Hier, la
messe paroissiale, un couple de Guadeloupéens, déjà âgé et
en visite familiale ici, lui : ouvrier agricole,
c’est-à-dire la cuisson pour le sucre roux, la même
entreprise produisant aussi du rhum. Aisance, pas
d’accent, je les aborde. Echanges et photos. Notre cher
Jean se meurt de faiblesse et de conscience de cette
faiblesse, il m’accueille l’épaule contre le chambranle de
sa porte, il maigrit chaque jour davantage. Après-midi au
concours départemental du cheval breton, ambiance certes,
Marguerite et son amie, autant mobilisées par les crêpes
que par les chevaux, splendeur de ces animaux, humilité et
naturel, lien du poulain avec sa mère (pour les chevaux
comme pour les sangliers, appelés ici cochons de même que
nos pétroliers disent à l’américaine de l’huile pour du
pétrole, au moins en période de recherche), évidence que
le plus souvent nous ne sommes dignes ni de notre planète
ni des vivants, qu’ils soient de notre « espèce humaine »
ou d’autres. Le soir, les deux filles nous font voir le
film qu’elles ont tourné avec la camera de l’ordinateur
portable de Marguerite, décors des poupées barbie et animation à la
main des poupées everafterhigh. Scenario et surtout
dialogues très bien venus. Je suis pris et fier. Ma chère
femme ne voulait pas manquer une version GABIN des
Maigret. CREMER est bien meilleur dans ces rôles, car il
ne joue pas et respire au contraire les vertus de
compassion et de scandale devant le crime.
Avant-hier, Marie Reine : cette
dogmatique et cette prière formulée et formalisée par Pie
XII ne se comprennent vraiment que dans le contexte d’une
humanité hantée par le risque de guerre. Après les
boucheries de la Grande Guerre et les atrocités de la
Seconde, un nouveau conflit dans les années 1950 est
possible. La Vierge Marie n’est pas contemplée, elle est
suppliée. Bien davantage que reine du ciel où elle a cause
gagnée en logique autant qu’en théologie, elle est reine
de la paix, parce qu’elle est dispensatrice de paix. Ce
qui m’a fait réfléchir sur la nécessité d’une analyse
globale de l’époque quand on y a responsabilité
spirituelle – nos papes, particulièrement depuis Léon XIII
– ou politique. Il est frappant de constater qu’hors les
papes, il
n’y a plus depuis plusieurs décennies de personnages
qui n’étant pas des intellectuels ou des philosophes
ou des spirituels, mais des gens d’action en charge
des affaires collectives, donnant une synthèse du
monde de leur époque et s’inscrivent eux-mêmes dans la
dialectique qu’ils discernent. Les causes
sont minuscules ou seulement des mots. Or, même ces
gestions et ces finances de spéculation et d’accaparement
sont justiciables et susceptibles d’intégration dans une
synthèse les débordant, les situant.
Prier… ce n’est pas Philippe qui « appelle » Nathanaël, ce ne sont pas les disciples qui se cooptent, c’est le Christ seul qui voit, entend et énonce une vocation, qui nomme et qui envoie [1]. Aucune autre vocation que celle de Bartthélemy-Nathanaël n’est autant dialoguée. C’est la sensation extra-ordinaire d’être connu qui suscite la profession de foi, et cette profession est – elle aussi – une connaissance de l’autre, mais cet Autre est Dieu, c’est le Messie. A vérifier : est-ce la première fois à cette occasion que Jésus se donne cette appellation riche mais dont, depuis des décennies, je ne saisis toujours pas bien le sens : le Fils de l’homme ?
Prier… ce n’est pas Philippe qui « appelle » Nathanaël, ce ne sont pas les disciples qui se cooptent, c’est le Christ seul qui voit, entend et énonce une vocation, qui nomme et qui envoie [1]. Aucune autre vocation que celle de Bartthélemy-Nathanaël n’est autant dialoguée. C’est la sensation extra-ordinaire d’être connu qui suscite la profession de foi, et cette profession est – elle aussi – une connaissance de l’autre, mais cet Autre est Dieu, c’est le Messie. A vérifier : est-ce la première fois à cette occasion que Jésus se donne cette appellation riche mais dont, depuis des décennies, je ne saisis toujours pas bien le sens : le Fils de l’homme ?
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