dimanche 9 août 2015

lève-toi et mange car il est long, le chemin qui te reste - textes du jour

Dimanche 9 Août 2015

                     Hier
 
   Je relis « mieux » le texte d’évangile : Jésus ne dit pas, si vous aviez la foi ou de la foi… vous diriez… il dit, selon saint Matthieu : si vous avez… vous direz…
La plage de Bétahon à nouveau mais sans le ciel d’il y a trois jours ; Edith apprécie cependant mes photos, me conseille un envoi au Monde pour le M. L’oreille au vent, l’oreille sous le vent, le silence, l’énorme rumeur. La ligne des ondes sur la mer se précise avec la marée montante. Les reliefs d’écoulements, un sol steppique vu d’avion, le sens du courant ne se discerne pas, échelle de ce que nous voyons. Sans doute aussi, échelle de ce que nous vivons. Lumière sur les toits et en partie seulement sur la façade de l'église, route de retour à Ambon.

 
Ce matin

Le mystère de la vie ? une maladie latente révélée par un accident d’auto., l’inopiné du diagnostic d’un cancer et plus encore de sa récidive. Le naturel des vocations sauf pour soi. Toujours éludée, comme interdite de proposition et d’imagination : la solution européenne : transports moins coûteux, mutualisation des bateaux de guerre promis puis refusés  aux Russes, Alstom, Areva. Le surnaturel, l’alternative « crèvent les yeux ». La prière est l’attitude la plus vraie et complète pour notre âme. Tout le monde prie et attend, ceux qui sont le plus dans cette posture la plus humaine et la plus réaliste (relation au monde et au Créateur) sont, je crois, ceux qui l’avouent et le savent le moins.
Prier [1] …. Il regarda, et il y avait près de sa tête une galette cuite sur des pierres brûlantes et une cruche d’eau… lève-toi et mange car il est long, le chemin qui te reste. Quel chemin, Dieu me veut encore ? la mort vers lui dans les semaines ou mois à venir ? une vingtaine d’années encore pour vraiment témoigner et construire ? Elie se leva, mangea et but. Quelle est ma nourriture ? Puis, fortifié par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu. Le roman de COELHO.  Est-ce que je bouge ? et me lève ? N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, qui vous a marqués de son sceau en vue du jour de votre délivrance… Oui, cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés. Le secours, l’itinéraire, la force et l’accompagnement : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Légitimité de nos attentes et de notre soif d’absolu. Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel… le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. Continuer, le cœur rempli, l’estomac plein, la certitude d’une identification de ma destinée, de toute destinée, de celle des autres. Ils disaient : « Celui-là n’est-il pas Jésus, fils de Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors, comment peut-il dire maintenant : « Je suis descendu du ciel » ? Réflexion de ma chère cousine, athée convaincu par frustration et enfance ratée : à la suite des cinq récits-récitations de moments bibliques, l’autre soir… on connaît cela par cœur… De fait, mais totalement inentamée. Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, profonde vérité psychologique, nœud-même de toute la question d’évangélisation. Mais dénouement – ah ! – et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Ainsi soit-il pour nous tous en tous temps et lieux. Qui que nous soyons, au commencement de cette existence, à l’article de la mort, fourbu en plein milieu du voyage dont nous ne connaissons que l’horizon indistinct, parfois si sombre, parfois éclairé.
Habité par le sort de mes camarades de collège, ce que je reçois d’eux hier après-midi. Par les dires de… disant mieux que toute analyse ce qu’elle vit elle-même de malheur et de noirceur pour regarder ainsi les autres, moi par exemple, le monde certainement. Palliatif au mal-être ? l’orgueil ? Il y a quinze jours, autant d’épreuves, autant de haine à longueur d’existence mais le rabot a travaillé autrement, une âme d’attente et de regard a surgi et persiste. Le bonheur est une conversion permanente, il n’est pas un accident. Il se savait aimé, considération simple et d’évidence : l’aumônier de la clinique Océane que j’interroge sur le Frère Claude. Notre cher Guy, assurément aimé tant il aimait. Visage et souffle vers moi : ma chère femme encore assoupie, malgré les aboiements d’une de nos chiennes. Le ciel a passé du gris flou au clair précis, notre vieil arbre foudroyé, sans doute à la Libération, privé d’un jumeau apparemment plus jeune la nuit ou le jour de sa mort, et qui s’est abattu tout seul quand ma vie sentimentale, et aussi physiologique, a basculé.
Fête et mémoire d’Edith STEIN : justement… la solution européenne. Et ce martyr autrichien, à la vie si humble, modeste, mais à la mort glorieuse. Né dans les parages-même de la naissance d’HITLER.




[1] - 1er livre des Rois XIX 4 à 8 ; psaume XXXIV ; Paul aux Ephésiens IV 30 à V 2 ; évangile selon saint Jean VI 41 à 51


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