L’automne
s’annonce, la brume à mon éveil, la rosée ruisselant des
toits, des bras de la
brouette, l’herbe comme si elle avait plu ou bien, de sa
couleur blanche et
parfois étincelante, reçu une giboulée de première neige.
Rattraper mes mois et
années de retard pour tenir tant de gageures. – Grandeur de
ces martyres :
le saint gardien de Palmyre et des mémoires d’une civilisation
exceptionnelle,
ce prêtre polonais accusé de contraindre ses ouailles à la
pratique religieuse,
ces pauvres volontaires enrôlés par les Américains (ont-ils
encore une
expérience militaire puisqu’il est acquis depuis le Vietnam
qu’en politique
elle est à éclipse) et envoyés au casse-pipe en Syrie. Il y a
les saints
chrétiens mais il y a les saints sans qualification religieuse
à reconnaître,
qui honorent l’humanité, la Création et donc…
10 heures 51
+ La live-box ou ma connexion toujours en panne, mais Edith peut
fonctionner et
reprend le dossier.... Je me déplais profondément, tant de
temps perdu, non pas du gaspillage d’énergie ou d’argent (je
crois vraiment que
tout a été bien placé et que c’est bien ma richesse) ma lacune
est autre :
manque de constance et d’organisation. Peut-être : je ne sais.
Table de
nuit dans la grande chambre : le si beau poème improvisé de
Marguerite, mon
papillon d’eau douce [1],
ouvrant toute une
très belle série était maculé de taches d’oiseau ainsi que le
joli livret
offert en Septembre 1996 à ma chère femme, le Stig DAGERMAN :
notre besoin de
consolation est
impossible à rassasier [2](considéré
comme son
testament avant qu’il se suicide en 1952). Cela commence
ainsi : je
suis dépourvu de foi et ne puis donc être heureux, car un homme
qui risque de
craindre que sa vie ne soit une errance absurde vers une mort
certaine ne peut être heureux. Je n’ai reçu en héritage ni dieu,
ni point fixe sur la terre
d’où je puisse attirer l’attention d’un dieu ; on ne m’a pas non
plus
légué la fureur bien déguisée du sceptique, les ruses de Sioux
du rationaliste
ou la candeur ardente de l’athée. Je n’ose donc jeter la pierre
ni à celle qui
croit en des choses qui ne m’inspirent que le doute comme si
celui-ci n’était
pas, lui aussi, entouré de ténèbres. Cette pierre m’atteindrait
moi-même car je
suis bien certain d’une chose : le besoin de consolation que
connaît
l’être humain est impossible à rassasier. Comment
étais-je tombé « là-dessus » ? Relisant cela, plus que la
réponse : ce que je vis depuis toujours, mais ce n’est
transmissible
que par Autre que moi. Il ne s’agit ni de croyance ni de
raisonnement ni de
découverte scientifique ou philosophique. Il y a plus qu’une
rencontre :
recevoir à longueur de vie la perception d’une Présence en soi
et dans le
monde, dans l’Histoire-même et en chacun ou chacune que je côtoie
ou que je lis
ou dont je vois une œuvre ou la détresse ou entend l’histoire,
l’espérance, le
désespoir. Partout et tout le temps, sauf distraction et
surdité volontaire,
encombrement de mon âme et (précisément) de ma raison :
encombrement de ma
raison et non par ma raison, car ma raison n’atteint ses plus
vastes, sûres et
efficaces dimensions que dans la foi et selon la foi. Foi en
une Personne dont
depuis mon adolescence : pratique sacramentelle, lecture de la
Bible mais
pas « assez » la prière, j’ai fait et continue la rencontre
humaine,
pratique et pourtant incommensurable.
Prier donc… [3]
« creusant »
la question depuis qu’Il a été interpellé par le riche quidam,
jeune ? ou
pas ? Jésus semble ne répondre qu’à une colle : Maître, dans la Loi, quel est le grand
commandement ?
Elle est posée par un
pharisien, un
docteur de la Loi, mais
qui, de bonne foi
ou par ruse, reconnaît au Christ la préséance. Jésus répond
par deux
commandements, les disant semblables l’un à l’autre. La suite
n’est pas donnée,
et ne le sera pas non plus dans les lectures proposées
demain : elle est
pourtant décisive parce que conclusive. Après toutes ces
questions et
auxquelles Il répond, d’abord par un appel à Le suivre
moyennant un dépouillement
total, Jésus pose à Son tour LA question : quelle est
votre opinion au
sujet du Christ ? De qui est-il fils ? Silence et embarras. Nul ne fut capable de lui
répondre un mot. Et
à partir de ce jour, personne n’osa plus l’interroger [4].
L’humanité en est souvent
là, sauf ses
martyrs. L’humanité pourtant si capable d’approcher le second
commandement et
donc de cheminer vers le premier : Tu aimeras ton
prochain comme toi-même…
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton
âme et de tout
ton esprit. Nous ne
sommes d’ailleurs pas
du tout à nous aimer nous-mêmes : notre péché quotidien est
bien la
distraction loin de Dieu et notre haine de nous-mêmes par
intense conscience de
notre échec à atteindre ce projet inné en nous et qui reflète,
j’en suis
certaine, celui de Dieu sur nous. Le troisième commandement,
c’est bien s’aimer
soi-même, ce qui revient à ne pas pécher et à aimer autrui et
Dieu-même, à
peine d’être épouvantable et lamentable, sans consistance.
S’aimer n’est
nullement l'égocentrisme, mais « colle »r au projet de Dieu
sur nous,
que parfois autrui, nous aimant, aperçoit et attend la
réalisation… matrice et
dialectique de tout couple d’amitié, d’amour, de filiation, de
paternité-maternité. De tout grand engagement collectif, les
heures où les
peuples ressuscitent de ce qui les entrainait à la mort, à la
disparition. Donc
Ruth, exemplaire illustration du « second » commandement : ne
me
force pas à t’abandonner et à m’éloigner de toi, car où tu iras,
j’irai ;
où tu t’arrêteras, je m’arrêterai ; ton peuple sera mon peuple,
et ton
Dieu sera mon Dieu. Suivant
ainsi contre
tout modèle et toute prévision, sa belle-mère Noémi, Ruth
rencontrera le mari
que Dieu lui préparait et entrera dans la grande ascendance
daviddique du
Christ (sauf mauvaise mémoire, non : vérification faite [5],
Booz engendra
Jobed, de Ruth, Jobed, le
grand-père de
David).
Bonjour ! me dit la
tulipe.
Bien le bonjour ! me
dit la fraise.
Merci ! me dit la
fraise.
Merci beaucoup ! me dit
la coccinelle.
Bonjour ! me dit le
vase qui a plein de
fleurs.
Coucou ! me dit le
petit papillon.
Tu
termines ?
– réponse : Qu’est-ce
qu’on
fait ?
L’oiseau est amoureux
du soleil.
Il
y a des poètes
qui l’ont déjà dit… - Ce n’est pas juste !
L’oiseau vers le
soleil.
Papa !
raye :
l’oiseau est amoureux du soleil
Quel
titre ?
Mon
papillon d’eau douce.
Maman,
c’est le papillon, toi
c’est la fleur
improvisation dictée à Papa I – matin du jeudi 7
juillet 2011
[2]
- Actes Sud – traduit du suédois par Philippe Bouquet .
Janvier 1989 . 21
pages
[3]
- Ruth I 1 à 22 passim ; psaume CXLVI ; évangile selon
saint
Matthieu XXII 34 à 40
[4]
- évangile selon saint Matthieu XXII 41 à 46
[5]
- ibid. I 5
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