mardi 25 août 2015

vous filtrez le moucheron et vous avalez le chameau ! - textes du jour

Mardi 25 Août 2015



Hier, NewYork, Londres, Paris… - 6%, puis – 10% à mesure que se précipitent l’après-midi et le calcul économique de maître Panurge avec ses troupeaux… le cours du pétrole, les indices chinois : aucune faillite de banques mais la faillite d’une dogmatique, de mécanismes mentaux, ces triplés ou ces quadruplés, l’escalier descendant au métro entre palais Brongniart, siège de l’Agence France Presse et bureaux de l’Autorité des marchés financiers… les pointures 50 de chaussures reprises du pied des armures des XIIIème et XIVème siècles, les petits sacs de toile enfermant l’ordinateur ultra-plat, les crânes faits au rasoir, le gris-noir du costume, du cheveu, du fond de teint : le gothique plus là que pour les déguisés se sachant tel. Et ce ne sont que des employés, la trentaine, rarement la  quarantaine, mais contente et sans pensée (apparente), sans dialogue. Le dollar à 1,17 euros mais c’était exactement le cours choisi pour sa création… Tranquillité d’un ami de l’A.F.P. devant les écrans du hall d’entrée : il va publier quelque chose, peut-être fondamental depuis Hugh THOMAS sur la guerre d‘Espagne, les premiers mois de celle-ci qui décidèrent tout et sans doute la guerre mondiale, puisque la France et l’Angleterre n’intervinrent pas. Nos rois ne s’y seraient pas trompés, dixit de GAULLE aux premières pages de ses mémoires. Aujourd’hui ?
L’heure du discernement et de l’action, dans ma vie, malgré mon âge, mes handicaps de toutes sortes, ce que j’ai à être, ce que j’ai à transmettre et l’avenir pratique de notre fille, le tout grâce à notre couple, lui-même totalement mû par la grâce de notre mariage, celle de Dieu. L’heure du discernement et de l’action dans l’ordre international, malgré la faiblesse de notre pays, la médiocrité insigne de ses dirigeants politiques et économiques, leur recroquevillement et leur peu d’équilibre et de richesse intimes, l’inexistence de l’Europe en tant que telle malgré soixante-cinq ans de vie vraiment commune pour les Six fondateurs. La puissance, l’hégémonie, le gigantisme ne fondent rien : Napoléon, malgré sa grandeur et son génie l’a démontré, les Etats-Unis depuis la guerre du Vietnam et l’abandon du système de Bretton Woods : aussi, et la Chine comme tout régime de contrainte et de dictature ne peut être le moteur du monde en économie, en finance et en commerce, du seul fait, malgré sa taille, qu’elle est totalitaire. L’argent prouve d’ailleurs ce qu’il est quand il est valeur suprême – le veau d’or des Israëlites au pied du Sinaï. En version libérale, c’est la sape des Etats jusqu’à l’effondrement des sociétés et en version de régime autoritaire, c’est la schizophrénie de peuples mentalement divisés entre l’esclavage et l’accaparement : le procès de je ne sais plus quel dirigeant du PCC de premier rang l’a parfaitement montré. L’heure du discernement appelle donc une tout autre forme de la vie et de l’organisation vécue de la politique : démocratie et contrôle, consultation et collégialité, sobriété enfin dans la communication et les calendriers de soi-disant réformes. Nous avons constaté ces dix-quinze dernières années, que tout cela nous fait défaut, d’où notre très triste état alors que nous sommes tellement dotés par l’Histoire et par la géographie.
Saints commémorés hier et aujourd’hui. L’authenticité de l’inconnu : Nathanaël, si distingué par le Christ, et l’épopée de ses restes mortels. La qualité de cette fondatrice contemporaine de la Révolution et de l’Empire. La légende et la geste de saint-Louis alors que la réalité d’un très grand souverain, fondateur, cultivé, politique, petit-fils d’Aliénor d’Aquitaine – et chrétien, fils de Blanche de Castille et aussi d’une époque ardente – suffirait à établir sa grandeur et sa fécondité. Les caricatures ne le servent pas. – La pluie ici, le vent, le silence sauf ce vent, l’âme tranquille quand elle se donne à la confiance qu’elle reçoit. Les couples qui m’animent de leur histoire et de mon devoir d’au moins prier pour leur reconstitution et leur reviviscence. Tout est toujours possible en tous domaines, la mort ne fige rien mais introduit à tout. Il est probable qu’en dehors de sa nécessité spirituelle et biologique dans la dialectique de chacune de nos existences ici puis ensuite, elle est source de notre profondeur et de notre lucidité. Elle nous anime, la mort.
Prier… vous filtrez le moucheron et vous avalez le chameau ! [1] Comportement des hommes. Pharisien aveugle, purifie d’abord l’intérieur de la coupe, afin que l’extérieur aussi devienne pur. Et comportement de Dieu : tu me devances et me poursuis, tu m’enserres, tu as mis la main sur moi. Prédilection, protection, sens de nos vies, souverain accompagnement, n’appelant de nous que la prière et notre présence à Dieu autant que nous en recevons la grâce, l’envie, le mouvement. Nous parlons, non pas pour plaire aux hommes, mais à Dieu, lui qui met nos cœurs à l’épreuve. L’équilibre le plus intime, et aussi le plus opérationnel de nos vies, est la relation à Dieu, laquelle nous procure toute force pour nos relations d’amour et de travail, pour notre fécondité en quelque domaine que ce soit. Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! … De très loin, tu pénètres mes pensées. Davantage compris et connu de Dieu que de nous-mêmes. D’ailleurs, autrui nous connaît mieux, si et quand il nous aime, que nous-mêmes. Avant qu’un mot ne parvienne à mes lèvres, déjà, Seigneur, tu le sais. Protestation d’affection de Paul pour ses ouailles : ayant pour vous une telle affection, nous aurions voulu vous donner non seulement l’Evangile de Dieu, mais jusqu’à nos propres vies, car vous nous étiez devenus très chers.  La relation apparemment manquée du Christ avec les pharisiens, mais il y eut Nicodème, et Saul de Tarse, alias Paul, l’Apôtre. Vous avez négligé ce qui est le plus important dans la Loi : la justice, la miséricorde et la fidélité. Règlement encore plus pour l’économie que pour la société, et loi du couple.


[1] - 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens II 1 à 8 ; psaume CXXXIX ; évangile selon saint Matthieu XXIII 23 à 26

Aucun commentaire: