mercredi 9 septembre 2015

bienheureux Pierre Bonhomme, prêtre et fondateur des : « Sœurs de Notre Dame du Calvaire » 1803 + 1861



Pierre Bonhomme naît à Gramat, petit village du Quercy, à quelques kilomètres de Rocamadour, le 4 Juillet 1803, dans le modeste foyer d’un artisan coutelier. Son enfance vécue dans une famille chrétienne l’imprègne tout jeune de la vie de prière.

Après une solide formation au petit séminaire de Montfaucon (Lot) il s’inscrit au Collège royal de Cahors où il obtient le diplôme de bachelier, puis il entre au grand séminaire de Cahors.

Ordonné prêtre le 22 décembre 1827, à 24 ans, il est envoyé à Gramat. Après les années qui suivent la Révolution, le besoin d’un renouveau se fait sentir dans le monde rural.


Apôtre infatigable le Père Pierre Bonhomme, surnommé « missionnaire en Quercy » : anime des missions de village en village, assure de nombreuses retraites, prédications, et confessions, renouvelle le pèlerinage de Rocamadour, crée des écoles et des œuvres sociales, fonde l’Association des « Enfants de Marie ».

En 1832, 109 jeunes filles s’engagent dans cette association ; leur dynamisme spirituel, les services rendus aux plus pauvres transformeront Gramat. Le Père Bonhomme veut ouvrir un hospice pour les personnes âgées souvent abandonnées, sans soins. Il en parle à Hortense Pradel, l’une des Enfants de Marie qui l’écoute et pense : « que je serais heureuse d’être sœur dans cet hospice ! ». Elle en parle à sa sœur, à ses amies, et ce projet mûrit.


C’est auprès de Notre Dame de Rocamadour que cette petite équipe se met à l’écoute de l’Esprit pendant une retraite de 8 jours. A la fin de cette retraite, elles font le vœu de se consacrer à Dieu dans la vie religieuse, pour « le service des pauvres et l’instruction des enfants ». C’est à ce moment-là que nait la Congrégation. Aujourd’hui les « Sœurs de Notre Dame du Calvaire » aiment retrouver leurs racines dans la générosité de ce premier appel. Elles considèrent comme fondatrices, avec le Père Bonhomme, Hortense Pradel, en religion, Mère Thérèse, et sa sœur Adèle Pradel en religion, Mère Vincent.
Pierre Bonhomme, témoin de Foi et d’espérance pour le monde d’aujourd’hui, pèlerin infatigable du sanctuaire de Rocamadour.
A l’époque le pèlerinage se faisait à pied en une journée : la marche est rythmée par le chapelet, des temps de méditation, des chants.
Les pèlerins montent l’escalier à genoux, puis le Père Bonhomme célèbre la Messe dans la ferveur et la joie partagées.
Il déploie un zèle inlassable pour propager la dévotion à Marie partout ou il va.
Il disait : « Pour faire un bon pèlerinage trois choses sont nécessaires : l’amour de Dieu et Marie dans le cœur, la pluie ou la neige sur le dos, et par conséquent un bon peu de fatigue dans les jambes … ».

Le Père Bonhomme, le 8 Septembre 1861 à Gramat, quitte sa demeure terrestre pour la rencontre avec Dieu.
Aujourd’hui les Sœurs de Notre Dame du Calvaire continuent à marcher dans les pas du Père Bonhomme. Elles vont en pèlerinage à Rocamadour prier Marie, lui confiant joies et peines de tous. La Congrégation ne cesse de se développer en France, au Brésil, en Argentine, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, en Guinée, aux Philippines, au Vietnam.

Pierre Bonhomme a été béatifié, avec María Dolores Rodríguez Sopeña, vierge, fondatrice de l'Institut catéchétique « Dolores Sopeña »; María Caridad Brader, vierge, fondatrice de la Congrégation des Sœurs franciscaines de Marie Immaculée ; Juana María Condesa Lluch, fondatrice de la Congrégation des Servantes de Marie Immaculée ; László Batthyány-Strattmann, laïc, père de famille,  le 23 mars 2003, sur la Place Saint Pierre de Rome, par Saint Jean-Paul II (>>> Homélie du pape).
Pour un approfondissement biographique :
>>> Sœurs de Notre Dame du Calvaire



Sources principales : notredameducalvaire.fr ; vatican.va (« Rév. x gpm »).
BEATO PIERRE BONHOMME /

CHAPELLE PAPALE POUR LA BÉATIFICATION DE 5 SERVITEURS DE DIEU
HOMÉLIE DU PAPE JEAN-PAUL II
III Dimanche du Carême - 23 mars 2003

Dans la matinée du dimanche 23 mars 2003, le Pape Jean-Paul II a présidé, sur la Place Saint-Pierre, une célébration eucharistique au cours de laquelle il a élevé à la gloire des autels cinq nouveaux bienheureux. Il s'agit de:  Pierre Bonhomme, prêtre, fondateur de la Congrégation des Soeurs de Notre-Dame du Calvaire; María Dolores Rodríguez Sopeña, vierge, fondatrice de l'Institut catéchétique "Dolores Sopeña"; María Caridad Brader, vierge, fondatrice de la Congrégation des Soeurs franciscaines de Marie Immaculée; Juana María Condesa Lluch, fondatrice de la Congrégation des Servantes de Marie Immaculée; László Batthyány-Stratt-mann, laïc, père de famille. 

1. "Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle" (Chant à l'Evangile cf. Jn 3, 16). Ces paroles de la Liturgie d'aujourd'hui, troisième dimanche de Carême, nous invitent à contempler, avec les yeux de la foi, le grand Mystère que nous célébrerons à Pâques. Il s'agit du don total et définitif de l'amour de Dieu réalisé à travers la mort et la résurrection de Jésus.
Le Mystère de la rédemption, auquel tous les fidèles sont appelés à participer, a été vécu de façon singulière par les nouveaux bienheureux, que j'ai la joie d'élever aujourd'hui à la gloire des autels:  Pierre Bonhomme, prêtre, fondateur de la Congrégation des Soeurs de Notre-Dame du Calvaire; María Dolores Rodríguez Sopeña, vierge, fondatrice de l'Institut catéchétique "Dolores Sopeña"; María Caridad Brader, vierge, fondatrice de la Congrégation des Soeurs franciscaines de Marie Immaculée; Juana María Condesa Lluch, fondatrice de la Congrégation des Servantes de Marie Immaculée; László Batthyány-Strattmann, laïc, père de famille.
Le bienheureux Pierre Bonhomme
2. "Le commandement du Seigneur est limpide, il clarifie le regard" (Ps 18, 10). Cela s'applique naturellement au Père Pierre Bonhomme, qui trouva dans l'écoute de la Parole de Dieu, notamment des Béatitudes et des récits de la Passion du Seigneur, l'orientation pour vivre en intimité avec le Christ et pour l'imiter, guidé par Marie. La méditation de l'Ecriture fut la source incomparable de son activité pastorale, en particulier de son attention aux pauvres, aux malades, aux sourds-muets et aux personnes handicapées, pour lesquels il fonda l'Institut des "Soeurs de Notre-Dame du Calvaire". A l'exemple du nouveau bienheureux, nous pouvons redire:  "Mon modèle ce sera Jésus-Christ, on se plaît à ressembler à celui qu'on aime". Puisse le Père Bonhomme nous encourager à devenir des familiers de l'Ecriture, pour aimer le Sauveur et pour être ses inlassables témoins par leur parole et par leur vie!
La bienheureuse María Dolores Rodriguez Sopeña
3. "Je suis Yahvé, ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte, de la maison de servitude" (Ex 20, 1). La grande révélation du Sinaï nous montre Dieu qui rachète et libère de tout esclavage, portant ensuite ce dessein à sa plénitude dans le mystère rédempteur de son Fils unique, Jésus-Christ. Comment ne pas faire parvenir ce message sublime en particulier à ceux qui ne l'entendent pas dans leur coeur parce qu'ils ignorent l'Evangile?
Dolores Rodríguez Sopeña ressentit cette nécessité et désira répondre au défi d'apporter la rédemption du Christ dans le monde du travail. C'est pourquoi elle se proposa comme objectif "de faire de tous les hommes une seule famille en Jésus-Christ" (Constitutions de 1907).
Cet esprit se concrétisa dans les trois oeuvres fondées par la nouvelle bienheureuse:  le Mouvement de Laïcs "Sopeña", l'Institut des Dames catéchistes, appelées aujourd'hui "Catéchistes Sopeña", et l'Oeuvre sociale et culturelle "Sopeña". A travers elles, en Espagne et en Amérique latine, se poursuit une spiritualité qui promeut l'édification d'un monde plus juste, en annonçant le message de salut de Jésus-Christ.
La bienheureuse Juana María Condesa Lluch
4. "Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage; mais le septième jour est un sabbat pour Yahvé ton Dieu" (Ex 20, 9.10). La lecture de l'Exode que nous venons d'entendre nous rappelle le devoir de travailler, afin de collaborer par nos efforts à l'oeuvre du Créateur et édifier ainsi un monde meilleur et plus humain. Toutefois, au XIX siècle, l'insertion de la femme dans le monde du travail rémunéré en dehors du foyer domestique mit en difficultés sa vie de foi et sa dignité humaine. C'est ce dont se rendit compte la bienheureuse Juana Condesa Lluch, guidée par son extrême sensibilité religieuse. Dans sa jeunesse, elle fut profondément chrétienne:  elle assistait chaque jour à la messe dans l'église du patriarche, renforçant sa foi par une prière assidue. Elle se prépara ainsi à se consacrer entièrement à l'amour de Dieu, en fondant la Congrégation des Servantes de Marie Immaculée qui, fidèle à son charisme, poursuit son engagement pour la promotion de la femme qui travaille.
La bienheureuse María Caridad Brader
5. "Nous proclamons, nous, un Christ crucifié... puissance de Dieu et sagesse de Dieu" (1 Co 1, 23.24). Dans la deuxième lecture d'aujourd'hui, saint Paul rapporte comment il annonçait Jésus-Christ, y compris à ceux qui attendaient plutôt des prodiges ou de la sagesse humaine. Le chrétien doit toujours annoncer son Seigneur, sans se décourager face aux difficultés, aussi grandes soient elles.
Au cours de l'histoire, de nombreux hommes  et  femmes ont annoncé le Royaume de Dieu. Parmi ceux-ci, il faut mentionner Mère Caridad Brader, Fondatrice des Soeurs franciscaines de Marie Immaculée.
Un jour, la nouvelle bienheureuse quitta son intense vie religieuse dans le couvent de Maria Hilf, dans sa patrie suisse, afin de se consacrer entièrement, tout d'abord en Equateur puis en Colombie, à la mission ad gentes. Avec une confiance illimitée dans la Divine Providence, elle fonda des écoles et des instituts, en particulier dans les quartiers pauvres, et elle diffusa ainsi une profonde dévotion eucharistique.
Sur le point de mourir, elle dit à ses soeurs:  "N'abandonnez pas les bonnes oeuvres de la Congrégation, les aumônes et une grande charité à l'égard des pauvres, une grande charité entre les soeurs, une profonde adhésion aux évêques et aux prêtres". Quelle belle leçon d'une vie missionnaire au service de Dieu et des hommes!
Le bienheureux Lászlo Batthyány-Strattmann
6. "Ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes" (1 Co 1, 25). Ces paroles du saint Apôtre Paul reflètent la dévotion et le style de vie du bienheureux Lászlo Batthyány-Stratt-mann, qui fut père de famille et médecin. Il utilisa le riche héritage de ses nobles ancêtres pour soigner gratuitement les pauvres et pour construire deux hôpitaux. Son intérêt le plus grand n'étaient pas les bien matériels, et le succès et la carrière ne furent pas non plus les objectifs de sa vie. Il enseigna et vécut tout cela au sein de sa famille, devenant ainsi le meilleur témoin de la foi pour ses enfants. Tirant sa force spirituelle de l'Eucharistie, il montra à ceux que la Divine Providence conduisait à lui la source de sa vie et de sa mission.
Le bienheureux László Batthyány-Strattmann ne plaça jamais les richesses de la terre avant le vrai bien qui est dans les cieux. Que son exemple de vie familiale et de généreuse solidarité chrétienne soit un encouragement pour tous les fidèles à suivre fidèlement l'Evangile.
7. La sainteté des nouveaux bienheureux nous incite à tendre nous aussi à la perfection évangélique, en mettant en pratique toutes les paroles de Jésus. Il s'agit certainement d'un itinéraire ascétique exigeant, mais possible pour tous.
Que la Vierge Marie, Reine de tous les saints, nous soutienne par son intercession maternelle.
Que ces nouveaux bienheureux soient nos guides sûrs vers la sainteté. Amen!

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