mardi 29 septembre 2015

comment me connais-tu ? - textes du jour

Mardi 29 Septembre 2015



Accablé parfois de fatigue. Physiquement, ainsi hier soir, me suis couché dès après dîner. Comme le répliquait notre « entraineuse » en gymnastique douce, groupe de gérontes en bon état de conservation, à l’UCK, « le tatami n’est pas une maison de retraite », les mouvements que je ne peux plus faire, mon dos d’enfance mal veillée, mes soixante-douze et mon très peu de sports entre ces deux époques… Accablé aussi du souci de certains proches, de ce qu’ils subissent ou souffrent. Les ambiances et contraintes à la KAFKA dans lesquelles se débat mon cher S… privé de ressort, il ne lui reste plus guère que le scandale et le découragement comme état d’âme tandis qu’il implore la présence de celle de ses filles qui s’y refuse… Nicole, la cadette de notre cher Jean, en effondrement. La stupidité des intitulés de la Fondation Charles de Gaulle pour un séminaire : « le gaullisme et la protection sociale, réflexion sur un modèle français », modèle aujourd’hui détruit méthodiquement, systématiquement, glorieusement et que personne ne sait légitimer comme un acquis national, comme le fruit des efforts et convictions de nos ascendants, de nos prédécesseurs dans la construction nationale de notre collectivité. Rien que ce travesti du legs gaullien, commencé dès le 28 Avril 1969 à midi…, la prononciation naguère quand il était à Matignon, par AJ, le « gollisme », accent grave sur le o… avoir fait des soutiens à de GAULLE le parti de droite, puis plus rien au point d’avoir pour bulletin de liaison le Figaro, un numéro historique sur le début de la campagne pour les primaires dans l’ex-U.M.P. : « les grandes manœuvres » et surtout le « clairement à droite » comme critère et boussole. Ces dégénérescences et ces impuissances, ce climat politique et social, les détresses personnelles, les peurs d’exister en tant que pays et en tant que personnes : ainsi cette mère de famille dont un des fils est soutenu scolairement par ma chère femme, est dissuadée par leur médecin d’attaquer la ville alors que celle-ci n’entretenant pas ses parcs, y laissant trainer des tessons de bouteille, est manifestement responsable de l’accident immobilisant le jeune homme et ayant fait s’interrompre sa scolarité (jurisprudence Bianco contre le Sénat en 1872, fondement de la responsabilité civile des collectivités publiques) : cela ne coûtera que le timbre fiscal de 35 euros et d’éditer le projet de lettre en recours gracieux que je vais lui suggérer. Et mes propres limites rapportées à mes dernières ambitions, et à l’ordalie que je veux, et dont je crois qu’elle est voulue par les circonstances du pays et par ce que Dieu a fait de mes parcours, de mes rencontres, et de ma vie : plume et regard. Le recepisse d’une existence, parmi d’autres. Il nous faut le salut, il nous faut à chacun l’accompagnement et le soin. Je suis venu pour qu’ils aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance.
La prière, gloire de la misère parce que conscience de ce que nous sommes et résurrection de tout notre être par la foi. Pas un paradis mièvre, ni un au-delà pour nous faire marner sinon tenir tranquille. Hier séduit par l’image qui me venait, l’avenir et l’origine, j’avais tort dans une identification de la vie éternelle, du Royaume avec un retour au paradis originel. Opportunément repris par ma chère M. [1]. Je crois en Dieu et en Ses promesses parce qu’Il intervient constamment dans ma vie et me relève chaque jour, chaque matin et que je lis dans le regard d’autrui, chaque fois que je rencontre celui-ci, la délicatesse d’un Sauveur qui nous confirme l’humanité et la beauté de chacun. Ainsi, dimanche matin, en pique-nique paroissial et hier matin, notre fille se rendormant dans la voiture pour notre petit trajet vers le collège.
Regardé, deviné, connu : plus que l’amour dans nos formes déjà extraordinaires et consubstantielles à tout le créé (les deux petits marcassins orphelins, restant solidaires, après l’assassinat de leur mère samedi après-midi), la prédilection divine, le choix que Dieu fait de nous. Je te dis que je t’ai vu sous le figuier, et c’est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore … Je vous le dis : vous verrez les cieux ouverts, avec les anges de Dieu qui montent et descendent au-dessus du Fils de l’homme. Le lieu et le moment d’arrivée. L’attraction universelle, le Christ. Comment me connais-tu ? [2] Ce dialogue d’hier avec M. se continue, en communion, avec les textes de ce matin : qu’est-ce que « le ciel ». Un effet physique, d’optique ? un vide qui aurait parure et mouvements, pourtant ? le vide de nos incroyances ? il y eut un combat dans le ciel… ils furent les moins forts et perdirent leur place dans le ciel… Mais délivrez-nous du mal, qui se résume dans toute sa force et toute sa nuisance par la mort si elle n’était que péremption de la vie. Voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ ! … Ciel, sois donc dans la joie, ainsi que vous tous qui demeurez aux cieux. Extraordinaire puissance, extraordinaire talent de ce si jeune homme, presque un adolescent, et sans doute séduisant : Jean, fils de Zébédée, aux filets sur la plage. Viens et suis-moi… le disciple que Jésus aimait. Mais d’autres aussi, diaphanes, transparents, justes et vrais, on ne sait que cela de certains d’entre eux : voici un véritable fils d’Israël, un homme qui ne sait pas mentir. Et le plus simple mais étonnant est que Nathanaël, sans s’en enorgueillir, se reconnaît dans le portrait que, de lui, fait Son maître, déjà. Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui…
Bonheur par ma femme chérie, l’écoutant respirer bien régulièrement, en confiance, paisiblement, à mon éveil. Puis, encore nocturne, le ciel très simple, la lune haute au-dessus de notre toi et envoyant vers l'est un tapis diaphane, comme une poussière étalée de nuages fins, une sorte de tapis pour le ciel. Ce silence et cette enveloppe ténue pour le jour qui va commencer. Une démarche ensemble, et notre dialogue pour nous y rendre. Puis la journée avec en fin de matinée, la messe dans la chapelle du collège ex-jésuite de notre fille. L’y rencontrer de regard puis d’un mot à la sortie, car elle aura à se hâter pour le réfectoire. La vie… préparation de mes cours pour Nantes, rédaction d’une nouvelle circulaire aux députés, réclamation énième pour obtenir la liste – qui existe – des adresses institutionnelles des grands électeurs. La vie… et maintenant, un chant unique d’oiseau… dehors tout n’est encore que noir ciselé et finement découpé sur lumière laiteuse. Un second oiseau… Ciel, sois donc dans la joie, ainsi que vous tous qui demeurez aux cieux.
  


[1] - Le 28/09/2015 10:39, M. a écrit :
Cher Bertrand,
Toujours heureuse et intéressée de vous lire, je prends prétexte de votre dernière remarque, avec laquelle je ne suis pas d'accord - pour une fois ! - pour continuer notre dialogue épisodique !
La promesse du Royaume va bien au-delà d'une restauration d'un état originel de la création  et de l'homme. Cet état originel n'a, d'ailleurs, selon moi et bien d'autres, jamais existé : sa description dans la Genèse est celle du projet, du dessein que Dieu avait en créant. Mais il fallait tout le déroulement d'une histoire - "la création gémit dans les douleurs de l'enfantement" - et ce long parcours de l'humanité dans sa liberté vulnérable, l'incarnation du Verbe pour ouvrir le chemin du salut, pour que s'accomplisse ce dessein originel d'amour, de paix et de justice de notre Dieu créateur.
Bien amicalement
M.
Le 28/09/2015 11:03, Bertrand Fessard de Foucault a écrit :
Ma bien chère M., plus que d'accord avec vous. Je vous donnerai - anonyme - en note demain matin, et dirai comment cela m'est venu de plume mais pas d'esprit. Et sans doute, en sus de cette histoire d'amour entre Dieu et l'homme, bien plus explicite que l'anonyme (d'une certaine manière) de la création et d'Adam et Eve, il est certain que la vie éternelle et le définitif, l'achevé de la création sont bien "supérieurs" au par&adis originel : la conscience de notre rédemption et du salut dont nous bénéficions, donnera une lumière et une tonicité incomparables à notre chair ressuscitée et à la plénitude de notre existence, alors.
D'accord avec vous.
Très heureux de ce nouvel état de vie, et quelle intelligence de votre part. Soyez bénie dans votre union d'âme se renouvelant avec J., si cher et pur. Vrai.

[2]apocalypse de saint Jean XII 7 à 12 ; psaume CXXXVIII ; évangile selon saint Jean I 47 à 51


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