mardi 20 octobre 2015

bienheureux Jacques (François-Alexandre) Kern . prêtre prémontré . 1897 + 1924



Franz Alexandre Kern naît à Vienne le 16 avril 1897. Encore enfant, il affirma sa volonté d’être prêtre. Ce fut un adolescent exceptionnel. Au petit-séminaire de Hollabrunn, il allait fréquemment adorer le Saint-Sacrement. Il fit à 14 ans le vœu de chasteté.

Tout de suite après ses humanités, en 1915, il s’engagea comme volontaire dans l’armée impériale. C’était la guerre mondiale de 1914-1918. A l’école militaire, il alla chaque jour s’agenouiller devant le tabernacle. Partout il était l’objet de moqueries, mais par ailleurs on l’admirait.
Le Ier janvier 1916, veillant auprès du Saint-Sacrement pendant la prière des Quarante heures, il demanda la grâce de souffrir beaucoup. Il fut rapidement exaucé : l’été de 1916, on l’envoya comme lieutenant au front Sud, et en septembre une balle ‘dum-dum’ (projectile très vulnérant) lui perfora un poumon, causant une blessure qui ne guérirait plus. Lorsqu’on le retira du champ de bataille, les soldats pleurèrent « leur ange gardien ».
En août 1917, pendant son congé de convalescence, il entra au Séminaire de Vienne. En 1918, fut fondée à Prague une Église nationale tchèque, séparée de Rome et libérée du célibat sacerdotal. La nouvelle retentit comme un coup de tonnerre. Un religieux prémontré était la figure de proue de cette nouvelle église schismatique. Cette apostasie meurtrit le cœur du séminariste Kern. « Il découvrit sa vocation dans ce triste événement. Il voulut réparer l’acte de ce religieux et entra à sa place dans l’Ordre de Prémontré. Le Seigneur accepta l’offrande de ce substitut » (St Jean-Paul II, lors de la béatification).
Le 18 octobre 1920, il reçut, dans l’abbaye de Geras, l’habit blanc de saint Norbert et le nom de Jakob/Jacques (d’après le patronage de Jacques Lacops, le martyr de Gorcum). Novice fidèle et joyeux, il avait écrit à son abbé qu’il était « prêt à expier pour ceux qui, égarés de la voie du salut, s’obstinent dans leur infidélité ».
Ordonné prêtre à Vienne le 23 juillet 1922, il dit, lors de ses prémices : « Ma première Messe est mon dimanche des Rameaux. Il sera suivi de la semaine sainte ». Ses sermons venaient du cœur et frappaient l’âme de ses auditeurs. En août 1923, on dut lui enlever quatre côtes, sous anesthésie locale : son chemin de croix commençait. Après un temps de repos, de nouveaux abcès nécessitèrent de nouvelles opérations. « C’est son humour qui le tient debout », disait la sœur qui le soignait. On lui permit de rentrer à l’abbaye vers la mi-mai 1924. Il reprit son apostolat, limité à cause de sa faiblesse. Son dernier sermon, lors du jubilé de l’évêque de Sankt-Pölten, s’intitulait : « Fidèle à l’évêque comme homme d’Église ». Les abcès persistaient. A travers ses blessures purulentes, le jeune prémontré voyait la blessure que le schisme tchèque avait causée au Corps mystique du Christ.
Le 20 octobre 1924, jour prévu pour sa profession perpétuelle, on tenta une ultime opération. Il ne se faisait aucune illusion. Il demanda qu’on apporte son habit blanc pour la mise en bière, et dit : « Préparez tout pour la communion. La dernière communion, comme la première, doit être particulièrement solennelle. Ma profession perpétuelle, je la célébrerai dans le ciel ». Pendant l’opération, l’aumônier lui administra l’extrême-onction et le bénit pour son dernier voyage vers le Père céleste. Il mourut ce même jour, 24 octobre 1924, à Vienne, au son de l’angélus de midi.
Les fidèles, qui n’oubliaient pas le « bon Père Jakob », vinrent prier sur sa tombe au cimetière de Geras et l’invoquaient comme un patron dans le ciel.

Jakob (Franz Alexandre) Kern a été béatifié le 21 juin 1998 à Vienne par saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005). Cent prémontrés participèrent à la cérémonie. Le pape exhorta les fidèles à imiter ce héros de l’Église, invitant les prêtres à rester fidèles à leur vocation.
Pour un approfondissement :
>>> Les Prémontrés 


Source principale : postulatio.info/fr/fr (« Rév. x gpm »).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BEATO JAKOB KERN SACERDOTE PREMOSTRATENSE / A


www.arthous.landes.org

 

Les Prémontrés

L'abbaye d'Arthous, lieu d'implantation du Centre départemental du Patrimoine, appartient à l'ordre des Prémontrés

Norbert, fondateur de l'ordre

Les PrémontrésLes Prémontrés
L’ordre des Prémontrés apparaît en 1121. Il a été fondé par Saint Norbert, né entre 1080 et 1082, à Xanten (Allemagne) dans une riche famille noble. Vers l’âge de 9 ans, il entre comme oblat (enfant confié à un monastère) dans une collégiale. Il continue de mener une vie de noble jusqu’au jour où il est touché par la foudre (1115). Il prend alors conscience de sa vie légère et change de vie. Ordonné prêtre, il va mener une existence itinérante de prédicateur après s’être débarrassé de tous ses biens (1119).
Au cours de ses prédications Norbert arrive en France, en un lieu dit Prémontré (Picardie, entre Laon et Soissons). Encouragé par l’évêque Barthélémy de Laon, il fonde en 1120, dans l’actuelle forêt de Saint-Gobain (Aisne), au lieu-dit Prémontré, une maison "pour les chercheurs de Dieu". La communauté prend le nom de Prémontrés ou Nobertins. L’église est consacrée le 28 avril 1122. Norbert reprend alors la route pour recruter des compagnons et fonder une communauté.
Rapidement, le rayonnement de Norbert et de sa communauté s’étend et d’autres maisons se fondent ou s’ajoutent au nouvel ordre monastique. Norbert voyage à travers toute l’Europe pour prêcher et recruter des frères, pour établir de nouvelles maisons et pour combattre les hérésies.
Elu évêque de Magdebourg en Saxe en 1126, Norbert désigne un successeur à la tête des prémontrés, ordre qu’il continue à suivre. Il meurt de la malaria et d’épuisement le 6 juin 1134. Norbert est canonisé en juillet 1582 par Grégoire XIII.

L'organisation de l'ordre des Prémontrés

Tombe du prieur d'Arthous François Despériers de Lagelouse, décédé en 1814Tombe du prieur d'Arthous François Despériers de Lagelouse, décédé en 1814© Conseil général des Landes
L’ordre des Prémontrés est un ordre canonial composé de chanoines réguliers suivant la règle de Saint Augustin. En adoptant cette règle en 1121, Norbert voulait le retour à une austérité plus grande et une pauvreté complète, une vie fraternelle en communauté fondée sur la pauvreté et l’obéissance. Initialement il ne souhaitait pas fonder un ordre mais réformer la vie monastique devenue trop laxiste.
Les chanoines sont liés par trois vœux : pauvreté, chasteté et obéissance. A la différence des moines, les chanoines restent dans le monde, c'est-à-dire qu’ils ne sont pas astreints à vivre dans leur abbaye. Ils jouent ainsi le rôle de prêtres dans les paroisses environnantes que l’on nomme paroisses incorporées. C’est sans doute Hugues de Fosses , le compagnon et successeur de Norbert, qui créa les paroisses incorporées. La vie peut associer la vie en communauté monastique et la vie à l’extérieur de l’abbaye.
En plus des prieurés et granges, chaque abbaye comprenait des paroisses transformées en foyer de vie conventuelle et dirigées par un « prieur curé » assisté de jeunes religieux détachés de l’abbaye mère. Le but des prémontrés est d’évangéliser les campagnes. Il existe une branche féminine composée de chanoinesses qui vivent aussi dans des monastères sans être cloîtrées.
A la tête de la communauté se trouve un abbé. L’abbé de Prémontré a le titre de supérieur général et gouverne l’ordre jusqu’à la Révolution française. Lorsque l’ordre est confirmé en 1126 par le pape Honorius II, il compte déjà dix églises.
Dans chaque abbaye, et jusqu’au passage à la Commande, l’abbé est élu à vie par les chanoines. Il est aidé dans sa tache par le prieur qui deviendra souvent le personnage le plus important lorsque les abbayes seront dirigées par des abbés commanditaires. Des chanoines, des convers, des laïcs vivent au sein de l’abbaye. Ces derniers s’occupent principalement des taches quotidiennes et de l’entretien des bâtiments.
Les Prémontrés ont une tenue avec surplis de lin et chape de laine noire . Les chanoines portent aussi un capuchon de fourrure durant les offices en hiver, l’aumusse, qui est ensuite devenue leur insigne. L’habit et le scapulaire (vêtement fait de deux larges bandes d'étoffe, tombant sur la poitrine et sur le dos), de couleur blanche, ont inspiré les dominicains.

L'expansion de l'ordre

L’ordre s’est très vite développé et l’on compte environ 120 abbayes après quinze ans d’existence, 150 vers 1150 et près de 400 au moyen-âge représentant plusieurs dizaines de milliers de religieux dans le monde. Les premières abbayes sont installées en France, Allemagne et Belgique. A la période d’expansion maximale on compte 94 abbayes prémontrés en France . L’ordre a connu une grande diffusion dans le nord de la France et principalement aux XIIe et XIIIe siècles. Il était en concurrence avec les Cisterciens et en avance sur les ordres monastiques mendiants (Dominicains et Franciscains).
Par la suite, l’ordre essaime en Angleterre, Espagne, Hongrie, Écosse, Pologne, atteint toute l’Europe (exceptée l’Italie où les fondations échouent) incluant même la Terre Sainte et Chypre.
Par leur rôle évangélisateur, les communautés prémontrés sont souvent très implantées dans la vie locale de l’Église. Aux XIIe et XIIIe siècles, les prémontrés étaient des hospitaliers au service des pèlerins sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle. L’ordre participe aussi aux Croisades et de nombreux collèges sont fondés grâce à lui ou avec son soutien.

Le déclin de l'ordre et sa renaissance

La guerre de Cent ans, le schisme d'Occident et la Peste noire vont affecter l'ordre. Cette perte d'influence continue avec les hérésies d'Europe centrale et la Réforme protestante. L'ordre décline lentement et, à la veille du XVIIe siècle, on ne compte plus que 197 abbayes prémontrés.
La Révolution porte un nouveau coup à l'ordre avec la vente ou la destruction de la plupart des abbayes de France, Belgique et Allemagne. Les chanoines s'exilent, beaucoup devenant alors prêtres.
En 1858 l’ordre renaît, notamment avec la création de l’abbaye de Saint-Michel-de-Frigolet (Bouches-du-Rhône) par un moine trappiste, le Père Boulbon, ancien chanoine de l'abbaye de Prémontré venu en Provence en 1858. Frigolet était auparavant un monastère de chanoines réguliers créé au XIIe siècle. Une seconde abbaye est créée à Mondaye (Calvados) par l'abbaye belge de Grimbergen, dans une ancienne abbaye prémontré du XIIe siècle.

L'ordre des Prémontrés aujourd'hui

En France, aucune des communautés antérieure à la Révolution ne s'est relevée. Demeurent les deux abbayes prémontrés créées au XIXe siècle, comprenant en tout une cinquantaine de chanoines. entre Saint-Michel de Frigolet et Saint-Martin-de-Mondaye. Nous trouvons aussi des chanoines aux prieurés Saint-Pierre-de-Caen (Calvados), Saint-Sulpice de Noisy-le-grand (Seine Saint-Denis), Notre-Dame-de-Pau et dans la communauté d’Accous (Pyrénées-atlantiques).
Dans le monde, les Prémontrés sont environ 1600. Des communautés existent en Belgique, Tchécoslovaquie, en Hongrie, en Autriche et aux Etats-Unis ainsi que cinq prieurs autonomes (Grande-Bretagne, Allemagne, Canada, Inde et Zaïre). L’ordre a aussi quelques missions en Afrique du Sud, en Australie, au Chili et au Brésil. Répandu sur les cinq continents, l’ordre des Prémontrés a sa maison généralice à Rome.
Les Prémontrés comptent également 240 chanoinesses nobertines réparties dans sept monastères de femmes et cinq congrégations de religieuses qui lui sont rattachées.
Dans chaque abbaye, le père abbé est aidé d’un prieur, d’un sous-prieur et d’un conseil. Les frères qui ne vivent pas dans l’abbaye lui sont toutefois attachés toute leur vie et s’y retrouvent régulièrement pour les chapitres (quatre par an à Mondaye). Le chapitre général se tient tous les six ans. Il réunit les pères abbés de l’ordre, les prieurs des maisons indépendantes et les délégués des abbayes. Le père abbé visite une fois par trimestre tous les prieurés dépendant de l’abbaye mère. Le prieur de chaque maison est nommé par le père abbé de l’abbaye.
A la différence des moines chartreux ou bénédictins par exemple, les chanoines prémontrés unissent à leur vocation contemplative (mise en commun des biens, de vie et de prière) une vie apostolique (paroisses, hôtelleries, prédications, aumôneries) au service de l'Eglise.
Abbaye d'Arthous - 40300 Hastingues Tel : +33 (0)5 58 73 03 89 Fax : +33 (0)5 58 73 72 72

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