samedi 31 octobre 2015

cède-lui ta place... mon ami, avance plus haut... - textes du jour

Samedi 31 Octobre 2015

Une lune comme un phare, très blanc, net au travers des feuillages depuis mon oreiller choisi dès les dix-onze heures du soir, hier. Le plein jour quelques moments encore autour de cinq heures, depuis notre toit. Elle encore. Ballet d’avions vers les huit heures, muet, traces et entrecroisements, sans mouvements. La chasse, les canards appelant, la nature trahie, le plaisir sadique, libidineux de descendre un oiseau en vol. Bien évidemment, l’écologie selon certains agriculteurs et éleveurs, tranquilles, indépendants et gagnant d’ailleurs leur vie sans dépendre des quotas, des règlements : proximité avec les clients qui sont autant amis, relations que consommateurs. La grand-messe de Décembre dont FH attend une propulsion décisive pour sa réélection par un peuple ébahi de tant de grandeur puisque d’autres chefs viendront s’asseoir chez nous, l'écouter commencer et conclure.... Texte toujours pas au point et démonstration que la réunion est pour le paraître non pour le travail et l’engagement. Chez nous, le retour aux autocars. Toujours moins de ferro-routage que jamais. A Bruxelles, au prétexte que les normes « dures » ne sont pas respectées par les constructeurs automobiles, on les amollit, les expertises et contrôles étant à la solde des contrôlés.
Relu les textes pontificaux à la veille du synode ou à son occasion [1], m’émerveillant, sans encore avoir pu saisir le texte adopté par cette assemblée. C’est d’une autre volée, les prises de conscience, le sens autant des situation, des personnes, la compassion sans méconnaître la nécessité de règles, ou plutôt de principes. Responsabilité accrue de l’évêque. Point faible : son recrutement et pour les recrutés, leur proximité, prêtres et laïcs. En revanche, la preuve est de plus en plus faite de pontificat en pontificat : l’excellence du mode de désignation pour le chef, la qualité, la profondeur le plus souvent des propos d’un pape. L’actuel étant particulièrement dans la langue de tous. Recrutement et propos : deux points sur lesquels la France est en ce moment totalement défaillante. Sans doute, tout autre mode d’élection du président de la République serait pire. Le vice, c’est dans la fermeture des processus de candidatures, aussi bien pour les « présidentiables » au sens reçu depuis que Pierre MESSMER après la victoire de VGE a défini le concept et fait désormais dépendre le rayonnement et l’efficacité d’un parti à sa possibilité de voir son chef élu encore plus grand chef, que pour le citoyen du commun. Quant aux propos présidentiels, nous avons eu les mensonges de Jacques CHIRAC sur l’ « abracadabrantesque » « cassette Méry », les dires scandaleux de Nicolas SARKOZY (les coupables avant le jugement, le traitement des Roms, et ainsi de suite) et maintenant l’inanité et le fatras quasi-quotidien des discours et communications de François HOLLANDE. Quant aux manières de travailler, il faut reconnaître que beaucoup de nos travaux parlementaires sont méritoires et dignes d’être davantage connus. Mais la discussion est toujours bloquée, et les votes ne sont pas de conscience. L’ensemble est piteux pour une démocratie.
Prier pour tous… deux admirables figures aujourd’hui après les piétés et vénérations doloristes d’hier. Cette sainte missionnaire au Kenya, cet évangélisateur après d’autres de la future fille aînée de l’Eglise. Paul et ses coreligionnaires de naissance et de race, Israël défaillant devant le Christ, comme son Etat actuel défaillant devant l’intense responsabilité morale, spirituelle, politique que lui confèrent la shoah et l’antériorité de toujours sur le chemin de la foi, le chemin d’Abraham : ont-ils trébuché pour vraiment tomber ? pas du tout ! Mais leur faute procure aux nations païennes le salut, pour qu’ils en deviennent jaloux (c’est encore à venir…). Or, si leur faute a été richesse pour le monde, si leur amoindrissement a été richesse pour les nations, combien plus le sera leur rassemblement… L’endurcissement d’une partie d’Israël s’est produit pour laisser à l’ensemble des nations le temps d’entrer. C’est l’enjeu contemporain pour une Eglise longtemps confondue avec les pouvoirs temporels, puis avec une classe sociale déterminée, voire avec telle race ou tel pays : l’endurcissement avec le prétexte du dogme, du rite éradiquant complètement le battement du cœur. Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et ces derniers l’observaient. [2]Jésus leur rend la politesse, lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places. Suit l’habituelle leçon erga omnes, disciples, les siens, et les usages sociaux, reprise par les lettres apostoliques pour la tenue des assemblées eucharistiques et la prière ensemble. Ce mot affreux depuis deux ou trois décennies, la messe présidée par… L’Eglise, l’humanité : premier et définitif mouvement, l’action de grâce, le salut obtenu. Si le Seigneur ne m’avait secouru, j’allais habiter le silence… Les dons gratuits de Dieu et son appel sont sans repentance. Le « coup » des places, que ne l’ai-je vécu et vu pendant mes années d’apparence.


[1] - le motu proprio du 15 Août 2015
L’impulsion réformatrice est soutenue par un grand nombre de fidèles qui souhaitent être en paix avec leur conscience, mais sont trop souvent éloignés des structures juridiques de l'Église à cause de la distance physique ou morale ; c’est pourquoi la charité et la miséricorde exigent que cette même Église, en tant que mère, devienne plus proche des enfants qui se considèrent comme séparés.
On espère que, dans les grands comme les petits diocèses, l'évêque lui-même offre un signe de la conversion des structures ecclésiastiques et ne laisse pas entièrement déléguée aux offices de la curie la fonction judiciaire en matière matrimoniale.

l’homélie du 25 Octobre 2015
comme ces disciples, nous sommes avec Jésus, mais nous ne pensons pas comme Jésus. On est dans son groupe, mais on perd l’ouverture du cœur, on perd l’émerveillement, la gratitude et l’enthousiasme et on risque de devenir “ des routiniers de la grâce ”. Nous pouvons parler de lui et travailler pour lui, mais vivre loin de son cœur, qui est penché vers celui qui est blessé. Là est la tentation : une “spiritualité du mirage ” : nous pouvons marcher à travers les déserts de l’humanité sans voir ce qu’il y a réellement, mais bien ce que nous voudrions voir, nous ; nous sommes capables de construire des visions du monde, mais nous n’acceptons pas ce que le Seigneur nous met devant les yeux. Une foi qui ne sait pas s’enraciner dans la vie des gens demeure aride et, au lieu d’oasis, elle crée d’autres déserts.
[2] - Paul aux Romains XI 1 à 29 passim ; psaume XCIV ; évangile selon saint Luc XIV 1 à 11

Aucun commentaire: