jeudi 22 octobre 2015

vous récoltez ce qui mène à la sainteté, et cela aboutit à la vie éternelle - textes du jour

Jeudi 22 Octobre 2015


… la saint-Jean Paul II aujourd’hui, à l’anniversaire de la messe de son intronisation. Trop de « choses » se pressent en mon esprit à son sujet. Quoiqu’il soit le seul de nos papes avec lequel j’ai eu l’honneur d’échanges tête-à-tête (un homme d’Etat et un curé de campagne, l’organisation mentale et la ferveur liturgique – 23.24 Février 1995), ce n’est pas celui que je me suis le plus approprié, mais Paul VI, souffrant, approximatif, écartelé, jamais triomphant, pas charismatique  c’est lui pourtant qui a fait sortir le pape de Rome. Et évidemment, Jean XXIII puisque le concile, c’est lui. Avec évidemment des répondants à tous niveaux, mais lui. Pie XI et Pie XII n’étaient pas arrivés à convoquer cette nécessaire mise au point de Vatican I, interrompu par la guerre franco-allemande et la fin brutale du « pouvoir temporel ». A Jean Paul II, je reconnais le don de la foule et celui de l’expression du mystère tant affectif que divin, mais je reproche de n’avoir pas su tenir les « bureaux », et surtout de n’avoir pas discerné, et peut-être même cherché comment faire passer dans notre temps et à notre époque une morale familiale, une bio-éthique qui ne semble pas pour quasiment le monde entier, chrétiens ou non croyants, une dogmatique ne faisant pas cas des personnes et de bien des dimensions humaines actuellement. Car l’humanité progresse, cherche, tâtonne, les murs, les interdits seront toujours inefficaces et probablement cause d’erreurs ou de drames encore plus importants que ceux que l’on pensait faire éviter. La famille, le sexe, la procréation qui devraient petre consensuels, lieux et langage communs à toute l’humanité, sont devenus – dans l’Eglise-même – le plus ressassant sujet de friction, de haine. La miséricorde, la compassion qu’il a tant mis en exergue et sur les autels, il n’a pas su en faire l’irrigation du propos de l’Eglise sur ces questions qui certainement – même en politique et en économie – ne peuvent se passer d’une autorité morale telle que l’Eglise, d’une référence telle que le spirituel. Canoniser une personnalité de gouvernement, c’est saluer l’œuvre de Dieu en sa personne mais pas forcément en tous ses actes de gouvernement. D’ailleurs, la sainteté s’apprécie du vivant des gens, elle rayonne pour quelques-uns dont elle fait la paix et parfois le bonheur : en ce sens, j’ai rencontré des saintes et des saints, et j’en connais autour de moi. Manifestement travaillés par Dieu et travail de Dieu. Reste qu’évidemment saint Jean Paul II est plus qu’exceptionnel, et pas seulement pour l’Eglise et en l’Eglise. Mais l’Eglise n’est-elle pas l’humanité en puissance, déjà grosse de son salut ? Saluer le temporel, mais nous agenouiller devant le chrétien exemplaire de foi et de cohérence.

Prier…  [1] quel contraste… le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur…  Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère… tandis que l’Eglise d’aujourd’hui tente de cogiter précisément sur la famille. Ce n’est pas un Christ paisible et apaisant qui nous signale Son passage, Son incarnation, Son message… et un Jésus Lui-même qui n’est pas en paix, au moins en sensibilité humaine et selon ce qu’Il nous donne à voir et ressentir de Lui… je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli. Le feu de la rédemption universelle et le destin personnel – truchement de cette Rédemption – sont d’un seul tenant. Apre et abrupt. L’ensemble du texte de Luc est difficile. La logique de Paul, au contraire, est limpide. Maintenant que vous avez été libérés du péché et que vous êtes devenus les esclaves de Dieu, vous récoltez ce qui mène à la sainteté, et cela aboutit à la vie éternelle…. Le Seigneur connaît le chemin des justes, conclut et constate le psalmiste. Etre connu de qui l’on aime, nous aime. Etre connus de Dieu.


[1] - Paul aux Romains VI 19 à 23 ; psaume I ; évangile selon saint Luc XII 49 à 53


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