dimanche 20 décembre 2015

l’enfant tressaillit en elle : alors, Elisabeth fut remplie de l’Esprit Saint - textes du jour

Dimanche 20 Décembre 2015

la crèche vivante à Sainte-Anne-d'Auray - depuis 1999, 35 représentations donnée chaque année par quelques 150 acteurs et bénévoles, du 20 décembre au 6 janvier . une part des recettes affectée à un village particulière déshérité du Burkina-Faso www.la crèchevivante.org & tél. 02 97 24 34 94

La respiration de l’aimée endormie, sommeillant encore. La nuit noire qui s’éveille au jour. Le rythme circadien, notre renouvellement incessant est la vie-même en nous, notre besoin de ce rythme, de ces anniversaires, de toute liturgie, de monuments, hier « la crèche vivante » à Sainte-Anne-d’Auray, puis la chapelle de Penerf à l’embouchure du ria, les apports constants de ces rencontres apparemment fortuites et sans suite, mais qui sont et furent… dans quatre jour, l’anniversaire de la naissance du Prophète de l’Islam : j’essaierai pour moi-même et en le partageant de faire le point d’une compréhension que je n’ai pas priée depuis plusieurs mois, sinon plus.
Oui, prier puisque l’offre des textes et de ce temps – que nous ne savons pas, pour ce qui incombe, hausser à la grandeur de nos destins : vg. la transformation hier soir en spectacle de majorettes de l’élection de Miss France, le mimétisme total et médiocre des dires, visages et silhouettes de chaque impétrante relativement à toutes, un vieillard déguisé et grimé en quadragénaire pour de la danse espagnole – l’offre est telle, nos réponses, et nos fêtes si pauvres, sauf l’amitié, la prière, l’amour. Textes de maintenant déjà priés à une dizaine et partagés mercredi dernier. [1] L’Esprit Saint, Celui qui s’empare de nous et nous meut. Elisabeth authentifie l’Annonciation, elle est la participation humaine, du genre humain, de la création entière à ce discernement de l’ange, de l’envoyé de Dieu, saluant Marie. Salut divin, salut humain. La Création déchue retrouve grâce aux yeux du Créateur et à ses propres yeux. La conclusion appartiendra à Marie, le Magnificat, puis ultimement, « existentiellement » à l’Eglise, la recevant de Dieu-même, le Fils en crois, la confiant à Jean, à nous, toutes missions accomplies. Luc, un géant qui nous aura été indispensable : sans lui, pas de récits dits de l’enfance, pas d’Annonciation, et pas non plus d’histoire des commencements, les Actes des Apôtres. Elisabeth avant-dernier prophète du Christ…Tu es bénie entre toutes les femmes (l‘humanité, le genre humain, la Création, l’Eglise, chacun de nous, continue la salutation de l’ange, le Je vous salue, Marie et celle-ci est bénie pour elle-même, pour son accueil de la grâce, pour le chef-d’œuvre de Dieu qu’elle est par elle-même, avant même en logique que soit énoncée sa maternité puis identifié son Fils), et le fruit de tes entrailles est béni. La première des Béatitudes est celle de Marie proclamée par sa vieille cousine : heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. Ce qui n’est pas le lot du mari d’Elisabeth, toujours réduit au silence. Le Baptiste est consacré dans sa mission, dès le sein de sa propre mère, lui aussi reçoit le discernement, de génération en génération, jusqu’à nous le donner à nous, à l’Eglise, à l’humanité. Lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi… Voici l’Agneau de Dieu… je ne suis pas digne de dénouer la courroie de Ses sandales… Nous ne saurons pas comment et par quel dire, Marie salua sa cousine.
La crèche vivante offerte en spectacle émouvant et si priant qu’il incline forcément à la prière suppose ce à quoi je crois : Joseph accompagne la très jeune fille pour ce trajet de quelques cent kilomètres d’un pays à l’autre, Galilée Judée, vers sa cousine. Il n’apprend que sa future épouse est enceinte qu’à leur retour, elle en est alors à quatrième mois commençant, elle a assisté Elisabeth pour la mise au monde du Baptiste. La virginité de Marie est certainement un souhait, un vœu connu par le fiancé et accepté de lui. Ce à quoi nous participions hier après-midi est proprement splendide, une salle en longueur, dite salle Jean Paul II. L’âne attendait dehors avec son pâtre, en fond de « décor » la basilique, l’ensemble des trois-quatre monuments du site de l’apparition au XVIIème siècle devient passable alors que chacun de ses éléments, très Second Empire ou peut-être Restauration est laid. Dans la salle où les spectateurs s’asseyent sur des gradins de bois dans le sens de la longueur, attendent déjà une brebis et ses deux agneaux, une vache perspicace qui dévisage les arrivants et parfois s’y arrêtent. Nous sommes là pour la troisième fois, une amie de Marguerite, mon beau-frère agnostique mais c’est l’attitude qu’est la sienne pour tout, la vie, l’activité, l’actualité… Il est émotif, il a pleuré pour la famille Bélier, à Dieu rien d’impossible, il peut être converti, ce que je marque dans le livre d’or, et vais conserver en moi. Il est avec les filles car Marguerite a chois la proximité du puits où se jouent des mouvements de scène. Edith et moi, premier rang vers l’Annonciation et la crèche. Acteurs « amateurs », le bébé – hier de cinq mois – est chaque fois un autre, les parents assistent à cet extraordinaire baptême de foule pour leur nouveau-né. En l’occurence, c’était une fille. La Vierge Marie est jouée par plusieurs jeunes filles, également – à ce que je crois – différentes chaque année et puisqu’il y a jusqu’à trois représentations par jour. Costumée en beige et en blanc, le don d’un visage à la fois lisse, doux, vivant mais avec deux trois traits bien dessinés, harmonieux donnant (les maxillaires, le contour des joues) une sensation de force et donc de liberté. La couleur des yeux quand ils sont levés, tout l’être à l’écoûte de l’Ange, est indifférente puisque ceux-ci rayonnent et ne regardent pas. La contemplation est une plongée vers le haut, elle n’est pas la prise de possession d’un objet, d’un inventaire. Le rythme est donné par des processionnels, une trentaine d’enfants et d’adultes, les bonnets de laine très réussis et évocateur et de l’époque et de la simplicité. Comme les années précédentes, il s’agit de jouer l’enseignement de grands-parents à leur petit-fils sur Noël, avec questions et réponses pour l’introduction. Eux trois parlent leur texte, toute la suite est enregistrée, alternant paroles et chants, musiques. Cette fois-ci un ajout décisif, puisque l’on est sur le lieu votif de la grand-mère de Jésus. Anne est donc à la maison où Marie va recevoir sa vocation, elle y est aussi pour avoir des nouvelles « fraîches » d’Elisabeth, et encore pour le retour d’Egypte : elle est présentée comme le gage de stabilité et de solidité du couple humain, de la Sainte-Famille. C’est très bien donné. J’ai été profondément ému. Marguerite et Emma passionnées avant et après la représentation par la brebis et ses petits, la mère bêlant après celui qu’on lui enlève pour l’adoration des bergers. Le mariage de Joseph et de Marie est célébré au retour de chez Elisabeth. Le prêtre joue aussi le rôle de Syméon qui impose les mains sur chacun des processionnants.
A reprendre nos textes de ce jour, il est manifeste que la Vierge entrant chez Elisabeth reprend le rôle de Gabriel entrant dans la maison de famille à Nazareth. Et que c’est cette entrée qui fait l’effusion de l’Esprit en Elisabeth, exactement comme le dire de l’ange opère le paroxysme de cette effusion, puisque ce sera la conception-même d’un enfant. Et de même que le consentement de Marie est décisif pour cette action de l’Esprit-Saint, de même l’allégresse, l’acquiescement de Jean le Précurseur décide cette effusion : l’enfant tressaillit en elle. Alors, Elisabeth fut remplie de l’Esprit Saint. Bethléem prophétisée par Michée, sans allusion cependant à David et donc à la dialectique aussi bien de la généalogie du Christ que des circonstances historiques : le recensement ordonné par Auguste (les coincidences : l’établissement du principat impérial à peine antérieur, quatorze ans, à la naissance de Jésus et l’apparition de sainte Anne à Nikolazic, sa prédilection pour la Bretagne dont la dernière souveraine a porté son prénom…). Prophétie du Christ : il se dressera et il sera leur berger par la puissance du Seigneur, par la majesté du nom du Seigneur, son Dieu…et lui-même, il sera la paix ! … et selon l’Apôtre, ainsi, il supprime le premier état de choses pour établir le second.
Héritage aujourd’hui, l’Eglise et ses figurations, monuments, chapelles et assemblée, la chapelle de Penerf, non loin de la tour des Anglais, les canons du XVIIIème siècle, le quatrième port de la Bretagne au XVème siècle, débouché d’une agglomération « industrielle » de quelques 15.000 âmes alors. Nous sommes au bord du ria, de l’Histoire et du parcours liturgique annuel. Il pleut ce matin, nos chèvres sont sorties, nous allons à la messe paroissiale tout à l’heure et j’éveille mes aimées. Que ta main, Seigneur, soutienne ton protégé, le fils de l’homme qui te doit sa force. Jamais plus nous n’irons loin de toi : fais-nous vivre et invoquer ton nom… Dialogue suprême : le Fils et le Père, voici que je fais toutes choses nouvelles… me voici, je suis venu pour faire ta volonté…


[1] - Michée V 1 à 4 ; psaume LXXX ; lettre aux Hébreux X 5 à 10 ; évangile selon saint Luc I 39 à 45


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