samedi 23 avril 2016

saint Georges, tribun militaire & martyr . 275.280 † v. 303


Georges naquit à Lydda (aujourd’hui Lod en Israël), en Cappadoce de mère chrétienne ; son éducation fut toute chrétienne. Jeune encore, il est réputé avoir combattu le paganisme et brisé des idoles dans les temples païens. C'est probablement cela qui donna naissance à la légende tardive transmise par Jacques de Voragine du combat contre le dragon.

Georges suivit la carrière des armes comme son père, et devint tribun militaire dans la garde impériale. Dioclétien ayant rallumé la persécution contre les chrétiens, tous ses sujets furent instamment invités à offrir des sacrifices aux dieux de l'empire. Cet ordre fut tout spécialement appliqué aux militaires : ce geste marquerait leur fidélité aux ordres impériaux.

Georges refusa. Sa noble audace lui mérita le reproche d'ingratitude et des menaces de mort. La légende raconte que Georges profita de ses derniers jours de liberté pour distribuer ses biens aux pauvres et affranchir ses esclaves. Ainsi préparé aux combats du Christ, le tribun aborde l'empereur lui-même et plaide devant lui la cause des chrétiens.

- « Jeune homme, lui répond Dioclétien, songe à ton avenir !
 »
- « Je suis chrétien, dit Georges, je n'ambitionne ni ne regrette rien dans ce monde ; rien ne saurait ébranler ma foi. » Il est alors battu de verges, puis il subit l'affreux supplice de la roue, après lequel un ange descend du Ciel pour guérir ses blessures.


Quelques jours après, le martyr reparaît plein de vie en présence de l'empereur, qui le croyait mort ; il lui reproche de nouveau sa cruauté et l'engage à reconnaître le vrai Dieu. Trois jours il est abandonné sur un lit de chaux vive ; on lui met ensuite des chaussures de fer rougies au feu, on lui fait avaler un poison très violent.


Georges, par la grâce de Dieu, subit toutes ces épreuves sans n’en ressentir aucun mal ; plusieurs païens même se convertissent à la vue de tant de merveilles. Reconduit de nouveau dans sa prison, l'athlète invincible de la foi vit en songe Jésus-Christ descendre vers lui :

- « Georges, lui dit-il en lui présentant une couronne de pierres précieuses, voilà la récompense que je te réserve au Ciel ; ne crains rien, je combattrai avec toi demain, et tu remporteras sur le démon une victoire définitive. »


Le jour suivant, Dioclétien tâcha d'ébranler le martyr par des flatteries : « Conduisez-moi devant vos dieux » dit Georges. On l'y conduit, croyant qu'il va enfin sacrifier. Parvenu devant la statue d'Apollon, il fait le signe de la Croix et dit : « Veux-tu que je te fasse des sacrifices comme à Dieu ? » La voix du démon répond : « Je ne suis pas Dieu ; il n'y a de Dieu que celui que tu prêches. » Et en même temps la statue tombe en poussière. Le peuple s'enfuit épouvanté, et l'empereur vaincu, humilié et furieux, fait trancher la tête au martyr.


Saint Georges est le saint patron des Cavaliers (arme blindée - cavalerie) et le saint protecteur des Scouts.




Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950 (« Rév. x gpm »).
SAN GIORGIO MARTIRE DI LYDDA / Ag


 

wikipédia . en ligne 23 avril 2016

Georges de Lydda



Saint Georges de Lydda
Image illustrative de l'article Georges de Lydda
Saint Georges et le dragon
Anton Dominik Fernkorn, Zagreb, Croatie
Naissance
Décès
Vénéré par
Fête
Attributs
Chevalier en armure avec croix de saint Georges, lance ou l'épée « Ascalon » et dragon à ses pieds.
Saint patron





Georges de Lydda (vers 275/280 à Lydda (aujourd'hui Lod en Israël) - 23 avril 303), saint Georges pour les chrétiens, est un martyr du IVe siècle, saint patron de la chevalerie de toute la chrétienté (ordre du Temple, ordre Teutonique, ordre de la Jarretière, ordre de Saint-Michel et Saint-Georges…), il est principalement représenté en chevalier qui terrasse un dragon : allégorie de la victoire de la foi chrétienne sur le démon (du bien sur le mal).
Son nom vient du grec ancien γεώργος / geôrgos, « agriculteur ». Il est honoré le 23 avril, le 3 novembre (translation des reliques et dédicace de l'église de Lydda (Israël), au IVe siècle) et le 23 novembre en Géorgie.

Sommaire

La Légende dorée

Au XIIIe siècle, la légende de Georges de Lydda est adaptée par l’archevêque dominicain Jacques de Voragine dans La Légende dorée 1 qui raconte ceci :
Georges de Lydda naît en Cappadoce, dans une famille chrétienne. Militaire, il devient officier dans l'armée romaine ; il est élevé par l'empereur Dioclétien aux premiers grades de l'armée.
Un jour il traverse la ville de Silène dans la province romaine de Libye, sur son cheval blanc2. La cité est terrorisée par un redoutable dragon qui dévore tous les animaux de la contrée et exige des habitants un tribut quotidien de deux jeunes gens tirés au sort. Georges arrive le jour où le sort tombe sur la fille du roi, au moment où celle-ci va être victime du monstre. Georges engage avec le dragon un combat acharné ; avec l'aide du Christ3, et après un signe de croix, il le transperce de sa lance. La princesse est délivrée et le dragon la suit comme un chien fidèle jusqu'à la cité. Les habitants de la ville ayant accepté de se convertir au christianisme et de recevoir le baptême, Georges tue le dragon d'un coup de cimeterre car il les effrayait toujours4, puis le cadavre de la bête est traîné hors des murs de la ville tiré par quatre bœufs5.
Après la publication des édits de Dioclétien contre les chrétiens, Georges est emprisonné. Sa foi ne pouvant être ébranlée, il y subit un martyre effroyable : livré à de nombreux supplices, il survit miraculeusement et finit par être décapité le 23 avril 303.
Saint Georges et le Dragon
Raphaël, National Gallery of Art, Washington DC
Saint Georges et le dragon
Raphaël, musée du Louvre
Saint Georges et le dragon
Gamla stan, Stockholm, Suède
Saint Georges et le dragon
Cathédrale de Ribe, Danemark

Folklore

Georges de Lydda a inspiré différentes représentations folkloriques de par le monde, dont une se déroule au cours de la ducasse de Mons6, en Belgique. Le combat (dit Lumeçon) de saint Georges et du dragon a lieu chaque année sur la Grand'place de Mons, le dimanche de la Trinité. Il est précédé par une procession dont l'origine remonte au XIVe siècle. La ducasse de Mons est reconnue comme chef-d'œuvre du patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO (Géants et dragons processionnels de Belgique et de France).
Saint Georges et le dragon, par Paolo Uccello, vers 1470, National Gallery, Londres
Saint Georges terrassant le dragon, palazzo San Giorgio (Gênes)
Tombeau de saint Georges dans l'église de Lydda, Israël

Saint patron protecteur

Statue de saint Georges
Place de la Liberté, Tbilissi, Géorgie.
Saint Georges sur la croix de Georges.
Statue de Saint Georges terrassant le Dragon de la confrérie des gardians (église de la Major, Arles).
Saint Georges est vénéré :

Symbolique

Saint Georges, par William Thomas Horton, 1898.
Saint Georges est traditionnellement représenté à cheval, souvent blanc (signe de pureté), ayant un dragon (créature composite mi-crocodile, mi-lion) à ses pieds. En armure, portant une lance souvent brisée à la main, ainsi qu’un écu et une bannière d’argent à la croix de gueules (c’est-à-dire blanche à croix rouge), couleurs qui furent celles des croisés (faisant également de saint Georges, leur saint protecteur) et devinrent celles de la Savoie et du drapeau national de l’Angleterre au XIVe siècle. Il est l’allégorie de la victoire de la Foi sur un Démon (à différencier de Satan) désigné dans l’Apocalypse sous le nom de dragon.
Dans les romans médiévaux, la lance (ou dans certaines versions, une épée longue) avec laquelle saint Georges terrassa le dragon fut appelée « Ascalon », du nom de la ville d'Ashkelon en Terre sainte. Un forgeron de cette ville la lui aurait façonnée dans un acier spécial.
Le combat de saint Georges et du dragon peut être vu comme une version chrétienne du mythe de Persée délivrant la princesse Andromède attachée à un rocher et tuant le monstre marin auquel elle était offerte en sacrifice pour qu'il cesse de ravager le pays8. Néanmoins, le combat livré par Persée n'a pas la dimension spirituelle de celui de saint Georges, figurant l'idéal du vrai chevalier chrétien : un héros pur et intrépide défaisant le Mal.
La trame littéraire se retrouve aussi dans le sacrifice consenti par le roi de Troie Laomédon qui offre sa fille Hésione au monstre marin Céto envoyé par Poséidon en colère de ne pas avoir touché son salaire alors qu'il bâtissait avec Apollon le mur de la ville9.
Pour les minorités descendantes des auxiliaires germains présentes dans les Balkans depuis l'expansion de l'Empire romain, sans doute à l'origine du mythe originel avant que ce dernier ne soit comme bien d'autres, déformé par la nouvelle foi pour en faire son héros à partir du règne de Constantin Ier, le triomphe de Saint Georges sur le Dragon puis son martyre sont la représentation métaphorique tardive du mythe de Siegfried : ce personnage, alias Caius Julius Arminius de Xanten, fils de Segimerus, chef de la tribu burgonde des Cherusques, en l'an 9 de l'ère commune, terrassa Fáfnir, allégorie germanique de l'étendard en forme de dragon des trois légions du général romain Publius Quinctilius Varus qu'il était censé protéger, dans la sombre forêt de Teutobourg, avant d'être lui-même trahi à son tour par sa propre famille et dont les trophées, tels les anneaux sigillaires des hauts dignitaires romains, sont à l'origine du mythe de l'Or du Rhin.[pas clair]

Iconographie

L'imagerie suit la tradition d'Orient. Le combat de Georges contre le dragon est un sujet très souvent représenté, surtout à partir du XIIIe siècle. Georges terrasse le monstre, tandis que la princesse prie, au second plan. La scène se passe à l'abri des murs d'une ville, parfois au bord de la mer10.
Le martyre de saint Georges a également donné lieu à une iconographie importante. La scène la plus fréquemment représentée est le supplice de la roue hérissée de lames de fer11.
On le distingue de l'archange saint Michel, terrassant le dragon qui incarne le diable, car l'archange est ailé et n'est jamais à cheval.
Saint Georges est un saint sauroctone.

Bibliographie

Sur les autres projets Wikimedia :
  • L'identité de saint Georges, documentaire français de Bruno Aguila, KTO TV, Paris 2006.

Notes et références

  1. p. 312-315 de l'édition Bibliothèque de la Pléiade, 2004.
  2. La Légende dorée, éd. La Pléiade, p. 313.
  3. La Légende dorée, éd. La Pléiade, p. 314.
  4. La Légende dorée, éd. La Pléiade, p. 315.
  5. D'après La Légende dorée de Jacques de Voragine, Georges [archive] dans la version traduite par Jean-Baptiste Marie Roze et numérisée sur le site de l'abbaye Saint-Benoît de Port-Valais. Page consultée le 4 avril 2011.
  6. reconnue le 25 novembre 2005 au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO
  7. Bruno Ramirez de Palacios, Charles dit le Mauvais, roi de Navarre, comte d'Evreux, prétendant au trône de France, 2015, p. 117, 232.
  8. Louis Vax, « Le dragon, bête nocturne dans la littérature orale [archive] », Le Portique, 9 | 2002. Consulté le 4 avril 2011.
  9. Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne [archive]], IV, 42.
  10. Saint George terrassant le Dragon, Base Joconde [archive] et Portail des collections des musées de France [archive].
  11. Gaston Duchet-Suchaux, Michel Pastoureau, La Bible et les saints, Guide iconographique, Flammarion, Paris, 1990, p. 156-157.




Aucun commentaire: