samedi 30 avril 2016

si l'on a gardé ma parole, on gardera aussi la vôtre - textes du jour... et veille de notre cher Denis Maugan, prêtre

Samedi 30 Avril 2016

Hier 
13 heures 30 + Premières réactions à la diffusion de mon projet quelque chose qui peut changer beaucoup [1] . Celui à qui j’avais voulu confier une lettre de la main à la main pour le ministre de l’Intérieur avait opiné [2]; mais le voici au téléphone pour tout autre chose, chaleureux et disponible. Je le félicite pour le doigté avec lequel il accomplit sa tâche, certainement cruciale.

. . . à nouveau à Saint-Joachim, 18 heures 36 + J’ai manqué la prière ensemble de la Communauté. Certains de ses confrères manifestant une réelle affliction, l’un d’eux avait l’habitude d’aller le chercher et de le ramener à sa chambre… et ne l’a pas fait mercredi soir. Demain, voyage directement de la basilique à Riguini-Radenac… nous irons tous les trois.
Maintenant, encore un peu avec vous, cher Père. Vous ne changez pas, votre visage rasé de frais, votre tête entière… une sorte de grâce, de disponibilité, toutes ensemble… celle de l’humilité. Maintenant que votre mort continue, tranquille et apaisante, au moins pour moi, qui suis avec vous… qui vous rejoindrai, Dieu sait quand ! je ne suis plus dans ce constat d’hier d’un total naturel quand – de votre « vivant » – nous étions ensemble sans nous détailler l’un l’autre, nous dévisager mais au contraire respirant, mangeant, buvant, discutant, fabriquant en fait tous les deux, et souvent avec Edith et Marguerite que vous avez appréciées et aimées, cette belle consistance de l’amitié qui nous dépasse, nous enveloppe et pourtant vient de nous, est nous.
Prier, vous êtes là, je suis là, Dieu surtout est là. Souvent, la messe, les prières d’avant un repas. Quelle était votre prière solitaire ? ou seul à seul ? vous ne la laissiez ni voir ni entendre. Je crois qu’elle s’attachait à la partie la plus prenante de votre ministère, selon le charisme qui a été le vôtre et selon la conception que vous en aviez, et dont vous m’avez beaucoup parlé. L’homélie. A la manière de saint Thomas d’Aquin, vous la prépariez à longueur de la semaine, pourtant sans l’écrire, en la priant. La prière qui structure. Il me semble que ce va être pour moi, et à transmettre à notre fille… votre legs, votre bouquet spirituel.
C’est vous qui nous introduisez au mystère que vous avez prêché. Vous étiez très peu « personnel », pas au sens de l’égoisme ou de l’altruisme, mais au sens de l’individuel se séparant du collectif. Votre milieu, la continuité de votre vie, l’acceptation calme et explicite, rétrospectivement méritoire, de ce que vous aviez – surtout saintement – désiré, c’était, c’est l’Eglise. La rendre à son naturel a été certainement votre réflexion, la réflexion de votre dernière décennie.
Ce soir, la prière-hommage communautaire, que j’ai manquée mais j’ai pu saluer et même un peu dialoguer avec les présents. Il y de la tristesse, il y a cette condition, prévalant ici, de l’isolement même si vous êtes nombreux et ensemble, avec des horaires et des moments de mise en groupe : les repas, la messe, l’office du soir. Respect mutuel. Au début de mes visites – je vais les continuer en mémoire de vous et en action de grâce pour vous, ces amitiés tâtonnantes, pudiques mais directes puisque la foi… – j’avais reçu et pris au pied de la lettre cette observation de l’un de vous, les fauteuils en rangs devant le très grand écran de télévision : ici, il n’y a pas de compassion. Je crois que c’est faux, mais elle ne s’exprime pas, elle n’est pas démonstrative. Le fait pourtant (évident) qu’elle est retenue, signifie bien qu’elle est là, qu’elle imprègne tout et tous ici. Quelques phrases dites ensemble avec la Sœur Louise en échange de ma promesse de revenir régulièrement.
Père, nous allons nous séparer, tranquillement, demeurant réunis d’âme et de prière. Ces moments nous forment et nous scellent. Et c’est ensemble, vous me formez et confirmez. Vous me paraissez plus vrai que moi, précis, silencieux, immobile, pas le flou de nos  vacuités et distractions.

19 heures 27 + A l’instant de partir, la feuille de messages. Un seul : Très cher Denis. Dimidium animae ( ???). Du Ciel tu continueras  à nous être présent, nous aidant pour te rejoindre en la joie de Dieu. Famille de Dieu avec la Bonne Vierge Marie et sainte Annne avec bien sûr Jésus Sauveur. Signé illisible + 28 Avril 2016. J’écris alors : Cher Père, vous êtes un homme vrai, vivant, concret et serein, sans prétention ni ambition, à la place que vous avez reçue, sans délibération ni consultation. Le devoir, la fidélité, l’humilité du sacerdoce dépassant la personnalité, faisant de l’homme, de vous, l’instrument décisif pour la grâce et pour la louange, vous ont constamment sculpté, habité, constitué. Il n’y avait pas de secret. Vous étiez d’Eglise, vous étiez l’Eglise, vous pensiez, réfléchissiez l’Eglise. Et nous vous devons, Edith ma femme et Marguerite notre fille, parmi les meilleurs moments de notre vie de famille. Vous avez été vous demeurerez nôtre, de notre famille. Alleluia pour Dieu, notre vérité, et à vous, Denis, cher Père, cher Frère, maintenant d’éternité : merci. Bertrand Fessard de Foucault 29 Avril 2016.

Reniac, la nuit du même jour, 22 heures 47 + Epuisé me couche. Tandis que Marguerite est à Kohlenta et que ma femme prépare ses cours de demain.


[1] - Le 29/04/2016 10:31, Xavier … a écrit :
Mon cher Bertrand,
C'est une entreprise folle, mais tu es un homme de conviction et je te crois capable de te faire entendre. Mais tu connais la politique mieux que moi et c'est un monde cruel. N'y perd pas ton moral.
Bon vent !

Le 29/04/2016 13:15, Daniel … a écrit :
Bonjour Bertrand,
Ton initiative et ton envie sont admirables, et bien cohérents avec ton gaullisme viscéral et ton amour de notre pays. Cependant, je ne suis pas convaincu que cette aventure te convienne, je pense que tu prendras beaucoup plus de coups que tu ne pourras être efficace, et que ton style d'homme et de discours n'est pas approprié à la vie politique et médiatique contemporaine. C'est sans doute désolant, mais l'entreprise que tu imagines à très très peu de chances de permettre de faire entendre ta voix.
Bon courage quand même si tu persistes
Amicalement Daniel

 [2] - Le 02/04/2016 20:39, Bertrand Fessard de Foucault a écrit :
Cher ami, Monsieur le …
voici la lettre que je voudrais que vous remettiez de la main à la main, au Ministre - sous une forme éditée et autographe que je vous adresserai par la poste où vous voudrez bien me l'indiquer - et qu'en une ou deux phrases vous commentiez éventuellement.
Je sais aussi que des circulaires internet ne suffiront pas à déclencher sinon un mouvement de parrainages, du moins quelques décisions de soutien personnel puis peut-être de propagande auprès d'autres. Mais l'outil m'est indispensable.
Il faut que je trouve ou retrouve une certaine notoriété. Je la vois par la parution d'un livre de moi, court qui serait comme une présentation de ce à quoi je tiens que je veux transmettre. En termes de vie personnelle et collective, d'expérience et de rencontre depuis une cinquantaine d'années. Suivi d'un autre, vraiment littéraire et non politique. Me faire ou refaire un nom qui "dise quelque chose".
Par cela, motiver des personnalités plutôt non politiques qui approcheraient en ma faveur des politiques, des parrains éventuels. Et que j'atteindrai par lettre et aussi par ces deux livres successifs.
La véritable sélection est au stade de la notoriété acquise sans réseau initial.
L'originalité de ma campagne - aisée pour moi, je crois - sera certes mon indépendance d'esprit et mon observation-mémoire de cinquante ans de notre vie nationale et des contextes internationaux, Elle sera essentiellement mon projet, cette proposition de faire exister une fonction nouvelle dans notre démocratie : qu'une fois élue, la personnalité au pouvoir soit obligée par les voix recueillies au premier tour par un citoyen banal, sauf son idée originelle, et démuni à son commencement - de tenir compte de ce que portera à lui ce citoyen de la part d'autres citoyens, d'autres Français que les puissants ou les gens de métier public ou le simple entourage rétribué sur fonds publics.
Je suis poussé dans ce dessein par le dédain absolu dans lequel le pouvoir actuel tient le sens commun, les desiderata des Français - tels que j'ai essayé de les exprimer à l'Elysée depuis l'investiture puis l'élection de l'actuel Président. De son prédécesseur, je n'attendais rien mais j'ai alors pris l'habitude de faire savoir ce que beaucoup pensent et suggère, et aussi ce qu'il serait de l'intérêt bien compris du pouvoir qu'il fasse. J'ai essayé, mais certainement je n'ai pas été et je ne suis pas le seul à tenter d'amener "le pouvoir" à son propre intérêt et à celui des Français. Je compte publier d'ici l'été le recueil de ces suggestions : I - à Nicolas Sarkozy, et II - à François Hollande. A Pierre-René Lemas, j'avais proposé que François Hollande préface le volume Sarkozy. Si cela avait été accepté, j'eusse demandé maintenant à NS de préfacer mon FH...
Comment lisez-vous ce projet ? cher ami, et comment voyez-vous l'ensemble de ce que je projette - en étapes et en fin.
Très chaleureusement.
Le 04/04/2016 08:50,  . .  a écrit :
Monsieur l'Ambassadeur,
La fonction qui est la mienne auprès du ministre . . .
Le projet qui est le vôtre est de nature politique, au sens vrai du terme , et même si vous le portez avec beaucoup d'engagement et de sincérité, je ne crois pas souhaitable d'utiliser ma relation de travail avec le ministre pour lui remettre un document qui ne relève en rien de mes compétences. Je pense par ailleurs que votre démarche très estimable et souhaitable qui vise à redonner de nouveaux chemins d'expression citoyenne dans notre démocratie ne pourra pas se décliner dans le mécanisme très particulier et normé  de l'éléction présidentielle.
En regrettant de ne pouvoir vous répondre favorablement.
Bien à vous.
Ce matin
10 heures 14 + C’est la mort qui nous apprend la vie. La contemplation communiante de celle-celui que l’on a connu et aimé, en version gisant. La tranquillité, la communion ne sont pas le fait du silence, mais bien de ce qui continue d’être vécu entre lui et moi. Il est important, décisif que nous ayons ce moment, et qu’aussi notre culture (lais toutes les cultures ont sûrement cela) honore le corps, honore une forme du souvenir et ainsi habille, lave, considère le corps et le mette à l’honneur et en « démonstration ». Aujourd’hui, la messe à la basilique de Sainte-Anne d’Auray, puis le caveau familial dans le village natal (le long d’une voie romaine). Souvenirs échangés devant nous par lui avec Jean-le-Bon dont il a pu bénir en Septembre la tombe et le moment d’inhumation : surtout à propos de leurs pères respectifs, l’un facteur à la TATI dans la fête au village, tirant les merles à vélo. ne freinant qu’au pied sur le pneu et ayant continué d’être facteur : les adolescents amoureux et pour la Résistance en Morbihan, l’autre cordonnier-savetier, sa femme et sa mère en épicerie de village, le sol en terre battue, le lti clos dans un coin du magasin. Denis, visage exceptionnellement réfléchi et parlant de l’Eglise d’un lieu et d’un temps, mais aussi de toujours.
Prier… notre pays, Alep que sciemment nous laissons martyriser et tuer puisque la ville des démocrates est systématiquement exclue des cessez-le-feu russo-américains. Quand l’Occident est lâche, il l’est. Autrement, il se trompe. Donc, rarement, rarissimement l’intelligence. Quant elle est, elle ne s’affecte pas à tout : KENNEDY, c’est la guerre américaine du VietNam. Prier… un géant, Pie V en politique, en pastorale, en patertnité spirituelle des souverains d’Europe, et en interdiction dans les Etats pontificaux… de la tauromachie ! Prier… nous… à Manrèse (Clamart), sous la direction de Jean LAPLACE (les « trente jours » selon les Exercices spirituels d’Ignace de LOYOLA), cette vérité d’expérience : Dieu résiste… (à nos souhaits, vœux et façons propres). Les Actes des Apôtres le racontent aussi : le Saint-Esprit les avait empêchés de dire la Parole dans la province d’Asie… l’Esprit de Jésus s’y opposa… et pendant la nuit, Paul eut une vision : un Macédonien lui apparut, debout, qui lui faisait cette demande : « Passe en Macédoine et viens à notre secours »… nous en avons déduit que Dieu nous appelait à y porter la Bonne Nouvelle. La méthode apostolique, la transmission des décisions « conciliaires ». Le rappel du Christ sur les tribulations s’attachant à toute évangélisation. Nous enseignons Dieu par Jésus-Christ. Les gens vous traiteront ainsi à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas Celui qui m’a envoyé.

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