lundi 16 mai 2016

bienheureux Vladimir Ghika . 1873 + 1954




Prince roumain, prêtre de Paris, martyr à Bucarest
 « Un apôtre de la charité et un précurseur de l’œcuménisme »

Vladimir Ghika naît le 25 décembre 1873, dans une famille régnante roumaine, à Constantinople, où son père représentait la Roumanie auprès de la Porte ottomane. Sa mère est descendante d’une famille française. Il est baptisé et confirmé dans l’Église orthodoxe.

En 1878 arrive en France, suit des études à Toulouse, où il est licencié en droit, et ensuite à Paris où il intègre avec son frère l’Institut d’Études Politiques.
Il souhaite devenir prêtre et, après des études à Rome, il obtient en 1898 une licence en philosophie et un doctorat en théologie.
En 1902, après de longues réflexions, il fait son entrée officielle dans l’Église catholique. Suite à une rencontre providentielle avec sœur Pucci, il introduit les « Filles de la Charité » en Roumanie. Fidèle à la « théologie du besoin », qui sera la règle de sa vie, Vladimir va se vouer, avec une immense disponibilité, pour les pauvres, les malades, les blessés, à diverses actions de charité.
Pendant la Grande Guerre, on retrouve Vladimir Ghika à Rome ou Paris où il continue ses activités charitables dans les hôpitaux peuplés de blessés, victimes du tremblement de terre d’Avezzano (province de L'Aquila, dans la région Abruzzes, Italie) en 1915, ou des tuberculeux de l’hospice de Rome. À Paris, il développe une importante activité diplomatique, il défend les intérêts de la France dans les milieux civils et ecclésiastiques, et œuvre au rétablissement des relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège. Le 4 octobre 1921, la France lui accorda la Légion d’honneur.
De 1920 à 1922, Vladimir fut de ceux qui œuvrèrent à la renaissance de l’Université de Louvain (Belgique) dont la bibliothèque avait été totalement détruite durant la guerre. Il fit partie du Comité international constitué en ce but et dirigé par le recteur, Mgr Deploige. En remerciement, le Cardinal Mercier, primat de Belgique, lui proposa d’inaugurer une chaire consacrée à la Roumanie. Vladimir y donna plusieurs conférences.
Le 07 octobre 1923, dans la Chapelle des Lazaristes, Vladimir Ghika est ordonné prêtre du diocèse de Paris par le Cardinal Dubois qui lui accorde l’autorisation de célébrer la messe selon les deux rites romain et byzantin. Il est nommé ensuite à l’église des étrangers (aujourd’hui Église Saint-Ignace). À l’aise dans tous les milieux, il côtoie le Pape et les têtes couronnées, les intellectuels et les artistes ; il est notamment l’ami de Jacques Maritain, Paul Claudel, Francis James. Mais il va aussi à la rencontre des âmes les plus éprouvées, les plus anxieuses, les plus révoltées. Il est à l’origine de nombreuses conversions. Par son action œcuménique, il œuvre toute sa vie pour l’unité des chrétiens.
Il possédait un don spécial d’attirer la confiance et d’obtenir des conversions. Il avait un sens si vif du péché que, plus d’une fois, au confessionnal, comme le Curé d’Ars, devant l’aveu de leurs fautes plus lourdes, des pécheurs l’entendirent pleurer.
Entre 1927 et 1939, Vladimir Ghika est aussi l’aumônier du Centre d’Études Religieuses, fondé en 1925 par Jean Daujat.
En 1931, le pape Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939) le nomme Protonotaire Apostolique. Il était depuis 1927 membre du Comité directeur des Congrès Eucharistiques. Son activité sacerdotale et apostolique n’a pas de limites : avec une bonté sans frontières, disponible à tous les appels des âmes, il parcourt les cinq continents, mais toujours avec le cœur à Paris. De Villejuif à Auberive, de Rome à Sydney ou de Buenos Aires à Tokyo (où il participe à la fondation du premier carmel) toute circonstance est bonne pour parler de Dieu aux gens rencontrés sur sa route.
Il a été l’inspirateur de l’Association Virgo Fidelis, destinée à promouvoir prières et sacrifices pour le sacerdoce.
En 1939, au début de la 2e guerre mondiale, Vladimir Ghika se trouvait en Roumanie. Avec la permission de l’archevêque de Paris, le card. Suhard, il décide d’y rester. Il y poursuit son activité sans relâche auprès des réfugiés, des malades, des prisonniers, des victimes des bombardements. Il est très proche de l’Église gréco-catholique, il instruit et guide spirituellement les étudiants. Il confesse et célèbre la messe dans une prison de femmes.
Après l’arrivée du communisme il fait le choix de rester dans son pays auprès de ses compatriotes en souffrance. Malgré une santé précaire il continue son activité sacerdotale.
Le 18 novembre 1952 il est arrêté. Il subit plus de quatre-vingts interrogatoires nocturnes, il est menacé, battu et torturé et, après un simulacre de procès, est condamné à trois ans d’incarcération dans la prison de Jilava près de Bucarest. Ici, il prêche, raconte ses souvenirs et un peu de joie illumine les visages qui l’entourent. « Pour lui, les murs de la prison n’existaient pas. Il était libre, parce qu’il faisait la volonté de Dieu. » (Didier Rance, Courage et fidélité. L’Église gréco-catholique unie)
Le 16 mai 1954, il meurt d’épuisement en prison, à l’âge de 80 ans.

La cause de sa béatification est ouverte en 2002, par l’Archevêché de Bucarest.

En mars 2013, le pape François reconnait Mgr Vladimir Ghika comme martyr de la foi de l’Église catholique. Il est béatifié le 31 août 2013 à Bucarest. Plus de 8000 fidèles ont assisté à la messe, présidée par le card. Angelo Amato s.d.b., préfet de la Congrégation pour la cause des saints, en présence du card. André Vingt-Trois de Paris, de l’archevêque Ioan Robu de Bucarest, et environ 30 évêques venant de l’Europe centrale et de l’Europe de l’Est. Un grand groupe de membres de la famille du bienheureux avec un petit neveu de Mgr Vladimir Ghika participait avec joie et émotion.

















Sources principales : france-catholique.fr ; paris.catholique.fr (« Rév. x gpm »).

 

 

 

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wikipédia – en ligne lundi 16 mai 2016

Vladimir Ghika

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Vladimir Ghika

Le 26 mars 1917, à Paray-le-Monial, Vladimir Ghika porte le drapeau écussonné du Cœur sacré de Jésus de Roumanie lors de la cérémonie des drapeaux alliés
Bienheureux
Naissance
Décès
16 mai 1954 (à 80 ans)
Jilava
Nationalité
Roumain
Vénéré à
31 août 2013
par Angelo Amato
Fête
16 mai
Vladimir Ghika, né à Constantinople le 25 décembre 1873 et mort à la prison de Jilava (près de Bucarest) le 16 mai 1954, était un prélat roumain issu d'une famille princière. Orthodoxe d'origine, il se convertit au catholicisme et fut ordonné prêtre. Diplomate du Saint-Siège, fondateur d'hospices, adversaire du nazisme comme du communisme, il fut arrêté à près de 80 ans et mourut en prison.
Il a été déclaré bienheureux et martyr le 31 août 2013. Il est fêté le 16 mai.

Sommaire

Biographie

Vladimir Ghika était le cinquième enfant du prince Jean Ghika, général et ambassadeur auprès de l'Empire ottoman, et de son épouse, née Alexandrine Moret de Blaremberg. Il appartenait à la dynastie des princes Ghica, qui régnèrent sur la Moldavie et la Valachie du XVIIe au XIXe siècle. Son grand-père était Grigore V Ghica.
Élevé dans la religion orthodoxe comme le reste de sa famille, il suivit ses études à Toulouse et à Paris, puis chez les Dominicains à l'Angelicum de Rome. Tourmenté par la recherche de l'unité des chrétiens et convaincu que seule la primauté du pape pouvait la réaliser, il fit profession de la foi catholique en 19021. Il obtint un doctorat en théologie2.
De retour en Roumanie, il fonda un dispensaire des Filles de la Charité et organisa en 1913 un lazaret pour les victimes du choléra. Il regagna Paris quelques années plus tard et, à l'âge de 50 ans, fut ordonné prêtre le 7 octobre 1923 par l'archevêque de Paris, le cardinal Louis-Ernest Dubois. Le pape lui accorda l'autorisation de célébrer la messe selon les deux rites, romain et byzantin. En ce sens, l'abbé Ghika se situait « à la croisée des mondes oriental et latin », comme un « précurseur en œcuménisme moderne3 ».
À Paris, il s'installa d'abord à l'église des étrangers du 33, rue de Sèvres (actuelle église Saint-Ignace). Il était un ami proche de Jacques Maritain, d'Emmanuel Mounier, de Paul Claudel, de Charles Du Bos, et, d'une manière plus générale, des intellectuels catholiques qui se retrouvaient autour des Maritain et des Bénédictines de la rue Monsieur. Il choisit alors de vivre parmi les déshérités et partit exercer son apostolat dans un bidonville de Villejuif, où il fut notamment à l'origine de l'église Sainte-Thérèse.
En 1931, Pie XI le nomma protonotaire apostolique et l'envoya en mission au Japon et aux Congrès eucharistiques internationaux de Sydney, Carthage, Dublin, Buenos Aires, Manille et Budapest. Quand éclata la Seconde Guerre mondiale, Vladimir Ghika sollicita l'autorisation, qui lui fut accordée, de rentrer à Bucarest. En liaison avec la nonciature, il s'occupa principalement des réfugiés polonais qui avaient fui l'invasion nazie4, et pendant plusieurs années il se consacra aux plus démunis.
Arrêté le 18 novembre 1952 par la police communiste, accusé de haute trahison, il subit un simulacre de procès en même temps que cinq autres prêtres5. Menacé, battu au sang, torturé, il fut condamné à trois ans d'incarcération. Il mourut le 16 mai 1954 à l'infirmerie de la prison de Jilava, des suites des mauvais traitements. Sa tombe est visible au cimetière orthodoxe Bellu (zone 19). Les inscriptions en grec sur sa tombe rappellent qu'il fut orthodoxe jusqu'à l'âge de 29 ans.
Son buste a été exécuté par le statuaire Philippe Besnard6.

Béatification

Son Procès en Béatification a été ouvert en 1991 à la phase diocésaine dans le diocèse de Bucarest. Il a été clôturé en 2003 puis étudié par la Congrégation pour la Cause des Saints.
Le décret sur son martyre, ouvrant la voie à sa béatification, a été signé le 27 mars 2013 par le pape François7. La messe de béatification a eu lieu à Bucarest, le 31 août 2013, sous la présidence du cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints.
Le bienheureux Vladimir Ghika est fêté chaque année le 16 mai, anniversaire de sa mort8.

Publications

  • Méditation de l'Heure sainte, 1912
  • Pensées pour la suite des jours, Beauchesne, 1923
  • Les Intermèdes de Talloires, 1924
  • La Messe byzantine dite de saint Jean Chrysostome, 1924
  • La Visite des pauvres, 1923
  • La Sainte Vierge et le Saint-Sacrement, 1929
  • La Femme adultère, mystère évangélique, pièce de théâtre 1931
  • La Souffrance, 1932
  • La Liturgie du prochain, 1932
  • La Présence de Dieu, 1932
  • Entretiens spirituels, Beauchesne
  • Derniers Témoignages (présentés par Yvonne Estienne), Beauchesne, 1970

Notes et références

  1. Convertis du XXe siècle, Éditions Casterman, 1955, Paris-Tournai
  2. Biographie de Vladimir Ghika sur le site du diocèse de Paris [archive].
  3. Philippe Brizard, « Mgr Vladimir Ghika déclaré martyr », L'Œuvre d'Orient no 771, avril-juin 2013.
  4. Élisabeth de Miribel, La Mémoire des silences, Fayard, 1987, p. 139.
  5. Élisabeth de Miribel, op. cit., p. 157 sqq.
  6. L'Atelier, Bulletin no 4, 2008, de l'Association Le Temps d'Albert Besnard, consacré à l'œuvre de Philippe Besnard, (ISSN 1956-2462)
  7. http://visnews-fr.blogspot.fr/2013/03/promulgation-de-decrets.html [archive]
  8. (ro) Monseniorul Vladimir Ghika va fi beatificat la 31 august 2013, la București. [archive]
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paris-catholique.fr

Vladimir Ghika

Vladimir Ghika – né en 1873 à Constantinople, ordonné prêtre à Paris en 1923 est mort martyre en 1954.
Lors de l’audience au Cardinal Angelo Amato, S.D.B., Préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le 27 mars 2013, un des décrets promulgués par le Pape François concerne la reconnaissance du martyre de Vladimir Ghika, prêtre roumain, tué en haine de la foi en 1954.
Il a été béatifié le 31 août 2013 à Bucarest.
Découvrez, par ces pages, quelques éléments de sa vie et de son œuvre.

Documents biographiques

·         Documentaire “Lettres à mon frère en exil”

Publié le 1er septembre 2013

·         Découvrez le nouveau livre “Vladimir Ghika, professeur d’espérance”

Publié le 22 août 2013

·         Vladimir Ghika, un prêtre parisien bientôt béatifié

Publié le 20 novembre 2012

·         Repères chronologiques de la vie de Mgr Vladimir Ghika

Publié le 29 octobre 2012

·         Vladimir Ghika, une vie au service de Dieu et du prochain

Publié le 22 octobre 2012

·         Une vie au service de Dieu, Vladimir Ghika (1873-1954)

Publié le 19 octobre 2012

Bibliographie

Entretiens spirituels, Vladimir Ghika, Editions Beauchesnes, 1961, 198p
Pensées pour la suite des jours, Vladimir Ghika, Editions Beauchesnes, 1962, 180p
La mémoire des silences, Vladimir Ghika 1873-1954, Élisabeth de Miribel, Librarie Artème Fayard, 1987, 205p
Une âme de feu, monseigneur Vladimir Ghika, Michel de Galzain, d’après les documents réunis par Mgr. Barléa, Éditions Beauchesne 1961, 173p
Vladimir Ghika, Prince et Berger, Susanne-Marie Durand, Editions Casterman, 1962, 172p
Une flamme dans le vitrail. Souvenirs sur Mgr Ghika, Yvonne Estienne, Editions Du Chalet, Lyon 1963, 264p
Prince et martyr, l’apôtre du Danube, Mgr Vladimir Ghika, Hélène Danubia, Pierre Tequi, Paris 1993, 109p
L’apôtre du XXe siècle - Monseigneur Ghika, Jean Daujat, Nouvelles Editions Latines, Paris 1962, 219p
Du Palais à l’autel et à la geôle. Le Prince Vladimir Ghika, Pierre Gherman, Les Convertis du 20e siècle, Bruxelles, 1954, 30p
Lettres à mon frère en exil, Album bilingue, réalisé sous la direction d’Ana Boariu, Editions Galaxia Gutenberg, 2008, 173p
Mgr Vladimir Ghika prince, prêtre et martyr, Mgr Charles Molette, AED, 2008, 94p
Mgr Vladimir Ghika apôtre et martyr, actes du colloque, octobre 2010 à Paris, ABMVG, 2011, 64p
Une lumière dans les ténèbres Mgr Vladimir Ghika, Mihaela Vasiliu, Les éditions du Cerf, 2011, 159p

Quelques Pensées pour la suite des jours, de Vladimir Ghika

- Va chercher celui qui n’osait t’attendre. Donne à qui ne te demande pas. Aime qui te repousse.
- Qui se dépouille pour autrui se revêt du Christ.
- Heureux sont ceux qui ont désiré aimer davantage et qui ont voulu aimer ce qu’il est difficile d’aimer, car la terre leur sera moins petite et le ciel leur sera plus grand.
- Pleurer de ne pouvoir assez aimer, c’est encore pleurer d’amour.
- Ce n’est point tant ce qu’on fait qui importe, mais la façon dont on le fait, ce n’est pas ce qui arrive, mais la façon dont on l’accueille.
- On peut tout ce qu’on veut quand on veut ce que Dieu veut.
- Notre mort doit être le plus grand acte de notre vie. Mais Dieu peut se trouver seul à le savoir.

Et aussi

·         Messe d’action de grâce pour la béatification de Mgr Vladimir Ghika

·         Messe de béatification de Mgr Vladimir Ghika, prêtre du diocèse de Paris

·         Préface de l’ouvrage « Vladimir Ghika, professeur d’espérance », par Mgr Philippe Brizard

·         Messe annuelle de l’Œuvre d’Orient 2013 à Notre-Dame de Paris

·         Association pour la béatification de Mgr Vladimir Ghika (A.B.M.V.G.)

·         Homélie de Mgr André Vingt-Trois lors de la Messe annuelle de l’Œuvre d’Orient 2009

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