mardi 10 mai 2016

un martyr vannetais . Pierre-René Rogue .1758 + 1796


Pierre-René Rogue

wikipédia . en ligne 10 mai 2016

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Pierre René Rogue
Image illustrative de l'article Pierre-René Rogue
Statue de Pierre-René Rogue, par Salomon Boisecq, en la cathédrale de Vannes.
Bienheureux
Naissance
11 juin 1758
Vannes
Décès
3 mars 1796  (37 ans)
Vannes
Nationalité
Française
Ordre religieux
Vénéré à
Fête
3 mars
4e dimanche de septembre
Pierre René Rogue (né le 11 juin 1758 à Vannes - décédé le 3 mars 1796 à Vannes (Morbihan) est un prêtre catholique français, martyr de l'eucharistie et bienheureux de l'Église catholique romaine.

Sommaire

Biographie

Pierre René Rogue nait à Vannes, près de la place des Lices et de la cathédrale, en 1758. Il ne connaitra jamais son père, mort lors d'un voyage peu de temps après sa naissance. Pierre René Rogue achève, à 17 ans, ses études au collège Saint-Yves de Vannes (Collège Jules Simon) et entre au grand séminaire Lazariste de la ville en 17761. L'évêque de Vannes, Sébastien-Michel Amelot, l'ordonne prêtre le 21 septembre 1782 en l’église de Notre Dame du Mené. Aumônier à la Retraite des Femmes, il entre le 25 octobre 1786 dans Congrégation de la Mission. Après un séjour dans la maison-mère de la congréation à Paris, il devient professeur de théologie au séminaire de Vannes en 1787

Sous la Révolution

Pendant la Révolution, Pierre-René Rogue refuse de prêter serment à la Constitution civile du clergé. Monseigneur Amelot suit l'exemple du prêtre réfractaire et convoque ses diocésains à Sainte-Anne-d'Auray. Celui-ci leur demande de suivre les ordres du Pape et non de l'État. Même avant le condamnation de Rome, le clergé de l'évêché de Vannes s'est en majorité prononcé contre la constitution civile. Monseigneur Amelot est convoqué par la Convention nationale en raison du faible nombre de prêtres assermentés dans son diocèse, le plus faible de tous. Par la suite il quittera le pays pour la Suisse. Monseigneur Le Masne, un évêque constitutionnel est nommé à sa place le 27 mars 1791. Le séminaire de Vannes est dispersé et fermé, son supérieur s'exile en Espagne1.

Clandestinité et procès

La prison criminelle de Vannes en 1811 (Porte Prison)
Chapelle du Bienheureux Pierre-René Roque, Cathédrale de Vannes.
La Paroisse de Notre-Dame du Mené où le prêtre Rogue exerce son ministère, est supprimée le 30 avril 1791. Le 2 janvier 1792, Pierre René Rogue se réfugie chez sa mère. Il entre dans la clandestinité, changeant souvent de domicile et se déguisant afin de pouvoir exercer son ministère d'une façon la plus discrète possible. À Vannes, le culte est organisé par quelques prêtres sous sa direction. Il refuse de prêter le serment Égalité Liberté du 14 août 1792 et réussi à passer inaperçu lors de la Terreur. Alors que la situation se calme, il rouvre ouvertement son ministère mais l'accalmie ne dure qu'un an (1794-1795).
À la suite de l'échec du débarquement de Quiberon, Vannes est en état de siège et la répression est terrible et vise particulièrement les prêtres réfractaires. Le soir du 24 décembre 1795, alors qu'il portait le viatique à un malade, il est arrêté et emprisonné dans la prison criminelle de Vannes (Porte Prison) et pendant deux mois il réconforte ses codétenus parmi lesquels se trouvent quelques prêtres. Le 2 mars 1796, un tribunal révolutionnaire, siégeant dans l'église où il fut ordonné1, le condamne à mort comme prêtre réfractaire. Son exécution a lieu le lendemain sur la place du Marché (actuellement place Maurice Marchais) face à la chapelle Saint-Yves. Sur le chemin de l'échafaud il chante un cantique qu'il avait écrit en prison. De fervents croyants se précipitent afin de recueillir des linges trempés de son sang. Ses reliques sont aussitôt vénérées et sa tombe devient un lieu de pèlerinage, de nombreux miracles ont lieu.

Postérité

La vox populi fait de Pierre-René un saint mais il faut attendre le 10 mai 1934 pour que son procès en béatification fasse de lui un bienheureux1, Martyr de l'Eucharistie. Depuis lors, son corps repose dans la cathédrale de Vannes. Le bienheureux est fêté le 3 mars, jour de sa mort. La paroisse Saint-Pierre de Vannes célèbre son martyre le 4ème dimanche de septembre, au plus proche de la date anniversaire de son ordination sacerdotale.

Cantique

Que mon sort est charmant,
Mon âme en est ravie !
Je goûte en ce moment
Une joie infinie.
Que tout en moi publie
Les bontés du Seigneur;
Ma misère est finie,
Je touche à mon bonheur.
J'ai servi Dieu mon Roi,
En imitant son zèle;
J'ai conservé la foi,
Je vais mourir pour elle.
Que cette mort est belle
Et digne d'un grand cœur !
Prier, peuple fidèle,
Pour que je sois vainqueur.
O vous tous, que mon sort
Affecte et intéresse,
Loin de pleurer ma mort,
Tressaillez d'allégresse;
Tournez votre tendresse
Sur mes persécuteurs;
Sollicitez sans cesse
La fin de leurs erreurs.
Hélas ! Ils ne sont plus
Les enfants de lumière,
Puisqu'ils n'écoutent plus
Le successeur de Pierre.
Mais, puisqu'ils sont nos frères,
Chérissons-les toujours;
N'opposons à leur guerre
Que douceur et amour.
O Monarque des cieux,
O Dieu, plein de clémence,
Daignez arrêter les yeux
Sur les maux de la France !
Puisse ma pénitence,
Egale à ses forfaits,
Désarmer ta vengeance,
Te la tendre à jamais !
« Une âme qui chante
J'ai aimé passionnément ce Christ, qui est là présent au milieu de nous dans le Très-Saint-Sacrement, et qui s'est dit présent aussi dans chacun des êtres qui nous entourent. A vous qui voulez m'honorer, je redis les mots de ma dernière lettre à mes frères les prêtres de ma bonne ville de Vannes :
"Aimons-nous toujours pour le temps et pour l'éternité ! »
— Cantique écrit et chanté par le Bienheureux Pierre-René Rogue en montant à l'échafaud2

Notes et références

  1. a, b, c et d Revue d'histoire de l'Église de France, 1939, Volume 25, Numéro 108, pp. 379-381.
  2. Cantique de Pierre-René Rogue [archive] sur www.amour-et-verite.com [archive]

Annexes

Bibliographie

  • Léon Brétaudeau, Un martyr de la révolution à Vannes: Pierre-René Rogue prêtre de la mission de Saint-Vincent de Paul (1758-1796), Société Saint-Augustin, 1908, 208 pages.
  • Eugène Le Garrec, Jérôme Buleon, Un Martyr vannetais: Pierre-René Rogue, 1758-1796, imp. de Galles, 1934, 98 pages.
  • Lucien Misermont, Le bienheureux Pierre-René Rogue: prêtre de la mission, directeur de Grand séminaire, confesseur de la foi, martyr de refus des serments pendant la Révolution, J. Gabalda, 1937, 284 pages.
  • Jean Gonthier, Un martyr de la fidélité: le bien-heureux Pierre-René Rogue, prêtre de la mission, Ed. Salvator, 1979, 105 pages.
  • Roger Dupuy, Jean-Christophe Auger, Philippe Portier, Les Catholiques et la Révolution française: autour de Pierre-René Rogue, prêtre réfractaire vannetais, 1758-1796, Questions historiques, Archives municipales de Vannes, 1998, 153 pages

Liens externes

  • Portail de Vannes et de sa région




prêtre et martyr pendant la Révolution française ( 1796)

Il passa toute sa vie à Vannes en Bretagne. Étudiant au collège Saint Yves, puis au séminaire, il sera aumônier de la "Retraite des femmes". Admis dans la congrégation de la Mission, il est en même temps professeur de théologie et curé de paroisse. Malgré les interdictions de la Constitution civile du clergé, lors de la Révolution française, il continue son ministère dans la clandestinité. "Prêtre réfractaire", il est arrêté la veille de Noël 1795 alors qu'il porte l'Eucharistie en viatique à un malade. Condamné à mort, il est guillotiné deux jours plus tard en chantant un cantique qu'il avait composé. Le diocèse de Vannes le célèbre à la date de sa béatification le 10 mai 1934.
A lire: Bienheureux Pierre-René Rogue (1758-1796) sur le site internet de la cathédrale de Vannes où repose son corps.
À Vannes, en 1796, le bienheureux Pierre-René Rogue, prêtre de la Mission et martyr. Pendant la Révolution française, il récusa le serment à la Constitution civile du clergé, demeura dans la ville pour exercer son ministère en secret auprès des fidèles, fut condamné à mort dans l’église même où il avait célébré les saints mystères et il chantait les bontés du Seigneur tandis qu’on le menait à l’échafaud. (3 mars martyrologe romain)
Martyrologe romain

Dates de Fête

Prénoms


cathedrale-vannes.cef.fr

Prêtre, martyr de l'Eucharistie

pierre_rene_rogue

Pierre René est né à Vannes le 11 juin 1758 rue de la Monnaie (près de la place des Lices). Il est baptisé ce jour-là à la cathédrale.
- Son père meurt en voyage et ne verra pas son fils. Sa mère s’installe 31 place des Lices.
- A 17 ans il achève des études brillantes au collège St Yves (aujourd’hui le collège Jules Simon).
- En 1776, il entre au Grand Séminaire (le Foyer du Mené actuel ). Pour se rendre à la cathédrale, on avait percé pour les séminaristes la porte St Jean. Ce Séminaire est confié aux Lazaristes (Congrégation de la Mission) depuis 1702.
Cette communauté de prêtres a en charge la paroisse Notre Dame du Mené.
Le 21 septembre 1782, Pierre René Rogue est ordonné prêtre dans l’église de Notre Dame du Mené par Mgr Sébastien Michel Amelot.
  •   Il devient aumônier de la Retraites des Femmes.
  •   Il entre dans la Congrégation de la Mission (disciples de St Vincent de Paul) le 25 octobre 1786.
  •   En 1787, il est nommé professeur de théologie au séminaire de Vannes.
En 1789, la Révolution éclate…
Les prêtres hésitent devant les serments successifs qu’on leur demande. Pierre René, comme théologien, tient bon.
  •  Le 16 décembre 1790, sous l’inspiration de Pierre René Rogue, Mgr Amelot convoque ses diocésains à Ste Anne d’Auray pour leur demander d’obéir plutôt au Pape qu’à l’Etat. Les prêtres de Vannes refusent donc le serment.
  •  Le 14 février 1791, le supérieur du séminaire étant forcé de quitter Vannes, Pierre René prend la responsabilité de celui-ci. Le 28 février, l’évêque est arrêté et mis en prison. Le 27 mars Mgr Lemasle est élu évêque du Morbihan.
Pierre René quitte le séminaire qui est vendu.
La clandestinité
- Le 30 avril 1791, la paroisse ND du Mené est supprimée.
Huit mois plus tard, le 2 janvier 1792, Pierre René se réfugie chez sa mère. Désormais, il entre peu à peu dans la clandestinité. Il change souvent de domicile pour pouvoir exercer discrètement son ministère.
Son arrestation
- Le 24 décembre 1795, vers 21h, Pierre René, est arrêté alors qu'il portait le viatique à un malade, 9 rue Emile Burgaut, non loin de la cathédrale. Il est aussitôt emprisonné Porte Prison. Durant son incarcération, il trouve la force de redonne du courage à ses compagnons.
Deux mois plus tard, le 2 Mars 1796, il est condamné à mort comme «prêtre réfractaire», en présence de sa mère, dans l’église Notre Dame du Mené transformée alors en Tribunal révolutionnaire.
Son martyre
-          Pierre René accueille la sentence avec sérénité.
-           La nuit précédent son exécutioautel-pr-roguen sera pour lui une nuit de prière.
- Le 3 mars, il est guillotiné sur la place de l'Hôtel de Ville, face à la chapelle St Yves, (avec son ami Alain Robin).
Des linges trempés de son sang deviennent aussitôt des reliques, et sa tombe, un lieu de pèlerinage et de grâces.
Le 10 mai 1934, Pierre-René Rogue est béatifié comme Martyr de l'Eucharistie. Depuis lors, son corps repose dans la cathédrale.

Petit rappel historique

A la veille de la Révolution de 1789, le pays essentiellement rural qu'est la Bretagne connaît des difficultés climatiques qui touchent particulièrement la France à cette époque (gel, sécheresse ou grêle). Par ailleurs, les idées philosophiques préconisant le changement de société trouvent un écho de plus en plus favorable. Enfin, si dans d'autres provinces les vocations religieuses sont déjà en baisse, le clergé breton reste particulièrement solide, car bien formé dans les séminaires, et soutenu ensuite par des retraites ou des visites pastorales. De plus, il joue un très grand rôle dans le peuple des campagnes dont il fait d'ailleurs partie en grande majorité.

Des réformes à la Révolution

Ce bouleversement sans précédent va perturber le pays pendant plus de dix ans. Et à divers degrés. Au départ, on souhaite surtout mettre fin à la monarchie absolue et instaurer une constitution, dialogue entre le roi et le tiers-état. Mais très vite, les nouveaux dirigeants veulent aller plus loin. Le clergé est d'abord soumis à des réformes juridiques (paiement des prêtres par l'État, redécoupage des diocèses). Mais ces réformes touchent rapidement aux structures mêmes de l'Église catholique et à la suprématie du pape. C'est tout le drame de la constitution civile du clergé qui fut votée en juillet 1790.
En Bretagne, le clergé était prêt à participer à certaines réformes sociales, surtout lorsqu'elles touchaient le sort des fidèles. Mais, dès le mois de mai 1790, de nombreux ecclésiastiques adressent par écrit à l'Assemblée Nationale, une protestation qui traduit leurs réserves et leurs soucis face aux nouvelles mesures : les neuf diocèses regroupés en cinq départements, l'élection des curés et des évêques, le serment de fidélité à l'État des prêtres devenus fonctionnaires publics.
Le risque était grand de faire de l'Église de France une Église nationale contrôlée par l'État, voire au service de l'État, comme cela avait été le cas, parfois, au cours de l'histoire.
Bientôt, la réticence devient résistance : l'évêque de Rennes refuse d'investir le nouvel évêque élu de Quimper, et les curés s'abstiennent de lire et de commenter en chaire les décrets de la Constituante, comme il leur était demandé de le faire.

Jureurs et réfractaires

Devant cette attitude, qui existait aussi en d'autres provinces, l'Assemblée Nationale se décide à sévir et condamne tous ceux qui refusent le fameux serment. C'est là l'origine de la division du clergé entre « jureurs » et « réfractaires ». Les premiers sont très mal vus par la population qui les dénigre ou se montre hostile à leur égard. Les seconds deviennent hors-la-loi, passibles de mort à partir de 1793. Ils forment pourtant la majorité du clergé breton (80 %) et sont soutenus par les fidèles, excepté évidemment les « patriotes » (partisans de la République) qui sont du reste minoritaires.
Traqués, les réfractaires vivent dans la clandestinité et célèbrent les sacrements en cachette. Certains peuvent calmer les réactions violentes des paysans contre les assermentés.

La guerre civile

Mais le schéma s'est imposé : désormais on associe roi et catholicisme, république et persécution chrétienne. Désormais, on est blanc (favorable aux premiers) ou bleu (favorable aux seconds). C'est une véritable guerre civile qui s'engage à l'exemple de la Vendée. Et lorsqu'on vient mobiliser les Bretons pour aller combattre les armées autrichiennes qui envahissent l'Est de la France, c'est par l'insurrection qu'ils répondent.
Naît alors la chouannerie.
A partir de 1793, la Convention proclame le culte de la déesse Raison et abolit le calendrier traditionnel. La déchristianisation est poursuivie jusque dans les églises où ont lieu des profanations. Les cathédrales de Quimper et de Tréguier sont saccagées, la population doit démonter croix et calvaires pour éviter leur destruction. Plusieurs dizaines de prêtres sont fusillés, guillotinés ou noyés dans la Loire.

Le Concordat et la «Petite Église »

Lorsque Bonaparte prend le pouvoir en 1799, il tente, entre autre, de pacifier les relations avec l'Église. Trois ans plus tard, est proclamé le Concordat (accord officiel entre le pape et l’Etat). Peu à peu, la situation religieuse se « normalise » presque partout en France. Cependant, un noyau dur résiste et s'organise en dissendence sous le vocable de  la « Petite Église ». Elle rassemble quelques prêtres et fidèles sutout en Vendée et dans les Deux-Sèvres. Elle existe encore aujourd'hui mais est très marginalisée, car les jeunes générations rejoignent progressivement la communauté catholique.

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