mercredi 20 juillet 2016

Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord de la mer - textes du jour


Mercredi 20 Juillet 2016




. . . pointe de Bill, pendant le cours de planche à voile de Marguerite, 15 heures 41 + Prière, ce matin, du déprrimé. La grâce d’être dans le besoin, de se réveiller nu, même de vie, puisqu’aucune force ni joie pour la recueillir et accueillir. Elément de plus en plus sensible et heureux, presque chaque jour renouvelé : les rencontres, généralement très brèves, motivées ou plutôt l’élan pour les produire motivé généralement par la grâce, la vérité, la cohérence d’un visage ; la densité d’une personnalité, d’une vie entière se faisant ressentir, rayonnant rien qu’à regarder de loin de visage. L’approche et le dialogue, qui sera apparemment sans lendemain événementiel ou de commune présence, confirment la justesse de cet élan. Hier, c’est la secrétaire à l’accueil IRM de Bégin, ce matin la compétence et l’efficacité, principalement pour mon confort à ce nouvel examen IRM, cette fois à Chubert, le reste de la pratique allant de soi, mais la connaissance de l’atlas d’anatomie pour pallier par des coussins aux bons endroits l’inconfort de la position pour mon dos abîmé de presque toujours… et puis maintenant une des jeunes monitrices de voile. L’ensemble du personnel enseignant et encadrant a été d’abord stagiaire à l’école. Il en résulte un esprit de famille, passion de la voile certes affichée, mais aussi de la pédagogie. La jeune fille est brune, lunettes noires qu’elle n’en lève pas, la voix surtout est prenante, naturelle et elle a repéré notre fille et son père par notre permanence et notre assiduité, Marguerite allant de niveau en niveau, et moi à l’appareil-photo, et à ce clavier. Etudiante ? oui. Préparer Sciences-Po. mais raté. Orientation vers le droit. Je recommande travail et lecture intensifs et surtout de « faire » les deux, lui fais passer mon adresse électronique. Accompagner, enseigner, même si cette année scolaire ci, ce fut un « choc culturel », une épreuve, mais au total combien j’ai appris sur notre temps et sans doute sur une partie des maux et des chances de notre pays. – Décor, le golfe qui est ici d’apparence lacustre. Le bonheur et la baie, selon BRASILLACH, je retrouverai la citation. Le passionnant échange hier avec Franck de M. sur nos lectures respectives s’avérant superposables pour la littéraire contemporaine tant française que japonaise, les mêmes. Cela fait décor dans mon esprit, et joie aussi. Les rencontres et les échanges quand l’affinité, déjà éprouvée de longue date – FdeM – ou découverte comme une musique parfaite mais auparavant connue, quand tout va de soi et alors gratifie. Pauline à la brasserie du niveau départ à Montparnasse, l’animation puis l’informatique, chrétienne aussi… Sylvie, Nicole, Juliette. – A marée basse, non seulement les luisances avant l’eau, la laisse de mer, mais des pierres, aucune ne même taille, ni surtout de même consistance, de même couleur ou motif. Splendeur, tout n’appelle pas, mais celles qui retiennent le regard forment parfois, au sol, sur le sable presqu'entièrement recouvert par ce qui n’est pas pierraille mais composition par les marées et le vent. Bonheur, tranquillité, affirmation de la beauté. Tant de formes, et même tant de natures, et pourtant l’essence unique. Mais la beauté-même si sensible qu’elle soit à l’esprit ou à nos sens n’est entière, intégrale que si une certaine disponibilité, une certaine morale s’en dégagent. Ce ne peut être l’objet d’une fascination mais le sujet nous emmenant bien plus loin que lui-même et notre tête-à-tête avec lui.

. . . à ma table de travail, chez nous, Reniac, 19 heures 43 + Prier… toi, mon soutien des avant ma naissance, tu m’as choisi dès le ventre de ma mère. [1] La relation particulière à Dieu, ressentie par nous, mais entièrement du fait de Dieu, par prédilection, de personne à personne. Avant même de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré. Prédilection qui vaut vocation. Récit intime d’Isaïe : je fais de toi un prophète pour les nations – Ah ! Seigneur mon Dieu ! Vois donc, je ne sais pas parler, je suis un enfant ! Objection qui avait été celle de Moïse. – Ne dis pas : je suis un enfant ! Tu iras vers tous ceux à qui je t’enverrai ; tout ce que je t’ordonnerai, tu le diras… Voici, je mets dans ta bouche mes paroles ! Vocation et mission d’Isaïe, préfigurant celle donnée à Pierre, devant les dix autres disciples après la Résurrection. Vois : aujourd’hui, je te donne autorité sur les nations et les royaumes, pour arracher et renverser, pour détruire et démolir, pour bâtir et planter. Pourtant, le Nouveau Testament montrant Jésus prêchant est bien plus modeste, la part du hasard sinon de la prédestination dans ce que l’homme, le catéchisé reçoit, retient, garde de la semence. Le semeur en parabole est bien le Christ : Jésus était sorti de la maison et il était assis au bord de la mer… Voici que le semeur sortit pour semer… La semaison est manifestement universelle, alors que les textes de l’Ancien Testament étaient d’affectation si particulière. Auprès de lui se rassemblèrent des foules si grandes qu’il monta dans une barque où il s’assit ; toute la foule se tenait sur le rivage…  des grains sont tombés au bord du chemin… d’autres sont tombés sur le sol pierreux d’autres sont tombés dans les ronces… d’autres sont tombés dans la bonne terre… Tout est dans la réponse humaine, mais combien pèsent le milieu, les circonstances. Privilège et responsabilité de celles et ceux qui ont reçu la foi, et en qui celle-ci est maintenue. Et le renvoi à nous-mêmes :celui qui a des oreilles, qu'il entende !


[1] - Jérémie I 1 à 10 ; psaume LXXI ; évangile selon saint Matthieu XIII 1 à 9

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