samedi 16 juillet 2016

tu as vu : tu regardes le mal et la souffrance, tu les prends dans ta main - textes de ce nouveau jour

Samedi 16 Juillet 2016

Le coup militaire en Turquie semble avorter. L’armée intervenant dans sa tradition kémaliste avait comme argument supplémentaire que l’option islamiste d’ERDOGAN, sans doute soutenue par une partie de la population, s’assortit d’une ambiance de dictature et de répression. Elle peut espérer, car il est probable que la tentative va se renouveler, un soutien discret de l’Occident : les migrants certes, mais surtout le double jeu d’Ankara version ERDOGAN avec l’Etat islamique.
Le danger en France est moins le terrorisme – il semble bien que le drame énorme de la Promenade des Anglais n’ait rien à voir avec Daech et que ce soit le fait d’un isolé, sinon d’un déséquilibré, mais il apparaît aussi que ce ne sont ni les textes ni les déploiements de forces sécuritaires qui éradiqueront cette forme contemporaine de la folie en société et en politique – le danger est l’abus de ces situations et ambiances par le pouvoir en place. Nous sommes déjà si peu en démocratie, et qu’il faille désormais pour la revendiquer plus sincère et précise, lui donner un qualificatif (si brocardé en même temps que DG en 1968) : démocratie participative, c’est bien que nous en perdons la notion vivante, simple, directe. Si FH et nos gouvernants font prendre au pays « l’habitude » de n’être plus qu’en état d’exception, le lit des extrêmes est fait, l’arsenal législatif et réglementaire est déjà à leur convenance, les mœurs pourraient le devenir. Le pouvoir en France et ce que l’on attend de l’Europe ne peuvent être principalement une protection, ce doivent être une animation, une orientation une dynamique forte et optimiste qui diluera les extrêmes, les simplismes et isolera complètement les fous, ceux qui ne se voient de raison de vivre que de mourir en faisant mourir. Mais nous entrons dans tous les domaines, y compris ceux de la science, des explorations médicales ou cosmiques, dans l’inconnu et peut-être dans de redoutables engrenages.
Prier. Oui, les nations mettront en son nom leur espérance [1]… et, comme immanquablement, nos textes « tombent à pic ». Voici le prophète Michée, notre exact contemporain : malheur à ceux qui préparent leur mauvais coup et, du fond de leur lit, élaborent le mal ! Au point du jour, ils l’exécutent car c’est en leur pouvoir. Et d’assurer au nom de Dieu : moi, je prépare contre cette engeance un malheur où ils enfonceront jusqu’au cou. Soit ! mais notre actualité comme celle du Christ-même semblent le contraire, justice n’est ni faite ni même possible. Après que Jésus se soit affirmé maître du sabbat… une fois sortis de la synagogue, les pharisiens se réunirent en conseil contre Jésus pour voir comment le faire périr. Jésus, l’ayant appris, se retira de là ; beaucoup de gens le suivirent, et il les guérit tous ; mais il leur défendit vivement de parler de lui. Matthieu transcrit dans son récit de temps de plus en plus troubles et oppressants, le portrait du juste selon Isaïe. La miséricorde, la compassion précèdent tout juste la justice, et l’annoncent. Il n’écrasera pas le roseau froissé, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit, jusqu’à ce qu’il ait fait triompher le jugement. Manière de Dieu… il ne cherchera pas querelle, il ne criera pas, on n’entendra pas sa voix sur les places publiques, et le dialogue qu’Il instaure par la Rédemption : voici mon serviteur que j’ai choisi, mon bien-aimé en qui je trouve mon bonheur (l’exacte formulation en pleine foule se pressant pour le baptême qu’administre Jean, le Précurseur, au bord du Jourdain et quand Jésus sort de l’eau, l’exacte formulation dans l’intimité des deux fois trois de la Transfiguration, le Christ et les deux figures les plus emblématiques d’Israël et de l’Ancien Testament, et les trois disciples qui dormiront à Gethsémani pendant l’agonie morale de leur Maître). Je ferai reposer sur lui mon Esprit, aux nations il fera connaître le jugement… Les nations mettra en son nom leur espérance. Et nous finissons par le comprendre, l’admettre, le constater. Il nous sera donné de le constater et de le vivre : mais tu as vu : tu regardes le mal et la souffrance, tu les prends dans ta main ; sur toi repose le faible, c’est toi qui viens en aide à l’orphelin.
Prier.


[1] - Michée II 1 à 5 ; psaume X ; évangile selon saint Matthieu XII 14 à 21

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