mercredi 31 août 2016

bienheureux Pedro Tarrés y Claret . 1905 + 1950



médecin et prêtre

Pedro Tarrés y Claret naît le 30 mai 1905 à Manresa (province de Barcelone, Espagne), dans une famille de croyants exemplaires.

Il fut baptisé le 4 juin. Son père étant mécanicien, sa famille dut effectuer de nombreux déplacements à Badalona, Mataró et Barcelone.
Élève des Pères scolopes, il fit sa première communion le Ier mai 1913.
En 1914, sa famille retourna à Manresa, où il étudia avec les Pères jésuites. Ayant obtenu une bourse d'étude, il passa son baccalauréat au Collège Saint-Ignace, puis une nouvelle bourse lui permit de suivre des études de médecine à l'Université de Barcelone.
A partir de 1921, il habita à Gracia, un quartier populaire où il fréquenta le Patronage de Saint-Philippe Neri et devint le fils spirituel du P. Jaume Serra (1922-36). Il entra dans la Fédération des Jeunes chrétiens avec un zèle apostolique ardent, suivant les directives de Pie XI (Giacomo della Chiesa, 1914-1922) pour l'Action catholique : prière, étude, action, sous la direction de la hiérarchie locale. Il exerça diverses responsabilités au sein de la Fédération et de l'Action catholique. Il considérait que le secret de la vie spirituelle des militants était la dévotion eucharistique et l'amour filial envers la Mère de Dieu.
En juillet 1925, son père mourut et, quelques temps plus tard, sa mère eut un accident qui la laissa définitivement invalide.
En 1927, il fit vœu de chasteté à Monistrol de Calders avec l'approbation de son directeur spirituel.
En 1928, après avoir soutenu sa thèse de médecine, il s'installa définitivement à Barcelone. Entre temps, ses sœurs entrèrent au couvent des Conceptionnistes. En accord avec un collègue médecin, il fonda le sanatorium-clinique de « Nuestra Señora de la Merced », à Barcelone. Dans l'exercice de la profession médicale, il était exemplaire dans la charité et dans la vie de foi. Il ne perdit jamais sa joie contagieuse qui lui permettait de traiter les malades avec une familiarité pleine de respect.
Le 18 juillet 1936, il se retira au Monastère de Montserrat pour des exercices spirituels qui furent interrompus par le début de la guerre civile. Mais il réussit à obtenir la protection de la police pour le monastère. Réfugié à Barcelone, il apportait en cachette la communion à ceux qui étaient persécutés par les miliciens et put échapper aux perquisitions faites chez lui.
En 1938, il dut s'engager comme médecin dans l'armée républicaine, consacrant une partie de son temps à l'étude du latin et de la philosophie, en prévision de ses études de prêtre, ne perdant jamais une occasion de manifester sa foi.
En 1939, à la fin de la guerre civile, il reprit son activité de médecin, exerçant plusieurs fonctions dans l'Action catholique et se préparant à entrer au séminaire de Barcelone.
Il fut ordonné prêtre le 30 mai 1942 et, le 3 juin, il fut nommé, par son Évêque, vicaire de la paroisse de Saint-Etienne Sesrovile.
En 1943, toujours sur la volonté de son Évêque, il fut envoyé à l'Université de Salamanque, où il obtint une licence en théologie en 1944. Il exerça ensuite diverses fonctions pastorales dans sa communauté et plusieurs œuvres apostoliques lui furent confiées, telles que :  conseiller des Oblats des laïcs bénédictins et de l'Union des Escolans de Montserrat ; Directeur de l'Œuvre de la Visitation de Notre-Dame pour les malades et les pauvres; conseiller de l'École catholique d'enseignement social de Barcelone; confesseur au séminaire conciliaire; délégué diocésain pour la protection de la femme, etc. Il laissa un souvenir inoubliable à tous ceux qui s'approchèrent de lui.
En 1950, on lui diagnostiqua un cancer. Il vécut sa maladie avec un abandon total aux mains de Dieu, offrant sa vie pour la sanctification des prêtres.
Le 31 août 1950, dans la clinique qu'il avait fondée, il passa de la terre au ciel. 

Pedro Tarrés y Claret a été béatifié le 05 septembre 2004, avec Alberto Marvelli et Pina Suriano, à Lloret del Mar (Vallée de Montorso), en Espagne, par saint Jean-Paul II (>>> Homélie du Pape)


Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).


 





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VISITE DE SA SAINTETÉ JEAN-PAUL II
À LORETTE
CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE
AVEC BÉATIFICATION DE:
PEDRO TARRES Y CLARET,
ALBERTO MARVELLI
PINA SURIANO
HOMÉLIE DU PAPE JEAN-PAUL II
Vallée de Montorso
Dimanche 5 septembre 2004

1. "Quel homme en effet peut connaître le dessein de Dieu" (Sg 9, 13). La question, posée par le livre de la Sagesse, a une réponse:  seul le Fils de Dieu, fait homme pour notre salut dans le sein virginal de Marie, peut nous révéler le dessein de Dieu. Seul Jésus Christ sait quel est le chemin pour "parvenir à la sagesse du cœur" (Psaume responsorial) et obtenir la paix et le salut.
Et quel est ce chemin? C'est Lui qui nous l'a indiqué dans l'Evangile d'aujourd'hui:  c'est le chemin de la croix. Ses paroles sont claires:  "Quiconque ne porte pas sa croix et ne vient pas derrière moi ne peut être mon disciple" (Lc 14, 27).
"Porter la Croix à la suite de Jésus" signifie être disposés à n'importe quel sacrifice par amour pour lui. Cela signifie ne placer rien ni personne avant lui, pas même les personnes les plus chères, pas même sa propre vie.
2. Je vous salue, très chers frères et sœurs réunis dans cette "splendide vallée de Montorso", comme l'a qualifiée Monseigneur Comastri, que je remercie de tout cœur pour les paroles chaleureuses qu'il m'a adressées. Je salue, avec lui, les Cardinaux, les Archevêques et les Evêques présents; je salue les prêtres, les religieux, les religieuses, les personnes consacrées; et je vous salue en particulier chers jeunes, membres de l'Action catholique, qui, guidés par l'Assistant général Mgr Francesco Lambiasi et par la Présidente nationale, Mme Paola Bignardi, que je remercie de son hommage chaleureux, avez voulu vous rassembler ici, sous le regard de la Madone de Lorette, pour renouveler votre engagement d'adhésion fidèle à Jésus Christ.
Vous le savez:  adhérer au Christ est un choix exigeant. Ce n'est pas par hasard que Jésus parle de "croix". Toutefois, il précise immédiatement:  "à ma suite". Voilà la parole importante:  nous ne sommes pas seuls à porter la croix. Il marche devant nous, nous ouvrant le chemin avec la lumière de son exemple et la force de son amour.
3. La croix acceptée par amour engendre la liberté. L'Apôtre Paul en a fait l'expérience, "vieux, et à présent aussi prisonnier pour Jésus Christ", comme il se définit lui-même dans sa Lettre à Philémon, mais intérieurement pleinement libre. Telle est précisément l'impression qui émerge de la page qui vient d'être proclamée:  Paul est enchaîné, mais son cœur est libre, car il est habité par l'amour du Christ. C'est pourquoi, de l'obscurité de la prison dans laquelle il souffre pour son Seigneur, il peut parler de liberté à un ami qui se trouve en dehors de la prison. Philémon est un chrétien de Colosse:  Paul s'adresse à lui pour lui demander de libérer Onésime, encore esclave selon le droit de l'époque, mais désormais frère par le baptême. Renonçant à l'autre comme sa possession, Philémon aura en don un frère.
La leçon que l'on peut tirer de tout l'épisode est claire:  il n'y a pas d'amour plus grand que celui de la croix; il n'y a pas de liberté plus vraie que celle de l'amour; il n'y a pas de fraternité plus pleine que celle qui naît de la croix de Jésus.
4. Les trois bienheureux que nous venons de proclamer furent les humbles disciples et les témoins héroïques de la croix de Jésus.
Pedro Tarrés i Claret, tout d'abord médecin puis prêtre, se consacra à l'apostolat des laïcs parmi les jeunes de l'Action catholique de Barcelone, dont il devint ensuite le conseiller. Dans l'exercice de la profession médicale, il se consacra avec une sollicitude particulière aux malades les plus pauvres, convaincu que "le malade est le symbole du Christ qui souffre".
Ordonné prêtre, il se consacra avec un courage généreux aux tâches du ministère, restant fidèle à l'engagement assumé à la veille de son Ordination:  "Une seule intention, Seigneur:  être un prêtre saint, quel qu'en soit le prix". Il accepta avec foi et une patience héroïque une grave maladie, qui le mena à la mort à 45 ans seulement. Malgré ses souffrances, il répétait fréquemment:  "Que le Seigneur est bon avec moi! Je suis véritablement heureux".
5. Alberto Marvelli, un jeune fort et libre, fils généreux de l'Eglise de Rimini et de l'Action catholique, a conçu toute sa brève vie d'à peine 28 années comme un don d'amour à Jésus pour le bien de ses frères. "Jésus m'a enveloppé de sa grâce", écrivait-il dans son journal:  "Je ne vois plus que Lui, je ne pense plus qu'à Lui". Alberto avait fait de l'Eucharistie quotidienne le centre de sa vie. Dans la prière, il cherchait également l'inspiration pour l'engagement politique, convaincu de la nécessité de vivre pleinement en fils de Dieu dans l'histoire, afin de faire de celle-ci une histoire de salut.
Au cours de la période difficile de la Deuxième Guerre mondiale, qui sema la mort et multiplia les violences et les souffrances atroces, le bienheureux Alberto nourrit une intense vie spirituelle, dont naquit cet amour pour Jésus qui le conduisit à oublier constamment sa propre personne pour se charger de la croix des pauvres.
6. La bienheureuse Pina Suriano - originaire de Partinico, dans le diocèse de Monreale - a elle aussi aimé Jésus d'un amour ardent et fidèle au point de pouvoir écrire en toute sincérité:  "Je ne fais  rien d'autre que vivre de Jésus". Elle parlait à Jésus avec un cœur d'épouse:  "Jésus, fais que je t'appartienne toujours davantage. Jésus, je veux vivre et mourir avec toi et pour toi".
Elle adhéra dès son plus jeune âge à la Jeunesse féminine de l'Action catholique, dont elle devint ensuite une dirigeante paroissiale, trouvant dans l'Association de profondes impulsions à la croissance humaine et culturelle dans un climat intense d'amitié fraternelle. Elle mûrit progressivement la simple et ferme volonté de remettre à Dieu, comme don d'amour, sa jeune vie, en particulier pour la sanctification et la constance des prêtres.
7. Chers frères et soeurs, amis de l'Action catholique, venus à Lorette d'Italie, d'Espagne et de tant d'autres parties du monde! Aujourd'hui, le Seigneur, à travers l'événement de la béatification de ces trois serviteurs de Dieu, vous dit:  le don le plus grand que vous puissiez faire à l'Eglise et au monde est la sainteté.
Ayez à cœur ce que l'Eglise a à cœur: qu'un grand nombre d'hommes et de femmes de notre époque soient conquis par la fascination pour le Christ; que son Evangile recommence à briller comme une lumière d'espérance pour les pauvres, les malades, ceux qui ont faim de justice; que les communautés chrétiennes soient toujours plus vivantes, ouvertes, attrayantes; que nos villes soient accueillantes et que pour tous il y fasse bon vivre; que l'humanité puisse suivre les chemins de la paix et de la fraternité.
8. C'est à vous laïcs qu'il revient de témoigner de la foi à travers les vertus qui vous sont spécifiques:  la fidélité et la tendresse en famille, la compétence dans le travail, la ténacité dans le service au bien commun, la solidarité dans les relations sociales, la créativité pour entreprendre des oeuvres utiles à l'évangélisation et à la promotion humaine. C'est également à vous qu'il revient de montrer - en étroite communion avec les pasteurs - que l'Evangile est actuel, et que la foi ne soustrait pas le croyant à l'histoire, mais le plonge plus profondément dans celle-ci.
Courage, Action catholique! Que le Seigneur  guide  ton chemin de renouveau!
La Vierge Immaculée de Lorette t'accompagne avec une tendre attention; l'Eglise te regarde avec confiance; le Pape te salue, te soutient et te bénit de tout cœur.
Action catholique italienne, merci!
 

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