samedi 27 août 2016

lui qui est devenu pour nous sagesse, sanctification, rédemption - textes du jour

Samedi 27 Août 2016

Hier

23 heures 04 + La mort de Michel BUTOR, les comptes-rendus de son œuvre, de son parcours, de son genre que je n’avais plus suivis, alors qu’à la parution de la modification, Maman qui avait aussitôt acheté le roman, me l’avait mis entre les mains et je l’avais lu. Je me suis ce soir identifié à lui, comme je l’avais avec Marlon BRANDO, selon son documentariste : les contraintes produisant une orientation forte, plus assumée que choisie. Pour BUTOR, c’est l’échec à l’agrégation de philosophie et les obligations d’un enseignement scolaire avec les précédents et la postérité de toute œuvre. Il semble qu’il ait eu comme principal comportement, celui de la curiosité et de l’expérimentation. Pas de femme décisive dans sa vie, pas d’enfants selon ce que je lis. Une œuvre publiée même en confidences ou chez de petits éditeurs, et le plus souvent en association avec des artistes ou d’autres auteurs, une œuvre énorme en volume… Bien des vies de saints ou l’intensité de nos relations à trois, ma femme, notre fille et moi me font juger que je ne suis qu’au seuil d’aimer. La vie et l’œuvre de BUTOR me font considérer qu’écrivant beaucoup et tout le temps selon toute apparence et le jugement de mes aimées, je n’ai cependant rien produit ni de topique, ni de décisif, ni d’original. Le journal de mes affectations à l’étranger ? mes articles de presse antan ? peut-être mes poèmes au Brésil ? ce n’est pas considérable, alors qu’ai-je fait ? et qu’étais-je à l’apogée de mes apparences et de mes capacités physiques ? rétrospectivement, je juge que j’étais vide, certains le savaient et restaient loin de moi, d’autres croyaient le contraire, et moi j’attendais la suite comme si elle n’avait pas dépendu de moi.

Ce matin


08 heures 44 + Je n’ai pu vraiment avancer hier, ni le matin, ni l’après-midi à la pointe de Bill : l’eau, les arbres de deux espèces, les enfants, les jeunes, les voiles, les grands-parents plus jeunes que moi qui ne suis que parent, l’école donc de notre fille, ni le soir tandis que démarrait Kohlanta pour le bonheur de celle-ci. – Hier, première souris tuée par notre chatoune, impossible de sauver la victime qui n’aurait pu survivre mais avait encore assez d’énergie pour faire semblant d’être morte. Tristesse de ma femme, et Marguerite craignant, du sang sur une patte, que la petite chatte soit blessée : le sang d’une autre. Ce matin, tension que je prends mensuellement, mesure et écriture par ma chère femme. Expérience : la tension monte même (sinon surtout ?) à l’effort mental. Mes stresses de ces jours-ci sont l’invention et la rétention de ce que je vais écrire en commençant dès « ma » prière du matin achevée. Deux efforts, trouver, garder. D’une mesure à l’autre, espacée de quelques minutes seulement, contraste très net. Je vais enchaîner sur ce dont doute notre pays et sur le paradoxe de la persistance de nos rites (les élections à l’identique l’une de l’autre depuis vingt ans, les postures présidentielles se caricaturant et s’aggravant, s’accentuant d’un impétrant à l’autre) tandis que le monde change comme il a toujours changé, mais que nous ne savons plus rien en lire, avons perdu tous les outils mentaux et que nos outils physiques ou institutionnels ne sont plus du tout adaptés. Et je terminerai ce premier chapitre, en pratiquant ce balancé et cette analogie, le pays et une personne quelconque, moi puisque cemoi, à défaut d’un autre, je l’ai sous la main et à disposition pour l’étude et le croquis. Donc, la tentation du repos, le jardin à cultiver pour VOLTAIRE : âge, santé, mes aimées, nos chiens, chèvres, poissons. Ce sera mon premier chapitre : 1 . douter, pour passer au second : 2 . discerner.
Nos chiens autour des tombes de leurs premiers compagnons. Lola visitant tous les jours la résidence habituelle de Snoopy. – Faire-part que je trouve à l’ouverture de ce clavier : le décès du Père Antoine LAURAS qui a été le Père Recteur de Franklin à partir de 1968 pour plusieurs années. Merci aux délégués de promotion des années concernées et à tous ceux qui l’ont connu et apprécié de faire suivre ce message. Le Père LAURAS avait presque 99 ans. Helléniste et latiniste éminent, mais aussi grand hispanisant, professeur et pédagogue de talent, homme de Dieu dont la foi profonde a accompagné beaucoup d’entre nous, homme d’une grande humilité mais aussi plein d’énergie et d’humour : la joie de vivre et de croire. [1]. Je réagis : entre « anciens » des Pères Jésuites (peu à voir, je crois avec ce qu’est devenu « le » collège, assoiffé d’excellence et de libellé anglo-saxon comme « Sciences-Po », mais je n’en ai d’expérience que celle d’une réunion désastreuse, il y a quatre ans), il y a une véritable communauté de sentiments et de réactions.
Ma chère femme, tartines faites, café servi (ma seule tâche étant de préparer et lui apporter son thé au lit, d’ordinaire, mais pas ce matin : levés ensemble), linge étendu, partie chez Emmaüs : addiction à la vaisselle des autres décennies, vérification des arrivages de livres politiques (pour moi). La voiture qui s’éloigne, nos mains se hélant, appel de phares tandis qu’elle recule jusqu’à manœuvrer à l’orée de notre premier pré et récupérer Fonzy, toujours partant en voiture mais prenant un acompte « à pied » jusqu’au virage. Quel mystère que notre relation d'amour et d'interpénétration. Et notre trésor qui en est le vrai fruit, quelle responsabilité surtout pour moi, l'homme et le père : qu'elle soit munie de tout, mais aussi notre séparation à venir dans quelques années, sa vie ailleurs puis avec quelqu'un d'autre qui aura priorité sur nous.

09 heures 22 + Prier… action de grâces pour l’énergie du matin. Prière pour nos frères italiens… pour celles et ceux qui vont mourir en Syrie, ce n’est plus même une guerre civile, seuls absents dans le méli-mélo sanglant : les Africains au sud du Sahara, les Asiatiques au-delà de l’Indus. Et Israël, apparemment n’est plus ni la cause ni l’épicentre, de cette affreuse guerre : la froide entre Etats-Unis et Russie, la propagande toujours quand il s’agit de totalitarisme puisque son établissement nécessite le mensonge et la fascination. Déjà vu…
La parabole des talents, après celle des vierges, toujours nos comportements, à vrai dire de bon sens, mais nous ne pratiquons pas nos vertus humaines les plus courantes et à notre portée, comment alors vivre les spirituelles ? Justice rendue selon nos œuvres et attitudes, ce qui est/serait terrible. A celui qui a, on donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais celui qui ‘a rien se verra enlever même ce qu’il a. Quant à ce serviteur bon à rien (le figuier aussi et la grâce qu’en demande au maître le jardinier…), jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents ! [2] Et pourtant, c’est de ce rien que Dieu se sert à notre avantage et pour le développement de toute sa Création. Les discussions sur la vie intelligente ailleurs (l’exo-planète gravitant autour de Proxima B du Centaure, à moins de cinq années-lumière de nous), mais toute vie est intelligente, les plantes chaque jour ou nos poissons (ceux de Marguerite) enfermés à vie dans le petit espace que nous leur entretenons, et qui savent s’endormir et qui attendent toujours du même côté la nourriture semée le matin à leur surface. Il n’y a de vie qu’intelligence, car la vie est fondamentalement esprit. Ce qui est d’origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n’est pas, voilà ce que Dieu a choisi, pour réduire à rien ce qui est… Eloquence exceptionnelle de Paul écrivant à ses ouailles et aux communautés qu’il a fondées, évangile et société… aux débuts de notre chère Eglise, image et avenir d’humanité. Vous qui avez été appelés par Dieu, regardez bien : parmi vous, il n’y a pas beaucoup de sages aux yeux des hommes, ni de gens puissants ou de haute naissance. Au contraire, ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion les sages ; ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi, pour couvrir de confusion ce qui est fort. C’est l’exact commentaire du Magnificat et de toute l’histoire humaine de la rédemption divine : il comble de bien les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Alors le pauvre type qui ne recevait qu’un talent, déjà pas beaucoup de confiance du maître en lui… sa faute, son péché ? sa lacune et son manque de psychologie, de foi ! Il s’est trompé sur Dieu, il se L’est figuré au contraire de ce qu’Il est. C’est l’anti-prière. Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur (Adam et Eve allant se cacher, nus, tandis que Dieu approche pour la rencontre de chaque soir, au Paradis), et je suis allé cacher ton talent dans la terre. – Alors, il fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l’aurais retrouvé avec les intérêts. Rare évocation du système financier des humains, hier et aujourd’hui, mais demain ?Erreur à la puissance deux, du « pauvre type ». Il a donc une image fausse de Dieu, de son maître, mais qu’au moins, il soit conséquent, et fils de lumière, qu’il joue avec les possibilités que le monde lui offre… pas même ! Que demeure en nous, pas seulement l’esprit, mais l’image véritable de notre Dieu et Sauveur. Nous attendons notre vie du Seigneur : il est pour nous un appui, un bouclier. La joie de notre cœur vient de lui, notre confiance est dans son nom très saint. Paul concluant : c’est grâce à Dieu, en effet, que vous êtes dans le Christ Jésus, lui qui est devenu pour nous sagesse, sanctification, rédemption.
Olivier B. ses notules des deux mois, et le billet du matin [3]. Edith m’appelle d’Emmaüs, les livres politiques : MONTEBOURG qui écrirait donc, aurait écrit… au début des années 2000, il m’était sympathique, cherchant à traduire JC en Haute Cour et récoltant pas mal de signatures quoique pas assez… la tentative ces derniers mois des « frondeurs » pour la censure à gauche, ATTALI et nos urgences, DUPONT-AIGNAN et sa vue plus développée de l’Europe (heureusement pour lui, sinon nous) et quelle ténacité, STIEGLITZ en 2002, donc avant 2008 et son diagnostic imprudent : avant six mois, tout sera en ordre, GREENSPAN, lui, ne le croyait pas, sa méditation en avion, après qu’il ait rendu son tablier, DELORS en 1994 chez Odile Jacob et en dialogue avec un religieux, ce qui sans doute inspira NS, livre inaperçu, il est vrai que j’étais au Kazakhstan, et qui explique ou laisse prévoir qu’il ne se présentera pas (rétrospectivement parce qu’il jugeait trop improbable un consensus sur ses vues et qu’il aurait préparé par son désistement la place pour sa fille ? résultat maintenant…). GARAUD et JOSPIN, déjà dans nos rayonnages.



[1] - Le 27/08/2016 à 07:44, Denis CERISIER a écrit :
Nous avons l’immense peine d’apprendre le décès du Père Antoine LAURAS qui a été le Père Recteur de Franklin à partir de 1968 pour plusieurs années. Merci aux délégués de promotion des années concernées et à tous ceux qui l’ont connu et apprécié de faire suivre ce message. Le Père LAURAS avait presque 99 ans. Helléniste et latiniste éminent, mais aussi grand hispanisant, professeur et pédagogue de talent, homme de Dieu dont la foi profonde a accompagné beaucoup d’entre nous, homme d’une grande humilité mais aussi plein d’énergie et d’humour : la joie de vivre et de croire.

Le 27/08/2016 à 08:13, Bertrand Fessard de Foucault a écrit  en réponse:
Donc, probablement le dernier Père Recteur dans un collège et avec une communauté de nos chers Pères Jésuites, au format ancien... Très triste, quoique je ne l'ai pas connu du tout. "Sorti" en 1960 et pas encore dans l'optique des réunions d'anciens. Existe-t-il, même schématique, une histoire de Franklin donnant notamment les listes de Pères et de professeurs, et la chronolopgie des constructions de l'installation au bâtiment venu maintenant s'amarrer au-dessus du boulevard Delessert... Ce serait à faire.

Le 27/08/2016 à 08:35, Bertrand Fessard de Foucault a écrit  à tous les destinataires du faire-part:
Chers chacun et tous, connus ou moins connus...
Il me semble que notre rassemblement du 1er Octobre qui - au point de vue date - tombe mal, puisque le Provincial en titre sera retenu à Rome par l'assemblée de la Compagnie réunie pour élire un nouveau Général, ne doit pas être de simples retrouvailles, surtout pour ceux de nous dont la vie de promotion ne fonctionne guère, ni d'écoute des trois ou quatre exposés programmés. Il faut que nous sortions un communiqué sur ce que nous voulons apporter aux nouvelles générations et notamment au discernement et à la formation des dirigeants - véritable panne de notre pays dans l'entreprise et dans la politique, pour ne pas évidemment parler de la chute à quasi-zéro de la transmission de la foi et de la pratique sacramentelle. ce communiqué serait à proposer et à amender ce jour-là. Une ou deux commissions - de peu de membres mais actifs et engagés - se désigneraient alors 1° étude, et 2° rédaction, qui aboutiraient avant la fin de cette année à quelques pages d'apport et de propositions pour le pays, que nous ferions circuler en délégation aux candidats, quels qu'ils soient (quelles qu'elles soient) à la prochaine élection présidentielle.
Soyons utiles, soyons témoins.
Très chaleureusement.
Bertrand Fessard de Foucault . promotion 1960
ayant connu donc et pratiqué ---  recteurs : Durand-Viel, Goussault, Desombre... pères spirituels : Lamande, Coutant, de Prunières, Meifred-Devals, Bonnet, Dutronc, Aubin, Boyer-Chamard... préfets : Longuet, Debains, Blanchard, Maucorps, Lesage, André ... surveillants : Cramard, Boullé.... et au réfectoire... Maurice... spirituels des anciens : Arlot, Bidard... concierge rue Louis-David, Mme Charretier, mais rue Franklin ? professeurs d'éducation physique : Géneau, Dubois....
à compléter et amender : promotions que vous représentez... liste des enseignants laïcs possible

 
[2] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens I 26 à 31 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Matthieu XXV 14 à 30

[3] - 9H de garde à vue au commissariat, une convocation en justice pour une jeune mère de famille militant pour un meilleur accueil des Réfugiés…
L’équipe de Hollande nous fait du Sarkozy…
Le 23/08/2016

Pour Poutine, l’exclusion pour dopage des sportifs russes aux Jeux paralympiques est «  en dehors de toute justice, morale et humanité.. »
Trois mots qui, on le sait , peuplent ses rêves…
Le 24/08/2016

Les premiers taxis sans chauffeurs apparaissent à Singapour.
Bientôt, sur cette planète, les seuls boulots qui resteront seront ceux de flics et de militaires…
Le 25/08/2016

L’arrêté municipal anti burkini portait une atteinte grave aux Libertés Fondamentales…
Seule solution pour Sarkozy et Valls : modifier la Loi.
Sur les Libertés Fondamentales ?
Le 26/08/2016

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