samedi 22 octobre 2016

Jean-Paul II - wikipédia - à jour au 4 août 2016





Jean-Paul II
Saint catholique
Image illustrative de l'article Jean-Paul II
Jean-Paul II à Denver, le 12 août 1993
Biographie
Nom de naissance
Karol Józef Wojtyła
Naissance
Décès
2 avril 2005 (à 84 ans)
à la Cité du Vatican
Saint de l’Église catholique
Pape de l’Église catholique
Élection au pontificat
16 octobre 1978 (58 ans)
Intronisation
Fin du pontificat
2 avril 2005
(26 ans 5 mois et 17 jours)
Cardinal de l’Église catholique
Créé
cardinal
Évêque de l’Église catholique
Consécration épiscopale
Précédent

James Johnston Navagh

António de Castro Xavier Monteiro

Suivant

Signature de Jean-Paul II Saint catholique


Blason
Totus tuus ego sum, Maria
(« Je suis tout à toi, Marie »)



Karol Józef Wojtyła (prononcé [ˈka.ɾɔl ˈju.zεf vɔ.ˈtɨ.wa] Prononciation du titre dans sa version originale Écouter) (Wadowice, près de Cracovie, en Pologne, 18 mai 1920Vatican, 2 avril 2005) est un prêtre polonais, évêque puis archevêque de Cracovie, cardinal, élu pape catholique le 16 octobre 1978 sous le nom de Jean-Paul II (en latin Ioannes Paulus II, en italien Giovanni Paolo II, en polonais Jan Paweł II)Note 1.
Étudiant polonais en philologie, il joue dans un groupe de théâtre antinazi et entre au séminaire clandestin en 1942. Ordonné prêtre en 1946, après des études à Rome et en France, il est prêtre en Pologne communiste en 1948 auprès de la jeunesse. Après sa thèse sur l'amour, particulièrement conjugal, le cardinal Sapieha le nomme à l'université. Il devient, en 1958, le plus jeune évêque polonais. Il s'oppose au matérialisme, notamment en demandant une église à Nowa Huta.
Pendant Vatican II, sa maîtrise des langues et de la théologie en font le porte-parole de l'épiscopat polonais, ce qui le fait remarquer par le futur Paul VI. Archevêque, puis cardinal en 1968 (le plus jeune), il défend les ouvriers face au régime communiste, défendant les droits de l'homme et il s'intègre à la curie où, à la demande de Paul VI, il prêche avec charisme les exercices spirituels de 1976. Il reçoit des voix lors du conclave d'août 1978. À l'issue du conclave d'octobre 1978, qui fait suite à la mort brutale de Jean-Paul Ier, il est élu sur proposition du cardinal König. C’est le premier pape non italien depuis le pape hollandais Adrien VI en 1520 et le premier pape polonais de l’histoire du catholicisme.
En tant que pape, il s'oppose à l'idéologie communiste et par son action, notamment en Pologne, favorise la chute du bloc de l'Est. Sa volonté de défense de la dignité humaine le conduit à promouvoir les droits de l’homme. Il améliore sensiblement les relations du catholicisme avec les juifs, les orthodoxes, les anglicans et les musulmans. Il est à l’origine de la première réunion internationale inter-religieuse d’Assise en 1986, réunissant plus de 194 chefs de religion.
Son pontificat (26 ans, 5 mois et 18 jours) est à ce jour le troisième plus long de l’histoire catholique après celui de saint Pierre et Pie IX. II a parcouru plus de 129 pays pendant son pontificat, plus de cinq cents millions de personnes ayant pu le voir durant cette périodeD 1, et institué de grands rassemblements, comme les Journées mondiales de la jeunesse. Il a béatifié 1 340 personnes et canonisé 483 saints, soit plus que pendant les cinq siècles précédents.
Jean-Paul II est généralement considéré comme l’un des meneurs politiques les plus influents du XXe siècleNote 2. Plus encore, il est présenté de plus en plus comme le modèle de la nouvelle évangélisation, portée par l'ensemble de sa vision pastorale et incarnée jusque dans sa sainteté de vie1. Béatifié le 1er mai 2011 par son successeur le pape Benoît XVI, puis canonisé par le pape François le 27 avril 2014, il est considéré comme saint par la religion catholique et fêté le 22 octobre, date de son intronisation pontificale.

Sommaire

Biographie

Jeunesse

Karol Józef Wojtyła nait à Wadowice, petite ville de Galicie, le 18 mai 1920 où réside une communauté juive importante qu'il côtoie quotidiennementA 1. Son père, Karol Wojtyła (né en 1879), est militaire de carrière. Sous-officier dans l'armée austro-hongroise, il devient, après l'indépendance de la Pologne en 1918, officier de l'armée polonaise. Il prend sa retraite en 1927 avec le grade de capitaine.
Il épouse en 1906 Emilia Kaczorowska, de cinq ans sa cadette. Le couple a trois enfants : Edmund Antoni (né en 1906), Olga Maria (morte dès sa naissance, en 1914), et enfin Karol Józef (prénoms de son père et de l'ex-empereur Charles Ier d'Autriche) en 1920. Très tôt, le petit Karol perd sa mère, atteinte d'une infection rénale (1929)H 1, et son frère aîné, devenu médecin, emporté par la scarlatine (1932)H 1.
Les époux Wojtyła avec le petit Edmund.
Karol Wojtyła père et fils.
Edmund Wojtyła.
Adolescent, Karol Wojtyła est passionné de littérature et de théâtreG 1. Il participe à des représentations théâtrales données par son lycéeA 2. Il se lie d'amitié avec deux actrices de sa troupe, Halina Krolikiewicz (pl) et Ginka Beer, joue dans de nombreuses pièces et obtient souvent les rôles principaux, remplaçant même au pied levé un acteur qui ne pouvait être présentG 2. Il rencontre Mieczysław KotlarczykA 3, professeur d'histoire au lycée des filles de Wadowice et passionné de théâtreG 3 qui, à partir de 1936, le forme à sa propre technique théâtrale, essentiellement fondée sur la force de la parole et du texteG 3. Ils échangent sur la place de la langue dans la culture et l'identité polonaise et Karol lui écrit même après son départ de Wadowice. Karol Wojtyla a alors la volonté de devenir acteur, et souhaite se consacrer au théâtreA 3.
À quinze ans, il devient président d'une association de jeunes qui se consacre à la Vierge MarieA 4. Le 6 mai 1938, Karol Wojtyła reçoit le sacrement de confirmationA 3. En août 1938, il quitte Wadowice, accompagné par son père, pour Cracovie où il suit des études de lettres à l’université JagellonneA 5. Il approfondit sa connaissance de l'étymologie, de la phonétique polonaise, du théâtre et de la poésie lyriqueA 5 et se spécialise en philologie polonaise.
La défaite polonaise de 1939 entraîne le démembrement et l'occupation du pays par l'Allemagne nazie et l'URSS. Parmi d'autres mesures, l'occupant allemand impose la fermeture de l'universitéA 6, et l'interdiction de fêter les saints polonaisA 6. Karol Wojtyła rencontre alors Jan Tyranowski, tailleur féru de spiritualité, homme de prière engagé dans sa paroisseG 4. Une fois pape, Jean-Paul II dit de celui qui était devenu un proche qu'il était « l'un de ces saints inconnus, cachés comme une lumière merveilleuse au bas de la vie, à une profondeur où règnent habituellement les ténèbres »A 7 Celui-ci lui propose de participer au Rosaire vivantA 8, organisation catholique clandestine. Jan Tyranowski pousse les membres du Rosaire vivant à prier, à se former, à vivre en présence de Dieu et à faire que « chaque instant serve à quelque chose »A 7,G 4. Tyranowski conseille à Karol Wojtyła la lecture des écrits de saints de l'Ordre du Carmel, comme Jean de La CroixG 4, Thérèse d'Avila et Thérèse de Lisieux2.
Karol Wojtyła continue à être acteur dans des pièces de théâtreB 1. Il écrit aussi trois pièces, David, Job et JérémieA 9. Dans ces pièces on peut voir des parallèles entre le destin de la Pologne et d'Israël. Le théâtre est conçu par Karol Wojtyła comme un moyen de résistance et de défense de la patrie polonaise contre l'occupant naziA 9. Karol Wojtyła donne des représentations clandestines avec des amis : c'est le théâtre surnommé Studio 39A 9.
Pendant l'automne 1940 dans la carrière de ZabrziwekA 10, il découvre la réalité du travail manuel, puis, en octobre 1940, il se fait embaucher en tant qu'ouvrier dans l'usine chimique SolvayA 11, ce qui lui permet d'échapper au service obligatoire allemand. Cette expérience marque durablement sa vie : « Cette expérience de la vie ouvrière avec tous ses aspects positifs et ses misères, aussi bien qu'à un autre niveau, les horreurs de la déportation de mes compatriotes polonais dans les camps de la mort, ont profondément marqué mon existence. »A 10.
Le 16 février 1941 survient le décès de son pèreA 12, dernier membre vivant de sa familleNote 3.
En juin 1941, l'Allemagne nazie déclare la guerre à son alliée l'URSS et toute la Pologne passe sous le joug nazi.
En juillet 1941, son ancien professeur de théâtre Mieczysław Kotlarczyk rejoint Cracovie avec son épouse. Ils sont hébergés dans l'appartement de Karol Wojtyła. Un mois plus tard, avec un groupe d'acteurs incluant Karol Wojtyła, Kotlarczyk fonde le « théâtre rhapsodique ». Ce style théâtral, d'une grande sobriété de moyens, met en exergue le texte à travers un art déclamatoire très travailléG 5. Pour Kotlarczyk, la tension dramaturgique provient de la « parole » exprimée et reçue, plus que d'une mise en scène spectaculaire. Ce travail sur la puissance, en soi, de la parole, influence profondément Karol Wojtyła dans son apostolat de prêtre, puis d'évêque et de papeG 5.
L'éradication de la culture polonaise est un des moyens utilisés par les nazis pour supprimer toute résistance à long terme dans le pays. Le théâtre rhapsodique fait dès lors partie d'un vaste mouvement de résistance culturelle clandestine, baptisé UniaG 6. L'Unia a aussi une branche militaire. Mais Karol Wojtyła refuse d'entrer dans la résistance armée, préférant des moyens plus pacifiques, comme le combat culturel et la prièreG 6,A 13. La troupe du « Théâtre rhapsodique » se produit dans la clandestinité, les acteurs risquant le peloton d'exécution s'ils se font prendreG 5.
Au cours de l'automne 1942, après un long temps de réflexion, il décide de devenir prêtre, et entre au séminaire clandestin de CracovieA 14,G 7.

Séminariste sous l'occupation

L'abbé Wojtyła, vicaire à Niegowic (1948)
Karol Wojtyła est accepté au séminaire clandestin que Mgr Sapieha, archevêque et cardinal de Cracovie, a organisé malgré l’interdiction allemande de former de nouveaux prêtres, en octobre 1942A 15. Chaque étudiant est suivi par un professeur ; les cours ont lieu dans des églises ou chez des particuliersA 15. Karol travaille comme ouvrier la journée et étudie le soirB 2. Il lit alors le Traité de la dévotion à la Très Sainte Vierge Marie, de saint Louis-Marie Grignion de MontfortA 16. La lecture de Louis-Marie Grignon de Montfort a eu un grand impact dans sa vie, (sa devise en tant qu'évêque puis pape « Totus Tuus », est issue de la lecture du Traité de la dévotion à la très Sainte Vierge Marie). Il s'initie aussi à la philosophie, et notamment à la métaphysique. Celle-ci, dans un premier temps, le déroute. Mais au bout de deux mois de travail intensif, il y trouve les raisons profondes de son existence et la confirmation de ses intuitions sensiblesG 8. Il restera toute sa vie passionné de philosophieG 9.
Le 29 février 1944, il frôle la mort. Il est renversé par une voiture et se retrouve pendant quinze jours à l'hôpital, victime d'un traumatisme crânienA 17.
Le 6 août 1944, Hitler décide de réprimer l'insurrection de Varsovie. Karol Wojtyła échappe à une rafle qui a lieu dans son immeuble, restant silencieusement en prière dans son appartement situé en sous-solG 10,A 18. Menacé par la répression, il trouve refuge au palais épiscopal où Mgr Sapieha décide de cacher les séminaristesA 19. Il ne sort que très rarement du palais épiscopalA 18 et avec de faux papiersB 3. Il ne retrouve sa liberté de mouvement que le 17 janvier 1945, à la suite de la libération de Cracovie par l'Armée rouge. L'armée soviétique salue l'attitude du cardinal face aux nazisB 4.
Karol Wojtyła étudie particulièrement la théologie de Jean de La Croix, de Thérèse d'Ávila et de Thérèse de LisieuxB 5. Il pense d'ailleurs un temps à devenir carme, mais y renonceG 11,3. En 1946, Mgr Sapieha, qui vient d'être nommé cardinal, décide de l'envoyer compléter sa théologie à Rome. Il avance la date de son ordination pour faciliter son départB 5. Karol Wojtyła est ordonné prêtre lors de la Toussaint, le 1er novembre 1946. Il a 26 ans.

Ministère de prêtre

Karol Wojtyła poursuit ensuite sa formation à l’Angelicum de Rome, université alors dirigée par les dominicains, et où les cours sont dispensés en latinB 6. Il y reste deux ans, pour préparer sa thèse de doctorat en théologie sur « La foi dans la pensée de saint Jean de la Croix »B 5,A 20. Il loge dans le collège belge, où il apprend le françaisB 6. Pour les besoins de sa thèse, il apprend aussi l'espagnol.
Le cardinal Sapieha lui demande de visiter l'Europe pendant ses vacances afin d'y étudier les méthodes pastorales. Il voyage alors en France et en Belgique. Pendant ce séjour, il découvre la réalité du début de la déchristianisation de la France mais aussi les nouvelles méthodes pastoralesB 7. Il rencontre le théologien Henri de Lubac et observe l’expérience des prêtres-ouvriers. En Belgique, il rencontre l’abbé Joseph Cardijn, fondateur de la Jeunesse ouvrière chrétienneB 7. À son retour en Pologne, il publie dans la revue catholique de Cracovie son impression positive sur les nouvelles formes d'évangélisation en France, pays d'une « magnifique culture intellectuelle catholique », mais pays de mission ayant de nombreux incroyantsC 1. Il voit alors la nécessité de s'adapter aux situations nouvelles liées à la disparition d'une foi plus traditionnelle et observe avec intérêt les nouvelles formes d'évangélisation, qui « montre de nouvelles voies, de nouvelles méthodes pour le travail apostolique »C 2 : une nouvelle évangélisation.
Karol Wojtyła, jeune prêtre avec ses étudiants à Cracovie (1950).
En juin 1948, il est envoyé à NiegowićB 8, un petit village de la campagne galicienne à cinquante kilomètres de CracovieA 21. Il y découvre le développement du stalinisme en Pologne. Il lit Lénine et Karl Marx, afin de mieux comprendre la logique communisteA 22. Il défend cette conception : « Le socialisme n'est pas contraire aux enseignements de l'Église, mais les méthodes des communistes sont contre l'Église. Le communisme prétend imposer aux gens des conceptions matérialistes, il torture la nation »A 22. Face aux pressions faites par le régime communiste, Karol Wojtyła conseille de ne jamais résister, affirmant que « les choses mauvaises doivent être vaincues par la bonté. Nous devons montrer le bon exemple, faire preuve d'humilité »A 23.
Le cardinal Sapieha le nomme en mars 1949 à la paroisse universitaire Saint-Florian de Cracovie. Pendant cette période il découvre « l'importance fondamentale de la jeunesse »A 23,Note 4. Il encadre alors un groupe de jeunes, à qui il donne des conférencesB 9.
Il apprend avec eux, fait du ski avec euxB 10 et organise une nouvelle forme d'évangélisationA 23. Il organise des excursionsB 9, composées de temps de réflexion, de prière et de sport, ceci deux fois par an pendant quinze joursB 11. Il célèbre la messe sur un canoë, chose assez rare avant le concile Vatican II, et s'habille en civil, afin de ne pas se faire repérer par le régime communisteA 24. Au cours de ces excursions, il écoute et discute beaucoup avec des jeunes, souvent fiancés, avec qui il parle des différents aspects de la vie conjugaleA 24. Il innove en discutant ouvertement de la sexualitéA 25. Il invite hommes et femmes « à apprendre à être ensemble avant de s'engager dans une relation plus intime. Ils devraient apprendre à se comporter l'un vis-à-vis de l'autre, à être patients, à s'entendre, à se comprendre mutuellement »A 26. Il développe une réflexion profonde sur la vocation du mariage, qui restera toute sa vie l'une des grandes thématiques de son enseignementA 26.
Karol Wojtyła pendant une excursion.
Il est nommé à l'université par le cardinal Sapieha contre sa volontéB 12. Il étudie alors pour rédiger une thèse de philosophie. Il se spécialise en éthique et précisément sur la question de l'amour en général et de l'amour conjugalB 13. Il étudie la philosophie de saint Thomas d'Aquin et les phénoménologues, dont Edith SteinG 12, et sa thèse porte sur le phénoménologue Max Scheler. Il apprend l'allemand, afin de mieux comprendre SchelerB 14. Il obtient son doctorat de philosophie en 1953B 14. Il continue cependant ses excursions avec les jeunes pendant l'étéB 14.
En 1953, il occupe la chaire de théologie morale et éthique sociale de la Faculté de théologie de l'université JagellonneB 15. Il écrit des poèmes sous le pseudonyme d'Andrzej JawieńB 16. Le régime soviétique accentue alors sa répression, développant un culte de la personnalité autour de Staline. Des personnalités catholiques comme le cardinal Stefan Wyszyński sont emprisonnées en septembre 1953A 27. Le prêtre responsable du Rosaire Vivant est condamné à mortA 27. L'enseignement catholique est interdit dans les écolesA 20, et la faculté de théologie de l'université Jagellonne, où enseigne Karol Wojtyła, est ferméeB 17 en octobre 1954A 27. Après la mort de Staline, les relations deviennent plus libres. Des manifestations en faveur de la liberté religieuse ont lieu et le cardinal Wyszyński est libéréB 18 en 1956A 28. En 1954, Karol Wojtyła est nommé professeur d'éthique à l’université catholique de Lublin. Il fonde dans cette ville un Institut de morale dont il conserve la direction jusqu’en 1978.
Karol Wojtyła participe alors secrètement autour du doyen et des professeurs de philosophie à des réunions afin de discuter de la situation de l'Église et de la nation. Ensemble, ils développent des moyens subtils afin de saper le communisme de l'intérieur, spirituellement et philosophiquement. Karol Wojtyła critique le communisme, considérant que l'éthique marxiste ne permet pas d'appréhender la réalité de l'homme en tant que telA 29. Ainsi il estime que les marxistes « considèrent l'homme comme quelque chose qui peut être créé dans le communisme - mais il n'y a pas de place pour l'individu, pour l'essence de l'homme. Parce que l'essence de l'homme s'incarne en chaque individu »A 29. Karol Wojtyła estime aussi que l'approche chrétienne de la vie et de la société est extrêmement réaliste, alors que l'approche marxiste finit par « être purement idéaliste, faute d'être concrète »A 29. Face à cette opposition, il ne cherche jamais à développer une confrontation armée ou violente avec les communistes. Il cherche ainsi à fuir les problèmes politiques et les conflits, afin de ne pas gaspiller de temps, et concentre son activité au développement de la connaissance, afin de se consacrer à un travail positifA 29. Ainsi on ne trouve pas de réaction officielle du futur pape lors du soulèvement de Poznań en 1956A 29.

Évêque à Cracovie

Visite de l'église de la Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie à Cracovie début juin 1967, peu de temps avant d'être créé cardinal.
Le 28 septembre 1958, le pape Pie XII le nomme évêque auxiliaire de Cracovie. À 38 ans, Karol Wojtyła est le plus jeune évêque de la République populaire de PologneB 19. Cette nomination est validée par le régime communiste, car Karol Wojtyła est considéré comme une personne qui ne s'intéresse pas aux débats politiques, contrairement au cardinal Stefan WyszyńskiA 30. Le régime communiste voit dans le nouvel évêque un moyen de contrer et de diviser l'épiscopat polonaisA 30.
C’est à cette époque qu’il choisit sa devise « Totus tuus » (« tout à toi »), inspirée4 de la spiritualité de Louis-Marie Grignion de Montfort et illustration de sa dévotion à la Vierge Marie.
En tant qu'évêque auxiliaire il est responsable de la pastorale des étudiantsB 20. Il continue alors d'enseigner la morale à la faculté de théologieB 21. Il enseigne principalement saint Thomas d'Aquin, Scheler, Husserl, Heidegger, IngardenB 21. Il tente de concilier dans sa réflexion, mais aussi dans les articles qu'il publie, la philosophie de saint Thomas avec la phénoménologie. Il considère que la phénoménologie propose des outils mais qu'il lui manque une vision générale du monde propre au thomismeB 18.
Il continue ses activités littéraires, donnant même en 1960 une pièce de théâtre, La Boutique de l’orfèvre, dont le sous-titre est : « Méditation sur le sacrement de mariage qui, de temps en temps, se transforme en drame »5, puis en 1964, une dernière pièce, Rayonnement de la paternité, sous-titrée : « Un mystère ». Il collabore aux revues Znak et Tygodnik Powszechny, signant ses poèmes du pseudonyme « Andrzej Jawień ».
En 1962, l'administrateur apostolique de Cracovie, Mgr Eugeniusz Baziak, meurt. Karol Wojtyła est alors nommé pour le remplacer le 13 janvier 1964, devenant ainsi le plus jeune administrateur de diocèse en PologneB 22.
Pendant plus de vingt ans, Karol Wojtyła défend les paroissiens de la ville nouvelle de Nowa Huta, cité communiste modèle, privée initialement de lieu de culte. Il soutient la construction d'une église en célébrant des messes de Noël en plein airD 2. Paul VI lui offre une pierre de l'ancienne basilique vaticaneA 31, qui devient la première pierre de l'église de l'Arche du Seigneur (de), inaugurée en 19776.

Concile Vatican II

Peu de temps après sa nomination comme évêque, le nouveau pape Jean XXIII décide d'ouvrir le IIe concile œcuménique du VaticanA 32. L'évêque Karol Wojtyla est alors invité à participer au concile. La phase préparatoire se déroule du 2 janvier 1959 au 11 octobre 1962B 23. Dans la réponse au questionnaire pour le Concile Vatican II, Karol Wojtyła demande que le concile se prononce clairement sur « l'importance de la transcendance de la personne humaine face au matérialisme croissant de l'époque moderne »A 33. Il souhaite que soit renforcé le rôle des laïcs dans l'Église, mais aussi le dialogue œcuménique et le célibat des prêtres qu'il défendA 34,D 3. Même s'il n'a jamais joué un rôle fondamental au cours du Concile, sa position semble s'être progressivement renforcée au fil du concile au sein de la délégation des évêques polonaisA 35.
La première session du concile se déroule du 11 octobre 1962 au 8 décembre 1962B 23. Au cours de ce concile, Karol Wojtyła, parlant le français, l'anglais, l'allemand, le polonais, le russe, l'espagnol, l'italien et le latin, devient progressivement le porte-parole de la délégation polonaiseA 36. Cette délégation étant la plus importante du monde communiste, elle jouit d'une certaine autorité sur les questions concernant la vie de l'Église au sein du bloc de l'EstA 37. Au fil des débats, Karol Wojtyła se lie d'amitié avec des évêques africainsB 24, qu'il sent animés d'une foi jeune, vivante, mais aussi avec les évêques allemandsA 37. Il croise des théologiens tels que Hans Küng et Joseph RatzingerD 4. La nomination de Karol Wojtyła comme archevêque en 1964, lui permet d'avoir une plus grande stature au sein de la délégationA 38.
Il participe de manière active au Schéma XIII du Concile Vatican II, contribuant principalement au développement de l'exhortation sur l'Église dans le monde de ce tempsB 13. Lors du concile Vatican II, deux tendances s'affrontent sur la conception de l'athéisme, souvent liée à la représentation existante du marxisme. Karol Wojtyła ne prend jamais ouvertement position pour l'une d'entre elles, mais défend sa conception face à l'athéisme, lors d'une tribune le 21 octobre 1964 : « Nous poursuivons une quête en même temps que nos frères humains... Évitons de faire de la morale ». Il invite l'Église à employer la méthode heuristique, exactement « comme on aide l'élève à découvrir la vérité par lui-même »A 39. Karol Wojtyła demande alors de considérer l'athéisme, non dans sa composante sociologique ou politique, mais avant tout dans son état intérieur de la personne humaineA 39. Ainsi lors de son intervention du 28 septembre 1965, il déclare : « L'athée croit fermement à son « ultime solitude », parce qu'il croit que Dieu n'existe pas. D'où son désir de se rendre d'une certaine manière immortel, à travers la vie de la collectivité. Nous devons donc nous demander pourquoi le collectivisme favorise l'athéisme et vice et versa ».
Le 30 novembre 1964, Paul VI reçoit pour la première fois Karol Wojtyła lors d'une audience privée. Le pape avait suivi ses interventions lors du concile, et il lui apparaissait comme la figure la plus marquante parmi la délégation polonaiseA 31, celle d'un évêque attaché à la tradition mais recherchant résolument le renouveau de l'Église, défendant l'autorité de l'Église sans étroitesse d'esprit, tout en étant doté d'une volonté de mettre la personne humaine et son salut au cœur des préoccupationsA 40.
À la fin du concile, les évêques polonais envoient une lettre aux évêques allemands, appelant à la réconciliation des deux nations. La dernière phrase « Nous pardonnons et implorons le pardon »B 25, est vivement critiquée par le régime politique polonaisA 31, qui stigmatise l'attitude des évêques et leur manque de patriotismeD 5. L'objectif était de favoriser la réconciliation entre les deux nations et d'éviter les revendications de territoire entre celles-ciD 6, tout en n'oubliant pas la réalité des tensions historiques entre les deux pays, liées aux guerres et aux camps de concentration.

Archevêque

Le cardinal Stefan Wyszyński.
Paul VI le nomme archevêque de Cracovie le 30 décembre 1963A 41 au côté du Cardinal Wyszyński, primat de Pologne, et figure de proue de l’épiscopat polonais dans la résistance au communisme. Il entre en fonction le 13 janvier 19647. Cette nomination continue à être soutenue par le régime communiste, qui considère toujours Karol Wojtyła, du fait de son absence d'implication dans les débats politiques, comme un allié face au cardinal WyszynskiA 36,D 7. Cette nomination intervient alors même que le cardinal Wyszynski voulait promouvoir d'autres personnes à ce posteA 42. Ce titre posa des problèmes à Karol Wojtyła qui craignait que le pouvoir communiste utilise et développe une concurrence entre les deux archevêques de Pologne. Karol Wojtyla choisit alors de soutenir inconditionnellement le Cardinal WyszyńskiB 26,D 7. Il est secrètement convoqué par le régime communiste. Il décide en juillet 1965, sans l'en avertir, de reprendre et de défendre les conceptions du cardinal Wyszynski sans montrer la moindre divergence avec luiA 43. Ainsi Karol Wojtyła refuse de participer au premier Synode des évêques, qui a lieu à Rome, car le cardinal Wyszynski n'est pas autorisé par le régime à y participerD 7. Karol Wojtyła est alors mis sous écoute et espionné par le pouvoir en place ; il est parfois suivi lors de ses déplacementsD 8.

Célébration du Millénaire

En 1966, l'archevêque organise la célébration du millénaire de la Pologne, lié à la commémoration du baptême de Mieszko Ier de Pologne, le 4 avril 966D 9. Il préside plus de cinquante messes d'anniversaire, dont une messe pontificale au nom du pape Paul VI, qui n'est pas autorisé à entrer en Pologne, au sanctuaire Jasna Góra de Częstochowa, haut lieu du catholicisme polonaisA 43. L'objectif de la célébration du millénaire de la Pologne est aussi de mettre en avant l'héritage profondément chrétien du paysB 27 alors même que le gouvernement communiste promeut l'athéisme.

Amour et responsabilité

En 1962B 28, il publie Amour et responsabilité dans lequel il développe une conception philosophique et chrétienne de l'amour et de la sexualité.

Cardinal

Paul VI le nomme cardinal de San Cesareo in Palatio le 26 juin 1967B 29. Il est alors, à quarante-sept ans, le plus jeune de tous les cardinaux vivantsA 44. À la suite de cette nomination, il passe deux mois par an au VaticanB 30. Il y devient membre de quatre congrégations : celle pour le clergé, pour l'éducation catholique, pour le culte divin, et pour les Églises orientalesA 44. Paul VI le nomme aussi consulteur du Conseil des laïcsA 44.
Au printemps 1968, une révolte des étudiants polonais éclate face à la censure du régime communiste. Celui-ci accuse les Juifs d’être responsables de la révolte. Karol Wojtyła prend alors publiquement la défense des étudiantsD 10 et invite, à une conférence organisée à l’archidiocèse de Cracovie, le philosophe juif Roman Ingarden, montrant ainsi son soutien à la communauté juiveA 45. L'année suivante il visite officiellement une synagogue, affichant une nouvelle fois sa solidarité envers la communauté juiveD 11.
Au cours de ces années, Karol Wojtyła organise l'aide secrète à l'Église de Tchécoslovaquie, en grande partie détruite par le régime communiste. Il ordonne alors secrètement des prêtres à CracovieD 12. Après la mort de l'évêque tchèque Štěpán Trochta en 1974, le pouvoir interdit à Karol Wojtyła de venir célébrer les obsèques. Néanmoins, il salue publiquement la figure héroïque du défuntD 13.
Les ouvriers de Pologne se révoltent en 1970 face à l’augmentation des prix. La répression du régime entraîne la mort d'une quarantaine de personnes. Le cardinal Wojtyła, tout en se défendant de vouloir agir politiquement, prend la défense des ouvriers. Il tente d'éviter le durcissement des conflitsA 46.
Une nouvelle révolte éclate le 25 juin 1976. Des ouvriers manifestent dans la rue. Karol Wojtyła prend la défense des droits de l’hommeD 10, affirmant, lors de l’homélie de la veille du jour de l’an, qu’il défendait « le droit de manger à sa faim, le droit à la liberté… une atmosphère d’authentique liberté sans contraintes… que rien ne menace. »A 45. Il critique plus tard ouvertement la censureA 46 et les obstacles à la pratique du catholicisme. Cette défense des droits de l’homme se fait de plus en plus ouvertement. Il va jusqu’à affirmer en 1977 que « les droits de l’homme ne peuvent être accordés sous la forme de concessions. Ce sont des droits innés, qu’il s’efforce de concrétiser au cours de sa vie. Et s’il ne peut pas les réaliser, les vivre pleinement, l’homme se révolte. Et il ne peut en être autrement, car il est homme, son sens de l’honneur l’exige. »A 47. Cette défense des droits de l’homme va de pair pour le cardinal Wojtyła avec la défense et la reconnaissance de la nation. Il rejette la conception d’une nouvelle Pologne rattachée au mouvement communiste international et qui oublierait l’histoire et l’héritage du paysA 48.
Parallèlement à ces prises de positions publiques, le cardinal encourage l’émergence du réseau d’intellectuels clandestins Odrodzenie (Renaissance), dialoguant fréquemment avec eux.
Le cardinal Wojtyła participe aussi à des congrès internationaux, invité par la philosophe américaine Anna-Teresa Tymieniecka, tant à Naples où il débat avec des phénoménologues sur la place de l'auto-détermination (1974), qu'à Harvard où il participe à une conférence en 1976A 49. Ces voyages lui permettent de rencontrer l'épiscopat américain, et d'acquérir progressivement une stature internationale8.

Humanae Vitae

Dès la fin du concile Vatican II, le pape Paul VI nomme Karol Wojtyła membre de la commission sur les questions de la contraception et de la sexualitéA 44. Le cardinal polonais joue un rôle important dans le groupe qui conseille Paul VI sur le thème de la contraception juste avant l'encyclique « Humanae Vitae », publiée en 1968. Il reprend la conception de la sexualité qu'il avait développée au début de son ministère de prêtre. Il préside une commission d'étude dans son diocèse. Celle-ci est composée de laïcs et de membre du clergéA 50. Il envoie directement au pape Paul VI le fruit de ses réflexionsA 50. Lors de la publication d’Humanae Vitae, Karol Wojtyła se dit très satisfait d'avoir « aidé le pape ». Un prêtre du diocèse de Cracovie affirme que près de soixante pour cent de l'encyclique provient du rapport de WojtyłaA 50.

Synode diocésain

Une de ses initiatives originales, en tant qu’archevêque de Cracovie, est l'ouverture, en 1972, d’un synode pastoral visant à partager la collégialité de Vatican-II avec les prêtres et fidèles de l’archidiocèseB 31,D 14. Plus de 500 groupes d’études, composés de fidèles de toutes conditions, vont approfondir régulièrement les textes de Vatican-II. Ce sont en tout plus de onze mille personnes qui étudient ainsi les enseignements du concileA 51. Ce synode de Cracovie se poursuit jusqu’en 1979 et contribue à mettre en pratique les principes du concile dans l’archidiocèseB 32,G 13,9.

Synode des évêques

Karol Wojtyła participe aux synodes des évêques de 1969 sur la collaboration des épiscopats nationaux avec le siège apostolique, puis à celui de 1971 sur le sacerdoce et la justice dans le monde. Il est, en 1974, le rapporteur du synode sur l'évangélisation dans le monde contemporainB 33.
Paul VI reçoit souvent le cardinal WojtyłaA 50, dont plus de onze fois pendant la période 1973 à 1976. Cette connivence entre le cardinal Wojtyła et Paul VI conduit ce dernier à proposer à Karol Wojtyła de prêcher les Exercices spirituels du carême 1976D 15 au pape et à la curie romaineA 50,10. La préparation des Exercices spirituels conduit à un échange de correspondance entre Karol Wojtyła et le théologien allemand Joseph Ratzinger qui lui envoie son introduction au christianisme. Ce sera le début d'une amitié entre les deux hommesF 1. Cette retraite prêchée au Vatican fait connaître Karol Wojtyła auprès de la Curie, le rendant pour la première fois papabileA 50,11. Au cours de ces homélies il développe l'idée que les catholiques devaient être un signe de contradiction dans le monde, affirmant la vérité de Dieu, face au silence. Il critique tant le consumérisme de l'Occident que l'athéisme d'État communisteD 16.

Personne et Acte

En 1969 parait en Pologne une première version de ce qui est considéré comme l'œuvre philosophique majeure du futur Jean-Paul II, Osoba i czyn (« Personne et Acte »). Il y développe sa conception de l'amour et de l'homme. Après sa rencontre avec Anna-Teresa Tymieniecka en 1973, commence une amitié « intense » (selon le journaliste Edward Stourton (en) qui sous-entend une amitié amoureuse d'après les 300 lettres de la main de Karol Wojtyla retrouvées dans la Bibliothèque nationale de Varsovie)12 et une longue collaboration qui aboutira en 1979 à la publication en anglais de la version définitive de l'ouvrage, The Acting Person13.
Le développement de sa conception de l'homme donne une place primordiale à l'autodétermination de l'être humain, l'individu devant donner forme à sa vie et décider ce qu'il veut en faire. Cette conception centrée sur la personne constitue le fondement pour le cardinal Wojtyła du rôle des systèmes politiques, qui ont pour vocation d'aider les individus à se déterminer eux-mêmes. Cela le conduit à critiquer les dérives des systèmes politiques : « Si, d'une part, un système sociopolitique ne donne pas à l'individu ce droit légitime - c'est le cas des régimes totalitaires et communistes, qui abolissent l'autodétermination de l'être humain -, l'État est pernicieux. D'autre part, si les sociétés et les cultures autorisent l'individu à devenir strictement individualiste et à négliger les liens avec la communauté que cette autodétermination exige et établit à la fois, la cohésion sociale s'effrite »A 52.

Conclave d'août 1978

Article détaillé : Conclave d'août 1978.
Le 26 août 1978, à la mort de Paul VI, Karol Wojtyła, cardinal, participe à l'élection du futur pape. Albino Luciani, patriarche de Venise, est alors élu, et prend le nom de Jean-Paul IerA 53, en hommage aux deux précédents papes qui ont ouvert et fermé le Concile Vatican II, Jean XXIII et Paul VI. Jean-Paul Ier meurt trente-trois jours plus tard. Au cours de ce conclave, Karol Wojtyła aurait déjà reçu quelques voix de cardinaux14.

Élection

Première apparition de Jean-Paul II au balcon après l'annonce de son élection le 16 octobre 1978
Timbre commémoratif pour ses 70 ans édité en RDA
D'après l'opinion qui s'imposa par la suite, le conclave aurait été divisé entre deux favoris : Giuseppe Siri, archevêque de Gênes, plutôt conservateur et Giovanni Benelli, archevêque de Florence proche de Jean-Paul Ier et grand électeur du conclave précédent15,G 14. Mais aucun ne s'imposeB 34 et Karol Wojtyła, qui était aussi pressenti, est élu au huitième tour de scrutin, le 16 octobre 1978, pape de l’Église catholique. On sait d'autre part, que Mgr König, archevêque de Vienne, était très proche de lui, et paraît avoir été l'un de ses grands électeursB 35.
Enfin, les cardinaux allemands ont activement fait campagne pour l'archevêque de Cracovie ; parce qu'ils représentaient une église aux moyens financiers considérables, ils passaient beaucoup de temps en déplacements hors d'Europe pour mettre en œuvre une action caritative importante (hôpitaux, écoles, etc.) ; ils disposaient d'une forte notoriété auprès de prélats africains et sud-américains et donc, d'une influence importante ; moins de quarante ans après l'agression nazie sur la Pologne, ce soutien était particulièrement symbolique.
D’après George Weigel, plusieurs facteurs peuvent expliquer son élection. Cardinal depuis onze années, Karol Wojtyła était bien connu des autres électeurs16. Ses interventions lors du concile Vatican II et sa prédication pendant la retraite papale en 1976 avaient été remarquées17. Il avait une longue expérience de la résistance culturelle au communisme qui pouvait contribuer à renouveler l’Ostpolitik du Saint-Siège. Mais avant tout, selon Weigel, il avait marqué les esprits dans sa mission d’évêque diocésain, montrant qu’une direction ferme pouvait être possible au milieu des tensions post-conciliairesG 15. De même, pour Bernard Lecomte, le souhait général des cardinaux était « d'élire un pasteur, un homme ayant l'expérience du terrain »18.
La surprise n'en est pas moins très grande : il est le premier pape slave de l'histoire et le premier non italien depuis Adrien VI en 1522. La foule croit d'abord avoir affaire à un cardinal africain, et nombre de commentateurs sont pris de court lors de l'annonce, ignorant tout du nouveau pape, le service de presse du Vatican n'ayant lui-même pas prévu de fiche biographique. Jean-Paul II se démarque dans la succession des papes par sa nationalité, sa relative jeunesse et sa condition d’ancien athlète. Surtout, il vient d’un pays communiste, d’au-delà du rideau de fer. Dans sa première déclaration, ce détenteur de l'infaillibilité suggère avec humour à la foule de le corriger s'il fait des erreurs… en italien. Le pape est polyglotte.
Après avoir, semble-t-il, renoncé à prendre le même nom que le saint patron de la Pologne, Stanislas, sur demande du cardinal-primat de Pologne, il choisit Jean-Paul II, en continuité avec ses trois prédécesseurs immédiats. Il inaugure son pontificat le 22 du même mois.
Son pontificat est le troisième plus long (9 664 jours) de l’histoire bi-millénaire de la papauté. Sur ses 263 prédécesseurs, seul Pie IX (1846-1878) a régné plus longtemps que lui (31 ans, 7 mois et 17 jours), mais saint Pierre, le premier des évêques de Rome, aurait régné encore plus longtemps (34 ans ou 37 ans dont 25 à Rome). Durant son règne, il aura connu trois présidents français, cinq présidents des États-Unis, et sept chefs d’État d’Union soviétique puis de Russie19.

Pontificat

Jean-Paul II à Poznań en 1987
Les premiers jours de son pontificat sont marqués par des changements de forme du fait de Jean-Paul II[pas clair]. Il prépare personnellement ses premiers discours, et va directement à la rencontre du public, montrant alors sa grande indépendance vis-à-vis du protocole et de la curieA 54.
Les premiers discours de Jean-Paul II marquent son attachement au concile Vatican II, à la collégialité dans l'Église, mais aussi au respect de la tradition, de la liturgie et sa volonté de poursuivre le dialogue œcuménique et la recherche de la paix et de la justiceA 55.
Le 22 octobre 1978, lors de la messe inaugurale de son pontificat, il prononce le discours « N'ayez pas peur » qui marque le début de son pontificat, montrant sa détermination, appelant à un christianisme plus engagé et à l'ouverture des frontières, interpellant :
« N'ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ. À sa puissance salvatrice, ouvrez les frontières des États, des systèmes politiques et économiques, les immenses domaines de la culture, de la civilisation et du développement. N’ayez pas peur ! Le Christ sait ce qu’il y a dans l’homme ! Et lui seul le sait20! »
Il visite alors Assise, et se proclame porte-parole de « l'Église du silence », représentant l'église sous les régimes communistesA 56. Il défend très vite les droits de l'homme, considérant la liberté de pratiquer sa religion comme le fondement de toutes les autres libertés lors d'un discours pour le trentième anniversaire de la Déclaration des droits de l'hommeA 57.
Jean-Paul II décide d'aller au Mexique en 1978. Au cours de son voyage, il multiplie les rencontres et les allocutions. Il visite le sanctuaire marial de Notre-Dame de Guadalupe. Au cours de ce voyage le pape critique les fonctions politiques que prennent certains prêtresB 36, en partie liés à la théologie de la libération. Cependant le refus par le pape de fonctions trop politiques de la part du clergé ne l'empêche pas de prendre position pour la défense des pauvres et des indigènesA 58. Il invite ainsi à lutter contre l'injustice et dénonce les atteintes portées à la dignité de l'hommeB 37.
Dès l'année suivante il visite la Pologne, l'Irlande, les États-Unis (il est le premier pape à se rendre à la Maison-Blanche21) et la TurquieA 59. Il débute au cours des audiences papales du mercredi une véritable catéchèse sur la destinée humaine, la sexualité ou la théologie du corps. En 1980 il se rend en Afrique, en France et au Brésil. Il défend l'appartenance à l'Église catholique de l'Église uniate, que Staline avait voulu dissoudre et annexer au patriarcat orthodoxeA 59.

Attentat de mai 1981

Jean-Paul II et les époux Reagan en 1982.
Le mercredi 13 mai 1981, jour de l'audience générale hebdomadaire qui se tient place Saint-Pierre à Rome, et devant une foule de 20 000 fidèles, Jean-Paul II est victime d’un attentatA 60. Mehmet Ali Ağca, un jeune turc de 23 ans, déjà condamné dans son pays pour un assassinat commis deux ans plus tôt, fait feu sur le pape avec un pistolet automatique Browning de calibre 9 mm, à une distance de moins de six mètres. Six semaines plus tôt avait eu lieu à Washington la tentative d'assassinat du président américain Ronald Reagan.
Atteint par trois balles, le pape doit être opéré en urgence, mais aucun organe vital n'est atteint22. L'attentat ayant lieu le jour-anniversaire de la première apparition de la Vierge de Fátima, qu'il devait mentionner dans son discours, Jean-Paul II attribue sa survie à l’intervention de la Vierge de FátimaA 61, et il pense que cet attentat est celui évoqué dans le message de Fátima.
Jean-Paul II dans la papamobile en 1999.
Plusieurs thèses ont été formulées sur un possible commanditaire. Selon certaines sources, cet attentat pourrait être l’œuvre du GRU, les services de renseignements de l’armée soviétiqueA 62. D'autres personnes, du fait de la nationalité de Mehmet Ali Ağca, pensent que des groupes islamistes radicaux pourraient être à l'origine de l'attentatA 63, le jeune Turc étant contre la visite du pape en Turquie, voyant en lui « le Commandant des Croisades, Jean-Paul déguisé en chef religieux. Si cette visite n'est pas annulée, je ne manquerai pas de tuer le pape-Commandant »A 64. D'autres sources[Lesquelles ?] laisseraient entendre qu'il s'agirait d'une action menée par la mafia turque commanditée par la mafia italienne. Enfin, certains n'y ont vu que la volonté propre de Mehmet Ali Ağca, considérant qu'il souffrait de troubles psychiatriquesA 65.
À la suite de cet attentat, qui a manqué de peu de lui coûter la vie et qui lui laissera des séquelles, le pape circule parmi la foule dans une voiture blindée, surnommée la « papamobile ». En 1983, il se rend dans la cellule de Mehmet Ali Ağca pour lui accorder son pardonD 17.

Pologne

Lech Wałęsa a l'intuition d'afficher des posters de Jean-Paul II sur les grilles des chantiers navals de Gdańsk en août 1980 qui le[Qui ?] place en position d'arbitre de la crise et contribue ainsi à la signature de l'accord de Gdańsk du 31 août. Wałęsa obtient la permission de rencontrer le pape en 1981. Il affirme alors que « sans l'Église rien ne peut se passer » en PologneA 66,D 18. Jean-Paul II publie sa première encyclique sociale entièrement consacrée à la question du travail, Laborem Exercens23. Il affirme dans cette encyclique la supériorité du travail sur le capital, définissant une anthropologie catholique du travail. Il défend aussi la légitimité des syndicatsA 67.
Par cette encyclique, il montre son soutien à la cause polonaise de Solidarność. Il pousse les évêques polonais à défendre les accords qui ont lieu en PologneA 68. Cette période marque un fort rapprochement entre l'administration Reagan et Jean-Paul II, qui partagent des informations confidentielles sur la PologneNote 5. Ronald Reagan soutient aussi la position du pape sur les questions liées à l'avortement. Le 12 décembre 1981, face à l'augmentation des protestations en Pologne, le général Wojciech Jaruzelski déclare la loi martialeA 69. Jean-Paul II cherche alors à apaiser les revendications, craignant un bain de sang, et affirmant qu'il faut promouvoir la paix. Lors de sa visite en Pologne en 1983, il soutient les opposants au régime. Il appelle les Polonais à suivre leur conscience, à « faire un effort pour être un individu doté de conscience, appeler le bien et le mal par leur nom et de ne pas les confondre... développer en soi ce qui est bon et chercher à redresser le mal en le surmontant en soi-même ». Par la suite il défend la justice sociale, les droits fondamentaux, les salaires équitables et les syndicats interdits par la loi martialeA 70. Au cours de cette visite, il reçoit le titre de docteur honoris causa de l'université jagellonne de Cracovie24.

Attaque à Fatima en 1982

Dans le film Testimony, portant sur la vie de Jean-Paul II, le cardinal Stanisław Dziwisz affirme que le souverain pontife a été blessé par un coup de poignard lors d'une visite au sanctuaire marial de Fatima au Portugal en 1982.
Le pape, qui venait remercier, dans ce sanctuaire, la Vierge Marie pour avoir échappé aux coups de feu tirés contre lui par Mehmet Ali Ağca, est attaqué par Juan María Fernández y Krohn, un prêtre intégriste espagnol opposé à la libéralisation de l'Église. Celui-ci se précipite sur le Pape avec un poignard à la main, mais il est rapidement maîtrisé. L'information n'est pas diffusée et le pape termine son voyage sans révéler ses blessures. « Je peux aujourd'hui révéler que le Saint-Père avait été blessé. Quand nous sommes entrés dans la salle, nous avons vu qu'il saignait », déclare Mgr Dziwisz dans le documentaire.

Amérique centrale

Jean-Paul II au Brésil en 1997.
Jean-Paul II fait un voyage en 1983 en Amérique centrale, au cours duquel il prend position contre la théologie de la libération. Il défend la lutte contre la pauvreté et l'exclusion qui touche ces populations, mais s'oppose aux révolutions arméesA 71. Face aux théologiens voulant concilier révolution et christianisme, il appelle à l'unité de l'Église et au dialogue, montrant une opposition à certains aspects de la théologie de la libérationA 72.
Il rencontre Mère Teresa et lui demande à partir de 1986 d'être son porte-parole pour défendre la position de l'Église concernant la vie, et notamment son opposition à l'avortementD 19.
En 1986, il lance les premières Journée mondiale de la jeunesse. Ces journées sont nées de sa volonté de répondre aux préoccupations des jeunes et de les rencontrer. Stanisław Dziwisz affirme que ces journées sont issues des rassemblements qu'il a eus avec les jeunes, et particulièrement celui ayant eu lieu à Paris, au Parc des princes, en 1980D 20. Ces rencontres réunissent des centaines de milliers de personnes, et ont lieu tous les deux ou trois ans.

Assise

Article détaillé : Rencontre d'Assise.
L'évènement le plus marquant de son pontificat est peut-être son initiative d'inviter les représentants de toutes les grandes religions à Assise, le 27 octobre 1986, pour participer à une Journée mondiale de la prière. Pour la première fois dans l'histoire, toutes les religions sont représentées ensemble afin de prier pour la PaixD 21. La démarche de Jean-Paul II n'était pas du syncrétisme : toutes les religions étaient ensemble pour prier, mais ne priaient pas d'une seule voixD 22. Cette démarche inter-religieuse fut critiquée par Mgr Marcel LefebvreD 22 qui provoqua un schisme deux ans plus tard. Au cours de cette journée le pape pria avec les autres chefs religieux, et fit acte de repentance, affirmant que les catholiques n'avaient pas toujours été des bâtisseurs de paixA 73.
Au cours de cette journée pour la paix, il n'y eut aucun mort sur les champs de batailleD 23.
En 1987 il visite le Chili et est accueilli par Augusto Pinochet. Cette visite est critiquée, certains y voyant un soutien au dictateur. Cependant le pape ne critique pas lors de cette visite le vicariat à la solidarité, organisé par l'Église chilienne, qui aide les opposants au régimeA 74. Au cours de cette visite, il demanda en privé à Augusto Pinochet de démissionner et de rendre le pouvoir à la société civileD 24.
En 1988, il publie l'encyclique Sollicitudo Rei Socialis25. Dans cette encyclique, il défend une vision chrétienne du progrès social, tout en dénonçant les inégalités criantes entre le Nord et le SudD 25.

Nouveau millénaire

Statue de cire du pape Jean-Paul II au musée Tussaud de Londres en 1992.
La chute du mur de Berlin en 1989 et la fin de l'URSS, l'année suivante, furent considérées comme étant liées à l'action de Jean-Paul II. Le succès de ses voyages, en Pologne notamment, avaient contribué à déstabiliser le régime. Mikhaïl Gorbatchev affirmera : « Tout ce qui s'est passé en Europe orientale au cours de ces dernières années n'aurait pas été possible sans la présence de ce pape, sans le grand rôle, également politique, qu'il a su tenir sur la scène mondiale »D 26.
Jean-Paul II critique alors avec plus de force les dérives du capitalisme. Au Mexique il dénonce les inégalités criantes de richesses dans le monde, du fait d'un capitalisme qui se développe sans souci du bien communD 27. La même année il publie l'encyclique sociale Centesimus Annus26, où il critique le néolibéralisme et sa conception capitaliste du profit qui ne tient compte ni de l'homme ni des ressources de la terre. Jean-Paul II refuse « la primauté des choses matérielles sur l'homme » et insiste sur la nécessité d'une éthique dans l'économie. Il affirme que l'exploitation du pauvre et des ignorants est « un crime contre l'œuvre de Dieu »A 75, affirmant que les pays pauvres jugeront les pays riches.
Début 1991, il s'oppose à l'intervention alliée contre l'Irak de Saddam Hussein qui fait suite à l'invasion du Koweït l'année précédenteA 76,D 28.
Lors de sa visite en Pologne à Lubaczów les 2 et 3 juin 1991, il dénonce avec force la société de consommation. Il réaffirme également dans ses homélies son opposition claire à l'avortement et appelle les Polonais à suivre leur conscience et à ne pas confondre liberté et immoralisme. Il dénonce « toute cette civilisation du désir et du plaisir qui règne désormais sur nous, en profitant des divers moyens de séduction. Est-ce de la civilisation ou de l'anticivilisation ? »A 77.
Il proclame l'année 1994 année de la famille. Il fait de la lutte contre l'avortement l'une de ses prioritésD 29, luttant contre sa légalisation lors de la conférence des Nations unies au CaireD 29. Il dénonce alors une « culture de mort », et invite les catholiques à défendre la vie humaine face aux manipulations génétiques, à l'avortement et à l'euthanasieA 78.
Il organise le Jubilé de l'an 2000 qui marque le deux millième anniversaire de la naissance de JésusF 2. Au cours de cette année, il soutient officiellement la démarche d'annulation de la dette des pays d'Afrique, initiative lancée par Bob Geldof et Bono.

Problèmes de santé et décès

Corps du Pape exposé dans la basilique Saint-Pierre de Rome.
Obsèques de Jean-Paul II.
Article détaillé : Mort et funérailles de Jean-Paul II.
L'historien Philippe Levillain estime que trop malade, Jean-Paul II « n'a pas réellement gouverné l'Église » durant les cinq dernières années de son pontificat27.
Jean-Paul II avait réclamé dès l'ouverture de son pontificat que « les malades soient placés au premier rang »28. Il a lui-même subi en tout six interventions chirurgicales. Après avoir perdu trois litres de sang lors de l'opération de cinq heures qui a suivi l'attentat de 1981, il a été transfusé avec du sang contaminé par un cytomégalovirus, ce qui l’affaiblira énormément par la suiteG 16,29. Il a souffert de la maladie de Parkinson depuis le milieu des années 1990. Il a été victime d'une tumeur de l'intestin, suivie d'une opération en 1992. Il fit plusieurs chutes, occasionnant notamment une fracture du col du fémur et une luxation de l'épaule.
En 2005, il contracte une grippe qui se transforme en laryngotrachéite aiguë avec des crises de spasmes du larynx, ce qui l'oblige à être hospitalisé le 9 février 2005. Le 23 février, il est de nouveau hospitalisé à la suite d'une crise d'étouffement, puis on pratique une trachéotomie. Il s'était entraîné à prononcer la bénédiction Urbi et orbi le jour de Pâques mais reste muet à sa fenêtre, sans arriver à dire un mot. Le 31 mars, il est victime d'un choc septique, d'un collapsus cardio-vasculaire et d'une infection urinaire en même temps. Jean-Paul II refuse alors l'hospitalisation. Dans la journée du 2 avril 2005, il dit adieu à ses collaborateurs, un par un, puis écoute l'Évangile de Jean prononcé par une des religieuses qui l'avait servi pendant 25 ans.
Il entre dans le coma en soirée puis s'éteint au Vatican le 2 avril 2005, veille du dimanche de la divine Miséricorde, à 21 h 37, heure locale, à l’âge de 84 ans et après un pontificat de 9 673 jours, le deuxième plus long de l’histoire de l’Église. D’après le certificat du décès publié le 3 avril par le Vatican, sa mort est due à un choc septique et à une insuffisance cardiaque. Il est enterré au Vatican le 8 avril. Le cardinal Joseph Ratzinger lui succède le 19 avril 2005 sous le nom de Benoît XVI.

Funérailles

Des Polonais se recueillent à l'annonce de la mort du pape dans tout le pays
Article détaillé : Mort et funérailles de Jean-Paul II.
Trois aéroports – Fiumicino, Ciampino, et l’aéroport militaire de Pratica di Mare – accueillent quelque 110 avions d’États et une soixantaine d’avions civils pour l’arrivée de ces délégations qui comprennent jusqu’à une cinquantaine de membres ; sont notamment présents lors des funérailles George W. Bush, président des États-Unis, Jacques Chirac, président de la République française, le roi d'Espagne Juan Carlos et le roi des Belges Albert II. Parmi les dignitaires religieux qui se rendent à Rome, on trouve, entre autres, Mgr Rowan Williams, archevêque de Cantorbéry et président du Conseil mondial des évêques anglicans, et Bartholomée Ier, patriarche orthodoxe de Constantinople.
Plus de 3 millions de personnes viennent à Rome, du 2 au 8 avril 2005. Celles qui vont en la basilique vaticane, saluer la dépouille du pape, défilent au rythme de 21 000 à l'heure, soit 350 personnes à la minute. L'attente va de 13 à 24 h, avec une queue maximale de cinq kilomètres.
Le jour des funérailles, 500 000 fidèles se trouvent place Saint-Pierre et Via della Conciliazione, 600 000 dans les sites urbains dotés d'écrans géants installés par la municipalité. La salle de presse du Saint-Siège et le Conseil pontifical pour les Communications sociales délivrent plus de 6 000 accréditations (journalistes, photographes, reporters de radio-télévision) pour la couverture de l'événement. 137 chaînes TV de 81 pays diffusent la Messe de funérailles. On estime à deux milliards le nombre de personnes qui ont vu la cérémonie d'enterrement de Jean-Paul II à travers le mondeF 3.
La messe de funérailles est concélébrée par 157 cardinaux, en présence de 700 archevêques et évêques, 3 000 prélats et prêtres.
De nombreux pays décrètent une ou plusieurs journées de deuil à la suite du décès de Jean-Paul II. Certains à majorité catholique comme le Brésil, l'Italie, les Philippines, la Pologne. D'autres où les chrétiens sont minoritaires, comme l'Inde, le Tchad, l'Albanie, etc. Dans d'autres pays, dont la France, la Suisse et la Turquie, les drapeaux sont mis en berne sur les bâtiments publics.

Administration et diplomatie

Rencontres officielles et fondations

Le troisième voyage apostolique en Pologne (1987)
Il a plus que doublé le nombre des nonciatures (ambassades du Saint Siège) qui passent de 85 en 1978 (à son élection) à 174 à la fin du pontificat.
Au 16 octobre 2004, il a participé à plus de 1 475 entretiens avec des personnalités politiques, comprenant les 38 visites officielles : 738 audiences avec des chefs d'État et 246 avec des chefs de gouvernement, 190 ministres des affaires étrangères, 642 ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège. Ces chiffres ne comprennent pas les diverses rencontres qui ont lieu en clôture de cérémonies liturgiques, tant au Vatican que de par le monde.
En février 1984, il fonde l’institut Jean-Paul II pour le Sahel et, en février 1992, la Fondation Populorum Progressio pour les pauvres d’Amérique latine. Il a également fondé l'Académie pontificale pour la vie et l'Académie pontificale des sciences sociales.
De plus, il a institué la journée du malade (célébrée chaque année le 11 février) et les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), la journée mondiale pour la Paix, la journée mondiale pour les migrants et les réfugiés, la journée mondiale pour les communications ainsi que six autres journées mondiales.
Représentations diplomatiques du Saint-Siège
En 1989, il rencontre le Chef Raoni afin de discuter des enjeux liés à la préservation de la forêt amazonienne.
Il a été le premier pape à tenir des conférences de presse dans des avions et une dans la salle de presse du Saint-Siège (24 janvier 1994)[pas clair].
Il a fait construire deux immenses basiliques près de Cracovie : la basilique de Nowa Huta (en tant qu’évêque de Cracovie) et le Sanctuaire de la Miséricorde Divine à Kraków-Łagiewniki (à la consécration il a fait l'Acte de la Confiance du Monde à la Miséricorde Divine).
Il a été reçu onze fois « docteur honoris causa ».

Curie et organisation de l'Église

L'organisation de l'Église a été profondément remaniée sous le pontificat de Jean-Paul II. Il a, au cours des consistoires, créé 232 cardinaux et cherché à universaliser la Curie. Dès 1988, la majorité des cardinaux, ceux qui élisent le pape, venait des pays non européensE 1. Il a également convoqué 6 réunions plénières du collège des cardinaux.
Jean-Paul II a voulu rendre l'administration du Vatican universelle. Il nomma aux postes importants de la Curie des cardinaux venant du monde entier comme Francis Arinze ou François Xavier Nguyen Van Thuan, alors que l'administration était principalement italienne avant son pontificatD 30. Privilégiant la pastorale à la gouvernance du Vatican, il délègue une bonne partie de ses pouvoirs à son cardinal secrétaire d'État Agostino Casaroli surnommé le « vice pape »30.
Il a nommé plus de 3 500 des 4 200 évêques encore vivants lors de son décès. Il intervient directement dans la nomination des évêques, ce qui fut critiqué comme une marque d'autoritarisme du papeE 1. Il n'a pas fait évoluer la pratique des synodes des évêques, et convoqua 15 synodes: : 6 assemblées générales ordinaires (sur la famille en 1980, la réconciliation en 1983, les laïcs en 1987, la formation des prêtres en 1990, la vie consacrée en 1994 et en 2001 sur le ministère épiscopal), 1 assemblée générale extraordinaire (sur le concile Vatican II en 1985), 7 assemblées spéciales (sur l'Europe en 1991 et en 1999, l'Afrique en 1994, le Liban en 1995, l'Amérique en 1997, l'Asie et l'Océanie en 1998) et un synode particulier (pour les Pays-Bas en 1980). Il réaffirma l'autorité du pape sur les évêques et les églises locales afin de renforcer l'universalité de l'ÉgliseE 2.
Il a consacré environ 10 000 audiences aux évêques venus à Rome.
Il a permis l’ordination d'hommes mariés dans certains cas très précis (par ex. pasteurs protestants mariés qui se convertissent au catholicisme). Il a œuvré à la promotion du diaconat.
Il a également voulu associer davantage les femmes au fonctionnement de l’ÉgliseD 31 « à tous les niveaux, y compris dans les processus d’élaboration des décisions »31. Il écrit une lettre aux femmes datée du 29 juin 199532. Il nomme le 9 mars 2004 Mme Mary Ann Glendon (professeur de droit à Harvard, et ancienne représentante de la délégation pontificale à la conférence de Pékin sur la Femme en 1995) présidente de l’Académie pontificale des sciences sociales. Auparavant, il avait déjà nommé : sœur Sara Butler, M.S.B.T., professeur de théologie à l’université « St. Mary of the Lake » de Mundelein (Chicago), et madame Barbara Hallensleben, de l’université de Fribourg, en Suisse à la Commission théologique internationale33.
Jean-Paul II appuiera tout au long de son pontificat l'émergence et le développement de nouvelles congrégations religieuses et les nouvelles formes de rassemblement de catholiques en dehors des structures paroissiales habituelles de l'Église. Une partie de ces communautés et associations avaient des origines pré-conciliaires. Il les avait parfois rencontrées pendant ces voyages durant le concile Vatican II. Il les appuya durant son pontificat malgré certaines réticences parmi des membres de la Curie. Il marqua son attachement à ces groupes comme Communion et Libération, le Mouvement des Focolari, la communauté de l'Arche, communauté de vie avec des personnes handicapées ; l'Opus Dei, qui favorise la sanctification sur le lieu de travail ; les légionnaires du christ, mouvement de laïcs ; le Chemin néocatéchuménal, fondé dans les taudis de Madrid ; la communauté de l'Emmanuel, fondée par un laïc ; la Communauté de Sant'Egidio, promouvant un intense engagement social, ou Sodalitium Christianae Vitae, mouvement né au Pérou qui a une mission d'enseignementF 4. Le pape les soutient malgré les risques de déstabilisations que ces mouvements pouvaient représenter vis-à-vis des structures traditionnelles de l'ÉgliseF 5.

Pastorale

Rencontres et voyages

Pays visités par Jean-Paul II.
Jean-Paul II visitant Estelle Satabin lors d'une visite au Gabon en 1983.
Durant son pontificat, Jean-Paul II effectue 104 voyages, représentant 576 jours en dehors du Vatican, 143 voyages en Italie, 740 visites à Rome ainsi qu'à Castel Gandolfo. Il rend visite à 317 des 333 paroisses de Rome. Il visite 129 nations, la plupart d'entre elles accueillant un pape pour la première fois, et 614 villes. La distance parcourue lors de ses voyages apostoliques est de 1 163 835 km soit 28 fois le tour de la Terre ou presque trois fois la distance Terre-Lune.
Les trois pays les plus visités par Jean-Paul II sont : la Pologne, son pays natal (neuf fois) ; la France (huit fois, dont sept fois en métropole et une fois à la Réunion) ; et les États-Unis (sept fois). Jean-Paul II a un attachement particulier pour la France34. Il rappelle, lors de son premier voyage en France en 1980, qu'elle est la « fille aînée de l'Église » et demande, à la fin de son homélie au Bourget : « France, Fille de l’Église et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’alliance avec la sagesse éternelle ? »35. Il effectue également deux voyages à Lourdes (1983 et 2004), un voyage « européen » à Strasbourg, Metz, et Nancy (1988), un voyage pour le 1500e anniversaire du baptême de Clovis à Reims (1996), et un voyage pour les Journées mondiales de la jeunesse à Paris (1997)36.
Durant son plus long voyage, le 32e, qui a lieu en novembre-décembre 1986, Jean-Paul II, qui a déjà visité l'Inde du 1er au 10 février de la même année, parcourt le Bangladesh, les Seychelles, Singapour, les îles Fidji, la Nouvelle-Zélande et l'Australie.
Alors que certains de ses voyages (comme aux États-Unis ou à Jérusalem) le mènent sur les traces de Paul VI, beaucoup d’autres pays n’ont jamais été visités par un pape. Il devient le premier pape à se rendre au Royaume-Uni où il rencontre la reine Élisabeth II, gouverneur suprême de l’Église d'Angleterre. Lui et l’archevêque anglican de Cantorbéry s’embrassent devant les médias dans la cathédrale de Cantorbéry.
Il est le premier pape à descendre dans un hôtel et non à la nonciature du pays visité (l'hôtel Irshad de Bakou en Azerbaïdjan, en mai 2000), à dire la messe dans un avion, à dire la messe pour la communauté catholique la plus septentrionale (à 350 km au nord du cercle polaire à Tromsø en Norvège, en 1989). Il reprend la pratique de Paul VI de baiser la terre à son arrivée sur un sol étranger37.
Il préside 1 160 audiences générales hebdomadaires en présence de plus de 18 512 300 pèlerins provenant du monde entier, et plus de 1 500 audiences privées. Plus de 160 millions de personnes se rendent à Rome pour le voir.
Les raisons de ses nombreux voyages sont sa volonté de montrer le caractère universel de la mission du pape, qui doit parler au monde entier, et doit être un signe visible de l'universalité de l'ÉgliseA 79. Il veut aussi permettre aux fidèles de voir le pape, en allant lui-même, « comme le Christ », à leur rencontreD 32, d'autant que beaucoup parmi eux n'ont pas les moyens de se déplacer à RomeD 33.

Format des visites apostoliques

Durant ses voyages, il montre une dévotion particulière envers la Vierge Marie, visitant de nombreux lieux lui étant consacrés, dont Lourdes en France par deux fois, Fátima au Portugal, ou encore Guadalupe au Mexique. Ces visites ont trois principales motivations : l'attachement personnel de Jean-Paul II envers la Vierge Marie, la volonté de renforcer et populariser les pèlerinages vers des sanctuaires mariaux, et le désir de rappeler la dévotion des catholiques pour la mère du Christ, dévotion qui n'est pas partagée, au même titre, par les protestantsA 80.
Ses visites ont la particularité de rassembler des foules gigantesques. Lors de grandes manifestations, comme les Journées mondiale de la jeunesse, le nombre du million de personnes présentes est souvent dépassé.

Doctrine sociale

Le pontificat de Jean-Paul II a été marqué par un profond engagement social. La dignité de l'homme est l'aspect le plus marquant de sa doctrine au cours de son pontificatA 81.

Opposition au communisme

Le système soviétique anticlérical fut l'objet des critiques du pape dès le début de son pontificat, même si le communisme avait déjà été condamné par Pie XI en 1937E 3. La dignité de l'homme donne le droit, selon le pape, à des droits inaliénables. Ce constat le conduit à critiquer les dangers des idéologies et des totalitarismes qui vont à l'encontre de cette dignité. Cette opposition au communisme sera renforcée par sa conviction que le communisme nie, selon lui, la vérité tant de Dieu, que la nature humaineA 82. Il affirme ainsi que « La vérité est aussi nécessaire que le charbon ». Au nom de la dignité de l'homme dans le travail, il défendit la création de syndicats libres, qui étaient interdits sous le régime communiste. Il favorisa en Pologne une résistance intransigeante contre le communisme. Son soutien aux dissidents de l’ex-bloc soviétique, en particulier au syndicat Solidarność et à Lech Wałęsa ainsi son élection comme pape venu de derrière le rideau de fer, ont joué un rôle important dans l’effondrement des régimes communistes en Europe de l’Est à la fin des années 1980. Il fut considéré comme l'un des acteurs principaux de la chute du communismeE 4.

Dénonciation de la pauvreté

Jean-Paul II s'est également opposé aux inégalités criantes dans le monde. Il rejette l'impérialisme et toutes formes de négation de l'indépendance des nations. Dans ses discours, il s'oppose à des idéologies et politiques telles que le féminisme, l'impérialisme, le relativisme, le matérialisme, le fascisme (y compris le nazisme), le racisme, l'ultra-libéralisme et le capitalisme. À plusieurs reprises, il a dénoncé l'oppression des plus pauvres.

Démocratie

L'attitude de Jean-Paul II à l'égard des courants proche du marxisme, et notamment la théologie de la libération, ainsi que sa dénonciation de certains régimes dictatoriaux, tant en Amérique, qu'en Asie, ont favorisé, selon certains, la transition démocratique en Amérique du Sud et en AsieF 6,F 7.
À l’occasion de son voyage au Chili, Augusto Pinochet demanda au pape : « Pourquoi l’Église parle-t-elle sans cesse de démocratie ? Toutes les méthodes de gouvernement se valent. » Jean-Paul II répondit : « Non, le peuple a le droit de jouir de ses libertés fondamentales, même s’il commet des erreurs dans l’exercice de celles-ci. »38,E 5. Au cours de cette même visite, le pape demanda à Augusto Pinochet, lors d'un entretien en privé avec lui, de démissionner et de rendre le pouvoir à la société civileD 24.

Dialogue interreligieux

Article détaillé : Rencontre d'Assise.
Le pontificat de Jean-Paul II s’est caractérisé par une intensification des échanges avec les autres religions. Au cours de ses voyages, il a rencontré bon nombre de leurs dignitaires et a prié dans plusieurs de leurs lieux saints. Le pape Jean-Paul II a sensiblement amélioré les relations entre le catholicisme et les autres religions. À plusieurs reprises, il a invité les responsables de toutes les religions à une prière commune pour la paix à Assise : 27 octobre 1986, en 1993 pendant la guerre des Balkans et le 22 janvier 2002, quelques mois après les attentats du 11 septembre 2001E 6.

Judaïsme

Jean-Paul II a grandi dans un contexte de culture juive florissante, son intérêt pour elle datant de son enfanceF 8,D 34. Il écrit un grand nombre de textes et de discours sur le sujet des relations entre l’Église et les Juifs, rendant hommage aux victimes de la ShoahA 83. Son premier voyage, qui est aussi le premier d’un pape en ce lieu, est à Auschwitz. Il est le premier pape à visiter une synagogue, à la Grande synagogue de Rome en avril 1986A 84,E 7. Il déclare que les juifs sont « nos frères bien-aimés et, d'une certaine manière, […] nos frères aînés »39.
En 1993, Jean-Paul II décide de reconnaître l'État d'Israël, établissant pour la première fois des liens diplomatiques officiels avec l'État hébreu, et ceci malgré l'opposition de membres de la Curie qui souhaitaient le règlement de la question palestinienne avant la reconnaissance des relations diplomatiquesA 85. Lors d'un colloque le 31 octobre 199740, Jean-Paul II affirme qu'un « examen lucide du passé […] peut démontrer clairement que l'antisémitisme est sans justification aucune et est absolument répréhensible. »41.
En mars 2000, Jean-Paul II se rend au Mémorial de Yad Vashem, où il retrouve une rescapée qu'il avait secourue, et demande pardon à Dieu pour les actes antisémites commis par les chrétiensE 6. Dans un billet glissé dans une fente du Mur des Lamentations, il demande à Dieu de pardonner pour les torts faits au peuple juifD 23.
La rédaction par une partie des théologiens juifs du document Dabru Emet en 2000, qui affirme qu'« un nouveau dialogue religieux avec les chrétiens n'affaiblirait pas la pratique juive et n'accélèrerait pas l'assimilation des juifs » et affirme la volonté de dialogue théologique avec les chrétiens, montre, pour certains, l'impact du pontificat de Jean-Paul II qui a permis de favoriser l'émergence de ce courant juif dans le développement du dialogue inter-religieuxF 9.
Des polémiques émaillèrent le pontificat de Jean-Paul II. Un carmel s'était établi à Auschwitz. Cette fondation fut très critiquée par une partie de la communauté juive. Jean-Paul II finit, après plusieurs années, par ordonner aux religieuses de déménager, afin de pacifier les relationsA 86,D 35. De même la canonisation d'Edith Stein, juive convertie au catholicisme, morte à Auschwitz fut décriée, et considérée par certains comme une « récupération » de la Shoah par l'ÉgliseG 17, alors que Jean-Paul II, lecteur d'Édith Stein, considérait celle-ci comme exemplaire et sainte.

Islam

Jean-Paul II devint le deuxième pape à avoir visité la Turquie en se rendant dans ce pays en novembre 197942.
Le pape effectue une visite les 18-19 août 198543 à Casablanca au Maroc. Il parle devant 80 000 musulmans. Au cours de cette rencontre le pape affirme « nous adorons le même Dieu »E 8. Plusieurs réactions négatives dans les pays arabes suivirent cette rencontre ; l'Iran et l'ayatollah Khomeini ne reconnurent plus le titre de commandeur des croyants au roi Hassan IID 36. Le pape a effectué une visite d’une journée à Tunis le 14 avril 1996. L'assassinat des moines de Tibhirine en mai 1996 ainsi que celui de l'évêque Mgr Pierre Claverie ont cependant rendu les relations entre les deux religions plus difficilesE 9.
Il encourage la construction d'une mosquée à Rome, tout en demandant plus de réciprocité dans la liberté de culte des pays musulmansA 84. Les attentats du 11 septembre 2001, conduisent Jean-Paul II à condamner toute forme de violence au nom de Dieu, et affirme que ces attentats n'ont rien à voir avec le vrai IslamE 9. Il invita alors à une journée de prière rassemblant toutes les religions et particulièrement les musulmans, voulant éviter de légitimer toute guerre des religions entre chrétiens et musulmans.
En mai 2001, Jean-Paul II est le premier pape à se rendre dans une mosquéeD 36. Désireux de se recueillir sur le lieu où se convertit saint Paul, il entre et prie auprès des reliques de saint Jean le Baptiste à la mosquée des Omeyyades à Damas (Syrie).

Bouddhisme

Jean-Paul II a rencontré le 14e dalaï-lama, Tenzin Gyatso au Vatican en 1980, 1982, 1986, 1988 et 1990. Plus tard, le 27 janvier 2003, après une audience avec le pape, le dalaï-lama a déclaré lors de sa rencontre avec le président du Sénat italien Marcello Pera : « J'ai dit au pape mon admiration pour ce qu'il a fait pour la paix et l'harmonie religieuse dans le monde ».

Dialogue œcuménique

Le pontificat est marqué par une volonté de rapprochement avec les églises orientales. Dès le début il se pose en avocat des églises orthodoxes en grande partie contrôlées par le régime communiste. En se proclamant le chef de l'Église silencieuse, il affirme sa défense des églises orientales et occidentales lors de sa première visite en PologneA 87.
En 1985, il publie l'encyclique Slavorum Apostoli 44 consacré aux saints Cyrille et Méthode, dans laquelle il appelle à un dialogue œcuménique.
Sur le sujet de la primauté du pape, il a proposé aux chrétiens des autres confessions de « chercher, évidemment ensemble, les formes dans lesquelles ce ministère pourra réaliser un service d’amour reconnu par les uns et par les autres » dans l’encyclique Ut Unum Sint (1995).

Avec les orthodoxes

En 1999, Jean-Paul II visite la Roumanie avec les personnalités locales de l’Église orthodoxe. Il est d’ailleurs le premier pape à visiter un pays à majorité orthodoxe depuis le schisme de 1054. Au cours de ce voyage, il demande pardon au nom des catholiques pour le sac de ConstantinopleD 37.
Lors du Jubilé de l'an 2000, il ouvre la Porte Sainte avec le métropolite orthodoxe Athanasios et le primat anglican George Carey, marquant la volonté d'unité des différents chrétiensD 38. Cependant il ne put jamais se rendre en Russie, le patriarche de Moscou, Alexis II, refusant de le rencontrerE 6.
En 2004, lors d'un voyage en Grèce, il offre les reliques de Grégoire de Nazianze, conservées jusque-là au Vatican, au Patriarche Bartholomée Ier de Constantinople dans une logique de réconciliation45.
Les tentatives de réconciliation avec les orthodoxes ont aussi été entravées par des conflits de juridictions et de frontières, les Églises uniates réclamant les églises confisquées par les Soviétiques au profit des orthodoxesE 10. Le pape fut critiqué du fait du prosélytisme des catholiques en Russie, conduisant au refus de l'épiscopat russe de le recevoirE 11. Enfin la reconnaissance par le Vatican de l'indépendance de la Croatie fut très mal vécue par les orthodoxes serbes qui considéraient ce pays comme lié à la SerbieE 11.

Protestants

À plusieurs reprises il demande pardon, au nom des catholiques, pour les torts infligés aux autres chrétiensD 39. Ainsi, lors de son voyage en Slovaquie, il se rend devant un monument commémorant l'assassinat de calvinistes par des catholiquesD 40.
En 1998, les Églises luthériennes signent avec le Vatican ensemble un texte, la Déclaration commune sur la justification par la foi46, sur une conception commune de la « justification par la foi ». Ils parviennent ainsi à un accord sur l'un des points principaux des divergences issues de la réforme de LutherE 12.

Théologie sur le corps et la sexualité

Jean-Paul II discourant après avoir reçu la médaille présidentielle de la Liberté, en juin 2004.
Jean-Paul II développa une véritable théologie du corps au cours de 129 conférences de 1979 à 1984. Cet enseignement est considéré comme une « bombe à retardement » théologique47,G 18. Dans sa catéchèse, Jean-Paul II affirme, en s’appuyant sur une anthropologie biblique, que le corps, créé à l’image de Dieu, a pour vocation première de permettre la communion entre l’homme et la femme, cette communion étant à l’image de la communion des personnes en Dieu. La sexualité ne peut donc pas se réduire à une relation de plaisir, qui réduit l’homme ou la femme à un objet dont on peut se satisfaire. Cette tendance utilitariste est selon Jean-Paul II une conséquence du péché originel. Cependant selon Jean-Paul II, le Christ contribue à restaurer la sexualité à travers le mariage, qui devient donc le lieu indissociable de la sexualité. Le mariage est le lieu de la communion entre deux personnes, à l’image de Dieu. La relation du mariage conduit à une relation de soumission réciproque de l’homme et de la femme, source de sanctification. La sexualité, le don des corps selon Jean-Paul II, dans l’acte conjugal vient donc exprimer et réaliser le don mutuel que les époux font d’eux-mêmes et de toute leur vie. La sexualité exprime donc l’amour, la fidélité et l’honnêteté entre les époux.
Cette conception conduit Jean-Paul II à confirmer l’opposition de l’Église à la contraception. Celle-ci va à l’encontre de la dignité du mariage et du don véritable des époux, et empêche une communion véritable à l’image de Dieu. Dans un entretien avec des scientifiques, il affirme qu’il ne veut pas séparer la sexualité de sa « potentialité procréative », la contraception allant à l’encontre de la vocation de l’homme et de l’ordre dans lequel Dieu l’a créé. Selon Jean-Paul II l’homme n’est pas et ne doit pas être maître de la vie, mais dépositaire de la vieE 13.
Son opposition alla aussi à l’encontre de l’avortement. La vie humaine étant présente dès la fécondation, tout avortement constitue selon lui un meurtreE 14, constituant une atteinte fondamentale tant aux dix commandements « tu ne tueras point », mais aussi à la dignité de l’homme qui est niée.
À plusieurs reprises, il a rappelé l’enseignement de l’Église concernant l’exigence de fidélité conjugale et la recommandation d’éviter les méthodes artificielles de contraception. Ainsi quand on l’interrogea sur la possibilité d’utiliser la contraception pour éviter des avortements, Jean-Paul II affirma que la contraception et l’avortement étaient les deux fruits d’une même plante, qui conduit à nier toute la vocation à l’amour présente dans le mariage.
Il n'a jamais prononcé une seule fois le mot préservatif, mais a par contre insisté de nombreuses fois sur l'efficacité absolue de l'abstinence et de la fidélité contre les maladies sexuellement transmissibles48. Cette position fut très vivement critiquée, certains accusant le pape d’être responsable du SIDA en Afrique.
Il s’est fait le défenseur inlassable du droit à la vie, rappelant l’opposition de l’Église à l’avortement, l’euthanasie et à toute forme d’eugénisme. Il a également appelé à une plus ferme condamnation de la peine de mort.
Face aux nouvelles questions de bioéthique et notamment la fécondation artificielle, il publia le document Donum Vitae49. Le document la considère comme « une technique moralement illicite parce qu'elle prive la procréation humaine de la dignité qui lui est propre et conaturelle », ainsi le détachement de la fécondation de l'acte sexuel, tout comme la contraception est là encore critiquéE 15. Il s’opposa à tous les travaux sur les cellules souches embryonnaires, le clonage humain, qu’il considère comme une atteinte à la dignité humaine.
Il a également confirmé la tradition catholique sur le mariage en s'opposant au mariage homosexuel. Il a par ailleurs maintenu l’interdiction de la communion sacramentelle pour les divorcés remariés en raison de leur absence de communion spirituelle préalable avec l'enseignement de l'Église.

Abus sur mineurs commis par des prêtres

Plusieurs observateurs ont relevé que le Saint-Siège avait tardé à réaliser l’ampleur du problème des abus sexuels commis par des prêtres50,51. Ces dossiers étaient traités, la plupart du temps, dans les diocèses52, ce qui a pu empêcher une prise en compte globale de ce phénomène. Pour Bernard Lecomte, Jean-Paul II, sans être indifférent, a pu être négligent sur ce problème51. Les accusations en 1998 contre le père Marcial Maciel Degollado, fondateur des Légionnaires du Christ, n'ont pas été traitées avec suffisamment de moyens et de rapidité51,53,54,55. Cette confiance excessive dans la personne du père Marcial Maciel constitue, d'après George Weigel, une erreur de gouvernement du pape56. Les allégations d'abus sexuels contre le cardinal Hans Hermann Groër, n'ont pas non plus donné lieu à une enquête immédiate57,58,59. L'habitude de traiter les affaires de mœurs dans la discrétion, une certaine culture du silence qui prévalait sur ces sujets, n'ont pas favorisé l'émergence de la vérité et la reconnaissance publique des souffrances subies par les victimes50,58. Pour plusieurs vaticanistes, un tournant est pris en 2001, avec le motu proprio Sacramentorum sanctitatis tutela de Jean-Paul II et la lettre De delictis gravioribus (Les Délits les plus graves), envoyée par le cardinal Ratzinger, imposant aux évêques de faire remonter les dossiers d'abus sexuels à Rome60,52. Une plus grande transparence est alors préconisée60,61,62. En avril 2002, alors que le scandale des abus sexuels de prêtres américains sur des enfants vient d'éclater, Jean-Paul II convoque onze cardinaux, tous venus des États-Unis. À cette occasion, il déclare : « les gens ont besoin de savoir qu’il n’y a pas de place dans la prêtrise et dans la vie religieuse pour ceux qui feraient du mal aux jeunes. » Il ajoute être « profondément peiné » et tient à exprimer sa « solidarité aux victimes des violences sexuelles et à leurs familles, où qu’elles soient »63.

Béatifications et canonisations

Il a redonné une impulsion au culte des saints, en célébrant 1 338 béatifications et 482 canonisationsF 5 dont 402 martyrs. Il réforme les exigences de la canonisation, en ne demandant qu'un miracle au lieu de deux pour canoniserA 88,F 10. La volonté du Pape était de montrer l'universalité de la saintetéD 41, le Concile Vatican II affirmant que tous les chrétiens étaient appelés à la sainteté. Jean-Paul II voulait donc revivifier la dévotion aux saints qui avait été un peu oubliée après le Concile Vatican IIF 10, la vie des saints étant souvent considérée comme exceptionnelle et éloignée de la réalité quotidienne. II a recherché par ces nombreuses béatifications et canonisations à démontrer que tous les catholiques étaient appelés à devenir des saints, et ceci quels que soient leurs pays, leurs cultures et leurs origines, montrant par là même l'universalité de l'ÉgliseA 88. Ainsi, il béatifia de nombreuses personnes, tant laïcs que prêtres et religieux, montrant que tous les états de vies, le mariage comme la vie religieuse, étaient des formes possibles de la saintetéF 5.

Catéchisme de L'Église catholique

Article détaillé : Catéchisme de l'Église catholique.
En octobre 1986, il décide de constituer une commission de cardinaux et d’évêques pour préparer un projet de catéchisme universel romain et en confie la présidence au cardinal Ratzinger. Le cardinal autrichien Christoph Schönborn en sera l’un des principaux rédacteurs64. Le Catéchisme de l'Église catholique65 est approuvé officiellement66, le 11 octobre 1992, par le pape qui le considère comme un acte majeur de son pontificat67.
La publication du catéchisme de l'Église catholique avait pour objectif de montrer que le catholicisme pouvait rendre compte de la foi, de l'amour qui sont à la base de la vie chrétienneF 2. Dans cet ouvrage sont expliquées la doctrine et la tradition de l'Église catholique. Il place au cœur de l'enseignement de l'Église l'enseignement de la VéritéF 11.

Liturgie et spiritualité

Questions scientifiques

Cas de Galilée

Article détaillé : Repentance de l'Église catholique.
Le 10 novembre 1979, à l'occasion de la commémoration du centenaire de la naissance d'Albert Einstein, il exprime le désir que des théologiens, des savants et des historiens, animés par un esprit de sincère collaboration, approfondissent l'examen du cas Galilée. Le 3 juillet 1981, il désigne une commission d'étude chargée de réexaminer l'affaire Galilée, afin de reconnaître les erreurs commises par l'ÉgliseG 19. Le 31 octobre 1992, il reconnaît les erreurs de la plupart des théologiens dans la condamnation de Galilée en 1633.

Théorie de l'évolution

Le 22 octobre 1996, il reconnaît dans un message à l’Académie pontificale des sciences que la théorie de l’évolution est « plus qu’une hypothèse », faisant allusion au qualificatif qu'avait employé Pie XII dans son encyclique de 1950, Humani Generis. Il précise en revanche que les théories qui verraient « l'esprit comme émergeant des forces de la matière vivante ou comme un simple épiphénomène de cette matière sont incompatibles avec la vérité de l'homme » et « incapables de fonder la dignité de la personne »73.

Rapport entre la foi et la raison

Le 14 septembre 1998, il promulgue l’encyclique Fides et Ratio sur les rapports entre la foi et la raison.

Reconnaissance posthume

Jean-Paul II
Image illustrative de l'article Jean-Paul II
Tombeau de Jean-Paul II dans la crypte du Vatican du 8 avril 2005 au 29 avril 2011
Saint
Nom de naissance
Karol Józef Wojtyła
Nationalité
Polonaise
Vénéré par
Fête
Saint patron

Béatification

Béatification de Jean-Paul II le 1er mai 2011.
Tombeau de Jean-Paul II dans la chapelle Saint-Sébastien de la basilique Saint-Pierre de Rome depuis le 5 mai 2011.
Le 8 avril 2005, lors des funérailles de Jean-Paul II, présidées par le doyen du collège cardinalice Joseph Ratzinger, la foule scande en italien « Santo subito! » « saint tout de suite »74, appuyant cette demande par des calicots écrits en grandes lettres rouges.
Le cardinal Camillo Ruini, vicaire de l'évêque de Rome, demande que la cause de Jean-Paul II soit introduite sans attendre la fin du délai de cinq ans après sa mort. Le 13 mai 2005, soit 24 ans jour pour jour après l’attentat de la place Saint-Pierre, et seulement 41 jours après la mort du pape, son successeur Benoît XVI, élu le 19 avril, dispense la cause en béatification de Jean-Paul II du délai de cinq ans.
C'est Jean-Paul II lui-même qui avait ramené de trente ans (code de droit canonique de 1917) à cinq ans après la mort du candidat le délai requis pour l’ouverture d’une cause. Mais il avait aussi fait une exception à cette règle en autorisant, en 1999, l'ouverture du procès diocésain de Mère Teresa deux ans seulement après sa mort75. Antoine de Padoue a été canonisé un an après sa mort, mais depuis que le pape Sixte Quint a instauré, en 1588, la procédure moderne de canonisation, jamais aucune cause n’a été ouverte aussi vite que celle de Jean-Paul II. C'est monseigneur Sławomir Oder qui est nommé postulateur de la cause en béatification du pape défunt.
Quelques théologiens s'opposent au processus de canonisation. En octobre 2007, onze théologiens parmi lesquels le jésuite espagnol Jose Maria Castillo et l'italien Giovanni Franzoni, énoncent sept points d'opposition qui incluent les dernières considérations de Jean-Paul II sur la contraception et le rôle des femmes au sein de l'Église catholique76. On relève également des critiques concernant la couverture des affaires de pédophilie de prêtres catholiques, les négociations financières opaques avec la banque Ambrosiano et les sanctions à l'encontre d'une centaine de théologiens catholiques77.
En novembre 2009, la congrégation pour les causes des saints valide « l'héroïcité des vertus » du défunt pape. Le 19 décembre 2009, le pape Benoît XVI proclame le décret reconnaissant son prédécesseur comme vénérable78.
Le 14 janvier 2011, la guérison de la maladie de Parkinson d'une religieuse du diocèse d'Aix-en-Provence, sœur Marie Simon-Pierre, est reconnue comme un miracle, et le Vatican annonce sa décision de béatifier Jean-Paul II79,80. La béatification a lieu le 1er mai 2011, place saint Pierre, à l'occasion du dimanche de la divine miséricorde célébré par Benoît XVI devant plus d'un million de fidèles, parmi lesquels beaucoup de Polonais81. Le cercueil de Jean-Paul II, retiré de la crypte vaticane le 29 avril 2011 pour être exposé au public dans le chœur principal de la basilique Saint-Pierre de Rome, est ré-inhumé, le 2 mai 2011, dans la chapelle Saint-Sébastien de cette basilique, à la place précédemment occupée par Innocent XI82. La canonisation de Jean-Paul II peut donc avoir lieu si une autre guérison miraculeuse, postérieure à la béatification, est authentifiée83,84.

Canonisation

Canonisation des bienheureux Jean XXIII et Jean-Paul II, par le pape François.
Le 23 avril 2013, la commission de sept médecins de la Congrégation pour les causes des saints reconnaît le caractère scientifiquement inexplicable d'une guérison attribuée à Jean-Paul II. Il s'agit de Floribeth Mora Diaz, avocate costaricienne, atteinte d'une maladie incurable, plus précisément d'une lésion cérébrale, qui aurait été guérie dans la soirée du 1er mai 2011, le jour de la béatification de Jean-Paul II85.
La commission des théologiens a reconnu le caractère scientifiquement inexpliqué de cette guérison le 18 juin 2013, selon la presse italienne.
Le 2 juillet 2013, les évêques et cardinaux membres de la Congrégation pour les causes des saints se réunissent en assemblée plénière pour évoquer différents cas de béatifications et de canonisations. Dès le 5 juillet suivant, le pape François autorise la congrégation à promulguer le décret permettant la canonisation des bienheureux Jean-Paul II et Jean XXIII. Lors du consistoire convoqué le 30 septembre 2013, le pape fixe la date de la cérémonie de canonisation de ses deux prédécesseurs au 27 avril 201486, dimanche de la divine Miséricorde, fête instituée par Jean-Paul II, fixée par lui au deuxième dimanche de Pâques, et au cours duquel il s'éteint le 2 avril 200587.
Le 13 avril 2014, lors de la messe des Rameaux, le pape François le nomme saint patron des Journées mondiales de la jeunesse88.
Le 27 avril 2014, lors de la messe du dimanche de la divine Miséricorde, le pape François préside la cérémonie de canonisation conjointe des papes Jean XXIII et Jean-Paul II. C'est la première fois dans l'histoire de l’Église qu'une double canonisation de papes a lieu en présence de deux papes vivants, François, qui préside la cérémonie, accompagné de son prédécesseur Benoît XVI89. Jean-Paul II est fêté le 22 octobre, date de son intronisation pontificale.

Autres reconnaissances

En 2005, il est lauréat du Prix International Charlemagne.
Avant son enterrement, la crypte du Vatican recevait 1 000 visites par jour. Depuis, le chiffre approche les 2 000 visites.
La place du Parvis-Notre-Dame de Paris s’appelle désormais « parvis Notre-Dame - place Jean-Paul-II » par décision du maire de Paris Bertrand Delanoë90.
Il en va de même pour le parvis des cathédrales de Metz, Nancy (visitées toutes les deux par le pape en 1988) et de Cambrai, et celui de l'église Notre-Dame des Mineurs à Waziers91. La place jouxtant la cathédrale d'Évry (qu'il avait visitée le 22 août 1997), initialement appelée « clos de la Cathédrale », porte le nom de « square Jean-Paul-II »92.
Une statue en bronze de 9 mètres de haut du pape Jean-Paul II a été offerte à la ville de Ploërmel, dans le Morbihan, par l'artiste russe Zurab Tsereteli93, nommé citoyen d'honneur de la ville. Cette œuvre d'art, installée au centre-ville, place Saint Jean-Paul II, a été inaugurée le dimanche après-midi 10 décembre 2006 en présence de 2 000 personnes. La subvention du conseil général du Morbihan pour ce monument a été annulée par le tribunal administratif de Rennes, à la suite d'un recours de membres de la Libre Pensée du Morbihan. La même statue (mais non surmontée d'une croix) du même artiste a été inaugurée le 25 octobre 2014 à Paris près de la cathédrale Notre-Dame en présence de la maire de Paris, Anne Hidalgo, de l'ancien maire de Ploërmel, Paul Anselin et de l'artiste russe, Zourab Tsereteli.
Une autre statue en bronze de 3 mètres et de 7 tonnes de Jean-Paul II a été érigée le 5 octobre 2011 sur le parvis de la basilique de Fourvière à Lyon en mémoire de son passage le 5 octobre 1986. Elle a été intégralement financée par le mécénat et la fondation Fourvière à hauteur de 200 000 €.
La maison où il se rendait d'habitude en été pour ses vacances, aux Combes d'Introd, en Vallée d'Aoste, est devenue aujourd'hui un musée. Elle témoigne de son amour pour la montagne, qu'il considérait être l'endroit idéal pour la réflexion et la prière.
À Nice, depuis le 23 octobre 2010, la place sise devant le monastère franciscain de Cimiez porte le nom de Jean-Paul II et est ornée d'un buste le représentant.
De nombreuses reliques du pape (morceaux de soutane maculés de sang provenant de la tentative d'assassinat en 1981) sont données à des villes de pèlerinage comme Paray-le-Monial, Sainte-Anne-d'Auray ou Lourdes94. D'autres reliques itinérantes (morceaux de soutane, mèche de cheveux) sont soumises à la vénération ostentatoire95.

Divers

  • Le père Stanisław Dziwisz fut le secrétaire personnel de Jean-Paul II pendant tout son pontificat. Le pape le nomma en 1998 évêque et préfet adjoint de la maison pontificale, puis en septembre 2003 archevêque titulaire de San Leone en Calabre (it).
  • La béatification du père Jacques-Désiré Laval, né à Croth en Normandie, fut la première de Jean-Paul II. Il plaça son pontificat sous la protection de cet humble missionnaire.
  • Selon un article de février 2002 du New York Post, Jean-Paul II a procédé personnellement à trois exorcismes pendant son pontificat. Le premier exorcisme qu’il a conduit a eu lieu en 1982 sur une femme qui se convulsait sur le sol. Le deuxième a eu lieu en septembre 2000 quand il a pratiqué le rite sur une femme de 19 ans qui était devenue furieuse sur la place Saint-Pierre. Un an plus tard, en septembre 2001, il a exorcisé une femme de 20 ans.
  • Jean-Paul II avait été créé cardinal par le pape Paul VI en 1967. À sa mort, il était donc le prélat le plus ancien ayant reçu la dignité cardinalice, aucun autre cardinal n’ayant alors autant d’ancienneté.
  • Au début de son pontificat et conformément à l'orthographe latine, le double prénom Jean Paul s'écrivit quelque temps sans trait d'union. Lorsque le site du Vatican utilisa ce trait d'union sur la partie francophone de son site, cette nouvelle orthographe s'imposa peu à peu.
  • La Maison-musée Jean-Paul II, située à Introd rappelle les nombreuses vacances d'été du pape dans la localité.

Œuvres

Jean-Paul II a prononcé 20 351 discours pendant son seul pontificat dont 3 438 hors d'Italie. Ses écrits et textes de discours représentent, plus de 80 000 pages (soit environ 40 fois le volume de la Bible catholique).
Les seuls écrits officiels de Jean-Paul II représentent 55 volumes auxquels il faut ajouter des publications à titre personnel et sans doute des milliers de lettres et documents privés divers.

Encycliques

Jean-Paul II a écrit 14 encycliques :

Autres écrits

Jean-Paul II a écrit :

Livres

En tant que Karol Wojtyla, sous son nom ou sous le pseudonyme Andrzej Jawień

Depuis son élection sous la signature Jean-Paul II

  • À l’image de Dieu Homme et Femme : une lecture de Genèse 1-3, les éditions du Cerf, 1981, (ISBN 978-2-204-01577-6)
  • Jeunes mes amis : le pape Jean-Paul II parle à la jeunesse du monde, éditions Lito, 1982, (ISBN 978-0-340-27966-3)
  • Mémoire et identité : Conversations au passage entre deux millénaires, François Donzy (traduction), Flammarion, 2005, coll. « Divers sciences », 217 p., (ISBN 978-2-08-210502-6).
  • Message pour demain, Presses du Châtelet, 2005, 60 p., (ISBN 978-2-84592-120-7).
  • Entrez dans l’Espérance, avec Vittorio Messori, 1994, Rééd. Pocket, 2003, 331 p., (ISBN 978-2-266-14091-1).
  • Homme et femme il les créa : une spiritualité du corps, Cerf, 2004, Documents d’Église, 694 p., (ISBN 978-2-204-07589-3).
  • Jean-Paul II parle aux enfants, illustrations de Giulia Orecchia, Flammarion, 2004, Albums jeunesse, 84 p., (ISBN 978-2-08-162639-3).
  • À vous les jeunes. Paroles d’un père spirituel, en coll. avec sœur Joëlle-Marie Micaud (commentaires), Saint-Augustin, 2004, 108 p., (ISBN 978-2-88011-343-8).
  • Le rosaire de la Vierge Marie, Éditions Salvator, 2002, 52 p., (ISBN 978-2-7067-0334-8).
  • Triptyque romain. Méditations, 2003, la version italienne de Grażyna Miller publiée par l’Édition de Vatican, 49 p., (ISBN 978-88-209-7451-0).
  • Levez-vous ! Allons !, François Donzy (traduction), Pierre-Marie Varennes (traduction), Pocket, 2005, 182 p., (ISBN 978-2-266-14924-2).
  • Testament spirituel, Éditions Salvator, 2005, (ISBN 978-2-7067-0404-8).
  • Ma vocation : don et mystère (à l’occasion du 50e anniversaire de mon ordination sacerdotale), Bayard éditions/Cerf/Fleurus-Mame/Tequi, 1996, (ISBN 978-2-7403-0425-9)
  • Mes prières pour chaque jour de l’année, Plon/Mame, édition 1996 : 604 p, (ISBN 978-2-259-01412-0)
  • Mon livre de méditations, textes choisis par Krzysztof Dybciak, Claude-Henry du Bord et Christophe Jezewski (traduction), 287 p., Éditions du Rocher, 2004, ISBN 2268 050 22 X
  • Les gémissements de la Création - Vingt textes sur l'écologie, Parole et silence, 126 p., 2006, (ISBN 978-2-84573-413-5)
  • Mon dernier livre de méditations pour le troisième millénaire, textes choisis par Krzysztof Dybciak sous l'autorité du Saint-Siège, Claude-Henry du Bord et Christophe Jezewski (traduction), 348 p., Éditions du Rocher, 2008, ISBN 978 2268 06512 0

Œuvres sur Jean-Paul II

Films

Biographie filmographique

Parmi quelques autres, le film Karol, l'homme qui devint Pape, de Giacomo Battiato, racontant la vie de Karol Wojtyla à partir de ses 18 ans dans la Pologne en guerre et jusqu'à sa mort. La prestation de Piotr Adamczyk dans le rôle de Jean-Paul II est assez étonnante, notamment par les transformations physiques majeures de l'acteur pendant le déroulement chronologique du film (vieillissement du visage et du corps).
Après sa première présentation et projection au Vatican avec le réalisateur et les acteurs, le pape Benoît XVI a qualifié le film de « véritable encyclique » et a déclaré « Le film montre des scènes et des épisodes dont le réalisme suscite chez le spectateur un frisson d'horreur instinctif et le poussent à réfléchir sur les abîmes de cruauté qui peuvent se cacher dans l'âme de l'homme. Dans le même temps, la révocation de telles aberrations ne peut manquer de raviver en chaque personne ayant des sentiments justes l'engagement à faire tout ce qui est en son pouvoir afin que ne se répètent jamais plus des épisodes de barbarie si inhumaine » en parlant de l'Europe et de la Pologne en guerre103.

Documentaires

  • 2001 : Un Pape pour l'Histoire Jean-Paul II d'après l'œuvre de George Weigel. Commandant L.L.C 2001
  • 2006 : Jean-Paul II - Sa vie, son pontificat produit par le Centre de télévision du Vatican [distr. HDH Communications].
  • 2011 : Jan Paweł II. Szukałem Was… (Jean-Paul II. Je vous ai cherché), long métrage polonais réalisé par Jarosław Szmidt sur un scénario écrit avec Mariusz Wituski

Théâtre

  • N’ayez pas peur de Robert Hossein et Alain Decaux, avec la collaboration de Jean-Michel Di Falco et de Bernard Lecomte, au Palais des Sports de Paris, du 21 septembre au 5 décembre 2007.
  • Jean Paul II Santo Subito104 de l'abbé Pierre Amar, Éditions Parole & Silence, Lethielleux105.

Comédie musicale

  • Jean-Paul II de Michel Olivier Michel produite par l'association Revelateur. À Paris les 11, 12, 13 novembre 2011 et les 24, 25 mars 2012. Une comédie musicale avec plus de 50 jeunes chanteurs, danseurs, acteurs sur scène. www.spectaclerevelateur.fr

Discographie

Pierre Bachelet en 1986 composa L'Homme en blanc, hommage à tous les voyages de Jean-Paul II dans le monde.
Christine Baud, Jean-Paul II, le messager de la paix. Récit pour enfant de la vie de Jean-Paul II. [distribué par les Éditions des Béatitudes]

Bibliographie

  • Mgr Renato Boccardo, Dans l'intimité de Jean-Paul II. Vingt regards sur un homme d'exception, Éditions des Béatitudes, 2014
  • Robert Serrou, Jean-Paul II au service du monde, Hachette-Gamma, 1980
  • Raphaël Aubert, La Tentation de l'Est. Religion, pouvoir et nationalismes, Labor et Fides, 1990
  • Pierre-Yves Fux, La main tendue. Jean-Paul II en Terre sainte, L'Œuvre, 2011
  • André Frossard, « N’ayez pas peur » : Dialogue avec Jean-Paul II, Robert Laffont, 1982
  • Jan Grootaers, De Vatican II à Jean-Paul II. Le grand tournant de l’Église catholique, Centurion, 1981
  • Christophe Henning, Petite vie de Jean-Paul II, Desclée de Brouwer, 2005, 2014 (nouvelle édition)
  • Yves-Marie Hilaire (s.dir), Histoire de la papauté. 2 000 ans de missions et de tribulations, Tallandier, 1993
  • George Weigel : Jean-Paul II, témoin de l'espérance, JC Lattès, 1999106
  • Bernard Lecomte, La Vérité l'emportera toujours sur le mensonge, JC Lattès, 1991
  • Bernard Lecomte, Le Pape qui fit chuter Lénine, CLD, Chambray-les-Tours, 2007
  • Bernard Lecomte, Jean-Paul II, coll. Biographies, Gallimard, 2003
  • Bernard Lecomte, Jean-Paul II, Folio, 2006
  • Bernard Lecomte, 100 photos pour comprendre Jean-Paul II, L'Éditeur, 2010
  • Philippe Levillain, article « Jean-Paul II », Dictionnaire de la papauté, Fayard, 1994
  • Mgr Yves Marchasson, Les Papes du XXe siècle, Desclée, 1990
  • Jean Offredo, Jean-Paul II, la vie d'un pape, éditions Cana, années 1990 (1re collection) et années 2000 (2e collection)
  • Marco Politi et Carl Bernstein, Sa Sainteté : Jean-Paul II et l'histoire cachée de notre époque, Plon, 1996
  • Yves Semen, La sexualité selon Jean-Paul II, Éditions Presses de la Renaissance, 2004
  • Yves Semen, La spiritualité conjugale selon Jean-Paul II, Éditions Presses de la Renaissance, 2010
  • Yves Semen, Jean-Paul II et la famille, Éditions des Béatitudes, 2011
  • Henri Tincq, Jean-Paul II : L’homme, Le Saint-Père, le stratège, J’ai Lu, 2005
  • Xavier Lecœur, Jean-Paul II : sa vie, ses combats, ses paroles, Éditions Bayard Jeunesse, 2011
  • Alain Vircondelet, Jean-Paul II, la vie de Karol Wojtyla, Éditions Flammarion, 2004
  • Mgr Mieczyslaw Mokrzycki, Le mardi était son jour préféré, Éditions des Béatitudes, 2010
  • Xavier Lecoeur, Jean XXIII - Jean-Paul II : Vies croisées, Médiaspaul, 2014.

Notes et références

Notes
  1. Le quotidien Le Monde, comme le faisait le Vatican au début du pontificat, écrit Jean Paul II, sans trait d’union. Il peut s’agir d’un latinisme, car le latin ne connaît pas le trait d’union, pas même lorsqu’il est employé par l’Église catholique d’aujourd’hui en tant que langue officielle.
  2. Il fait notamment partie de la liste des 100 personnes les plus influentes du XXe siècle [archive] dressée par le magazine américain Time.
  3. cf. Entretien du pape avec André Frossard : « À vingt ans, j'avais déjà perdu tous ceux que j'aimais, et même ceux que j'aurais pu aimer, comme ma sœur ainée qui, paraît-il, mourut six ans avant ma naissance. »
  4. cf Entrer dans l'Espérance : « C'est une période de la vie donnée à chacun par la Providence, et donnée comme une responsabilité »« Pendant cette période il cherche, comme le jeune homme des évangiles, des réponses aux questions fondamentales ; il ne cherche pas seulement le sens de la vie, mais une façon concrète de vivre cette vie… »
  5. L'administration américaine donnant au pape des informations stratégiques, notamment des vues satellites de la Pologne. Cette relation très proche pendant le mandat de Ronald Reagan peut être considéré par certains comme une alliance tacite entre les États-Unis et le Vatican (cf Livre Sa Sainteté de Carl Bernstein et Marco Politi). Cependant dans ses mémoires Stanisław Dziwisz nie toute « alliance » de la part de Jean-Paul II, même s'il confirme des relations très proches (cf p. 154 des mémoires de Stanislas Dziwisz)
Principales sources utilisées
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Autres sources
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  10. Mais à notre époque, l'Église demeure un « signe de contradiction » (Lc 2, 34). Ce n'est pas sans raison que le pape Jean-Paul II, alors qu'il était encore cardinal, avait donné ce titre aux Exercices spirituels prêchés en 1976 au pape Paul VI et à la curie romaine., http://www.libertepolitique.com/public/decryptage/article.php?id=1452 [archive]
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