mercredi 19 octobre 2016

le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’a rien préparé et n’a pas accompli cette volonté - textes du jour

Mercredi 19 Octobre 2016

Hier après-midi et soir

Après dîner, papier pour l’épiscopat. Et enfin re-démarrer mon livre et toute mon entreprise demain, avec la bénédiction de Dieu et de mes aimées, la confiance de quelques-uns : GS et Mgr. S… Sensation très forte que se joue, se fait mon démarrage ces heures-ci et que commence donc une nouvelle étape de ma vie, intense et active, productive, après vingt ans si étranges…

18 heures 44 … 19 heures 57 + Accueil de Snoopette, repérée par mes aimées, adoptée pendant un mois, un jeune couple ni fortuné ni installé… la petite bête est de Juillet, apeurée au possible par les Fanny, mais ayant déjà ma chère femme comme référence.

23 heures 05 + Les accoutumances réciproques. – Les « nouvelles » sur quelques chaînes. L’immédiate ambiance et les politiques dans ce contexte… Séries de violences depuis huit jours, une proviseur, puis maintenant un proviseur agressés physiquement. Entretiens révélateurs d’une conception du métier ne faisant pas entrer les tiers en ligne de compter, or, ils vont compter de plus en plus. Solutions : les vigiles, etc… oui, mais des vigiles qui soient plus encore tournés vers l’intérieur du collège ou du lycée. On ne sécurise et défend que ce que l’on connaît et dont on est connu : pas facile ni en recrutement ni en formation. Deuxième défilé de policiers en tenue, avec véhicules et matériels professionnels :  sur les Champs-Elysées, protestation contre les violences dont quatre collègues ont été victimes il y a huit jours. Trois personnages alors : la réaction juste, celle de CAZENEUVE. Là encore, référence à la conception d’un métier. Que des policiers s’interrogent sur la violence et disent leur incertitude de rentrer à la maison ou de rester sur le carreau, n’est pas cohérent avec leur choix d’une profession et leur engagement de service. CAMBADELIS, allusion aux publications de FH : la transparence je comprends, mais pas les phrases… Nous allons assister à de la magnificence en nature humaine, tous ceux qui vont baver sur celui à qui ils doivent beaucoup sinon tout. VALLS qui ne veut se laisser doubler ni par ROYAL ni par CAZENEUVE au cas où la voie serait libre pour… rappelle sa fermeté, on ne sait à quel sujet, les lycées ? la rue ? Quant à l’opposition disparaît car elle n’a rien à proposer sur les sujets du jour. Elle ne répond de rien, surtout elle ne propose pas une forme neuve, ouverte de la ,politique, elle n’abolit pas cette distance progressivement installée entre ce qui est devenu une « classe », celles des gens de la politique, et le commun des mortels. Mépris et ignorance mutuels, foules et comices, dans un contexte de peur qui se généraliserait : je reçois même des réclames en conseil de prévention du terrorisme... appel aussi pour un enlèvement de très jeune enfant. – Je compte lire tranquillement le texte de nos évêques ce soir et le recommander à JPJ. Ce sont eux qui posent la problématique, et voici, hasard d’une page, que d‘emblée, ils revendiquent non pas directement la solution, mais déjà leur compétence de fond pour ce qui est du terreau et des perspectives, pouvant donc légitimement offrir un concours ce que l’Eglise en France n’avait pas toujours su faire jusqu’à ce premier exorde du 20 Juin dernier, qui laissait prévoir le présent texte (celui daté de ce 14 Octobre). Et comment ne pas le mettre en relation avec l’évangile que nous allons lire demain : à qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage.
 Il convient donc pour l’avenir de notre société de redéfinir ce que c’est d’être citoyen français, et de promouvoir une manière d’être ensemble qui fasse sens. En d’autres termes, comment gérer la diversité dans notre société ? Comment l’identité nationale peut-elle perdurer avec des revendications d’appartenances plurielles et des identités particulières ? Pour un tel enjeu qui nécessite un large débat où toutes les composantes de la société doivent pouvoir apporter leur contribution ; le christianisme peut partager son expérience doublement millénaire et sans cesse renouvelée d’accueil et d’intégration de populations et de cultures différentes dans la naissance d’une identité qui ne nie pas les appartenances. [1]
Notre fille m’habite totalement, constamment au point de me sentir porté en elle.

Ce matin

09 heures 13 + SMS de Marguerite répondant à une interrogation de sa mère de même mode opératoire : nous sommes en France depuis trois heures du matin. Venons de prendre petit déj. en Bourgogne. Gros bisous. 09 heures 12.
L’expérience de tout un chacun, s’il est attentif, et si par grâce il est assez relationné pour l’éprouver. La vie conjugale, le conseil et l’aide mutuels, mais qui suppose du temps ensemble, la télévision, le lit sont des lieux communs, le soin des autres aussi. Notre fille, et l’accueil de la petite chienne qu’elle avait repérée. De cette petite bête, confirmation : le besoin de tendresse, de proximité. L’écologie sans âme dans ses législations et surtout ses exposés actuels : centrée sur l’homme et non selon la solidarité humaine avec tout le vivant : ce bœuf, aux pattes brisés, qui a agoni pendant quarante huit heures. Compassion, conseils mutuels, temps ensemble : le secret de l’échec des politiques, mentalement et pratiquement, sans prise sur les esprits, les nôtres, et donc sur les circonstances, est là. Chacun pour soi, dans une solitude crispée et de moins en moins informée. Au contraire, rayonnement de l’Apôtre des gentils, tranquille instrument de Dieu et du désir divin d’universalité. La réussite de Dieu depuis le Paradis perdu, autant pour Lui, si j’ose écrire, mais je crois que je pense – là – juste, que pour Sa créature, l’homme. Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ, par l’annonce de l’Evangile. De cet Evangile, je suis devenu ministre par le don de la grâce que Dieu m’a accordée par l’énergie de sa puissance. A moi qui suis vraiment le plus petit de tous les fidèles, la grâce a été donnée d’annoncer aux nations l’insondable richesse du Christ [2] Au lieu de la recherche des places et de l’ambition pour la première, la docilité à une vocation. Il est vrai que Paul avait le tempérament à servir les causes les plus totales et avec une fougue intense, mais aussi humble qu’orgueilleux, humble quant à lui-même, orgueilleux de l’œuvre accomplie en lui par ce Seigneur qui lui est apparu sur la route devenue fameuse. Et qu’aujourd’hui… L’engagement que commande l’épiscopat aux chrétiens de France, autant que la relation, le dialogue à nouer et maintenir avec les non-croyants, est aussi un risque de vie, un risque de bouleversement des habitudes et des clivages. Le martyre des Jésuites canadiens, l’engagement, la mission. A qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage. Le Christ ne donne cette assertion qu’en conclusion de la plus simple parabaole, celle de la prévoyance. Maintenant et à l’heure de notre mort…et Jésus, pourtant s’adresse à ses disciples, à ceux et celles qui quotidiennement le cotoient. Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole, ou bien pour tous ? A Pierre et à tous qui l’écoutent, Jésus ne répond donc que selon leur situation de privilégiés. Cela ira jusqu’au martyre. Mais c’est aussi une conduite de la vie, attentive en permanence, plus encore à la présence divine en nous, qu’aux seules « fins dernières » : quand le maître viendra, le jour où son serviteur ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas, il l’écartera. Et ce sera pis pour le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’a rien préparé et n’a pas accompli cette volonté… Ainsi, sommes-nous, ainsi suis-je.   



[1] - Conseil permanent de la conférence des évêques de FranceDans un monde qui change, retrouver le sens du politique  (Bayard. Cerf . Mame – 90 pages) pp. 39.40
[2] - Paul aux Ephésiens III 2 à 12 ; cantique Isaïe XII 2 à 6 ;évangile selon saint Luc XII 39 à 48

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