mercredi 9 novembre 2016

dédicace de la Basilique du Latran






L'usage d'avoir des lieux spécialement destinés à la prière et au culte remonte à l'origine du monde. Toutefois, le premier temple consacré au vrai Dieu ne fut bâti que vers l'an 1000 av. JC, à Jérusalem, par le roi Salomon. Sa construction dura sept ans et demi. La cérémonie de la dédicace dura huit jours, et les Juifs en renouvelèrent chaque année la mémoire.

Aux premiers siècles du christianisme, l'Église persécutée ne put bâtir de temples et dut célébrer les divins mystères dans des maisons particulières ou dans les catacombes, sur les tombeaux des martyrs.

Le Christ et sa Croix rendirent Constantin victorieux de son rival Maxence. Ne marchandant pas sa reconnaissance, le grand empereur mit fin aux persécutions sanglantes, donna la liberté à l'Église et promulgua une loi par laquelle il permettait aux chrétiens de bâtir des églises dans tout son empire. Donnant lui-même l'exemple, Constantin fit construire un baptistère en 334, à l'endroit où le pape saint Sylvestre l'avait baptisé. Il fit aussi édifier les somptueuses basiliques de Ste Croix de Jérusalem, réplique de celle du St-Sépulcre, et la basilique St-Pierre qu'il érigea sur le tombeau du prince des apôtres. Le pieux empereur fit également bâtir sur l'emplacement du palais des Laterani, pour servir d'église patriarcale et pontificale, la basilique du Saint-Sauveur, appelé aussi St-Jean de Latran. Le Pape saint Sylvestre fit, en 324, la dédicace de l'église du Saint-Sauveur, aujourd'hui Saint-Jean-de-Latran, à Rome.

En France, l'usage s'est généralisé de célébrer, l'anniversaire de la dédicace de toutes les églises. Cette fête mérite de notre part un respect tout spécial : après la fête de l'Église du Ciel et de l'Église du purgatoire, c'est, en quelque sorte, la fête de l'Église de la terre. L'office de ce jour nous montre dans nos temples, d'après la Sainte Écriture, la maison de la prière, la maison de Dieu, un lieu saint, une image de la Jérusalem céleste, la porte du Ciel.
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La célébration de la dédicace d’une église est peut-être la plus complète et la plus significative des cérémonies liturgiques. En vouant un édifice aux rencontres sacrées de l’Alliance, elle chante, dans l’exultation, tout le mystère des noces qui, nous unissant au Christ, dans l’Esprit, nous permettent de dire « Père ! » avec le Fils.

Une telle célébration demande que la quasi-totalité de la communauté ecclésiale intéressée soit rassemblée autour de l’évêque, de ses prêtres et de ses diacres. On vient en procession jusqu’à l’édifice que l’on doit consacrer ; les portes en sont ouvertes solennellement. L’évêque bénit l’eau destinée à l’aspersion du peuple présent, des murs intérieurs et de l’autel de l’église : c’est comme un baptême.

Après le Gloria et la collecte, l’évêque prend un lectionnaire, le montre au peuple en disant : « Que toujours résonne en cette demeure la Parole de Dieu ; qu’elle vous révèle le Mystère du Christ et opère votre salut dans l’Église ». Cette formule souligne que le salut est l’œuvre de Dieu et de sa Parole.

Après le Credo, les litanies des saints tiennent lieu de prière universelle : l’Église de la terre se joint à l’Église du ciel. Des reliques de martyrs et d’autres saints sont alors scellées dans l’autel, en signe de l’unité du Corps mystique dans le Christ.

Suit la grande prière de dédicace, admirable condensé de tout le mystère de l’Église et de la liturgie. Comme pour une confirmation, vient le rite de l’onction des cinq croix de l’autel ainsi que de toute la table d’autel, puis des douze (ou quatre tout au moins) croix de consécration de l’église ; cette onction se fait avec le saint chrême.

On fait alors brûler de l’encens sur l’autel, en signe de la prière qui devra continuer à monter vers Dieu dans cette église, la remplissant de la bonne odeur du Christ (2 Co, 2, 14-16) ; on encense l’assemblée, temple vivant dont l’église bâtiment est le signe. Des nappes sont mises sur l’autel, manifestant qu’il est la table du sacrifice eucharistique ; on allume des cierges, auprès de l’autel ou sur l’autel, et devant chacune des croix de consécration, puis toutes les lampes possibles, en symbole du Christ qui est la Lumière du monde (Jn 8, 12 ; 9, 5). Le sacrifice eucharistique est finalement le rite essentiel de la dédicace. Après la communion, l’évêque inaugure solennellement la réserve eucharistique : rendu présent par le sacrifice de la messe, le Christ va désormais demeurer parmi les siens.

Ces rites de la dédicace constituent un groupement unique de tous les symboles et actes principaux de la liturgie. Ce que les sacrements de l’initiation réalisent pour une personne, la dédicace l’opère pour ce signe visible du rassemblement des fils de Dieu dans la maison du Père, qu’est une église consacrée.

Le jour choisi pour l’anniversaire de la dédicace d’une église a rang de solennité pour cette église. L’anniversaire de la dédicace de l’église cathédrale est célébré comme fête dans tout le diocèse. L’Église tout entière s’unit, le 9 novembre, à la joie des fidèles de Rome qui, autour du pape, leur évêque, rendent grâces pour la dédicace de la Basilique du Latran, « Mère et Maîtresse de toutes les églises » en tant que cathédrale de l’évêque de Rome ; cette célébration a, hors de Rome, le rang de fête.


Sources principales : viechretienne.catholique.org ; liturgiecatholique.fr (« Rév. x gpm»)


 





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