vendredi 18 novembre 2016

en effet, le peuple tout entier, suspendu à ses lèvres, l’écoutait


Vendredi 18 Novembre 2016

. . . dans le TGV Vannes Paris-Montparnasse, 07 heures 06 + Bien placé en 1ère classe (surclassement = 3 euros), wagon à peu près vide. Mais on peut mourir de culpabilité, à l’endroit que je connais si bien, j’ai été « flashé », j’étais « perdu » dans mes pensées, évoquant : pas loin de l’écriture de mon livre, COUSSERAN et BEREGOVOY (le livre du premier bien titré sur son expérience : renseigner les démocraties, le renseignement en démocratie). Conseiller diplomatique de PB à Matignon, la « place » que j’aurais voulue, non par souci de promotion, mais pour travailler directement avec ce dernier et être au plus proche de lui. Aurai-je fait éviter qu’il se suicide ou qu’il soit assassiné ? peut-être. De même, aurai-je accepté les propositions de MoD en 1974 ? aurai-je senti venir le coup militaire ? et aurai-je pu faire changer l’Histoire de cette chère Mauritanie. Dans les deux cas, une grande expérience du pouvoir grâce à deux de mes trois amis les plus éminents (le troisième, Michel JOBERT).
Le débat d’hier, calme et utile, toute la haine s’est reportée mais vraiment en groupe sur ELKABBACHE. Si j’avais été en situation de voter, donc chez nous, dimanche, j’aurai hésité entre FILLON et NKM. Le premier réfléchi et équilibré, laborieux, sans doute pas la grande envergure,  mais qui l’a aujourd’hui ?je m’accorde totalement avec le maintien du nucléaire, une de nos rares avances, mais ne m’écarte de lui qu’à propos de la Russie. E la seconde ingénieuse, sentant bien où nous sommes, travailleuse et souvent originale. Elle tient à juste raison à l’économie de l’écologie et l’environnement, et à l’Europe. Débat qui a fait ressortir l’alternative principale de ces années-ci, elle porte sur la « politique étrangère », étant entendu qu’en entreprise européenne et en redressement national, il n’y a guère le choix, et mes propositions, ressassées depuis dix ans sont les seules à régler le fond (planification pour l’économie et le social en France avec nationalisations dès que nos grands groupes, quand il en reste, s’éloignent du bien commun et bradent notre patrimoine…, démocratie directe pour l’Europe, … moratoire des dettes souveraines). L’alternative est sur l’ennemi : hier l’accord était général, l’ennemi c’est la tentative totalitaire d’un califat mondial se jouant aussi bien au Proche-Orient, au Sahel, en Libye que partout chez nous où il y a jeunesse au chômage et mosquées. Pour moi, les adversaires sont classiques : la Russie, et la Chine, et même les Etats-Unis devenus soudainement notre principal facteur d’incertitude. Adversaires ne veut pas dire ennemis, distinguons les gouvernements et les peuples. Mais c’est cela qu’il nous faut traiter par un réaménagement des relations politiques et commerciales internationales. La question de Syrie est parfaitement soluble sans "daech" et sans Bachar, une sécurisation par des troupes ONU, une fois un régime démocratique et laïque établi. Si la Russie donne des contingents tant mieux, mais pour l’heure elle n’est en Syrie et en Méditerranée que pour s’affirmer, et donc pour consolider et justifier le régime de POUTINE…
Les éditeurs, monde que j’ai frôlé avec Edern HALLIER et Françoise VERNY, il y a quarante et vingt ans… mais dans lequel je ne suis jamais entré. Le tâton que je fais par mes trois faire-parts pour ce que je suis en train d’écrire. Le schéma de mes trois destinataires, profil des personnes et des maisons. C’est rude et fermé. Evidemment, être accueilli, puis en librairie à temps… fin Janvier-courant Février… une gageure. Un troisième livre de Jean d’ORMESSON après ses deux succès des derniers mois. La magistrature d’influence ? et le gagne-pain ludique correspondant à une personnalité et à son talent : écrire et que cela ? l’ai-je vraiment ambitionné jamais ? en moyens que je n’avais pas, en circonstances qui ne se sont pas présentées et surtout en résultat si j’y étais parvenu, en résultat de vie ? j’eusse été un autre. Je me préfère tel que je suis, même si tout est difficile, et même pénible. Plus proche de mon accomplissement que si j’avais « humainement » réussi : trésorerie, édition, carrière diplomatique, voire élective.

08 heures 14 + Installée en face de moi, montée à Renne. Une vieille demoiselle, mais présente. Echange sur la situation du pays, la politique et les entreprises, étant ce qu’elles sont… mais où il fait bon vivre. Au téléphone (clavier seulement), elle monte une association : objet médical. Elle est donc médecin. Retour au silence.

08 heures 52 + Messagerie enfin efficiente.
Prier… [1] le grand Livre, médité hier, et dont s’est chargé le Christ Lui-même, et aujourd’hui le petit, dans les possibilités humaines puisque l’auteur sur ordre… le mange. Dans ma bouche il était doux comme du miel, mais, quand je l’eus mangé, il remplit mes entrailles d’amertume. De cela, il avait été averti par l’ange. Qui reprend : il te faut de nouveau prophétiser sur un grand nombre de peuples, de nations, de langues et de rois. Que représentent ces deux livres ? La conclusion, elle, est claire : sitôt la Parole assimilée, la mission, et une mission absolument universelle. D’un Testament à l’autre, de l’ancienne à la nouvelle Alliance, on est allé d’une exclusivité et d’un confinement de peuple se voulant à part à la vocation pour une évangélisation mondiale. Mais Jésus en revanche tient à l’exclusivité religieuse et spirituelle du Temple. Les deux livres, ce sont Lui. Rien qu’au goût qu’ils ont pour le croyant, le disciple. Qu’elle est douce à mon palais, ta promesse : le miel a moins de saveur dans ma bouche ! … en effet, le peuple tout entier, suspendu à ses lèvres, l’écoutait.
  
09 heures 48 + Si, à nous regarder les uns les autres, et surtout selon nos dirigeants, nous avons beaucoup de raisons de douter, douter de notre ensemble, de chacun de nous, en contemplant, ainsi en ce moment, depuis ce train enfin lancé vers Paris, la Beauce, toutes plaines entourant notre capitale et si nous évoquons nos paysages et nos grandes oeuvres bâties, demeurant debout, alors nous avons toutes certitudes. C’est notre beau pays et c’est notre Histoire qui nous assurent. Nous ne sommes pas seuls, ni d’un seul instant.


[1] - Apocalypse de saint Jean X 8 à 11 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Luc XX 45 à 48

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