mardi 27 décembre 2016

afin que notre joie soit parfaite - textes du jour


Mardi 27 Décembre 2016

08 heures 03 + Courriels :  le « virtuel » et ses vices, sans doute. Mais la communion aussi (et l’anti-communion, un de mes frères m’a placé en spam depuis deux ou trois ans, et m'en averti cet été… ou qui m’est proche et refuse de « me » recevoir chaque jour), mais la communion quand elle est là, manifeste : mon ami dominicain et l’un de mes compatriotes d’adoption, Mauritanien musulman… mon cher Olivier B. [1]à la veille si perspicace et généreuse, un peu la manière que j’ambitionne pour moi, écrire au jour le jour ce qui devrait être la France, que nous avons à fleur de cœur et d’intelligence et que d’autres en charge d’elle, ne commettent toujours pas. Ils n’en ont pas même l’idée. Pour une raison qui ne tient ni à la médiocrité de quelques-uns, ni à l’ambition de tous (le plus souvent mal ajustée d’objet), mais dont j’ai vivement pris conscience pendant une passionnante conversation menée hier soir avec les parents d’une amie de Marguerite, en compagnie de notre neveu Arsène. Ce couple qui me devient vraiment ami et précieux, particulièrement d’intelligence, a des opinions notamment en « religion » et aussi en politique, et ne se dérobe pas quand la conversation vient à ce propos. Elle, orthophoniste, spécialisée dans le soin des handicaps, des suites aussi d’interventions, a, ainsi que ses collègues et co-équipiers, une vue globale du mal-être ou de l’urgence : considérer et apaiser autant l’enfant en souffrance ou en lacune que ses parents ou son entourage, et ensuite ou en même temps discerner ce qui n’opère jusqu’à présent pour relever ou susciter l’enfant, ce qui amène à trouver ce qui n’était pas cherché, avec peut-être, c’est l’intuition que j’ai en entendant cette jeune femme, presque toujours, quand elle m’écoute puis me continue, en avance de quatre ou cinq mots suir mon expression, et donc en exact unisson avec ma propre pensée, tandis que je suis en empathie active avec elle et ce qu’elle nous propose… avec peut-être donc, chez la personne lacunaire, handicapée, mutilée, la possible source ou capacité que met à nu le reste douloureux ou insuffisant, et c’est peut-être cette soruce et cette capacité qui non seulement, mise à jour, mettront en marche et en vie meilleure, l’enfant, la personne, mais apporteront à son entourage et à la société entière. Or, j’ai compris en l’entendant, ainsi que son mari, s’exprimant tout autrement, surtout du regard et d’une sorte de secret qu’il rend évident sur toutes choses et sur tout sujet, qu’ils déduisent leur opinion, leur jugement politiques de ce qu’ils vivent et éprouvent professionnellement. Nos politiques ont perdu toute profession sauf l’habitude contractée de la politique, devenue un métier, une profession, ce qu’elle devrait ne pas être. Ils déduisent donc la politique, leurs opinions, leurs comportement (en politique mais aussi dans l’ensemble de leur vie)… de la politique. Le superficiel et le dévoyé au second degré…
La crèche vivante … à Sainte-Anne d’Auray… 18ème année, des actuers bénévoles, les enfants des écoles, une Vierge Marie, déjà dans le « rôle » l’an dernier (le sosie de V. mon premier amour, pureté et sourire, unisson d’une bouche, de lèvres, d’une dentition avec un regard et tout le maintien d’une silhouette. Tout est lent, pesé, défilé des habitants, des pastoureaux, des mages, puis in fine des Bretons (en costume de fête ou de mer). Scenario construit sur l’initiation d’un enfant d’aujourd’hui au mystère de la Nativité, auquel introduisent ses grands-parents et le personnage de sainte-Anne, avec qui Marie vit au moment de l’Annonciation. Plausible mais hors textes évangéliques : Joseph accompagne sa fiancée chez la vieille cousine Elisabeth, n’apprend qu’à leur retour que sa future femme est enceinte, se demande très vite si elle ne serait pas celle qu’ont prédite les prophètes, ce qui motive son projet de ne pas dénoncer mais cependant de la renvoyer puisque l’enfant ne portera pas son nom. La suite est dans les évangiles. D’où viennent la ferveur et l’émotion (pour ma part, ressentie aux larmes). Sans doute par la mise en valeur du texte fondateur de notre foi, mais aussi par la simplicité des « acteurs », telle qu’elle est une intense expression de la prière, pas tant de chacune des personnes que de l’humanité et de l’Ergliuse naissante qu’ils représentent, à l’époque relatée par les évangiles, mais maintenant. A la jumelle, belles physionomies des adultes, un des rois mages sans doute palestinien ou syrien, et justesse d’une grande beauté des visages d’enfants. Marguerite et une de ses amies de classe, famille non pratiquante, Arsène et moi. Les deux agneaux courant et furetant dans l’espace scénique, la vache Holstein placide et silencieuse,  magnifiquement encornée, l’âne (prénom : avocat) appuyant sa grosse tête d’enfant sur le dos de Marie. Les voilages des femmes, très parlants quand on songe aux querelles d’aujourd’hui. Les bonnets ou les coiffes bédouines pour les hommes. Ambiance qui concilient les civilisations et l’oraison. – Au sortir, toute la famille de ma chère amie, Martine S. Ses garçons, méconnaissables et splendides, m’avaient hélé de leurs gradins quand je suis passé avec mes filles et mon neveu avant la séance pour trouver des places. Les filles, chacune très typée, et bien. Bonheur de ce revoir et allégresse d’une telle réussie de personnalités encore en naissance quand nous nous voyions il y a vingt ans pour une lecture de la Bible en cent semaines, chez eux à Colpo, joli bâtiment et environnement de prés, de vallons et de bois, puis il y a dix ans pour des repas ici et la plage ensemble, Marguerite encore très « petite » et un incident, la dérive d’un crocodile en baudruche avec Triphine  à califourchon, le courant, les rochers, la possible noyade, la chance que je m’en sois aperçu et ai pu rattraper baudruche et enfant, m’écorchant, les vagues, les rochers, le courant. Le divorce de Martine, ses belles-filles très intéressantes à leur époque. Le personnage de Franz. Une grande vérité partout. Interrogation aussi sur une éducation religieuse en famille sans doute rigide avec excès, mais je ne sais où en « sont » les enfants. Réflexion de mon neveu à propos de son ex-femme lui montrant l’église de la petite ville francilienne d’une partie de son enfance : c’est là que pendant huit ans j’ai été obligé d’aller à la messe. Témoignage du couple nous accueillant hier soir : l’ambiance d’obligation et le fossé entre l’enseigné et le vécu, entre les prédicateurs et autres et le comportement moyen des chrétiens dans les assemblées et en général. Je le comprends, le constate, le regrette mais ne l’ai jamais vécu. Comme Obélix, tombé de naissance dans la marmite.
Aujourd’hui, mémoire d’un géant : littéraire, spirituel, le disciple que Jésus aimait, expression peu ou pas élucidée ni expliquée. Lecture de l’Apocalypse dans la grotte de Patmos en Juin 1983, plusieurs aubes de suite, tandis que dormait encore une de mes plus chaleureuse et belles amies. Gratification par la mémoire : Jean l’évangéliste, Anne R. reconnaissance que chacun ait existe, existe dans ma vie, le grand enseignant (lu et noté d’affilée en 1966 sous un baobab à Keur-Moussa (fille de Solesmes au Sénégal), un énorme mais sans doute inoffensif serpent tombant d’au-dessus de moi, tandis que je lisais : rythme de l’évangile de Jean, sans cesse vouloir mettre à mort Jésus, et Celui-ci,  disant, commentant Sa divinité, plus précisément et nettement que dans n’importe quel écrit apostolique. Et Anne, me disant par la comparaison du dos de nos mains, à table, à notre premier dîner, le Guincho, la « révolution des œillets », ma vieillesse de trente ans et sa jeunesse de dix-huit ans, mariées par la suite de la nuit. – Prier ainsi entouré, hors époque, tandis que le jour est là, mais les volets roulants à demi-baises pour ne pas troubler mon beau-frère acceptant de dormir sur un divan extensible puisque nous n’avons pas assez de chambre à donner. Silence après ma chère femme ait fait du café, que je prends entre mes dizaines de tasses de thé….
Témoignage aussi – de Jean – le plus direct, absolument décisif. Dieu, personne ne L’a jamais vu… et pourtant, ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mais ont touché du Verbe de vie, nous vous l’annonçons. Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons vue et nous rendons témoignage : nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous [2].

19 heures 28 +  La notice wikipédia m’apprend que le doute est aujourd’hui le plus fréquent, sur l’unicité de plume pour les œuvres attribuées à l’apôtre Jean [3]. Et Benoît XVI dans ses catéchèses de l’été de 2006 accepte que soit ouverte la question de son exceptionnalité : serait-il seulement le type-même du disciple ? sans que cela soit déduit des faits [4]. Certitude, Polycarpe le vit écrire l’évangile à Ephèse, et à Ephèse il vécut avec la Vierge Marie. Paradoxe d’ailleurs : cette intimité physique et quotidienne, l’habitat, selon l’ultime vœu du Christ mourant en croix, n’a pas « produit » les récits de l’enfance. En revanche, l’intimité spirituelle « produit » l‘évangile mystique.
Chronologie des apparitions… qui fut donc le premier ? la description si précise de Jean, son attitude face aux faits : la foi, et face à son aîné, Pierre, la déférence Foi, confiance. Littéralement, Jean est, en position, contenu, qualité du témoignage, l’équivalent pour ,nous nés du Nouveau Testament, ce qu’Abraham fut pour les acteurs, prophètes et le peuple de l’Ancien Testament. L’un des trois à la Transfiguration et au Jardin des Oliviers, la gloire et l’agonie, il est le seul à suivre le procès de Jésus, et le seul au pied de la croix, enfin le premier au seuil du tombeau ouvert. Et enfin, il est le dernier survivant, un centenaire. Je crois à ce témoignage et à cette personnalité. Je reprendrai cependant Octave MERLIER, tant d’années à notre Institut à Athènes. Et aussi DANIELOU pour les évangiles de la Résurrection. Le texte sert limpide : Marie-Madeleine, qui alerte les Apôtres, une relation personnelle entre Pierre, sans doute l’aîné des Douze, en sus de la prééminence que lui donne Jésus Lui-même, et Jean, certainement le cadet. Sont-ils, même dans la nuit de la Résurrection à habiter ensemble, et Marie avec eux. Le récit sans doute, mais le contenu du récit, ce qu’il a vu, lui qui répète qu’il a vu le Verbe. Cette aurore-là, en se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat… Puis Jean, s’effaçant, rapporte le dire de Pierre  : il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés  à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. Marie Madeleine [5], selon Jean, n’avait attesté que l’absence du corps. Pierre et Jean la constate aussi mais avec cette mise en ordre si étrange, comme s’il n’y avait eu aucun ensevelissement. Or Jean, sans que cela figure dans le texte, a certainement été témoin et même acteur de la mise eau tombeau, il connaît le lieu, il a vu la disposition des linges autour du corps supplicié. Or, dans cette aube, aucun indice de ce qui a pourtant eu lieu. Une énigme ? non, précisément la matière-même de la foi. L’obscurité est lumière. Il vit et il crut. L’apparition à Marie Madeleine n’a lieu qu’ensuite : complète, en ce sens que le Christ a revêtu ce corps nouveau de ressuscité, reconnaissable que spirituellement, par intuition (privilège de Jean), ou par initiative de Jésus appelant la femme par son prénom. Il y a parole audible, étreinte d’une partie du corps [6]. Pour Marie Madeleine, la foi est totalement dépassée, d’un autre registre : elle est cœur et amour.
Biographie du jour : un président du conseil sous Louis Philippe, à trois reprises, surtout l’un des fondateurs du parlementarisme chez nous et un de nos premier politologues. Mes premières fiches de lecture sur nos régimes politiques, et surtout sur l’intense réflexion au XIXème siècle : quel régime pour notre pays ?.On revient toujours aux hommes, à la psychologie humaine : la rédaction des évangiles, la réflexion sur nos institutions.


 [1] - Le 27/12/2016 à 07:30, Olivier BRISSON a écrit :
Le Conseil de Sécurité de l’ONU  exige la cessation immédiate par Israël de la colonisation des Territoires occupés dont Jérusalem Est.
Ce qui est traduit par les dirigeants israéliens comme « une victoire du terrorisme, de la haine et de la violence… »
Parce que les 600000 colons sont des garants de la Paix et de l’Amour de l’autre ?
 Le 23/12/2016
 L’auteur présumé de l’attentat de Berlin a transité par Lyon et Chambéry avant de rejoindre Milan..
Mais que fait Wauquiez ?
 Le 24/12/2016
 54% des habitants du pays de la Déclaration des Droits de l’Homme sont favorables à la torture. Contre 34% il y a 15 ans.
Ce pays s’appelle la France.
 Le 25/12/2016
 Cette semaine, la Turquie va juger les policiers accusés d’avoir participé à une tentative de coup d’état contre Erdogan.
Puis ce sera le tour des enseignants, des journalistes, des militaires, des étudiants, des épiciers, des représentants de commerce, des avocats, des magistrats…
Les gardiens de prison ont dû bénéficier de remises de peine pour pouvoir se remettre au boulot…
 Le 26/12/2016
  
 [2] - 1ère lettre de Jean I 1 à 4 ; psaume XCVII ; évangile selon saint Jean XX 2 à 8

 [3] - wikipédia au jour au 19 décembre 2016
De nombreux exégètes et historiens ont contesté que l'évangéliste soit Jean l'apôtre, fils de Zébédée. Selon Jean Colson, Jean serait Jean le Presbytre, cité par Papias, qui aurait été en sa jeunesse un riche patricien habitant Jérusalem6. Depuis, cette thèse a été reprise par Oscar Cullmann7, François Le Quéré8, Joseph A. Grassi9, James H. Charlesworth10, Xavier Léon-Dufour11. Jean, fils de Zébédée, n'est d'ailleurs plus mentionné après la réunion de Jérusalem12. Il faut ajouter que Jean, fils de Zébédée, est un simple pêcheur, alors que le rédacteur de l'évangile est un auteur savant et un théologien.
Il y a un quasi consensus pour dire que l'évangile attribué à Jean, « n'est pas l'œuvre d'un seul auteur, mais d'une écoleNote 1 », souvent appelée « école johanique ». Selon Jean Zumstein, « Dans cette dernière se sont succédé toute une série de personnages : le « disciple bien-aiméNote 1 », à l'origine des traditions qui nourrissent l'évangile ; l'évangéliste qui a donné sa forme au récit ; un cercle éditorial qui opéra une relecture de l'œuvre avant de la mettre en circulation et qui est peut-être à l'origine de la première épître de Jean ; le presbytre, enfin, qui a rédigé la Deuxième et la Troisième épîtres des Jean »13.

 [4] - catéchèse du 5 juillet 2006
Selon la tradition, Jean est "le disciple bien-aimé" qui, dans le Quatrième Evangile, pose sa tête sur la poitrine du Maître au cours de la Dernière Cène (cf. Jn 13, 21), qui se trouve au pied de la Croix avec la Mère de Jésus (cf. Jn 19, 25) et, enfin, qui est le témoin de la Tombe vide, ainsi que de la présence même du Ressuscité (cf. Jn 20, 2; 21, 7). Nous savons que cette identification est aujourd'hui débattue par les chercheurs, certains d'entre eux voyant simplement en lui le prototype du disciple de Jésus. En laissant les exégètes résoudre la question, nous nous contentons ici de tirer une leçon importante pour notre vie: le Seigneur désire faire de chacun de nous un disciple qui vit une amitié personnelle avec Lui. (. . .)   Dans les Actes de Jean apocryphes, l'Apôtre est présenté non pas comme le fondateur d'Eglises, ni même à la tête de communautés déjà constituées, mais dans un pèlerinage permanent en tant que communicateur de la foi dans la rencontre avec des "âmes capables d'espérer et d'être sauvées" (18, 10; 23, 8). Tout cela est animé par l'intention paradoxale de faire voir l'invisible. Et, en effet, il est simplement appelé "le Théologien" par l'Eglise orientale, c'est-à-dire celui qui est capable de parler en termes accessibles des choses divines, en révélant un accès mystérieux à Dieu à travers l'adhésion à Jésus.

 [5] - Luc ne mentionne pas Jean, mais confirme son récit en ce qui concerne Pierre : XXIV 12. Pierre cependant partit et courut au tombeau. Mais se penchant, il ne vit que des bandelettes. Et il s’en retourna chez lui, tout surpris de c e qui était arrivé
Marc XVI 1 à 8, a deux récits successifs : le groupe de femme au tombeau, l’incrédulité des apôtres au récit des femmes, mais évoque une apparition du Christ à Marie Madeleine XVI 9
Matthieu XXVIII 1 à 10 détaille la visite des femmes au tombeau, puis l’apparition à leur groupe entier : et voici que Jésus vint à leur rencontre.

 [6] - évangile selon saint Jean XX 11 à 18

Aucun commentaire: