mercredi 14 décembre 2016

sainte Odile (Odilia) . 660 + 720



vierge, première abbesse du monastère d’Hohenbourg
Patronne de l'Alsace


La fête de sainte Odile a longtemps été célébrée le 13 décembre, qui était aussi la fête de sainte Lucie, elle aussi invoquée par les fidèles pour guérir les maladies oculaires ; par conséquent, on a préféré reporter la fête d'Odile au 14 décembre, pour distinguer les deux fêtes.

Le plus ancien document sur la vie de sainte Odile est un parchemin du Xe siècle où un moine a noté ce que la tradition orale transmettait depuis près de deux cents ans, au mont Sainte-Odile qui domine la plaine d'Alsace.

Au temps du roi mérovingien Childéric II, Aldaric, troisième duc d'Alsace, père de sainte Odile, tenait sous son empire toute la vallée du Rhin, de Strasbourg à Bâle. Aldaric était un chrétien sincère, mais il s'arrachait avec peine aux coutumes barbares ; ses réactions étaient impulsives et même dangereuses : pas de pardon pour qui l'offense. En 660, alors qu’il attendait avec impatience la naissance de son fils premier-né, lui naquit une petite fille aveugle. Son premier réflexe fut de vouloir la tuer, mais devant les pleurs de sa femme, Béreswinde, il accepta de lui laisser la vie à condition que le bébé disparût aussitôt. Béreswinde, bouleversée, se mit en quête d'une nourrice. Odile fut emmenée à Scherwiller, à une trentaine de kilomètres d'Obernai. Devant le beau linge du bébé et les soins particuliers dont il était entouré, les langues allaient bon train. Bientôt Odile ne fut plus en sécurité chez la nourrice et, à un an, dut reprendre la route pour Baume-les-Dames, près de Besançon, où elle franchit les portes d'un monastère.

Pendant toute son enfance, Odile était entourée du silence et de la paix des moniales qui essayaient de lui faire oublier sa cécité : elle apprit à se diriger seule dans le cloître, à reconnaître les appels de la cloche, à chanter par cœur les offices, faisant la joie de ses mères adoptives

L'évêque Ehrhardt de Ratisbonne arriva un jour au monastère pour, dit-il, baptiser la petite aveugle. Devant la communauté, Ehrhardt prononça les paroles sacramentelles : « Odilia Je te baptise au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. » Odilia veut dire : soleil de Dieu. Au moment où l'eau coula sur son front, Odile ouvrit les paupières... elle voyait ! Après la guérison, l’évêque fit avertir Aldaric qui n'eut aucun geste de repentir. Il avait maintenant quatre fils et une fille, sa fille aînée était oubliée. Odile demeura donc à Palma chez les religieuses qui lui apprirent aussitôt à écrire et à lire dans les livres saints. La souffrance et la cécité l'avaient mûrie : elle faisait preuve d'une force d'âme et d'un détachement extraordinaires. Au fur et à mesure que les mois passaient, Odile sentait grandir en elle le désir de connaître sa famille. Certains voyageurs, qui s'arrêtaient au monastère, lui avaient déjà parlé de son frère Hugon qu’ils disaient aimable et généreux. Par l'intermédiaire d'un pèlerin, Odile lui fit parvenir une lettre qui émut Hugon au point qu’il osa affronter son père.

L'heure du pardon n'avait pas encore sonné, Aldaric ne voulait pas revoir sa fille mais Hugon écrivit cependant à sa sœur de venir au château, pensant que la vue d'Odile ferait tomber la colère de son père. Hélas, à l'arrivée de sa fille aînée la colère d’Aldaric redoubla : il frappa Hugon qui mourut des suites des blessures. Ce fut le dernier accès de colère du terrible barbare qui, désespéré par la mort de son fils préféré, installa sa fille à Hohenbourg et assura sa subsistance. Odile eut la patience de vivre ignorée des siens et se contenta de ce que lui donnait son père qu'elle n'osait plus affronter. Elle ne vivait que pour les pauvres avec qui elle partageait ses maigres ressources. Peu à peu Aldaric se transforma et offrit à Odile le Hohenbourg et toutes ses dépendances à condition qu'elle priât pour lui.

La jeune fille humiliée va devenir la célèbre Abbesse représentée par les statues et les tapisseries. Son cœur profond, son austère vertu, sa grande charité attirèrent plus de cent trente moniales et la plupart des membres de sa famille. Les travaux commencèrent rapidement pour transformer le Hohenbourg en un monastère. Odile qui était une âme d'oraison, couvrit de chapelles tout le sommet de la colline dont la première fut dédiée à Notre-Dame, puis une autre à saint Jean-Baptiste qu'Odile vénérait particulièrement depuis son baptême. Un soir, la moniale chargée d'appeler ses compagnes pour l'office fut éblouie par une violente clarté : Odile conversait avec saint Jean-Baptiste. De jour, de nuit, par petits groupes qui se succédaient, les moniales chantaient sans cesse la louange de Dieu. L'Abbesse était la plus ardente à la prière ; elle aimait la mortification, mais elle était sage et prudente pour ses filles.

Peu de temps après la construction du monastère, Aldaric mourut. Avertie par une vision, Odile le sut en Purgatoire et se mit en prière jusqu'à ce que Notre-Seigneur lui apparût pour lui apprendre l'entrée de son père en Paradis. Une chapelle, dite des larmes, se dresse encore aujourd'hui sur la terrasse du couvent ; la tradition assure qu'une pierre creusée par les genoux de la sainte existe encore devant le maître-autel.

Le Hohenbourg était le refuge des pauvres, des malheureux, des malchanceux et des pèlerins qui savaient y trouver bon accueil. Un vieillard tomba en montant vers le monastère. Odile le rencontra un moment plus tard et, comme pour le soulager, il fallait de l'eau, Odile implora le secours de Dieu, frappa le rocher et une source jaillit qui ne tarira jamais. Mais la preuve était faite que tous ceux qui désiraient du secours ne pouvaient parvenir au sommet de la colline. Aussi un autre monastère fut construit en bas. Aucun des deux couvents ne voulait se passer de la présence d'Odile qui allait donc du cloître du haut à celui du bas. En chemin elle aidait les éclopés et les infirmes. De toutes parts on venait la voir car on savait que ses mains étaient bénies. Parfois lorsqu'elle pansait des blessés ou des lépreux, les plaies se fermaient et les douleurs s'apaisaient. Sa préférence allait aux aveugles en souvenir de son infirmité. Elle présidait tout, elle prévoyait tout et s'intéressait à chacun en particulier.

Mais ses compagnes la voyaient de plus en plus lasse. Sentant la faiblesse la gagner, Odile se rendit à la chapelle Saint-Jean-Baptiste ; une dernière fois elle s'adressa à ses filles puis, à l'heure de l'office elle les envoya à l'église. Quand les moniales revinrent de l'office, Odile les avait quittées. Leur peine était grande d'autant plus que leur mère était partie sans avoir communié. Elles se mirent en prière et Odile revint à elle. Après les avoir réprimandées, l'Abbesse réclama le ciboire, se communia et quitta définitivement la terre, le 13 décembre 720.
Elle est fêtée le 13 décembre en Alsace.

Pour un approfondissement voir et (ou) lire :



©Evangelizo.org



 

wikipédia à jour au 11 décembre 2016

Odile de Hohenbourg

Odile de Hohenbourg
Alsace Mont Sainte-Odile 24.JPG
Fonction


Biographie
Naissance
Décès
Activité
Père

Autres informations
Étape de canonisation
Distinction
Parrain de promotion de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Statue de sainte Odile au monastère du Mont Sainte-Odile en Alsace.
Statue de sainte Odile à l'église du Dompeter à Avolsheim (Alsace).
Sarcophage de sainte Odile dans l'abbaye du Mont Sainte-Odile.
Odile de Hohenbourg, ou sainte Odile, née vers 662 à Obernai1 (Bas-Rhin), morte vers 720 à Hohenbourg, est une dame de l'époque mérovingienne, fille du duc Etichon-Adalric d'Alsace, fondatrice et abbesse du monastère de Hohenbourg, sur l'actuel mont Sainte-Odile.
Elle a été canonisée au XIe siècle et est considérée comme la sainte patronne de l'Alsace.

Sommaire

Biographie

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Un texte anonyme écrit peu avant 950 raconte la vie d'Odile, mais il s'agit d'une hagiographie, en partie légendaire. Les éléments véritablement biographiques sont donc limités.
Elle est la fille de Etichon-Adalric, duc d'Alsace, mort vers 689, et de son épouse Berswinde ou Behrésinde. Son père attendant un hériter mâle est si violent qu'Odile, qui est née aveugle et donc déshonore sa famille, doit mourir. Sa mère réussit toutefois à la confier à une nourrice et à éloigner sa fille de son époux, et Odile est élevée dans le monastère de Palme. Puis, le comte Hugues, un de ses frères, devient victime de cette violence en faveur d'Odile, en laissant trois fils en bas-âge, dont Remi, futur évêque de Strasbourg. À la suite de cette catastrophe, Etichon-Adalric regrette profondément. Enfin, pour sa rédemption, il reçoit joyeusement sa fille2.
Avec l'appui de son père, elle crée dans les années 680, près du château de Hohenbourg, un établissement religieux qui devient ensuite l'abbaye de Hohenbourg.
Odile devient abbesse de Hohenbourg vers 700[réf. nécessaire].
On situe la date de sa mort vers l'an 720.

L'histoire de sainte Odile

Selon le texte de la Vie de sainte Odile, l'enfant n'a alors pas encore reçu le baptême. Or, c'est le moment où le moine irlandais Erhard, évêque d'Ardagh (Comté de Longford), parcourant la Bavière, a une vision dans laquelle Dieu lui ordonne de se rendre à Baume afin de procéder à ce baptême. Ce qu'il fait quelques jours plus tard : au moment où l'huile sainte touche les yeux de l'enfant, celle-ci retrouve la vue. C'est à ce moment qu'elle reçoit le nom d'Odile, qui signifie « fille de la lumière »3
Le miracle fait grand bruit, mais ne suffit pas à apaiser Adalric. Loin de se réjouir lorsqu'Odile revient le voir, accompagnée de son frère Hugues, il se met dans une telle fureur qu'il tue ce dernier. Plus tard, il se repent et donne à Odile son château de Hohenbourg, qu'elle transforme en monastère, l'abbaye de Hohenbourg. Les bâtiments étant construits sur une montagne, beaucoup de fidèles, notamment les malades, ont du mal à y accéder. Aussi Odile fait-elle construire pour eux un second établissement appelé Niedermünster, c'est-à-dire le « monastère d'en bas ».

Postérité

La canonisation d'Odile

Elle est canonisée par le pape Léon IX, élu en 1049 et mort en 1054.
La fête de sainte Odile a longtemps été célébrée le 13 décembre, qui était aussi la fête de sainte Lucie, elle aussi invoquée par les fidèles pour guérir les maladies oculaires ; on a préféré reporter la fête d'Odile au 14 décembre, pour distinguer les deux fêtes.
En 1946, sainte Odile est proclamée « sainte patronne de l'Alsace » par le pape Pie XII.

Mont Sainte-Odile

Sur le Hohenbourg, auquel a été donné le nom de mont Sainte-Odile, on trouve des vestiges importants de l'ancienne abbaye, notamment les tombeaux d'Odile et de ses parents, ainsi qu'une basilique de l'Assomption qui remonte au XVIIe siècle et a été érigée en basilique mineure en 2006. Le site reçoit chaque année des dizaines de milliers de visiteurs.

L'abbaye Sainte-Odile de Baume-les-Dames

Article détaillé : Abbaye Sainte-Odile.
L'abbaye Sainte-Odile aurait été fondée au IVe siècle à Baume. C'est là qu'Odile est cachée jusqu'à son baptême. L'abbaye est reconstruite au XVIIIe siècle.

Représentations de la sainte

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Elle apparaît toujours en robe d'abbesse bénédictine, ce qui la distingue de Lucie de Syracuse, et parfois avec des parements d'hermine, rappelant l'ascendance royale racontée dans sa légende.
Sur un vitrail de la cathédrale de Strasbourg, elle figure tenant le livre de la Règle bénédictine, sur lequel sont disposés deux yeux.

Littérature apocryphe

Au cours de la première guerre mondiale fut publiée la traduction française d'un texte latin connu comme "la prophétie de Ste Odile" annonçant la chute de la Germanie.
Quoique ce texte ne doive rien à Ste Odile (le latin employé, par exemple, ne correspond pas à la période où vécut la sainte), ce texte connut une certaine célébrité, étant copié et commenté pour galvaniser les troupes françaises. Il connut un regain de popularité durant la seconde guerre mondiale. Actuellement, rien ne permet de penser qu'il soit antérieur à 1915.

Autres hommages

Voies publiques
Établissements scolaires (catholiques)
Œuvre musicale
Église
  • Église Sainte Odile : à Lapoutroie (Haut-Rhin)

Notes et références

  1. selon la tradition locale
  2. http://books.google.fr/books?id=2ZFHAAAAYAAJ&pg=RA2-PA70 [archive]
  3. Cela semble être de notoriété publique, si on se fie à plusieurs auteurs et sites internet. Il serait cependant nécessaire de préciser l'étymologie du nom « Odile » et d'indiquer son nom antérieur, s'il est connu.

Voir aussi

Sources

Le texte de la Vie de sainte Odile (Vita Odiliae, abbatissae Hohenburgensis) a été éditée à plusieurs reprises, notamment par :
Editions anciennes
  • Hugues Peltre, La Vie de sainte Odile, Storck, Strasbourg, 1699
Editions récentes
  • Marie-Thérèse Fischer, La Vie de sainte Odile et les textes postérieurs, Editions du Signe, Strasbourg, 2006, 127 p. Edition, traduction et notes de M.-T. Fischer (ISBN 978-2-7468-1725-8)

Bibliographie

  • Marie-Thérèse Fischer, Treize siècles d'histoire au mont Sainte-Odile, Editions du Signe, Strasbourg, 2006, 527 p. (ISBN 978-2-7468-1742-5)

Articles connexes

Liens externes

Dernière modification de cette page le 11 décembre 2016, à 00:54.

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